Il s’agit de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (Undp) et du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc) en lice pour les régionales 2020 dans cette partie du pays. Ces formations politiques de l’opposition ne comptent pas jouer les figurants le 06 décembre prochain, date prévue pour la tenue de ce scrutin, le tout premier au Cameroun.
Un trait commun semble caractériser les stratégies de campagne des partis politiques de l’opposition dans la région du Nord. Il s’agit d’un contact direct avec les électeurs (campagne de proximité). C’est le cas de l’Undp en lice dans la Bénoué et le Mayo-Louti comme le témoigne Sadou Maïdadi, tête de liste de la Bénoué, « Les élections à suffrage indirect là où il y a les grands électeurs sont des élections très stratégiques. Nos stratégies sont très bien huilées et elles seront efficaces. Je suis convaincu que l’Undp va atteindre ses objectifs ».
Dans la Bénoué et le Mayo-Louti, est aussi présent, le Fsnc qui est engagé dans une stratégie de porte à porte question de faire vendre son offre politique. « Nous allons auprès de chaque électeur présenter le plan d’action du Fsnc essentiellement tourné vers l’amélioration des conditions de vie des populations et la promotion de la paix, le vire ensemble pour un développement harmonieux », déclare Issa Mbamsi, membre du bureau politique du Fsnc.
Il faut souligner que l’Undp et le Fsnc ont en face d’eux un adversaire de poids qui n’est pas moins que le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), disposant une majorité confortable de conseillers municipaux. Toutefois, ces partis politiques restent déterminer à conquérir des sièges du conseil régional à venir.
Innocent D H
C’est la preuve palpable que les responsables et personnels des antennes départementales de Elections Cameroon (Elecam) sont à pied d’œuvre dans cette partie du pays. Objectif affiché, gagner le pari d’une organisation réussie du premier scrutin consacré à l’élection des conseillers régionaux au Cameroun.
A l’agence départementale Elecam de la Bénoué, l’atmosphère qui y règne est celle qui priorise le travail à un rythme accéléré. Le personnel s’active à ranger, vérifier les cartes d’électeurs déjà disponibles pour les deux collèges électoraux (Conseillers municipaux et les chefs traditionnels).
« Elles sont déjà disponibles, nous avons procédé à la vérification quant à la conformité de ces cartes et leur rapport de production et la conformité par rapport aux électeurs qui figurent sur la liste. Nous sommes en train d’entamer une collaboration avec l’administration, c’est-à-dire les sous-préfets, les préfets et même les maires pour qu’ils essayent de nous convoquer les chefs traditionnels et les conseillers municipaux pour les toucher et leur remettre leur carte d’électeur », explique Saliou Hamadou, chef d’agence Elecam Bénoué.
Actuellement la même mobilisation dans les préparatifs des élections régionales du 06 décembre prochain, est observée au niveau des trois autres agences départementales Elecam de la région du Nord. C’est du moins ce que confie Hamadou Sadjo, le délégué régional Elecam Nord,
« Nous avons déjà toiletté toutes les listes en enlevant les décédés, ceux qui ne sont pas autochtones et ceux qui n’ont pas des homologations. Nous avons reçu de la direction générale les documents électoraux, les matériels de fonctionnement des bureaux de vote et en dernière position, nous avons reçu les cartes électorales qui sont de deux couleurs. Ce sont des cartes spéciales, le rouge pour les chefs traditionnels, et le jaune pour les conseillers municipaux ».
Au regard du rythme des préparatifs des élections à venir dans les agences départementales Elecam dans la région du Nord, tout laisse déjà augurer les prémices d’un scrutin qui se veut réussi le 06 décembre prochain sur toute la ligne dans le sillage du parachèvement du processus de la décentralisation au Cameroun.
Innocent D H
Les populations de la région du Nord vivent depuis quelques jours le délestage de l’énergie électrique. Une situation qui impacte sur leurs activités. C’est le cas des acteurs du business notamment les tenanciers de bars, les couturiers et les soudeurs qui payent le lourd tribut car leur activité tourne au ralenti entraînant un gros manque à gagner.
