Quatre hommes ont été condamnés lundi à des peines de six mois à trois ans de prison ferme pour l’incendie de la préfecture du Puy – en – Velay en 2018 en marge d’une manifestation
« Je ne sais pas », « je ne me souviens pas », « j’ai pas réfléchi », « je suis passé par hasard » : les prévenus âgés de 21 à 37 ans ont peiné tout au long de l’audience à expliquer les raisons de leur implication dans cet incendie qui avait marqué les esprits au plus fort du mouvement des « gilets jaunes ». Dix-huit gendarmes et policiers avaient été blessés.
Jusqu’à plusieurs dizaines de « gilets jaunes » se sont relayés toute la journée de lundi devant le tribunal correctionnel en signe de soutien aux prévenus, déployant une banderole sur laquelle était écrit « l’incendie on l’a tous.tes allumé ».
« Bouteille d’eau » ou cocktail Molotov
Pourtant, sur les quatre prévenus, un seul a clairement revendiqué son soutien au mouvement. Gabin Joubert, le plus jeune et « le mieux inséré socialement », selon le procureur Nicolas Rigot-Muller, a expliqué sans conviction qu’il avait manifesté « au début contre la hausse des carburants » et « contre le (passage aux) 80 km/h ».
Barbe et cheveux noirs coupés court, le jeune homme a reconnu avoir été présent devant la préfecture le 1er décembre, et avoir lancé ce qu’il croyait être une bouteille d’eau par une fenêtre du bâtiment. Il s’agissait en fait un projectile de type cocktail Molotov.
« Que vous dites-vous ? » l’interpelle le président Nizar Samlal. « Je ne sais pas vraiment », « je me souviens pas », tente-t-il, avant d’admettre avoir voulu « apporter (sa) pierre à l’édifice, pour salir, pas pour détruire ». « M. Joubert, il est jeune, il a vingt ans, il participe à cette manifestation, il s’oublie un peu, mais les actes qu’il a commis ne sont pas non plus gravissimes », a plaidé son avocate Cécile Linossier. Son client sera condamné à deux ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis.
« Répondre à ceux qui disent que ce déchaînement de violence est légitime »
Christophe Frémont, 31 ans, a lui assuré à la barre être passé « par hasard » ce jour-là et ne pas appartenir aux « gilets jaunes ». Il a écopé de deux ans de prison assortis de 14 mois de sursis. Deux ans de prison, dont 12 mois avec sursis, ont été prononcés à l’encontre de François Rodriguez, 37 ans, qui a dit être venu sur les lieux en soutien à « des amis "gilets jaunes ».
Le quatrième prévenu, Dylan Bouzarti, 22 ans, incarcéré pour d’autres faits, a refusé d’être extrait de sa cellule. Interrogé par visioconférence, il n’a pas souhaité répondre.
Ce prévenu sous curatelle était également poursuivi pour « violences avec usage ou menace d’une arme » pour avoir jeté une bouteille d’acide sur des policiers. Il a été condamné à trois ans de prison, une peine inférieure à celle de six ans réclamée par le procureur.
Le 1er décembre 2018, au Puy-en-Velay, ville « calme et paisible », « c’était le chaos, pas juste des échauffourées », avait auparavant noté le procureur dans son réquisitoire, évoquant une « atteinte majeure au contrat social ». Il avait notamment rappelé qu’une trentaine de personnes étaient à l’intérieur du bâtiment lorsqu’il a pris feu.
Il ne s’agit pas de « faire le procès de la manifestation des gilets jaunes» mais de « répondre à (ceux qui) osent dire que ce déchaînement de violence est légitime car fondé sur la colère des plus démunis », a déclaré pour sa part l’avocate des parties civiles Emmanuelle Bonnet, représentant l’État et trois policiers. Evoquant un « symbole de l’Etat et de la démocratie », elle a précisé que les dégâts de la préfecture avaient été estimés à 250.000 euros.
N.R.M
Sous haute surveillance des forces de l’ordre, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés dans différents points de Paris, dès les premières heures de ce samedi.
