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Le Président de la République vient de panser une partie de la blessure profonde de la famille du jeune professeur camerounais, mort les armes à la main, Njomi Tchakounte. Paul BIYA et son épouse reconnaissent la bravoure de l’enseignant. Un discours qui contrebalance les présupposés inoculés au sein de l’opinion publique par le ministre des enseignements secondaires.

 

Un baume qui apaise grandement le cœur. Surtout après ce que les bras armés de l’Etat nous ont servi ce jeudi.  Des paroles qui rament à contre-courant de l’attitude scripturaire de Madame Nolova Lyongha. Elle qui au lendemain de l’assassinat d’un enseignant dans l’exercice de ses fonctions à cru bon de laisser croire que c’est de sa faute qu’il a été assassiné par cet élève. Car ne se trouvant pas à son lieu d’affectation.

Le Chef de l’Etat reconnaît que Boris Kévin NJOMI TCHAKOUNTE « était un jeune enseignant consciencieux et plein d’enthousiasme. Il aimait son métier et était proche de ses élèves ». Une déclaration qui n’est ni plus ni moins ce qu’attendaient le corps des enseignants camerounais qui sont massivement sortis faire le deuil de leur confrère. Un deuil brutalement réprimé par la police et la gendarmerie. A lire le message du Chef de l’Etat, il est clair que celui-ci est aux antipodes de l’attitude anti-démocratique et inhumaine des forces de l’ordre de notre pays. Vivement que des sanctions suivent à l’égard de ceux qui ont donné l’ordre de brutaliser et de désacraliser les enseignants du Cameroun. Mais aussi, que des mesures concrètes viennent redorer le blason terni de l’enseignant et renforcer son autorité dans la salle de classe.

Paul BIYA console les parents et les familles. Dans sa lettre, il dit ceci : « Chers parents, Mon épouse et Moi-même avons appris avec une vive émotion, le décès brutal de Monsieur Boris Kévin NJOMI TCHAKOUNTE, votre fils. Nous prenons la mesure de votre immense chagrin, de celui de ses frères et sœurs et partageons votre douleur. En effet, Boris Kévin NJOMI TCHAKOUNTE était un jeune enseignant consciencieux et plein d’enthousiasme. Il aimait son métier et était proche de ses élèves.

A la famille, Sa disparition tragique dans l’exercice de sa profession est un véritable drame pour ses élèves, le Lycée classique de Nkolbisson et toute la Communauté éducative. Mon épouse et moi-même tenons à vous adresser, ainsi qu’à vos enfants et vos proches, nos sincères condoléances.

Veuillez agréer, chers parents, les assurances de notre considération distinguée. »

 

Stéphane NZESSEU

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Brice Bisse Ngosso se retrouve à la prison de Kondengui depuis le 21 janvier 2020.

 

Le désormais ex élève du Lycée classique de Nkolbisson se trouve à l’heure actuelle à Kondengui. Il a été déféré au parquet du Tribunal de première instance de Yaoundé, Centre administratif. Ce sont les éléments de la Division régionale de la police judiciaire du Centre qui l’y ont conduit. après son exploitation chez eux. Ladite Division a bouclé son enquête préliminaire.Celle-ci a été ouverte juste après le meurtre du Professeur de mathématiques Boris Njoni Tchakounté. 

« Nous avons déféré ce jeune garçon au parquet pour meurtre. Il n’est pas revenu à la cellule, cela veut dire qu’il a été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Kondengui. Maintenant, il revient à la justice de le juger car, la police n’intervient plus dans ce dossier », rapporte une source sous anonymat de la Drj du Centre, dans les pages du quotidien Le Jour paru en kiosque le 29 janvier 2020.

Les informations obtenues lors de l’exploitation de l’élève Brice Bisse Ngosso révèlent que que son casier judiciaire était vierge. Une source indique qu’il a donc été noté que l’enfant d’une quinzaine d’années n’a agi que sous l’effet de la drogue.