« J’ai de la peine à finaliser mes travaux. Une commande que je devrai finaliser en deux heures de temps, je suis obligé de livrer avec deux ou trois jours de retard », confie Alphonse Younoussa, couturier rencontré dans son atelier au Grand marché de Garoua. Visiblement, le délestage de l’énergie électrique devenue récurrente dans la cité capitale de la région du Nord, lui impose un nouveau rythme de travail. « J’ai la chance d’avoir quelques amis qui ont un groupe électrogène. Il m’aide souvent à finaliser mes travaux. Comme présentement, nous sommes presqu’à la fin de l’année, j’ai des tenues à livrer mais je ne sais si je pourrais le faire dans les délais », déplore par ailleurs Younoussa.
Outre les acteurs du secteur de la couture, les tenanciers des bars, photocopieurs et soudeurs subissent eux aussi de plein fouet les conséquences induites par le délestage. Ils broient du noir dans leurs activités. « Ça nous pénalise beaucoup puisque c’est avec les revenus de cette activité que nous subvenons à nos charges quotidiennes. C’est sûr que tout à l’heure à 13 heures, il y aura coupure de l’électricité. Il faudra attendre 20 heures voire 21 heures pour que ça revienne. Entre temps on ne fait rien car on n’a pas d’autres activités. Et on n’a pas de moyen pour s’acheter un groupe électrogène », se désole un jeune installé derrière sa photocopieuse.
« De fois on coupe le courant une demie journée, ça vient le matin ça repart le soir. Quelque fois aussi, ça part le matin et ça revient le soir, on se débrouille seulement. Ce qui fait que les clients ne nous comprennent pas et sont obligés de repartir désespérément », regrette un soudeur.
Ingéniosité
Toutefois, les affairistes essayent tant bien que mal de trouver des palliatifs pour minimiser les conséquences. « Nous avons opté pour l’utilisation du groupe électrogène. Nous avons ici deux groupes électrogènes fonctionnels. Mais compte tenu du délestage intense, de temps en temps ces appareils lâches et nous sommes obligés d’appeler les techniciens pour assurer le dépannage qui nous imposent des dépenses pour payer les techniciens et acheter du carburant », se débat un tenancier de bar.
Des stratégies mises sur pied pour assurer à tout prix la préservation de leurs chiffres d’affaire, en attendant une stabilité définitive de l’énergie électrique dans la région du Nord.
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Le secteur artisanal dans le Nord, a été fortement impacté par la pandémie de Covid-19. Si plusieurs artisans sont restés en chômage technique pendant plusieurs mois, ceux du village artisanal de Garoua ont fait preuve de résilience et retrouvent progressivement un nouveau souffle malgré la baisse du chiffre d’affaire.
Le secteur artisanal dans cette partie du pays a subi de plein fouet les affres de la pandémie du coronavirus à en croire les explications du Coordonnateur du Village artisanal de Garoua. « Nous avons senti un frémissement, un ralentissement des activités par rapport aux artisans. De ce fait, le taux de fréquentation du Village artisanal a considérablement diminué. Ce qui fait que le Chiffre d’affaire des artisans a baissé, les commandes ont eu à chuter », révèle Ousmane Mohaman.
Le spectre d’une année blanche qui planait sur le secteur a été néanmoins écarté grâce à l’ingéniosité des professionnels. Nombre d’entre eux se sont reconvertis dans la fabrication des masques faciaux compte tenu du contexte. Ils ont réussi à maintenir le cap tout en engrangeant des bénéfices dans leurs activités. « L’impact n’a pas été seulement négatif, ça a permis à certains de nos artisans, de tirer leur épingle du jeu, de générer des bénéfices par rapport à la production des masques », ajoute-t-il.
Dans un esprit républicain de lutte contre cette funeste maladie, les artisans de la région du Nord ont fait preuve de rigueur dans le respect des mesures barrières édictées par le gouvernement. « Aucun de nos ateliers n’a été fermé. Nous avons installé le dispositif de lavage des mains, puis nous avons demandé à chaque personnel de se procurer des masques. Nous filtrons aussi les entrées à l’enceinte du village artisanal », soutient Ousmane Mohaman.
L’industrie de l’artisanat qui est un important pan de l’économie locale a donc connu des moments difficiles avec la menace du coronavirus. Toutefois, même si les recettes ont connu une baisse, les activités dans ce secteur reprennent progressivement le poil de la bête au grand bonheur des artisans.
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Une situation qui pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs parmi lesquels la peur d’affronter les disciplines scientifiques telles que les mathématiques, les physiques-chimies entres autres qui sont considérées par certaines personnes comme étant difficiles à assimiler, selon certains responsables d’établissements. Toutefois, il y a néanmoins des filles qui optent de plus pour les ces séries avec le plein espoir de réaliser leurs rêves.