Une journée qu’on présageait pleine de tension
Selon nos confrères de RFI, avant même le début des manifestations, les autorités avaient déjà interpellé au moins trente personnes. À la mi-journée, ce sont pas moins de 106 personnes qui ont été interpellées à paris, indique la préfecture de police.
Le préfet a mobilisé un dispositif serré avec 7 500 forces de l'ordre, des lanceurs d'eau, et le retour dans les rues de véhicules blindés de la gendarmerie. Des quartiers entiers du centre de la capitale étaient quadrillés de patrouilles, des policiers en uniforme et en civil contrôlant et fouillant massivement les personnes présentes.
Gaz lacrymogène à Saint-Lazare
Les forces de maintien de l’ordre ont tiré une fois du gaz lacrymogène pour disperser les manifestants, qui se dirigeaient ensuite vers l'avenue des Champs-Élysées, déclarée zone interdite aux manifestants par les autorités et, où des magasins avaient été saccagés lors de précédentes manifestations. Les manifestants, la plupart sans gilets jaunes, mais se revendiquant de ce mouvement social né en novembre 2018, ont été bloqués par les forces de l'ordre dans le quartier de la gare Saint-Lazare.
Ces dernières ont par ailleurs dispersé environ 300 personnes, qui tentaient de se rassembler place de la Madeleine à l'appel d'Attac et Solidaires, malgré l'interdiction formulée vendredi 19 septembre par la PP.
Selon une source au sein de cette dernière, les forces de l'ordre ont pour mission d'intervenir rapidement dès que des attroupements se forment : « Nous sommes traités comme des criminels », s'est énervée Brigitte, militante écologiste. Parmi les slogans entendus : « la rue, elle est à nous. Cette journée est symbolique pour nous, pour la convergence des luttes entre le climat, les retraites », a expliqué Eric, gilet jaune venu de Toulouse avec sa compagne, tous deux cadres. Ils ont prévu d'aller à la marche pour le climat, également prévue samedi après-midi à la capitale.
Champs-Élysées bouclés, lanceur d'eau et stations de métro fermées
Les quartiers symboliques de l'Étoile et des Champs-Élysées sont quadrillés de patrouilles de policiers en uniforme et en civil, contrôlant et fouillant massivement les personnes présentes. Une trentaine de stations de métro et de RER de la région parisienne sont partiellement ou totalement fermées.
Un lanceur d'eau était stationné sur le haut de l’avenue des Champs-Élysées, en face du drugstore Publicis, tandis que le restaurant Fouquet’s, saccagé il y’a quelques mois, était barricadé et gardé par deux policiers. Plusieurs monuments fermés aux Journées du patrimoine
Pour cette journée de manifestations multiples à Paris – dont la marche pour le climat et des rassemblements contre la réforme des retraites - les autorités disent craindre un retour des violences, comme au plus fort du mouvement des « gilets jaunes ».
Alors que certains activistes se prennent à espérer une « convergence », comme Aurélie Trouvé du mouvement altermondialiste Attac, pour qui « les préoccupations de fin du monde et de fin du mois sont articulées ». Car les appels de groupes « gilets jaunes » à monter sur la capitale se sont multipliés, certains faisant des ouvertures aux écologistes. Ceux-ci entendent de leur côté maintenir la pression sur le gouvernement, au lendemain d'une « grève mondiale pour le climat » historique.
N.R.M
Selon nos confrères de RFI, avant même le début des manifestations, les autorités avaient déjà interpellé au moins trente personnes. À la mi-journée, ce sont pas moins de 106 personnes qui ont été interpellées à paris, indique la préfecture de police.
Le préfet a mobilisé un dispositif serré avec 7 500 forces de l'ordre, des lanceurs d'eau, et le retour dans les rues de véhicules blindés de la gendarmerie. Des quartiers entiers du centre de la capitale étaient quadrillés de patrouilles, des policiers en uniforme et en civil contrôlant et fouillant massivement les personnes présentes.