A titre de rappel, les faits pour lesquels, Brice Bisse Ngosso est poursuivi, se sont déroulés le 14 janvier 2020 au Lycée de Nkolbisson. Bisse Ngosso a poignardé à mort son enseignant de mathématiques Boris Njoni Tchakounté, dans la salle de classe de 4ème. Le professeur de mathématiques selon les témoignages avait demandé au garçon de sortir de la classe. Celui-ci ayant déjà par le passé fait preuve d’indiscipline. Un ordre que l’élève n’a pas voulu respecter. L’enseignant poignardé à deux reprises par Brice, a été conduit au Centre hospitalier et universitaire (Chu) de Yaoundé. Malheureusement, il a rendu l’âme à son arrivée au Chu.

Liliane N.

 

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Ils prévoient faire grève dès le 30 janvier prochain.

 

L’affaire relative à l’arrestation d’un enseignant du Lycée bilingue d’Ayos a été la goutte d’eau qui a débordé le vase. Les enseignants n’en peuvent plus d’être victime de violence. Ils décident de ce fait, de lancer un mouvement d’humeur. Pour être plus précis, ce sera une grève qui va débuter le 30 janvier 2020. Regroupés au sein du Collectif des enseignants indignés du Cameroun (Ceic), ils appellent à une mobilisation générale à Yaoundé. En rapport avec ce mouvement, ils ont produit un document qui circule sur les réseaux sociaux. Il est signé par Jacques Bessala Ngono, le président du Ceic.

Dudit document, on apprend que la grève aura deux phases. La première va se dérouler le mercredi 29 janvier 2020. Ladite phase a été baptisée « No chalk day » (journée sans craie, Ndlr). Les enseignants prévoient arborer un tee-shirt rouge. Le choix de cette couleur n’est pas anodin. Le rouge est sensé représenté le sang versé, la torture, le sacrifice. Durant cette journée, il y aura des causeries éducatives avec des élèves. Le sujet qui sera en débat portera tout naturellement sur les violences faites en milieu scolaire. Pour le Ceic, il y a urgence de sauver l’école.  

La deuxième phase va se dérouler le 30 janvier. Elle va permettre aux enseignants de rendre hommage au professeur de mathématiques du Lycée de Nkolbisson récemment poignardé à mort par son élève. Le collectif demande au corps enseignant d’arborer leurs toges ou tenues de la journée mondiale de l’Enseignant.

Aussi dans le même document le Ceic exige que des sanctions soient prises à l’encontre de toute personne qui va agresser un enseignant. Il veut qu’un statut particulier soit accordé à l’enseignant au Cameroun, « avec emphase sur la revalorisation des conditions de travail de l’enseignant ».

 

Liliane N.

 

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Le meurtre du lycée de Nkolbisson semble avoir ouvert la boîte de pandore et les images, vidéos et informations qui ont suivi laissent entrevoir que la blessure est profonde. 

 

Cependant, après avoir pointé un doigt accusateur contre ces parents qui démissionnent de plus en plus de leurs devoirs, Anne Féconde Noah, porte parole du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale (PCRN) a estimé qu’il fallait creuser plus, et élargir le cercle de ceux qui sont responsables de cet afflux de violence dans le milieu scolaire.  

« Déferlement de la violence dans nos écoles : 3 responsabilités pas très souvent convoquées

Après avoir parlé de la responsabilité des parents, des enseignants etc, peaufinons le diagnostic et relevons ces choses pour que les autorités compétentes prennent leurs responsabilités et que ça change en bien.

 

1- La responsabilité des artistes chanteurs

Depuis une quinzaine d’année, la musique dite urbaine se distingue par la violence, la sauvagerie, la vulgarité, la pornographie etc. On y promeut toutes sortes d'insanités. La consommation de stupéfiants Inceste, vol, viol, injures, mépris des parents ; y compris le meurtre au sens propre comme au sens figuré.