Le choix opéré par les jeunes filles scolarisées du Nord en faveur des filières scientifiques dans les lycées et collèges s’appuie sur diverses motivations. Maou-Zoubo élève en classe de Terminale C au lycée de Garoua Djamboutou explique : « J’ai choisi de faire la série scientifique parce que j’ai constaté que plusieurs filles ont tendance à avoir peur. Elles disent que la série scientifique, c’est seulement pour les hommes. Après mon Bac j’aimerai devenir pilote. Je vais faire le concours de l’Asecna ». Aïchatou Malam également élève de cette classe nous confie quant à elle : « Je fais la série scientifique parce qu’elle offre beaucoup d’opportunités après l’obtention du baccalauréat. Elle donne par exemple accès à la formation en ingénierie et en médecine. Mon rêve dans cette série, c’est de devenir ingénieure en agronomie car j’aime cultiver la terre ».
Les filles ayant opté pour les séries C, D et TI font parfois face aux critiques de leurs camarades garçons. Cependant, pas question pour ces futures ingénieures, enseignantes et médecins entre autres, de se décourager. L’effort reste de mise dans l’apprentissage pour convaincre et vaincre les sceptiques. Djoubaïna Aboubakar du lycée bilingue de Ngalbidjé déclare : « Je travaille doublement voire triplement et je me donne totalement à ce que je fais. Comme dans cette série, je dois garder la tête haute et relever le défi ».
Constat
Globalement, le constat est clair dans les établissements d’enseignements secondaires de la région du Nord. L’effectif des filles dans les séries scientifiques est inférieur à celui des garçons. « Au second cycle en général dans notre établissement, l’effectif des filles diminue. Beaucoup de facteurs entre en jeu, plusieurs d’entre elles partent en mariage, il y a un fort taux de déperdition scolaire. S’agissant de la série scientifique proprement dite, le nombre des filles diminue par rapport à celui des garçons alors que des les séries littéraires elles s’intéressent beaucoup plus. Mais, il y a quand même des filles qui excellent en série scientifique. Pour l’année en cours, dans la première C au lycée de Garoua Djamboutou, sur 64 élèves il y a 09 filles. En première D, il y a 50 filles sur 150. En ce qui concerne la terminale C, sur 29 élèves il y a que 09 filles », révèle Gilbert Djaodjagué, proviseur du lycée de Garoua Djamboutou.
D’où l’invite à l’endroit des filles, à accorder davantage l’intérêt aux séries scientifiques au même titre que celles littéraires. « La série scientifique n’est pas seulement pour les garçons, les filles y peuvent bien exceller puisque nous avons tous sans distinction de sexe la même matière grise », conseille Gilbert Djaodjagué.
Les séries scientifiques restent donc ouvertes aux jeunes filles du Nord qui souhaitent y accéder pour réaliser leurs rêves.
Innocent D H
Depuis quelques semaines dans cette partie du pays, difficile de passer un coup de fil, de se connecter à internet voire d’effectuer des opérations de transfert de crédits ou d’argent par voie électronique. Toutefois, les responsables en charge des télécommunications rassurent que des efforts sont faits par les pouvoirs publics pour résoudre le problème pour le grand bonheur des usagers.
« Votre correspondant n’est pas disponible, veuillez rappeler ultérieurement ». Voici un exemple de message inattendu par les usagers de la téléphonie mobile, mais qui semble désormais rythmer leur quotidien depuis quelques jours dans la région du Nord, lorsqu’ils cherchent à joindre un correspondant quand bien que l’appareil de celui-ci est disponible. Une situation due à la dégradation de la qualité du réseau qui n’est pas sans conséquences. « Vous appelez, vous avez l’impression que le téléphone sonne, mais votre correspondant vous dit après qu’il ne vous reçois pas. Ça met déjà en conflit car vous pouvez programmer un rendez-vous et le rater à cause de la perturbation du réseau. Si vous avez la chance que votre appel soit décroché, je vous dis pratiquement vous ne suivez rien au bout du fil », déplore Ramadan Dassou, un usager dans la ville de Garoua.
