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Cour Pénale Internationale

samedi, 24 novembre 2018 14:52 Mfoungo

L’ex chef rebelle de la milice centrafricaine Alfred Yekatom, encore appelé rambo, comparaît ce jour, à la Haye pour la première fois devant la cour pénale internationale

Cette comparution intervient une semaine après son transfert vers ce lieu de détention. Son mandat d’arrêt a été délivré le 11 novembre et, “Rambo” est soupçonné d’être l’un des principaux responsables des crimes de guerre et crimes contre l’humanité à cause des exactions commises dans l’Ouest de la Centrafrique, entre décembre 2013 et décembre 2014.

Le passage de l’ex chef de la milice anti balaka, est le tout premier transfèrement vers la cour pénale internationale, depuis l’ouverture de l’enquête dans ce pays de l’Afrique Centrale, en 2014.

L’audience de ce vendredi à permis à la cour, de vérifier l’identité du suspect, ainsi que la langue dans laquelle il compte poursuivre les procédures.

Alfred Yekatom, âgé de 43 ans, a par ailleurs été informé des charges qui pèsent contre lui, sa faction, comme les autres milices antibalaka, qui avaient vu le jour après 2012, pour former la coalition à la majorité musulmane de la séléka. Ils avaient entamé leur campagne meurtrière, depuis le Nord du pays vers Bangui et, ils sont soupçonnés d’avoir contribué à la chute de l’ancien président François Bozizé, en 2013.

Alfred Yekatom était également recherché pour avoir dirigé une attaque meurtrière à Bangui, le 5 décembre 2013, lorsque son groupe armé de fusils, de grenades et de machettes a attaqué les musulmans, tuant ainsi des dizaines de civils.

Selon l’organisation des Nations Unies, il est par ailleurs, soupçonné d’avoir exercé le contrôle direct d’une douzaine de points tenus en moyenne par de nombreux miliciens armés, portant des uniformes et équipés d’armes qui en principe, appartiennent à l’armée, comme par exemple les fusils d’assaut militaires.

Pour la cour pénale internationale, Rambo a dirigé environ 3000 combattants et, on pense qu’ il est de fait responsable des meurtres, des tortures, des traitements inhumains, de mutilations, d’attaques intentionnelles contre les populations civiles ainsi que contre les bâtiments religieux.

La comparution de ce vendredi est une nouvelle étape dans la lutte contre l’impunité en Centrafrique, ce qui réjouit le haut-commissaire aux droits de l’Homme à l’ONU.

La justice internationale précéde Le tribunal centrafricain

Le passage de Alfred Yekatom est une “ violation de ses droits les plus élémentaires”, selon Regis Tiangaye, l’un de ses avocats. Il poursuit en affirmant que “ Dans cette affaire, la justice internationale a poignardé la justice de la République centrafricaine, avec l’aide des autorités locales.

Depuis 2012 et le début de l’offensive qui a abouti à la prise de Bangui par l’ex coalition de la séléka, ce pays est le théâtre de violences quasi quotidienne. Celles ci ont obligé un quart des 4.5 millions d’habitants à fuir leurs domiciles.

Une mission onusienne de maintien de la paix, la Minusca est déployée depuis 2014 et à pris la suite des interventions militaires françaises pour tenter de préserver les civils. Le désarmement n’est pas évident et, même comme Rambo est à présent à la Haye pour son jugement, ses plus proches collaborateurs sont toujours sur place. Et, comme cela a été souligné plus haut, malgré la forte présence des soldats, la République Centrafricaine ressemble à une “jungle” et, il suffira juste d’une étincelle pour que les frères et amis d’hier reprennent les armes et recommencent à s’entretuer.

Nicole Ricci Minyem

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