Or les croyants le comprendront bien, la foi vient de ce que l'on entend. La foi entendue ici comme une conviction. A force d'entendre de tels messages inhumains, le subconscient finit par démystifier les tabous et assimiler des actes autrefois perçus comme graves comme banals et la suite on là connait.

Lorsqu'on sait que ces musiques sont majoritairement écoutées par les jeunes des collèges et lycées, ce serait une grave erreur de ne pas interroger leur contribution sur ce qu'on observe actuellement. Ces chanteurs ainsi que les adultes qui ne se gênent pas pour promouvoir leurs chansons en les faisant écouter ... doivent se remettre en question.

 

2- Les responsabilités conjointes des ministères de l’Art et de la Culture et de l’Administration Territoriale

Les ministères de la culture et de l'Administration Territoriale sont conjointement responsables en tant que régulateurs. Déjà, les environs des écoles (collèges, lycées, universités) sont les plus prospères aux business des bars bruyants et des salles de jeux, sous les regards de tous.

La dernière fois qu'une chanson a été censurée à l'échelle nationale pour propos dangereux et incitatifs c'était quand ? Pourquoi dans un pays qui se présente comme sérieux, l'on peut impunément promouvoir la violence/ l'immoralité à outrance, la mort au nom de la culture ? Que font les régulateurs?

L'on se souvient qu'il y a quelques années, le préfet de la Mifi avait pris la juste décision d'interdire une chanson pornographique qui faisait la promotion de déviances de toutes sortes. Mais certains des internautes choqués par l'état avancé de la dépravation des mœurs, l'ont raillé, vilipendé à gorge déployée ici même. Pour certains, interdire ne servait à rien puisqu'on pouvait trouver la chanson sur internet. Or la censure a déjà un effet psychologique en ce sens qu'elle établit le mal dans une chose, en l'espèce dans une chanson. D'autres arguaient que c'est du cinéma parce que ces grands écoutent des chansons vulgaires en secret dans leurs chambres.

Mais là encore, écouter une chanson dans sa chambre veut dire qu'on préserve un tabou au lieu de le banaliser. Or il avait raison de vouloir protéger ses concitoyens de ces agressions morales. Pour d'autres moqueurs, il n'était pas moderne d'interdire une chanson en 2016 (je crois). Cette version de la modernité présente quelle plus value quand elle désinhibe la jeunesse face aux crimes de toutes sortes ? Quand elle contribue à détruire le socle social déjà si fragile ? A rien du tout !

 

3- La responsabilité de la Justice (Opj, Magistrats, ...)

Enfin la responsabilité de la justice qui peut d’ailleurs s'étendre à tout ce qui fonctionne mal dans notre pays puisqu'elle est le régulateur par excellence.
Mais pour en rester à l'exacerbation des violences en milieu scolaire comment la justice les favorise-t-elle ? Par le phénomène des relations.

 

Schématisons ça

Un élève présente des signes de violences envers ses camarades ou son enseignant. Il est connu comme distributeur ou consommateur de stupéfiants parfois même au sein de l'établissement. Le censeur le dénonce au commissariat ou à la brigade du coin espérant qu'il répondra de ses actes, mais le lendemain, il revient narguer son censeur à l'école. Soit il a donné une partie de sa recette de vente de drogue à l'OPJ pour sortir, et être désormais l'un de ses protégés, soit il a été déféré et l'oncle de sa tante connait un magistrat.
Quelques fois c'est le neveu d'un tel, soit c'est un jeune qui fournit des lycéennes à un grand, donc le grand appelle x et y...bref lorsqu'un tel enfant revient à l'école il est blindé, il fait peur du chef d'établissement au planton.

Par instinct de suivi, les responsables de l'école commencent à fermer les yeux sur ses dérives. Il joue au jambo à l'école, distribue la drogue, orchestre des viols et on a tous peur de parler... pourquoi ? Parce que la justice qui se voulait autrefois impersonnelle peut désormais être maîtrisé par un collégien.
Ça vire au cercle vicieux. Dans les quartiers généralement tous les habitants savent qui vole, qui distribue la drogue etc.

