La diva camerounaise Charlotte Dipanda interpelle les autorités africaines en général et camerounaises en particulier sur le problème d’eau potable.
Dans son nouvel album intitulé «L’ombre d’une autre», Charlotte Dipanda a décidé de produire des chansons engagées. Ces chansons parlent des problèmes auxquels font face des populations camerounaises en particulier et africaines en général. C’est ainsi que l’auteur de la chanson à succès «coucou» a intitulé l’une d’elles «madiba» en langue duala qui signifie en français eau. De passage à l’émission «Couleurs tropicales» de RFI, elle s’est exprimée sur le choix de mettre dans cet album, des chansons engagées.
«De l’eau. C’est une métaphore pour aborder la place de l’eau en Afrique. Dans cette chanson, je me situe en tant qu’Africaine et en tant que Camerounaise. Il y a encore en Afrique et aussi au Cameroun beaucoup de foyers qui n’ont pas accès à l’eau courante. Pourtant c’est un besoin primaire. Cette chanson est une manière d’interpeler nos dirigeants», déclare-t-elle.
Charlotte Dipanda ne parle pas seulement du problème d’eau dans son nouvel album, elle a aussi choisi de traiter des humiliations conjugales et l’adultère en parlant d’une femme, qui doit disparaître lorsqu’arrive la maîtresse de l’homme qu’elle aime.
«C’est un sujet tabou en Afrique qui ne doit plus l’être. C’est récurrent et ça ne doit surtout pas être considéré comme la norme. Cela crée des dégâts psychologiques énormes car on interdit à la femme de se plaindre et de dire sa souffrance. Cela remet en question la place de la femme dans notre société. Je voulais aborder ce thème pour pousser à y réfléchir. Ce n’est pas une situation qui doit être subie et taboue», explique-t-elle.
La diva camerounaise Charlotte Dipanda affirme qu’en 13 années de carrière, elle a acquis la maturité nécessaire pour pouvoir parler des thèmes qui fâchent.
Liliane N.
La musicienne camerounaise est inconsolable ce mardi, 27 octobre 2020 sur sa page Facebook à propos du massacre des élèves à Kumba, dans la région du Sud-Ouest le 24 octobre dernier. L’artiste fait observer que cet autre crime de trop, montre que la barbarie a atteint le seuil de l’intolérable dans la partie anglophone camerounaise en crise depuis 2016.
L’artiste musicienne réagit en exprimant son désarroi à la suite des tristes évènements de Kumba. En effet, l’attaque d’une école privée dans cette localité du Sud-Ouest Cameroun, a entraîné la mort de 7 enfants et une dizaine de blessés, selon un bilan officiel. Sur sa page Facebook, Charlotte Dipanda condamne vivement ce crime lâche et ignoble. « Cette barbarie est insoutenable », a écrit l’artiste. Elle ajoute par ailleurs en dénonçant avec force ce drame qui endeuille la Nation camerounaise entière : « Trop c’est trop. La barbarie de trop à Kumba. Combien de morts faut-il pour que vous arrêtiez cette guerre ? Tuez des enfants ? Mon Dieu c’est insoutenable ».
Il faut dire que, outre Charlotte Dipanda, des voix s’élèvent de l’interieur comme de l’extérieur du Cameroun pour dénoncer l’attaque criminel et inhumain contre des enfants qui n’ont eu pour seul tort que la quête du savoir à l’école.
Selon les Nations Unies, les enfants « ont été tués par des coups de feu et des attaques à la machette ». Ce sont des écoliers de 9 à 12 ans du collège Mother Francisca International Bilingual Academy à Kumba.
Aux dernières nouvelles, une mère ayant perdu ses 4 enfants dans cette attaque est morte à la suite à ce drame, ne pouvant pas supporter la nouvelle, apprend-on de sources crédibles.
Innocent D H
L’artiste Bikutsi, dans une gymnastique intellectuelle a choisi de soutenir sa consœur musicienne.
Lynda Raymonde parle de l’alternance et reconnaît subrepticement que le sujet est au centre des préoccupations des camerounais. « Décidément ce mot "alternance", au Cameroun pose un véritable problème alors que tout le monde y pense secrètement. Pendant que certains s'offusquent à sa simple évocation, d'autres s'en inquiètent, s'interrogent ouvertement ou non. Certains choisissent d'en parler, d'autres préfèrent se taire. À chacun son choix, respectons-le. Et moi aussi évidemment, je m'interroge "l'alternance au Cameroun" et quelque soient les systèmes, est-ce un sujet tabou? » Même si elle ne dit pas ce qu'elle pense sur ce sujet, Lynda Raymonde d’une certaine manière, fait savoir que Charlotte Dipanda a juste fait savoir tout haut ce que d’autres disent tout bas.