Un réseau qui est aussi défectueux sur la toile, ce qui handicape la connexion internet. « Vous commencez avec un opérateur, vous voyez que ça ne va pas. Et quand vous changez, c’est la même chose. Finalement, c’est comme si les deux opérateurs par exemple se sont entendus pour mettre mal à l’aise tous les consommateurs », déplore encore Ramadan Dassou.
Les business comme le transfert de crédit téléphonique, ainsi que ceux de transfert d’argent par voie électronique prennent également un sérieux coup. Adamou se dit concerné au premier chef. « Le transfert d’argent nécessite absolument le réseau et tant qu’il n’y a pas ce réseau, vraiment nous sommes à sèche. Ce qui fait plus mal, c’est la déception de la clientèle. Samedi et dimanche de la semaine passée, nous avons vraiment eu ce genre de situation et c’était très embarrassant. Je pourrais estimer mes pertes à cinquante mille, au regard du nombre de clients, une cinquantaine qui sont venus et repartis sans être satisfaits », regrette-t-il.
Compte tenu de ces multiples conséquences néfastes, les usagers de la téléphonie mobile dans le Nord joignent leur voie pour une stabilité définitive du réseau afin qu’ils puissent se connecter 24 heures sur 24.
Les facteurs
Le constat est donc réel, les usagers font face à des perturbations du réseau téléphonique. « On constate des perturbations surtout dans le Grand Nord du pays, c’est-à-dire vous appelez quelqu’un, il décroche, souvent il ne vous écoute pas et même les transactions financières sont tellement perturbées. Tout est lié que ça soit le téléphone ou l’internet, tous utilisent le même support de transmission. Donc s’il y a un d’entre eux qui est handicapé, les deux sont perturbés », confirme Colbert Houdjague, Chef service régional de la sécurité des réseaux et des systèmes d’information à la délégation régionale des Postes et Télécommunications du Nord.
« La première cause, c’est l’instabilité de l’énergie électrique puisque toutes ces installations téléphoniques sont alimentées par l’énergie électrique. Il y a également des travaux sur ces installations permanemment de telle sorte qu’on peut couper de temps en temps certaines connections, liaisons pour faire la maintenance afin de remettre tous ces équipements à neuf. Nous constatons aussi qu’il y a le vendalisme de ces installations par des personnes véreuses. Egalement avec la saison sèche qui arrive, il y a le phénomène de feu de brousse, ce qui fait que la fibre optique même étant au sol, est attaquée par des rongeurs ». Une situation qui s’expliquent par plusieurs facteurs.
Et le plus souvent, c’est la fibre optique, support indispensable dans le système de communication téléphonique qui se trouve endommagée. « La fibre optique, c’est un fil de verre comme le verre utilisé pour boire de l’eau. Donc vous pouvez le couper facilement. A moindre occasion ça se casse. Il faut la coller pour qu’elle fonctionne. Sans la fibre optique, il n’y a pas de communication. C’est une lumière qu’on envoie dans un verre pour aller de l’autre côté, puis recueillir l’information de l’émission à la réception », explique Colbert Houdjague.
Mesures envisagées
Pour pallier le problème, les pouvoirs publics envisagent plusieurs mesures. « Il y a le déploiement de personnels de permanence dans les sites qui sont indexés pour remédier au problème. Il y a également l’utilisation d’autres moyens d’énergie électrique comme le groupe électrogène, les panneaux solaires et même les batteries comme secours en cas de coupure d’électricité. Nous sensibilisons également la population sur le phénomène de vendalisme des câbles », rassure le chef service.
Il s’agit des mesures qui visent à minimiser les conséquences liées aux perturbation du réseau téléphonique dans la région du Nord.
Innocent D H
Le président de la Commission nationale pour la Promotion du Bilinguisme et du Multiculturalisme (CNPBM), Peter Mafany Musongue vient de présider à Garoua, la capitale régionale du Nord, une réunion d’écoute et de sensibilisation avec les forces vives de cette partie du pays. Objectif, amener les populations à accroître la pratique quotidienne du bilinguisme et de contribuer à la consolidation de la paix et de l’unité nationale.
Le président de la CNPBM a échangé avec les forces vives de la région du Nord. De ces échanges qui se sont voulus directs sans langue de bois, l’on retient que dans la dynamique de renforcement et de consolidation du vivre ensemble au Cameroun, les discours haineux, le tribalisme et le communautarisme, la désinformation et le replis identitaire, sont des maux qu’il faut vigoureusement combattre. Une lutte qui se veut d’ailleurs œuvre commune dans un contexte où le Cameroun aspire à son émergence à l’horizon 2035. « Il faudra qu’on se sente Camerounais en entier et non à moitié. Donc, il est nécessaire que nous puissions vire ensemble », conseille Peter Mafany Musongue.