On sait dans quel bar du coin l'on a retrouvé des morts, on vend des ossements humains ou on fait du trafic. Les Opj du coin sont très souvent alertés. Mais que font les autorités compétentes pour sévir ?

Au vu du pourcentage que représente la jeunesse dans la population Camerounaise, toutes les politiques publiques doivent être directement ou indirectement axées sur un meilleur encadrement de la jeunesse… ».

 

N.R.M

 

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Ni le personnel enseignant du Lycée classique de Nkolbisson ni les élèves ne se sont pas encore remis du meurtre du professeur de mathématiques Maurice Tchakounté.

 

C’est avec la peur au ventre, que certains élèves du Lycée classique de Nkolbisson ont repris le chemin de l’école, après le meurtre du professeur Boris Kevin Tchakounté. Deux jours après la survenue de cette tragédie, le climat dans cet établissement scolaire public reste morose. Les cours ont repris. Cependant, l’ambiance de peur se fait encore ressentir. Des élèves témoins du meurtre n’arrivent toujours pas à se détacher de la scène qui s’est déroulée devant eux. Le sang du professeur de mathématiques continue de les perturber.

Etant conscient du traumatisme qui peut suivre après un tel évènement violent, l’administration du Lycée classique de Nkolbisson a entrepris d’apporter une certaine assistance aux élèves, la couche la plus vulnérable du Lycée. Dans la journée du 15 janvier 2020, Christophe Kisito Ngono, le Proviseur du Lycée a présidé un rassemblement qui a regroupé tous les élèves. Il a profité de ce rassemblement, pour donner des conseils aux élèves. Il a également tenu à les rassurer.  

Igor Mbeleck, élève en classe de 3ème A1, approché par le quotidien Le Jour paru ce 16 janvier 2020 déclare, « nous avons passés toute la journée d'aujourd'hui (hier, ndlr) sans faire cours. Tous les enseignants qui devaient nous enseigner étaient présents au sein du lycée, mais pas un seul n’a traversé le seuil de la porte d'une salle de classe. Si j’avais su que ma journée de classe allait être semblable à ça, je ne serai pas venu ».

Du côté des enseignants, on essaie toujours de comprendre ce qui s’est passé. L’un d’entre eux affirmé qu’il s’agit d’un « meurtre prémédité ». Il affirme que Brice Bisse Ngosso avait préparé son coup. D'ailleurs il avait aussi pris pour cible son professeur de français. A titre de rappel, cet élève en classe de 4e qui a poignardé à mort le professeur Maurice Tchakounté, se trouve à l’heure actuelle, à la Division régionale de la police judiciaire du Centre où l’enquête a été ouverte.

 

Liliane N.

 

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Le drame du lycée de Nkolbisson pose de nombreuses questions. Notamment, sur ce que prévoit la loi quant au sort du jeune élève assassin. Une situation juridique complexe, puisqu'il s’agirait vraisemblablement d’un assassinat avec préméditation causé par un mineur sur un fonctionnaire qui n’était pas malheureusement à son poste d’affectation. Très complexe.

 

Après quelques recherches profondes dans les méandres du code pénal camerounais, voici ce que nous dégageons comme piste de lecture. Ce qui pourrait être un début d’analyse pour les experts du droit qui se pencheront progressivement sur la question ces prochains jours.