« À mon avis, on devrait librement et même naturellement en parler au lieu de faire du Cameroun, un champ de bataille, de camps, de clans et de théoriciens contradictoires qui nous épuisons sur les réseaux sociaux à longueur de journée. Comprenons que le mot "contradiction" est un mot français qui existe dans le dictionnaire alors laissons le exister dans le jeu politique de notre pays. » Un véritable appel à la tolérance.
Dans la suite de ses propos, l’artiste Bikutsi avoue que le système en place n’aime pas entendre la vérité. « Même s'il est vrai que dans le système auquel nous appartenons actuellement, quand tu décides de dire la vérité, sache que tu as décidé de marcher seul, d'être incompris, rejeté, insulté, dénigré et traîné dans la boue et aux oubliettes toutes les bonnes œuvres que tu as pu réaliser, tous les grands titres que tu as pu glaner, tout l'engagement et l'amour que tu as toujours donné. (…) Il va te rappeler tes échecs, tes divorces, tes balbutiements, ton célibat, ton aigreur, ton impertinence, ta double nationalité, ta frilosité intellectuelle. Prépare-toi, car il va te créer des crimes, des infidélités, une double vie, il va te faire pleurer, il va te dégoûter du Cameroun et parfois de la vie par ce qu’il va tout tenter pour te voler ta fierté. »
Une situation qui amène l'intellectuelle qu'elle est à se plonger dans la nostalgie d’un Cameroun flamboyant. « Jadis "Être camerounais" était un esprit positif, un esprit de combativité, de persévérance, de demarquation positive. Aujourd'hui ce terme a perdu tout son sens : "Être camerounais" renvoie désormais à être envieux, méchant, jaloux, injurieux, menteur, malhonnête, malveillant, mauvais, malsain, aigris, manipulateur, conspirateur... » Sans le dire ouvertement, Lynda Raymonde partagerait l’avis de Charlotte Dipanda en tout point de vue.
Stéphane NZESSEU
Depuis sa dernière sortie, au cours de laquelle la diva camerounaise a eu le malheur de se prononcer sur la situation politique du Cameroun, Charlotte Dipanda est dans les petits cahiers des politiciens fidèles au régime de Yaoundé qui l’ont désormais rangé dans le camp des ennemis de la Nation, juste derrière Richard Bona.
La virulence de la vérité dite par Charlotte Dipanda n’a d’égale que l’élégance et la douceur de sa voix qui charme et envoûte depuis quelques décennies maintenant les amoureux de la bonne musique. Jusqu’ici, Charlotte Dipanda avait su garder sa virginité idéologique quant aux questions politiques qui font l’actualité au Cameroun.
Même à la veille de l’élection présidentielle, à l’époque des attaques des membres de la B.A.S. à l’endroit de certains artistes camerounais, il n’était venu à l’esprit de personne que Charlotte Dipanda soit mêlée dans ces joutes artistico – politiques. Tant le chantre de l’amour et des douceurs suaves de la vie faisait tout pour se construire une carapace de paradis qui lui permettait de poursuivre ses spectacles, là où ses aînées comme Ben Decca et K-Tino était interdit de séjour.
Hélas ! L’immaculée vient de salir sa belle robe. Pour avoir dit sur La Voix de l’Amérique que le pouvoir de Yaoundé doit passer la main, l’artiste se dévoile. Elle aussi a une opinion politique. Elle vient de tomber du paradis. Depuis quelques heures, son nom est mêlé à la boue de la politique politicienne.
Celle qui hier rassemblait par son hymne de « Coucou », aujourd’hui voit sa parole déchirée entre partisans du régime d’Etoudi et pourfendeurs de Paul Biya et son système. Au point où son nom est mêlé au sang de certains damnés comme Richard Bona, Longue Longue et autres qui ont choisi de dire leur colère quant à la manière dont le pays est géré. Mais pourquoi la Belle Charlotte a-t-elle fait ce glissement ?
Désormais, celle dont le sourire émerveille toujours tous ceux qui s’hasardent à laisser leur regard s’arrêter sur son visage d’ange, devra choisir : la haïr ou la bénir. Manifestement les pro BIYA et les pro Kamto ont fait leur choix. Les premiers condamnent et lui rappellent qu’elle aurait mieux fait de continuer à chanter au lieu de « dire n’importe quoi ». Les seconds reconnaissent en elle « une artiste proche du peuple et sensible aux peines de ses fans ».
Mais qu’a-t-elle à perdre ? Sinon, le risque de ne plus jamais être invité au Palais de l’Unité pour les festivités y organisées et empocher son cachet qui s’élève très souvent à quelques millions de nos francs. L’argent de ce régime à qui elle demande aujourd’hui de passer la main.
