« Chers camarades membres du Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC),
A l’occasion de la célébration de l’édition 2019 de la Journée mondiale de la liberté de la presse, toutes les sections du SNJC ont organisé des manifestions en région, pour marquer de leur empreinte, la marche de notre peuple et de notre presse vers la liberté.
Nous insistons sur la communauté d’intérêt entre le public et les travailleurs des médias, parce que notre position professionnelle, notre position, nous placent au cœur de la vie de notre société, de notre pays.
Cette année, l’Unesco a choisi pour thème de la célébration, « Les média pour la démocratie : le journalisme et les élections en période de désinformation ». Ce thème nous interpelle en tant que professionnels des médias, sur notre rôle dans la construction et la consolidation de la démocratie. Ce rôle est d’autant plus important que le travail des journalistes permet aux citoyens de construire leur opinion et aide les autorités institutionnelles à prendre les bonnes décisions.
Malheureusement, la presse camerounaise est la cible de violentes attaques du gouvernement. Des journalistes sont agressés, attaqués, interpellés, incarcérés, emprisonnés. Un gouvernement qui ne respecte pas la liberté de la presse et la liberté des journalistes est un gouvernement agressif.
Lors de l’élection présidentielle d’octobre 2018, le gouvernement a organisé un black-out sur la couverture médiatique, en interdisant aux organes de presse de publier les résultats des élections tels que proclamés dans chaque bureau de vote. Ceci en violation de la loi.
S’agissant de la crise sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les journalistes sont tacitement bannis de couverture. Et ceux qui s’y rendent courent le risque soit d’être enlevé soit d’être tué.
Comme par le passé, le Conseil national de la Communication, organe de censure et de répression au service du pouvoir en place, a continué d’intimider les journalistes et les organes de presse, à travers des sanctions fantaisistes et complaisantes. Dans les faits, le CNC est devenu une salle de rédaction où le gouvernement cherche à imposer sa volonté à toute la presse.
Une fois encore, le SNJC affirme qu’il ne reconnait aucune autorité et aucune légitimité au CNC. Idem pour la Commission nationale de délivrance de la carte de presse. Cette commission est morte de sa propre mort et le SNJC s’en réjouit.
Le SNJC place la sécurité et la protection des journalistes au centre de toutes ses activités. Avec un accent particulier sur la protection des femmes journalistes et de la femme tout court.
Les journalistes doivent être protégés contre les patrons de presse esclavagistes, qui ne payent ni salaire ni sécurité sociale, et qui transforment les entreprises en centrales de recyclage et de recel de la corruption politico-financière. Les journalistes doivent être libres et à l’abri de toute sorte de clientélisme.
Les journalistes doivent être protégés contre les assauts répétés des prédateurs étatiques et non-étatiques.
Les journalistes doivent surtout s’abstenir de relayer les discours de haine et de division. Ils doivent être des acteurs de paix et de cohésion sociale, en se tenant à bonne distance des manœuvres de toutes sortes ainsi que des vagues de manipulation orchestrées ici et là.
Nous, journalistes, membres du SNJC, devons être le thermomètre de cette société qui bouge, ce pays qui souffre de maux violents dont la culture de l’opacité, l’absence de transparence et la volonté d’imposer des choix au peuple.
En 2019, nous rendons un vibrant hommage aux femmes et aux hommes des médias qui travaillent pour la liberté d’expression et le droit de notre peuple à une information de qualité. Par la même occasion, le SNJC met en garde tous les journalistes qui éprouvent un malin plaisir à violer les règles d’éthique et de déontologie.
Aujourd’hui, le SNJC demande la libération de tous les journalistes emprisonnés au Cameroun et l’abandon de toutes les charges contre ceux qui sont actuellement poursuivis devant les tribunaux.
Vive la liberté de la presse !
Vive le SNJC !
Vive le Cameroun !
Pour le Bureau exécutif national
Denis Nkwebo, président du SNJC »
C’est une situation surprenante pour le syndicat de la Police alliance qui a « ras-le-bol » des critiques contre les forces de l’ordre, qui sont présentées ici comme des boucs « émissaires », a confié ce samedi à l’AFP, le secrétaire général du syndicat Frédéric Lagache, pour la vingtième journée marquant la mobilisation des partisans du mouvement des gilets jaunes. Il poursuit en disant : « cela fait vingt week-ends de suite que nous sommes mobilisés, vingt week-ends de suite sans repos et vingt week-ends de suite que l’on nous critique ». Tous ces propos démontrent au combien le syndicat de la police alliance se trouve indignée des critiques qui ne cessent d’être émises par des hommes politiques ou non de la France.
« Une fois, c’est le lanceur de balles la cause de la violence, une autre fois, le policier lui-même. (…) En revanche, on oublie que policiers et gendarmes agissent pour rétablir l’ordre quand ils sont en face d’eux soit des casseurs soit des gens qui outrepassent les interdictions de manifestation », a ajouté en substance Frédéric Lagache.
Les minorités, auteurs des critiques
Frédéric Lagache ne manque pas de mots pour dénoncer d’une voix grave les vives critiques à l’endroit des forces de sécurité, et cible certains auteurs. « Maintenant ça suffit. Nous policiers en avons marre de toutes ces critiques. Certains groupes minoritaires veulent faire croire que ce sont les forces de l’ordre les méchants en tentant de manipuler l’opinion publique », l’a-t-on entendu dire. Il précise en plus que les policiers et gendarmes ont plutôt besoin du soutien de l’opinion que des critiques acerbes, inqualifiables et inacceptables de la part de ces groupes minoritaires. Dans une vidéo, on a vu des messages du genre « il faut tirer », les propos des policiers choquent.
En rappel, depuis les premiers jours du mois de novembre, les forces de maintien de l’ordre sont régulièrement l’objet des accusations violentes. Comme si cela ne suffisait pas le 23 mars 2019, une manifestante âgée de 73 ans a été blessée à Nice lors d’une décharge des forces de l’ordre. Le Procureur a reconnu vendredi qu’elle avait été poussée par un policier. Tous ces indices d’accusation suscitent donc le ras-le-bol du syndicat de la Police alliance.
Innocent D.H