Le délinquant mineur devant la loi pénale…

C’est l’article 80 du Code pénale qui traite de la question. Et son alinéa (3) dit précisément : « le mineur âgé de plus de 14 ans et de moins de 18 ans, pénalement responsable, bénéficie de l’excuse atténuante. En effet, le législateur camerounais a choisi de donner une grande liberté au juge dans Outre la possibilité de les soumettre aux mesures bienveillantes évoquées pour les délinquants âgés de plus de dix et de moins de quatorze ans, il envisage la possibilité de les condamner à des peines d’emprisonnement. Toutefois, avant le jugement définitif, une éventuelle détention provisoire est possible. L’article 705 du code de procédure pénale permet d’ailleurs de placer ce mineur en détention ; cependant, dans des conditions exceptionnelles, c’est à dire lorsque cette mesure paraît indispensable. Dans le cas présent, le présumé assassin est âgé de 16 ans. De plus, les circonstances et la forte médiatisation de l’affaire le place dans une situation qui nécessite une détention provisoire, même pour sa propre sécurité.

Les peines encourues.

Les articles 275 et 276 du même Code sont clairs. Art 275 : Est puni de l’emprisonnement à vie celui qui cause la mort d’autrui. Et l’article 276 (1a) : est puni de mort le meurtre commis avec préméditation. D'après les différents témoignages recueillis, il y a eu menace de mort de la part du jeune élève, des menaces publiques d’ailleurs. Ensuite, il a porté par devers lui deux jours consécutifs l’arme du crime attendant la bonne occasion pour passer à l’acte.

Toutefois, il est possible pour la défense d’invoquer au cours du procès, la légitime défense. Car d’après les témoignages des élèves, c’est le professeur qui le jour dit provoque la situation qui entraîne la bagarre et c’est dans l’échange de coup de poing qu’il aurait sorti son arme blanche pour en finir avec le professeur. Seulement, cet argument aura du mal à résister car il est évident qu’il y a disproportion entre les moyens utilisés et les buts recherchés. Le professeur n’avait nullement l’intention d’attenter à la vie de l’élève. Or pour ce dernier, il l’avait conçu dans son esprit d’où la présence dans sa poche d’une arme blanche.

Il existe une autre circonstance aggravante dans le dossier. C’est la violence ou voie de fait sur fonctionnaire ayant entraîné la mort de ce dernier. C’est l’article 156 du Code pénal qui en parle.

Art 156 du code pénal, sur les violences à fonctionnaires

1- Est puni d’un emprisonnement de cinq (05) mois à trois (03) ans et d’une amende de cinq mille (5 000) à cent mille (100 000) francs, celui qui commet des violences ou voies de fait contre un fonctionnaire.

2- La peine est un emprisonnement de cinq (05) à dix (10) ans et une amende de vingt mille (20 000) à cinq cent mille (500 000) francs, si les violences ou voies de fait sont préméditées ou si elles entraînent, même non intentionnellement, des blessures telles que prévues aux articles 277 et 280 du présent Code

3- La juridiction peut, dans tous les cas, prononcer les déchéances de l’article 30 du présent Code.

4- Si les violences et voies de fait entraînent non intentionnellement la mort, la peine d’emprisonnement est à vie.

5- Si les violences et voies de fait sont commises avec l’intention de donner la mort, le coupable est puni de mort.

De toute évidence, le jeune assassin est aux portes de la peine à perpétuité (le Cameroun ne pratiquant plus la peine de mort). Seulement, il aura droit à plusieurs circonstances atténuantes. D'abord du fait de son âge, le juge peut décider d’une peine éducative ou d’emprisonnement. Parce que c’est un délinquant primaire (la première fois qu’il fait face à la justice), il bénéficiera de quelques atténuations de sa peine. Mais de toutes façons, il poursuivra son école derrière les barreaux. Soit à Betamba, soit à Kondengui. Aux juges d’en décider.

 

Stéphane NZESSEU

 

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Dans une lettre ouverte, ils estiment que madame Pauline Nalova Lyonga en les invitant au calme, en leur promettant de prendre des mesures pour leur sécurité, n’a pas véritablement répondu à leurs attentes. 

 

« Madame le Minesec,

Nous avons reçu et lu avec consternation votre communiqué au sujet du décès tragique de notre jeune et talentueux collègue, Njomi Tchakounte Boris Kevin des suites d'une agression de son apprenant (en attendant les résultats de l'enquête comme toujours).