Gaz lacrymogène à Saint-Lazare
Selon les chiffres recensés par le ministère de l'intérieur, il y a eu 18.600 militants en France. Paris a connu 1.200 manifestants pour le compte du 26ème samedi de mobilisation. Selon un constat général, la mobilisation continue de reculer. Dans l'après midi à 14 heures, le ministère de l'intérieur a compté 2.700 manifestants sur l'ensemble de la France encore moins que la semaine dernière, même si les gilets jaunes contestent habituellement les chiffres que le ministère de l'intérieur rend public.
Il faut dire Lyon et Nantes, sont les deux principales villes qui avaient été les cibles des manifestants, et les cortèges ont eu à faire réunir moins 2.500 personnes chaque fois dans ces deux villes de la France.
Au cours des manifestations, il y a eu des heurts entre les partisans au mouvement et les forces de l'ordre. A en croire Maxime Nicole dit " Fly rider , qui avait effectué un déplacement à Nantes, une équipe de la Brigade anti-criminalité (BAC) a été la cible de jets de projectiles par des manifestants. Ce qui a conduit d'ailleurs, à l'intervention des forces de l'ordre et des tirs de LBD. Dans la foulée de cette intervention, un journaliste reporter d'images officiant pour le compte d'une chaîne d'information dit avoir été touché par un tir de LBD au niveau du " bras ventre".
Innocent D H
Ce n'est un secret pour personne, le samedi dernier l'on a assisté au 23ème mouvement des gilets jaunes. Selon des informations concordantes et puisées à bonne source, Gaspard Glanz était à la tête d'une société de production avant sa mise en garde à vue le samedi 20 avril 2019.
Les faits reprochés au journaliste
On lui reproche au moins deux faits, notamment d'avoir "participé à un groupement en vue de commettre des violences ou des dégradations", et "outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique". Comme preuve palpable, une vidéo diffusée sur Youtube, laisse apparaître, le journaliste dans une posture où il interpelle des forces de l'ordres sur la Place de la République sous le fallacieux prétexte d'avoir été visé par un grand désencerclement. N'est pas aussi exclus le droit d'honneur fait par le journaliste aux forces de l'ordre, après avoir été poussé au préalable par un policier.
Le syndicat des journalistes ayant appris l'arrestation n'a pas fait attendre son sa dénonciation. Selon le syndicat, il s'agit purement et simplement des actes de répression qui ont débordé les limites pour cibler des groupes corporatistes qui ne font qu'exercer leur profession sur le terrain.
Innocent D.H
Officiellement, le constat est clair, "rien n'est décidé ", il y a des propositions qui ont plus ou moins de chances d'être retenues. Selon Vincent Michelon, : " jusqu'ici rien est percé ". 90 minutes durant nourries de vives discussions, Emmanuel Macron a écouté et procédé à des développements d'arguments pour justifier ses choix ou même rejeter certaines propositions. Le président a jugé bon de faire l'annonce selon laquelle aucune mesure concrète répondant aux sollicitations des citoyens, 1.5 million ont apporté leur contribution dans le cadre du Grand débat.
"Pour l'instant tout est sur la table, rien est décidé ", a reconnu le Porte-parole du Gouvernement, Sibeth Ndiaye. L'avant dernier débat du Chef de l'Etat en Bretagne, lui avait simplement permis de fixer un état d'esprit visant à prévenir les Français avant le temps. Le Chef de l'Etat disait dans cet ordre d'idée qu'il n'y aurait pas de sortie positive si chacun ne prend pas sa part de responsabilité.
Toutefois, certaines langues commencent à disserter sur "ce qu'il n'y aura pas ". Un membre du Gouvernement aurait la semaine dernière, confié à LCI qu'il serait impossible de remettre sur la table 10 milliards d'euros, comme l'avait fait Emmanuel Macron avec le plan d'urgence pour le pouvoir d'achat annoncé dans la première phase de la crise des gilets jaunes. " Il n'y aurait pas une grande mesure miracle qui mettra tout le monde d'accord ", a eu à souligner un responsable appartenant à la majorité JDD.
