Le texte a été déposé le 20 novembre 2018 à la chambre haute du parlement.
Le projet de loi portant sur ratification de la Convention de Minamata sur le mercure transmis à la Commission des Affaires étrangères du Sénat a été défendu par Hele Pierre le Ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du développement durable. Il a été assisté par Jules Doret Ndongo représentant du gouvernement au cours des débats. Ladite Commission conduite par le Sénateur Doh Ganyonga a examiné de fond en comble la Convention qui a été adoptée le 10 octobre 2013 à Kumamoto au Japon. Il convient de souligner que les articles 35 de ladite Convention appellent à la réduction voire la suppression du commerce et des sources d’approvisionnement du mercure. Ils visent aussi l’encadrement de l’extraction minière artisanale et à petite échelle de l’or, sans oublier la réduction des rejets et composés du mercure dans le sol ou l’eau entre autres.
A titre de rappel le Centre de recherche de l’Education pour le développement avait révélé dans une de ses études entamée en 2013, que la contamination chronique des populations de la ville de Douala par le mercure fait perdre environ 34 millions de dollars par an, dû à la baisse du quotient intellectuel de ses enfants. Ladite étude avait été faite dans la zone de Youpwe. Elle avait bénéficié de l’appui des chercheurs de l’Université de New York. Il avait été révélé que 76% des 17 personnes âgées entre 18 et 65 ans ayant subies une analyse du mercure dans les cheveux étaient exposées au mercure. Et l’étude indiquait que si aucune mesure préventive n’est prise les habitants courent d’énormes conséquences. Partant du fait qu’ils sont involontairement exposés au mercure. Le mercure a-t-on appris est émis involontairement par des industries telles que la cimenterie, la raffinerie, la fonderie, les mauvaises gestions des déchets, les entreprises de traitement et de recyclage de déchets.
Pour mémoire, il convient de souligner que le 18 et 19 mai 2016, Yaoundé avait abrité un colloque d’implémentation de la convention de Minamata sur le mercure. Ledit atelier a été présidé par le ministre camerounais de l’Environnement et de la protection de la nature. Au cours des travaux, le gouvernement et les experts avaient regretté la concentration en augmentation jusque dans les régions éloignées de toutes pollutions. La transportation par les airs, par les courants marins, les métaux lourds, dont le mercure, gagnent tous les continents du globe et touchent tous les écosystèmes et toutes les chaînes alimentaires. L’urgence d’implémenter localement la convention de Minamata sur le mercure, avait donc été évoquée.
Cette convention internationale, adoptée par 140 Etats, a pour objectif de réduire la production et l’utilisation du mercure, en particulier lors de la fabrication de produits et lors de processus industriels. Elle concerne également la question du stockage et du traitement des déchets. Une fois ratifié par 50 Etats, le traité devrait entrer en vigueur, dès 2016 selon le vœu des organisateurs. La convention prévoit notamment qu'en 2020 certains produits utilisant du mercure, comme des thermomètres, batteries ou lampes fluorescentes doivent disparaître de la circulation. Elle donne également un délai de 15 ans aux Etats pour fermer les mines de mercure.
Liliane N.