Quelques heures déjà avant la mobilisation du RDPC à Bafoussam, le Ministre délégué auprès du Ministre de la justice informait l’opinion publique nationale et internationale qu’il fait partir du comité d’organisation. « Je suis l’un des organisateurs de la rencontre de Bafoussam afin que nul n’en ignore », écrit le président national du PADDEC sur son mur Facebook ce vendredi 19 juillet 2019. Il ne pouvait en être autrement. L’homme politique le plus extravagant dans son soutient au président de la république ne pouvait pas manquer cet autre occasion de se faire voir.
Se faire voir, puisque c’est bien de ça dont il est question ce samedi. Ce d’autant plus que de manière fondamental, cette marche n’apportera aucun substrat politique à Paul BIYA. Le RDPC, au lieu d’une solution est davantage un problème pour l’exercice de la politique de Paul BIYA. On se souvient qu’à l’époque de la présidentielle, le candidat naturel du parti du flambeau n’a à aucun moment eu recours aux emblèmes du parti pour battre campagne.
D’un autre point de vue, il y a meilleure question sur lesquelles se pencher en ce moment. A l’instar de la question anglophone au sujet duquel Paul BIYA aurait commencé des démarches allant dans le sens du dialogue. Alors qu’on se serait attendu à ce que Jean de Dieu MOMO et les autres aparachiques du RDPC se soudent autour de se projet fédérateur en vue de la réconciliation des deux parties du Cameroun, on est surpris de les voir plutôt poser cet acte de marche qui ne fera que raviver les clivages et les luttes ethniques.
Hier, ce sont les « bamilékés » qu’on tentait d’opposer à d’autres groupes sociaux, dès ce samedi, il sera question d’opposer les « bamilékés » entre eux. Suivant la logique machiavélique de « diviser pour mieux régner ».
On n’est pas surpris que des politiciens de trempe du ministre MOMO s’engouffrent dans ce poison démocratique. Voici, l’intégralité de la communication de Jean de DIEU MOMO.
« Patriotes républicains ne cédez pas aux intimidations de clavier des soi-disant révolutionnaires. Ce sont mes amis d’hier. Ils ont tout dans la bouche et rien dans la tête. Ils ont compris instinctivement que le meeting de Bafoussam est celui de l’enterrement du tribalisme et de la violence politique au Cameroun. Leur unique fonds de commerce politique depuis 1956. Ces gens-là qui ont vécu dans la clandestinité depuis qu’ils ont été défaits en 1960 manifestent seulement leurs dernières agonies avant de disparaître à jamais. Ce qui va se passer à Bafoussam n’est rien d’autres que le dernier combat entre le BIEN et le mal. Entre la République et les maquisards qui se prennent pour des révolutionnaires. Tous les patriotes à Bafoussam pour signer l’acte de décès officiel du tribalisme et du repli identitaire dans notre pays. Et surtout rappelez-vous ce sont des bluffeurs agitateurs de spectres. »
Stéphane NZESSEU
Pour le ministre délégué auprès du ministre de la justice, Paul BIYA veut prévenir ses compatriotes. « Ce fait inhabituel n’est pas anodin. Le président tire la sonnette d’alarme car les loups prédateurs sont à la porte de notre pays, prêts à fondre sur notre peuple pour lui voler ses biens, son pétrole notamment, que le président a protégé pendant 36 ans. Ces criminels qui utilisent une partie ignoble, ignorante, bête et traîtresse de nos enfants, veulent profiter de l’âge du président pour intervenir dans la succession au pouvoir et y placer celui qui va leur brader notre pétrole de Bakassi qu’ils convoitent depuis longtemps. » Jean De Dieu MOMO par cette lecture, laisse clairement entendre que le Président pendant de longues années s’est battu pour sauvegarder les richesses du Cameroun et qu’il est sur le point de passer la main. Selon lui Paul BIYA s’apprêterait à transmettre le flambeau à la jeunesse camerounaise.