Les actions, mesures et instruments mobilisés par le Président de la République, Paul Biya pour favoriser la pratique quotidienne du bilinguisme et valoriser la riche diversité socio-culturelle du Cameroun ont été passés en revue à travers des exposés. Au titre des instruments juridiques qui ont vu le jour, c’est le cas de la loi sur la promotion des langues officielles. Pour Peter Mafany Musongue : « Nous devrions être tolérant car nous sommes un pays multiple et que nous respections les autres. Même s’il y a des différences, nous devrions garantir le vivre ensemble harmonieux ».
Cette rencontre a ainsi permis de recueillir, les avis et suggestions des différents acteurs présents touchant à divers aspects de la vie. Tout ceci s’est déroulé en présence du Gouverneur de la région du Nord, Jean Abate Ed’i. Cette rencontre avec les forces vives de la région montre que la CNPBM continue d'œuvrer sans relâche dans la construction d’un Cameroun uni et prospère.
Innocent D H
Les populations de la cité capitale du Nord qui ont à l’unisson tourné le dos aux appels à manifester émis par les militants du MRC pour ce mardi. Elles vaquent normalement à leurs occupations. Cas pratiques dans les rues, espaces marchands et les services publics de la ville, les activités vont bon train.
A Garoua dans la région du Nord jusqu’à cette mi-journée, aucune manifestation n’est enregistrée dans cette partie du pays. Dans les espaces marchands de la ville où nous nous sommes rendus, le marché bat son plein, commerçants et clients ont le cœur dans les affaires. Les maîtres des lieux ont prêté une sourde oreille aux appels à manifester lancés par le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) pour ce mardi 22 septembre 2020. Au Grand marché de Garoua par exemple, nous avons interrogé Kader, vendeur de tissus qui explique pourquoi, il a tourné le dos aux marches dites « pacifiques » du parti de Maurice Kamto. « Moi, je suis venu très tôt ce matin au marché comme d’habitude. J’ai quand même depuis quelques jours entendu parler de marches que le MRC veut organiser. Pour moi, ça n’a pas d’importance car je ne comprends pas comment les gens peuvent chercher la guerre dans ce pays alors que la paix n’a pas de prix ». Pour ce commerçant, chacun doit mener ses activités en toute quiétude pour construire le Cameroun. « Ce qui est important pour nous ce n’est pas toujours de critiquer le système comme fais actuellement le MRC. Moi je n’ai pas de problème, si je parviens à mener mon activité, c’est tout. La politique c’est pas ma chose. La rentrée est proche je profite pour livrer les tissus aux parents qui veulent confectionner des tenues à leurs enfants », ajoute-t-il.
Rues et services publics
Dans les rues, les populations se déplacent comme de coutume. Certes l’on a pu observer la présence des forces de maintien de l’ordre et de sécurité surtout au niveau des grands carrefours, mais visiblement pas de panique, elles veillent tout simplement au grain assurant ainsi la protection des personnes et de leurs biens conformément à leurs missions quotidiennes.
Au niveau des services publics, l’ambiance est aussi celle des jours ordinaires. Les agents en poste sont à pieds d’œuvre pour rendre service aux usagers. Il faut mentionner que surtout dans les administrations publiques notamment à la sous-préfecture de Garoua Ier, les locaux sont pris d’assaut par les candidats aux concours administratifs et d’entrée dans les grandes écoles. Ceux-ci s’activent à faire légaliser les documents pour la constitution de leur dossier. « Je suis venu retirer mon attestation de présentation de l’orginal du diplôme pour le concours d’aide-soignant lancé par le ministère de la Santé publique. Je suis en train de préparer mon avenir, les gens du MRC qui ont souhaité marcher, je ne suis pas d’accord car ils veulent déstabiliser le pays, c’est pas sérieux », nous confie le jeune Netor Badawe rencontré sur les lieux.