Vous nous invitez au calme en nous rassurant que les mesures sont prises. (Oui, nous sommes calmes.)

De quelles mesures parlez-vous quand les enseignants sont victimes de toutes sortes de violence ?

Aujourd'hui, le jeune Boris Kevin a payé le prix de son engagement professionnel, de son amour à former la jeunesse camerounaise. Oui, il n'était qu'un enseignant, comme vous, certes du secondaire, ECI de surcroît, ce vocable qui colle sur la peau des enseignants et qui est devenu leur deuxième patronyme.

Madame le Minesec, vous qui représentez ceux qui nous gouvernent dans le secteur éducatif, nous attendons des mesures fortes et des moyens financiers en terme de primes de risque pour continuer à garder le calme. Oui, les risques, nous les en prenons chaque jour que nous entrons dans l'enceinte d'un établissement scolaire, dans une salle de classe.

Oui, nous prenons des risques quand nous voulons correctement faire notre travail comme nous le demande l'éthique et la déontologie.

Oui, nous prenons des risques quand nous voulons seulement faire le travail qui dépasse certains parents à savoir éduquer lesquels parents nous regardent d'en haut.

Oui, nous prenons des risques quand vous estimez qu'un enseignant doit mettre un, deux, trois ans voire plus avant de toucher son premier salaire pendant que les autres en reçoivent étant encore en formation.

Oui, nous prenons des risques quand nous vous supplions de signer les avancements sans parler d'effets financiers qui restent un long serpent de mer.

Oui, nous prenons des risques dans ce pays où l'enseignant n'a pas droit à une mission par an comme les autres fonctionnaires.

Oui, nous prenons des risques lors des examens officiels, stressés de peur de faire une moindre erreur. Faute qui nous coûtera l'humiliation d'entendre notre nom à la radio.

Oui madame le Minesec, vous êtes une maman, je vous demande de vous mettre à la place de cette mère qui a perdu son fils, peut-être le seul espoir de sa famille.

Oui, le jeune Boris Kevin était affecté quelque part à l'ouest, (loin d'encourager ceux qui abandonnent leurs postes de travail), comment devait-il se rendre et vivre là-bas si les simples frais de relève ne lui étaient pas donnés ?

Oui madame le Minesec, imaginez votre enfant à la place de ces milliers de jeunes que le système que vous incarnez violente tous les jours.

Oui, les enseignants sont en pleurs. Ils l'ont toujours été mais cette fois-ci c'est grave.

En plus d'être la risée du reste à cause du traitement inhumain que le système leur inflige, ils doivent maintenant subir toutes sortes de violences surtout physique.

Oui madame, la bouche parle de l'abondance du cœur. Une dernière chose, dites à votre fameuse communauté éducative (puisque nous n'en faisons pas partie) que nous sommes fatigués de nous occuper des enfants abandonnés par leurs parents et la société.

Hommage à Boris Kevin… ».

 

N.R.M

 
 
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Selon les témoignages constants des élèves de cette salle de classe, le contentieux entre le professeur et l’élève Bisse aurait commencé pendant les examens de décembre dernier. Il y a eu une première bagarre entre les deux pendant cette composition. Et à cette époque l’élève s’était enfui par la fenêtre. Mais ce mardi, les choses se sont enchaînées à une vitesse terrible.

 

« Aujourd'hui le prof est entré en classe, il dit à l’élève Bisse : "Si tu veux assister à mon cours soit tu te couches à même le sol ou alors tu sors de ma classe". Et l’élève BISSE lui dit : "Mr je ne me couche pas et je ne sors pas de la salle de classe". Et le prof de lui dire, "si vous ne sortez pas je vais vous brutaliser". Il a retiré sa montre et m’a remis sa montre et son téléphone. Ce que j’ai remis au surveillant. Le professeur avait un compas, il s’apprêtait à commencer le cours. Le prof lui dit, "quitte dans ma salle de classe, tu me gênes". L’élève lui a dit, "Mr ce n’est pas votre salle de classe".