Seulement, le président du PADDEC trouve que cette jeunesse n’est pas encore prête à relever les défis qui se présenteront à elle. Pire, elle complote avec les bourreaux pour assécher la Cameroun « malgré l’alarme donnée à notre peuple une partie de notre jeunesse, surtout parmi ceux de la diaspora, prête le flanc aux voleurs internationaux pour voler nos biens. » Pour Jean De Dieu MOMO, si ce pourquoi Paul BIYA averti sa jeunesse venait à arriver, « le Cameroun va reculer de 100 ans et ne décollera plus jamais tant qu’ils auront le contrôle. »
D'après le décryptage du ministre MOMO, l’apocalypse est aux portes du Cameroun. Ce serait l’alerte sournoise que voudrait lancer Paul BIYA à travers ses multiples messages de mise en garde. Jean De Dieu MOMO y croit tellement qu’il termine son expression par des propos hors mesures « nous sommes en très grand danger. Si vous croyez que je suis un visionnaire prenez très au sérieux mon avertissement. Chassons les prédateurs impérialistes et huons leurs soutiens internes. Et si après ça vous n’avez toujours pas compris, alors attendons-nous aux heures les plus sombres de notre histoire. Que nos ennemis soient maudits. »
Mais est-ce vraiment ce que veut dire Paul BIYA ? Lui seul peut nous le dire.
Stéphane Nzesseu
C’est dans un post sur sa page Facebook que le Ministre délégué auprès du ministre de la défense, Jean de Dieu Momo a déclaré ses biens et menacé de dénoncer « ses confrères » qui lui proposent de faire des affaires.
Pour éviter de se retrouver en disgrâce comme certains ministres qui subissent les affres de l’opération épervier en ce moment, le ministre délégué auprès du ministre de la Justice, Jean De Dieu Momo, a déclaré dans une sortie sur Facebook le 12 mars, avoir plusieurs voitures, des maisons à Douala, à Dschang etc.
« Mettons nous d’accord. Je ne suis pas venu sur la terre pour construire les gratte-ciel. Je l’aurais fais quand je gagnais 20000 dollars USA au Tribunal des Nations Unies. Soit dix millions de francs CFA par mois. Je ne suis pas non plus un Business Man quoique je vendais à la boutique de mon père à l’âge de dix ans. J’ai déjà mes maisons a Douala et a Dschang pour abriter ma famille. Une maison de fonction à Yaoundé et plusieurs voitures. Sans doute m’en faudra t-il une autre a Yaoundé maintenant que j’y travaille? Pardon ne me proposez pas toute sorte de business soit disant gagnant-gagnant. C’est vous qui envoyez les gens en prison. La prochaine fois je vous dénonce. »
Suite à cette déclarations, les internautes se posent beaucoup de questions. Comment peut-il en effet, après le tollé de ses précédentes déclarations continué à menacer ses confrères alors qu’il sait qu’il n’a aucun budget à gérer en tant que ministre délégué auprès du ministre de la défense ? Cette intervention ne voile t-il pas une volonté de trafic d’influence comme on en connait au Cameroun ? Parler de cette manière n’est-il pas pour Jean de Dieu Momo de montrer ou vanter l’importance de son nouvel emploi ?
Devant quelle commission ou alors sur la foi de qui et de quoi a-t-il fait cette déclaration ? En rappel, selon l’article 3 de la loi N 003/2006 du 25 avril 2006, cette obligation concerne l’ensemble du patrimoine, or, le ministre Momo a juste fait une déclaration sur ses biens immobiliers et ses voitures. Qu’en est-il de ses finances ? Voila une autre curiosité camerounaise.
Le ministre délégué à la justice, qui quelques jours avant son revirement pour la cause du président de la république, qui faisait montre d’une bonne connaissance des dérives de la justice camerounaise semble les ignorer dorénavant. Il est donc clair que Jean de Dieu Momo a voulu faire une nouvelle fois le buzz comme il en a l’habitude.
Danielle Ngono Efondo