Outre les mesures déjà en vue contre les casseurs à titre dissuasif, le Gouvernement mobilise la Mission anti-terroriste militaire sentinelle ce samedi.
Les mouvements des gilets jaunes atteignent leur 19ème acte ce samedi. Vu les allures inquiétantes qu’ont connues les contestations la semaine dernière avec la mise à sac de plusieurs édifices ainsi que des incendies à ciel ouvert, le Gouvernement français a décidé d’enrichir davantage son dispositif répressif contre les manifestants. C’est ainsi que les militaires de l’opération sentinelle sont exceptionnellement appelés en renfort. Une opération qui s’ajoute aux interdictions de manifester sur les Champs-Elysées ou dans certains secteurs de Toulouse, Bordeaux, Nice. Il y a eu aussi en amont, la hausse des amendes pour participation à une manifestation interdite. Cependant, la décision pour le Gouvernement de mobiliser l’armée en renfort des forces de l’ordre suscite des critiques dans les rangs de l’opposition et inspire une double problématique. Quels sont les moyens pour les soldats ? Et pour quelle mission ?
Les contours de la mission
La mission obéit à une logique précise. Le porte-parole du Gouvernement Benjamin Griveaux, a annoncé mercredi dernier : « les militaires seront placés devant des bâtiments officiels et autres points fixes ». L’objectif affiché étant celui de permettre aux forces de l’ordre positionnées à ces endroits pendant les manifestations d’être mobilisées sur le terrain pour assurer le maintien de l’ordre.
Mais, l’opposition craint que les militaires soient en première ligne, alors que leur métier ne s’articule pas autour du maintien de l’ordre. Ils ne devraient pas aller au contact des manifestants. Nonobstant ces critiques, le Gouvernement a précisé ce jeudi qu’ils ne seraient pas envoyés au front. « Notre ennemi, ce n’est pas les gilets jaunes. Notre ennemi, c’est les terroristes. Soyons clairs : les militaires ne vont pas se mettre à arrêter les gilets jaunes, ils ne vont pas foncer dedans ou ouvrir le feu. Ils ne seront pas en première ligne », a assuré une source gouvernementale à l’AFP.
L’usage des armes est-il envisageable ?
Jean-Luc Mélenchon le leader de la France insoumise décriait mercredi soir lors d’un débat entre chefs de partis sur le Plateau de BFMTV, « si vous mettez un militaire devant un bâtiment, vous lui dites de protéger le bâtiment et quelqu’un vient, il fait quoi ? Il tire ? ». Contrairement à la Police et à la Gendarmerie, les militaires de la force sentinelle ne sont pas formés ni équipés pour maintenir l’ordre. En cas de problème que feraient les militaires ? Recourir à leurs armes ? Ce serait irresponsable », a de son côté tweeté le député LR Eric Ciotti.
Auprès de l’AFP, une source gouvernementale, a mentionné que les militaires de la force sentinelle étaient déjà habitués à ces situations, et qu’en aucun cas consigne ne leur serait donné de tirer.
Innocent D.H