De manière globale, dans la cité capitale de la région du Nord à Garoua, aucune marche n’a été observée jusqu’ici en cette journée du 22 septembre 2020. Ainsi, l’on comprend aisément que le Nord n’a aucune ambition de cautionner les démarches insurrectionnelles visant à déstabiliser les institutions républicaines. Les populations de cette partie du pays appellent depuis quelques jours à la préservation de la paix, du vivre ensemble et de la cohésion sociale gages d’un développement harmonieux du Cameroun.
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C’est une quinzaine de suspects qui vient de tomber dans les mailles des éléments de la gendarmerie dans la région du Nord. Ainsi se présente ce bilan élogieux de l’opération dénommée Adamaoua-Nord (ADANO) prescrite par le Chef des armés, Paul Biya. Objectif, tordre le coup au phénomène de prise d’otage avec demande de rançons, vols de bétails et autres formes de criminalité dans la partie septentrionale du Cameroun.
L’engagement de la Gendarmerie nationale dans le cadre de l’opération ADANO ne faiblit pas un seul instant. La preuve, une quinzaine de suspects constitués de présumés preneurs d’otages et autres criminels en milieu urbain et rural. Dans les arrondissements de Touroua et Tchéboa, 3 présumés ravisseurs, 05 présumés voleurs de bétails et 3 suspects cambrioleurs ont été interpellés. Ils avaient en leur possession du matériel volé.
« Pendant plus de cinq jours, nous avons pu ratissé plus de trois villages où nous avons pu interpellé plusieurs suspects. Nous avons également eu à mettre la main sur plusieurs motocyclettes volées qui sont utilisées par les malfaiteurs », à en croire Tang Fils, Commandant la compagnie de Gendarmerie de Garoua III à Ngong.
Il faut aussi relever que des opérations de ratissage ont aussi été menées dans les localités de Bibémi, Baschéo et de Dembo. Ce qui a d’ailleurs permis à la compagnie de gendarmerie de Garoua II à Pitoa, de mettre hors d’état de nuire trois présumés preneurs d’otages, et dans le département du Mayo-Louti, d’interpeller trois suspects avec trois armes de fabrication artisanale et d’effets saisis, selon le capitaine Ousmaïla Adji, commandant la compagnie de gendarmerie de Guider. « Dans le canton de Goloza, nous avons démantelé un réseau de preneurs d’otage avec demande de rançons. Nous remercions la population pour la collaboration et les invitons à en faire davantage », confie le commandant Ousmaïla.
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Une situation due en grande partie à la prolifération des moustiques pendant cette saison des pluies, accentuée en cela par la non utilisation des moustiquaires imprégnées dans certaines familles. Cas pratique à l’Hôpital régional de Garoua où environ 85% patients en pédiatrie souffrent du paludisme grave.
La prolifération des moustiques en cette saison des pluies, mais aussi la non utilisation des moustiquaires imprégnées par certaines familles, sont citées comme principaux facteurs favorisant la hausse de la prévalence du paludisme dans la région du Nord surtout chez les enfants. Selon le docteur Irène Nzoteu Wabo, médecin généraliste. « Nous avons reçu environ 85% des patients qui souffrent du paludisme grave. Le taux de décès augmente par jour et par semaine car sur cinq patients nous avons environ trois décès des suites d’anémie sévère ».
En fonctions des symptômes présentés, les enfants atteints de la malaria sont pris en charge. « On leur fait un examen pour déterminer le résultat. Quand c’est positif, nous cherchons à savoir combien de parasites nous avons. Quand c’est plus de 25 000, on pourra dire qu’il s’agit d’un paludisme sévère, aussi en fonction des symptômes que le patient va nous présenter. Si le patient est tellement asthénique c’est-à-dire tellement fatigué, il n’arrive pas à s’asseoir, ne parle pas, a une altération de la conscience, s’il vomit beaucoup, convulse ou fait une anémie sévère, nous le prenons en charge comme un paludisme grave », précise en outre, Dr. Irène Nzoteu.
Cette hausse de la prévalence du paludisme grave est aussi observée chez les patients adultes. « En cette période la proportion des patients qui sont dans notre service d’hospitalisation tourne autour de 50% dû au paludisme. C’est le paludisme grave que nous hospitalisons car le paludisme simple n’arrive pas à notre niveau », confie Sorelle Tchoffo, major au service de médecine à l’Hôpital régional de Garoua.
Pour lutter efficacement contre le paludisme, les experts conseillent aux populations, l’utilisation effective et convenable de la moustiquaire imprégnée à longue durée d’action (Milda).
Innocent D H