Le sort des propositions issues des débats
Nombreuses, qu'elles soient des propositions formulées par l'exécutif, il existe celles qui revêtent manifestement plus de chance à être reprises, mais aucune hypothèse n'est envisagée sur leur étendue. Le sujet sur la retraite semble le plus obtenir l'assentiment de la majorité. Pour cela, les retraites pourraient à l'issue du Grand débat, bénéficier d'une mesure symbolique de l'organe exécutif. Dans les solutions qui semblent avancées, l'on note la réindexation des retraites sur l'inflation, les salaires pourraient aussi être concernés. Cette initiative a été d'ailleurs préconisée par le Haut commissaire aux retraites Jean-Paul Delevoye.
Innocent D.H
Selon des informations relayées sur le site de RTL ce vendredi soir : "huit nouveaux gilets jaunes de la Loire ont été mis en examen jeudi 4 et vendredi 5 avril 2019 pour leur implication dans l'incendie de plusieurs radars fixes ". Ces informations sont celles données bien avant par la gendarmerie française ainsi que de sources judiciaires.
Il faut également ajouter qu'une neuvième femme qui étaient elles parmi les mis en cause, a été remise en liberté pour des raisons de santé précaire. "Elle sera par la suite convoquée par le magistrat intérieur", aurait précisé le Parquet de Saint-Étienne.
Pour ce qui est des huit autres personnes mis en examens, elles seraient âgées de vingt à quarante un ans. Elles sont donc accusées de destruction organisée du bien d'autrui par un moyen non autorisé.
Pour les observateurs avertis, il s'agirait ainsi de la mise en musique du 21ème acte du mouvement entrepris par les activistes des gilets jaunes. Autrement dit, il s'agit du 21ème samedi de mobilisation autour des 21ème des partisans de ce mouvement. " Nous serons présents à un haut niveau de la mobilisation ", a assuré Christophe Castaner avant cette nouvelle journée de mobilisation.
Malgré les ébauches de solutions de la part de l'Etat français, après plusieurs jours de manifestations, rien n'indique la fin de la série noire pour le moment.
A suivre de plus près l'évolution de l'actualité autour de la mobilisation des gilets jaunes ce samedi, une mobilisation qui s'annonce d'ailleurs grandiose alors que des interpellations fusent de l'intérieur du Pays.
Innocent D.H
C’est une situation surprenante pour le syndicat de la Police alliance qui a « ras-le-bol » des critiques contre les forces de l’ordre, qui sont présentées ici comme des boucs « émissaires », a confié ce samedi à l’AFP, le secrétaire général du syndicat Frédéric Lagache, pour la vingtième journée marquant la mobilisation des partisans du mouvement des gilets jaunes. Il poursuit en disant : « cela fait vingt week-ends de suite que nous sommes mobilisés, vingt week-ends de suite sans repos et vingt week-ends de suite que l’on nous critique ». Tous ces propos démontrent au combien le syndicat de la police alliance se trouve indignée des critiques qui ne cessent d’être émises par des hommes politiques ou non de la France.
« Une fois, c’est le lanceur de balles la cause de la violence, une autre fois, le policier lui-même. (…) En revanche, on oublie que policiers et gendarmes agissent pour rétablir l’ordre quand ils sont en face d’eux soit des casseurs soit des gens qui outrepassent les interdictions de manifestation », a ajouté en substance Frédéric Lagache.
Les minorités, auteurs des critiques
Frédéric Lagache ne manque pas de mots pour dénoncer d’une voix grave les vives critiques à l’endroit des forces de sécurité, et cible certains auteurs. « Maintenant ça suffit. Nous policiers en avons marre de toutes ces critiques. Certains groupes minoritaires veulent faire croire que ce sont les forces de l’ordre les méchants en tentant de manipuler l’opinion publique », l’a-t-on entendu dire. Il précise en plus que les policiers et gendarmes ont plutôt besoin du soutien de l’opinion que des critiques acerbes, inqualifiables et inacceptables de la part de ces groupes minoritaires. Dans une vidéo, on a vu des messages du genre « il faut tirer », les propos des policiers choquent.
En rappel, depuis les premiers jours du mois de novembre, les forces de maintien de l’ordre sont régulièrement l’objet des accusations violentes. Comme si cela ne suffisait pas le 23 mars 2019, une manifestante âgée de 73 ans a été blessée à Nice lors d’une décharge des forces de l’ordre. Le Procureur a reconnu vendredi qu’elle avait été poussée par un policier. Tous ces indices d’accusation suscitent donc le ras-le-bol du syndicat de la Police alliance.