Il commence à pousser l’élève BISSE hors de la classe. L’élève BISSE a frappé la main du prof le compas est tombé. L’élève envoie un coup de poing au prof, et le prof esquive. Il donne à son tour un coup de poing à l’élève. Ils ont commencé à bagarrer. Comme l’élève BISSE voyait qu’il y avait déjà beaucoup de monde, il a sorti un couteau. Les camarades disent qu’il était venu avec ça hier, en promettant de faire quelque chose au prof de mathématiques. Il a sorti son couteau et il visait la poitrine du prof, le prof a esquivé et le couteau. Il a piqué presque à l’épaule (à l’intersection entre l’épaule et la poitrine, ndlr). Le sang a commencé à jaillir. L’élève BISSE a retiré son couteau et s’est enfui. On a emmené le prof à l’infirmerie. »

Il y a aussi ce témoignage du Professeur Franck Djeumen. L’enseignant est lui aussi en service au sein du Lycée classique de Nkolbisson. Il dit avoir assisté à ce drame qui s’est déroulé dans ce lycée.

« Le problème entre le prof et l'élève date de décembre. Le gars a promis d'assassiner son professeur mais les élèves n'ont prévenu personne ! Le "one mop" quoi ! Le jour d'avant le gars et ses amis ont manqué du respect au prof au point où le gars s'est retrouvé avec la blouse déchirée. En entrant donc aujourd'hui pour remettre les copies de la troisième séquence, il trouve le "don man" carrément assis ! Il demande au "boy" de se mettre dehors, le gars dit niet ! Il retire donc sa montre, la remets avec son téléphone à une élève pour mieux s'occuper de ce garnement. C'est après l'avoir foutu à la porte et au moment de vouloir se retourner, le criminel dégaine son couteau à double tranchant et le lui met au fond du cœur, retourne à l'intérieur, retire avant de l'enfoncer de nouveau ! À l'instant nous avons été traumatisés par la violence de l'acte et le jet de sang que sa poitrine pissait ! Il était question de le secourir au point où le criminel s'est enfui ! Le prof est décédé avant même d'avoir franchi le portail. »

Lire aussi : Drame en milieu scolaire : Un enseignant du Lycée de Nkolbisson a été poignardé à mort par un élève 

 

Par Stéphane NZESSEU

 

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C’est ainsi qu’Elie Noubi, Enseignant en colère a choisi de présenter les agressions et autres actes de barbarie auxquels sont confrontés ces hommes et femmes qui ont fait le choix de former les citoyens de demain.

 

Rien ne leur est épargné parce qu’au-delà du fait qu’ils sont peu ou mal payés, par ceux là même à qui ils ont transmis le savoir, ils doivent également faire face au mépris de la Société, des parents, des élèves ; un mépris qui va jusqu’au meurtre.

Elie Noubi revient sur quelques faits marquants

- 20 novembre 2018 : Un commandant de Brigade et son épouse débarquent au Lycée de Mayo-Oulo et bastonnent sèchement le Surveillant Général. 

Son crime : « Un groupe d’élèves a été consigné pour mettre la propreté au lycée. La fille du commandant, Savana Jeannette, était dans le groupe. Elle a refusé de s’exécuter. Ce qui est plus grave, c’est qu’elle s’est saisie d’une machette pour agresser le surveillant. Mécontente de la punition qui lui a été infligée, Savana est allée appeler son papa au secours ».

- 19 septembre 2019 : Louisette Teualen, enseignante en classe de CE2 à l’école publique du « Garage Militaire » à Bafoussam, est prise à partie par un militaire. Pour cause, celle-ci a puni son fils pour devoirs non faits. 

