Une situation qui pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs parmi lesquels la peur d’affronter les disciplines scientifiques telles que les mathématiques, les physiques-chimies entres autres qui sont considérées par certaines personnes comme étant difficiles à assimiler, selon certains responsables d’établissements. Toutefois, il y a néanmoins des filles qui optent de plus pour les ces séries avec le plein espoir de réaliser leurs rêves.
Le choix opéré par les jeunes filles scolarisées du Nord en faveur des filières scientifiques dans les lycées et collèges s’appuie sur diverses motivations. Maou-Zoubo élève en classe de Terminale C au lycée de Garoua Djamboutou explique : « J’ai choisi de faire la série scientifique parce que j’ai constaté que plusieurs filles ont tendance à avoir peur. Elles disent que la série scientifique, c’est seulement pour les hommes. Après mon Bac j’aimerai devenir pilote. Je vais faire le concours de l’Asecna ». Aïchatou Malam également élève de cette classe nous confie quant à elle : « Je fais la série scientifique parce qu’elle offre beaucoup d’opportunités après l’obtention du baccalauréat. Elle donne par exemple accès à la formation en ingénierie et en médecine. Mon rêve dans cette série, c’est de devenir ingénieure en agronomie car j’aime cultiver la terre ».
Les filles ayant opté pour les séries C, D et TI font parfois face aux critiques de leurs camarades garçons. Cependant, pas question pour ces futures ingénieures, enseignantes et médecins entre autres, de se décourager. L’effort reste de mise dans l’apprentissage pour convaincre et vaincre les sceptiques. Djoubaïna Aboubakar du lycée bilingue de Ngalbidjé déclare : « Je travaille doublement voire triplement et je me donne totalement à ce que je fais. Comme dans cette série, je dois garder la tête haute et relever le défi ».
Constat
Globalement, le constat est clair dans les établissements d’enseignements secondaires de la région du Nord. L’effectif des filles dans les séries scientifiques est inférieur à celui des garçons. « Au second cycle en général dans notre établissement, l’effectif des filles diminue. Beaucoup de facteurs entre en jeu, plusieurs d’entre elles partent en mariage, il y a un fort taux de déperdition scolaire. S’agissant de la série scientifique proprement dite, le nombre des filles diminue par rapport à celui des garçons alors que des les séries littéraires elles s’intéressent beaucoup plus. Mais, il y a quand même des filles qui excellent en série scientifique. Pour l’année en cours, dans la première C au lycée de Garoua Djamboutou, sur 64 élèves il y a 09 filles. En première D, il y a 50 filles sur 150. En ce qui concerne la terminale C, sur 29 élèves il y a que 09 filles », révèle Gilbert Djaodjagué, proviseur du lycée de Garoua Djamboutou.
D’où l’invite à l’endroit des filles, à accorder davantage l’intérêt aux séries scientifiques au même titre que celles littéraires. « La série scientifique n’est pas seulement pour les garçons, les filles y peuvent bien exceller puisque nous avons tous sans distinction de sexe la même matière grise », conseille Gilbert Djaodjagué.
Les séries scientifiques restent donc ouvertes aux jeunes filles du Nord qui souhaitent y accéder pour réaliser leurs rêves.
Innocent D H