Innocent D.H
Les mouvements des gilets jaunes atteignent leur 19ème acte ce samedi. Vu les allures inquiétantes qu’ont connues les contestations la semaine dernière avec la mise à sac de plusieurs édifices ainsi que des incendies à ciel ouvert, le Gouvernement français a décidé d’enrichir davantage son dispositif répressif contre les manifestants. C’est ainsi que les militaires de l’opération sentinelle sont exceptionnellement appelés en renfort. Une opération qui s’ajoute aux interdictions de manifester sur les Champs-Elysées ou dans certains secteurs de Toulouse, Bordeaux, Nice. Il y a eu aussi en amont, la hausse des amendes pour participation à une manifestation interdite. Cependant, la décision pour le Gouvernement de mobiliser l’armée en renfort des forces de l’ordre suscite des critiques dans les rangs de l’opposition et inspire une double problématique. Quels sont les moyens pour les soldats ? Et pour quelle mission ?
Les contours de la mission
La mission obéit à une logique précise. Le porte-parole du Gouvernement Benjamin Griveaux, a annoncé mercredi dernier : « les militaires seront placés devant des bâtiments officiels et autres points fixes ». L’objectif affiché étant celui de permettre aux forces de l’ordre positionnées à ces endroits pendant les manifestations d’être mobilisées sur le terrain pour assurer le maintien de l’ordre.
Mais, l’opposition craint que les militaires soient en première ligne, alors que leur métier ne s’articule pas autour du maintien de l’ordre. Ils ne devraient pas aller au contact des manifestants. Nonobstant ces critiques, le Gouvernement a précisé ce jeudi qu’ils ne seraient pas envoyés au front. « Notre ennemi, ce n’est pas les gilets jaunes. Notre ennemi, c’est les terroristes. Soyons clairs : les militaires ne vont pas se mettre à arrêter les gilets jaunes, ils ne vont pas foncer dedans ou ouvrir le feu. Ils ne seront pas en première ligne », a assuré une source gouvernementale à l’AFP.
L’usage des armes est-il envisageable ?
Jean-Luc Mélenchon le leader de la France insoumise décriait mercredi soir lors d’un débat entre chefs de partis sur le Plateau de BFMTV, « si vous mettez un militaire devant un bâtiment, vous lui dites de protéger le bâtiment et quelqu’un vient, il fait quoi ? Il tire ? ». Contrairement à la Police et à la Gendarmerie, les militaires de la force sentinelle ne sont pas formés ni équipés pour maintenir l’ordre. En cas de problème que feraient les militaires ? Recourir à leurs armes ? Ce serait irresponsable », a de son côté tweeté le député LR Eric Ciotti.
Auprès de l’AFP, une source gouvernementale, a mentionné que les militaires de la force sentinelle étaient déjà habitués à ces situations, et qu’en aucun cas consigne ne leur serait donné de tirer.
Innocent D.H
La journée du 16 mars 2019, a été peu orthodoxe pour la France. Ce samedi, l’on a assisté à une montée en puissance des actions de violences engagées dans le cadre des manifestations des gilets jaunes. L’acte 18 qui renvoie à la 18ème journée de mobilisation à Paris, a débordé le seuil de la tolérance avec des casses inqualifiables, des incendies à ciel ouverts. Une situation qui ne pouvait laisser indifférente, le Chef de l’Etat. Il a frappé du point sur la table pour que l’ordre règne et que force revienne à la loi. C’était, lors d’une réunion de crise qui a eu lieu au ministère de l’intérieur dans la nuit du samedi.
Des prescriptions fortes du Chef de l’Etat
« Je veux qu’on analyse les choses, et que dans les meilleurs délais, on puisse prendre des décisions fortes, complémentaires, pour que cela n’advienne plus ». C’est en ces termes que Emmanuel Macron s’exprimait face à ses collaborateurs pour trouver une réponse urgente devant permettre de juguler les débordements observés ce samedi dans le cadre des manifestations instaurées par les gilets jaunes.