Stéphane NZESSEU
L’auteur du titre à succès « Coucou », dans une vidéo qui tourne en boucle ces dernières heures sur les réseaux sociaux estime que le Gouvernement est arrivé à bout de ce qu’il pouvait proposer à son peuple. Faisant savoir qu’elle n’a connu qu’un seul Président au Cameroun, l’artiste conditionne le développement du pays à une véritable alternance au sommet de l’Etat.
Charlotte Dipanda est en vedette ces dernières heures sur les réseaux sociaux. Vous vous demanderez certainement si elle vient de mettre un nouvel album ou clip sur le marché discographique. Oui peut-être, mais le motif pour lequel la star camerounaise fait plus parler d’elle sur la toile en ce moment, reste sa sortie sur la Voix de l’Amérique. Charlotte Dipanda étale en effet, son chagrin sur le Gouvernement de son pays. Elle se dit déçue de n’avoir connu qu’un seul Président de la République au Cameroun.
« J’avoue que moi par exemple, je n’ai connu qu’un seul président, le président actuel. Que ce que ça ferait du bien d’avoir une autre proposition, de se dire que c’est une époque qui est inéluctablement révolue aujourd’hui. Et qu’on a besoin de voir ce que ce que le pays peut apporter à cette jeunesse-là qui est différente, parce que c’est une jeunesse aussi ouverte à l’extérieur qui voit ce qui se passe ailleurs et qui l’espère pour son pays. En tout cas il est temps qu’on propose autre chose », lance la chanteuse camerounaise.
Charlotte Dipanda pose l’alternance au sommet de l’Etat comme condition sine qua non pour le développement. Pour cette voix d’or de la musique camerounaise, « il est temps que le Cameroun se développe. Parce que tant qu’il n’y a pas d’alternance, il n’y a pas de développement possible. Je pense que l’Etat actuel est arrivé à bout de ce qu’il pouvait proposer au Cameroun et qu’humblement, il gagnerait à céder la place à une nouvelle gouvernance. Sans rancune ! ».
Indiquons que c’est l’une des premières fois que l’on note une sortie de Charlotte Dipanda sous un ton satirique vis-à-vis du régime en place dans son pays. Dans l’imagerie populaire, l’artiste était plus connue pour ses belles chansons, ses magnifiques passages à l’émission The Voice Afrique francophone, ainsi que pour sa success-story.
Innocent D H
Comme Samuel Eto’o, Ondoa Fabrice, les Toofan et bien d’autres, l’artiste camerounaise Charlotte Dipanda a été nommée Ambassadrice de l’UNICEF. L’artiste a choisi de s’allier au Fonds des Nations Unies pour l’enfance dans l’objectif de soutenir le gouvernement camerounais dans cette noble tâche qu’est la défense des enfants.
La nouvelle a été annoncée au cours d’une rencontre organisée mercredi au siège de l’Unicef à Yaoundé. De même, pour partager sa joie avec ses fans, la diva à travers un post sur son compte Facebook a écrit : « Coucou, c’est avec beaucoup d’émotion et de joie que j’ai l’honneur et le plaisir d’annoncer avoir été nommée aujourd’hui Ambassadrice de l’UNICEF au Cameroun. L’enfant, une juste Cause, un juste Combat… »
Toutefois, l’organisme onusien a indiqué que : « Dans les mois à venir, la nouvelle ambassadrice effectuera des visites de terrain sur les sites d’intervention de l’Unicef. Ces visites lui permettront de toucher du doigt les réalités et les besoins des enfants dont elle porte la cause et d’échanger avec les communautés ». Selon l’Unicef, Charlotte Dipanda fait partie de ces célébrités et personnes influentes dont l’engagement peut permettre de donner un plus grand écho à la promotion des droits de l’enfant. « Sa notoriété et sa capacité d’influence peuvent aider à attirer l’attention de la communauté nationale et internationale sur la situation des enfants au Cameroun et au-delà », a déclaré l’organisme.
« Je suis très honorée que l’Unicef me fasse confiance pour l’accompagner dans les actions qu’il va mener. Tous les enfants ont droit à la santé, à une identité, à la protection... C’est notre responsabilité de leur garantir ces droits », a déclaré Charlotte Dipanda.
Notons que, tout au long de son histoire, l’UNICEF a donné la priorité à la réalisation des droits intrinsèques de l’enfant à une qualité de vie de base, des droits que les dirigeants de la communauté internationale ont précisés dans la Convention relative aux droits de l’enfant. L’UNICEF fonde ses activités sur son expérience considérable et de solides recherches, constamment mises à jour, et il intervient pour aider les enfants à bénéficier d’un bon départ dans la vie, à survivre et à s’épanouir – en particulier lors des situations d’urgence – et à aller à l’école.
Danielle Ngono Efondo