- 22 octobre 2019 : Le Proviseur du lycée bilingue d'Eboné, Adolf Tambe et sa fille sont agressés. Son crime : « D'après des sources, tout serait parti du discours tenu lundi par le proviseur lors du rassemblement, fustigeant la violence au sein de l’établissement par des élèves exclus qui envahissent le lycée et agressent leurs ex-camarades. A en croire la même source, les présumés agresseurs seraient des anciens élèves exclus du lycée pour indiscipline aggravée. Le proviseur dit d’ailleurs avoir reconnu l’un de ses agresseurs qui lui aurait dit pendant l’agression « c’est Pichou ». Après vérification des documents administratifs, les soupçons ont été portés sur l’élève exclu Pichou Mouandjo ».

- 5 novembre 2019 : Un gendarme tabasse copieusement les responsables du lycée bilingue de Bonassama dans le littoral. Il accusait les responsables dudit établissement d'avoir violenté sa fille. En réalité, cet homme en tenue est arrivé à l’établissement en compagnie de sa fille inscrite en classe de terminale. Selon le règlement dans cet établissement, chaque élève qui arrive en retard est obligé de laisser son sac auprès d’un responsable. Une fois que cela est fait, l’élève franchit le portail en courant jusqu’à récupérer son sac avant d’entrer en classe en course. Le papa de la jeune n'a pas accepté que sa progéniture soit traitée de la sorte. Il s’en est pris violemment aux Responsables de l'établissement en signifiant qu’étant gendarme, il ne peut pas accepter que sa fille soit ainsi traitée.

- 14 janvier 2020 : Tragédie au Lycée de Nkolbisson. Notre jeune collègue Njoni Tchakounte Maurice est assassiné par son élève dans des circonstances qui restent à élucider.

Combien de morts faut-il encore compter pour que les autorités en charge de l'éducation comprennent qu'il faut agir ? Si rien n'est fait pour protéger l'enseignant alors nous nous organiserons pour nous défendre par nos propres moyens.

 

N.R.M

 

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L’enseignant conduit aux urgences du Centre hospitalier universitaire y a rendu l’âme.

 

C’est un nouveau drame que le Cameroun enregistre en milieu scolaire. M. NJONI TCHAKOUNTE l’enseignant de Mathématiques a été poignardé par un élève de sa classe de 4 ème. Selon nos sources, le professeur qui dispensait les cours de mathématiques au Lycée de Nkolbisson a donné une note, qui n’a pas plus à l’élève le dénommé Bisse Ngosso Brice. Celui-ci est âgé d’une quinzaine d’années.

Ayant pris un compas, il a bondi sur l’enseignant qui distribuait le reste de copies aux autres élèves. Bisse Ngosso Brice a poignardé à plusieurs reprises son professeur. M. NJONI TCHAKOUNTE qui était vacataire au Lycée de Nkolbisson a été conduit aux urgences du Centre hospitalier universitaire de Yaoundé. C’est là-bas qu’il a rendu l’âme. Ayant été mise au courant de l’affaire, Nalova Lyonga le Ministre des Enseignements secondaires (Minesec) a fait une descente sur le lieu du drame. Le Minesec a annulé sa visite de travail dans le Nkam.

C’est un drame qui rappelle celui qui s’est déroulé au Lycée bilingue de Deido le 29 mars 2019. Le drame a ému toute la communauté. Les camerounais de tous les bords ont donné leur point de vue, en avançant tout un chapelet de recommandations au gouvernement, pour éviter que des tragédies comme celle suscitée se représente. Ousmane Bleriot élève en classe de Terminale a lui été poignardé par un ancien élève de ce Lycée. Un ancien élève qui avait été exclu de l‘établissement scolaire mais qui, a pu avoir accès au Lycée. Ousmane Bleriot poignardé par son bourreau qui a pris la poudre d’escampette, a été conduit à l’hôpital de district de Deido. Malgré l’intervention du corps médical, l’élève est passé de vie à trépas.

 

Liliane N.

 

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Sunday, 05 June 2022 11:01