Le Président a tout de même reconnu que beaucoup de choses ont été faites depuis novembre. Mais très clairement, il pense que la journée de la plus récente manifestation montre que sur ce sujet-là, beaucoup restent encore à faire.
Ce qu’il faut faire dans l’avenir
L’objectif de cette réunion de crise était justement de trouver des solutions pour que dans l’avenir de telles exactions ne puissent plus advenir. C’est ce qui justifie aussi des propositions faites par les ministres et le Premier ministre. « Nous avons aujourd’hui des gens qui essayent par tous les moyens (…) d'abîmer la République pour casser, pour détruire au risque de tuer. On l’a encore vu avec l’incendie qui s’est produit ce matin », a souligné le Chef de l’Etat lors de la réunion.
Il convient de noter que le Président était à cette réunion entouré du Premier ministre Edouard Philippe, du ministre de l’intérieur Christophe Castner et de Nicole Belloubet, Ministre français en charge de la justice.
Cette réaction de l’appareil gouvernant, au regard des propositions met en avant des mesures d’ordre sécuritaire, celles politiques n’étant pas privilégiées. On n’oublie surtout pas que le président entrevoyait il y a quelques jours la saisine du Conseil constitutionnel sur la loi anti casseurs. Malgré ces mesures qui ont à priori une dimension répressive, rien a changé dans le concret, au contraire, l’on assiste à une escalade des violences.
Innocent D.H
Le 18ème acte des contestations a laissé à voir un bilan inquiétant selon les faits sur le terrain.
De très nombreuses boutiques et restaurants des Champs-Elysées ont été saccagés, incendiés et pillés dont le Fouquet. Un incendie s’était d’abord déclaré dans un immeuble non loin des Champs-Elysées où l’on a enregistré onze blessés légers. Une autre scène peu ordinaire, une femme et son bébé ont été « coincés au deuxième étage ». Heureusement, ils ont été sauvés de cet incendie qui serait parti d’une banque au rez-de-chaussée, ont indiqué les pompiers à l’AFP. Les gilets jaunes ont cette fois-ci fait rassembler 32.000 personnes contre 28.600 le samedi dernier. Soit une augmentation de 3.400 participants. A Paris, il y a eu 10.000, un chiffre croissant qui a entraîné le regain des violences perpétré par des partisans du mouvement.
Les enseignes saccagées sur les Champs-Elysées sont nombreuses. On évoque les cas suivants : Fouquet, Bulgari, Hugo Boss, Lacoste, Long champ et bien d’autres. Au regard des effets produits, l’acte 18 du mouvement des gilets jaunes apparaît comme l’acte inédit depuis le début du mouvement en novembre 2018. Les 5.000 forces de l’ordre déployées n’ont pas pu contenir les manifestants. Néanmoins, des sources proches de la Police française indiquent plus de 237 personnes interpellées.
La réaction immédiate du Gouvernement
Dans une interview accordée au journal Le Parisien, Benjamin Griveaux, le Porte-parole du Gouvernement, par ailleurs aspirant à la mairie de Paris, a déclaré : « la France n’en peut plus. Nous faisons face à une minorité d’enragées. J’ai aussi vu ce samedi dans les rues des gens qui ont calmement manifesté pour le climat, notamment des jeunes, mais aussi des français qui ont débattu dans les conférences citoyennes régionales du Grand débat. Pour moi, ça c’est la France. Une France républicaine, démocrate, qui aime le débat. Ce qu’on a vu sur les Champs-Elysées, ce n’est pas la France. Il n’y a pas d’excuses à chercher quand on participe, encourage, ou qu’on applaudit des violences, des incendies et pillages ».
Le Président Emmanuel Macron pour sa part, a dû écourter son séjour au Ski pour revenir à Paris suites aux violences. Il a présidé la cellule de crise au ministère de l’intérieur à 22 heures 30.
Les gilets jaunes viennent donc de frapper fort et l’Etat Français doit désormais prendre ses responsabilités pour résoudre le problème qui est passe de devenir une crise plus complexe.