Les experts économiques estiment que le succès de ce bloc économique continental dépendra en grande partie de la technologie, des outils et des compétences numériques
L’ancienne ministre nigériane de la Technologie des communications, Dr Omobola Johnson, a dirigé lundi 25 mars la conférence annuelle Adebayo Adedeji à l’occasion de la Conférence des ministres qui se déroule à Marrakech.
Organisée en mémoire de l’universitaire nigérian Adebayo Adedeji – l’un des plus grands défenseurs de l’intégration régionale de l’Afrique – la conférence avait pour thème : La transformation numérique en Afrique : mythe médiatique ou réalité ? »
« Avons-nous suffisamment démontré que la technologie numérique pouvait transformer l’Afrique. Qu’est-ce qui nous retient ? », s’est interrogée Omobola Johnson devant les délégués et les experts participant à la Conférence des ministres des Finances et du développement économique de la CEA (Commission économique pour l’Afrique) (www.UNECA.org).
Alors que le Web fête ses 30 ans, son inventeur Tim Berners-Lee a récemment affirmé devant un public nigérian que le pays représentait à la fois le présent et l’avenir du Web, compte tenu de son impact sur la vie des Nigérians.
Adebayo Adedeji a été le troisième secrétaire exécutif de la CEA et celui qui est resté le plus longtemps à ce poste (1975-1991). Il est reconnu et admiré pour avoir préconisé en Afrique une nouvelle approche du commerce international et du développement économique. Il est également l’un des précurseurs de la Cedeao et ses idées font partie des fondements sur lesquels s’appuie la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLEC).
Aujourd'hui, les experts économiques estiment que le succès de ce bloc économique continental dépendra en grande partie de la technologie, des outils et des compétences numériques.
Omobola Johnson a raconté comment la technologie avait permis d’apporter des services à des personnes exclues jusqu'alors, mais a précisé qu’il restait de nombreux défis à surmonter.
« Tout d’abord, les coûts doivent diminuer : le continent souhaite atteindre l’objectif convenu internationalement selon lequel 1 gigaoctet de données ne doit pas coûter plus de 2 % du revenu mensuel national moyen. En Afrique, ce coût représente actuellement 8,76 % du revenu mensuel moyen, contre 3,5 % en Amérique latine et 1,54 % en Asie. Et, selon nos derniers chiffres, ce coût a augmenté l’an dernier », a-t-elle détaillé.
L’ancienne ministre a également averti que certaines mesures fiscales concernant les infrastructures numériques et des taxes sur l’usage, bien qu’attrayantes, pouvaient accroître le coût de la numérisation et diminuer son effet transformateur.
Elle a insisté sur la nécessité urgente de renforcer les infrastructures et le réseau de câbles optiques. Actuellement, la connexion entre Le Cap et Khartoum passe par Londres, New York, San Jose et Tokyo, et donc se réalise en 409 millisecondes, plus lentement qu’ailleurs. La plupart de nos connexions utilisent des câbles sous-marins passant par l’Europe ou d’autres destinations lointaines. « C’est au secteur privé de résoudre ce problème, mais il doit être soutenu et bénéficier d’incitations de l’État », a-t-elle précisé.
« Au vu de ces difficultés et de la taille trop limitée de nos start-up, on pourrait penser que cette transformation numérique relève davantage du mythe. Mais le nombre élevé de personnes qui possèdent ou ont accès à un téléphone a un réel impact », a-t-elle poursuivi.
Elle a ajouté que de nombreuses sociétés utilisaient la technologie pour transformer leur secteur, de l’énergie à la santé en passant par l’agriculture. « Mais il reste beaucoup à faire. »
Elle a exhorté les gouvernements à apporter davantage de soutien et à définir une stratégie numérique à long terme. « Nous devons également créer de nouveaux mécanismes de financement pour permettre aux investisseurs en capital-risque d’emprunter à bas taux et permettre aux innovateurs de s’étendre. »
Elle a mentionné l’urgence à former des talents. Le continent pourrait devenir la réserve de talents numériques du monde, de même que la Chine est devenue l’usine du monde, grâce à une main-d’œuvre abondante et une politique ciblée.
Tawanda Sibanda, associé de la société de conseil internationale McKinsey, invité pour commenter sur le discours, est revenu sur les prévisions publiées, voici cinq ans, dans le rapport Lions Go Digital, afin d’évaluer les progrès accomplis. Depuis la publication du rapport, les résultats sont mitigés, a-t-il indiqué. Les analystes avaient estimé que la transformation numérique pourrait accroître le PIB de 8 % d’ici 2025 et générer un impact économique de 300 milliards $ dans les secteurs de la santé, de l’éducation, du détail, de l’agriculture et des services financiers. Bien que certains chiffres soient meilleurs que prévu – la pénétration du Smartphone par exemple –, la transformation numérique n’a pas donné les résultats macroéconomiques escomptés.
La part des personnes bancarisées, par exemple, est passée de 26 % à 33 %, une évolution bien trop faible en cinq ans.
Peter Tabichi, un enseignant kényan, a été récompensé pour son dévouement et sacré meilleur professeur du monde par la fondation Varkey. Un prix doté d’un million de dollars lui a été remis.
Professeur de mathématiques et de physique, Peter Tabichi figurait parmi les dix finalistes de différentes nationalités, sélectionnés pour cette 5e édition annuelle du concours international, ayant pour objectif de valoriser le métier d’enseignant. La cérémonie a été présentée cette année par l’acteur australien Hugh Jackman.
« Je suis ici uniquement grâce à ce qu’ont accompli mes élèves, ce prix leur donne une chance. Il dit au monde qu’ils peuvent tout faire », a déclaré Peter Tabichi en recevant son prix.
Selon un communiqué des organisateurs, l'enseignant kényan de 36 ans consacre 80% de son salaire mensuel à aider les plus défavorisés. « Son dévouement, son travail et sa foi dans le talent de ses élèves a permis à son école, dans une zone rurale reculée et avec peu de ressources, de remporter le prix de la meilleure école aux concours nationaux interscolaires de sciences », ajoute le texte.
Un message vidéo du président du Kenya, Uhuru Kenyatta, félicitant le lauréat a été diffusé lors de la cérémonie. « Votre histoire est celle de l'Afrique, un jeune continent plein de talent », a déclaré le président kényan.
Il y a lieu de préciser que, ce concours est organisé par la fondation Varkey, basée à Dubaï. Elle a été créée par la famille Varkey, des Indiens installés dans les années 1950 aux Émirats arabes unis, alors protectorat britannique. Ils y ont fait fortune en créant des réseaux d'écoles privées, d'abord destinées aux enfants des expatriés occidentaux ou du sous-continent indien, venus dans le Golfe après le boom pétrolier.
Danielle Ngono Efondo
Pendant trois jours, les experts internationaux de défense et de sécurité, venus des pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie, les preneurs de décisions de la sous-région vont réfléchir à la promotion d’une industrie sous régionale de la défense à travers l’identification des starts-up locales à fort potentiel défense.
Dans son allocution de circonstance, qui est intervenue après celles de quelques autres personnalités du monde de la sécurité, Joseph Beti Assomo, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, qui avait à ses côtés, d’autres membres du gouvernement, a relevé l’importance de ces assises : « cette nouvelle expérience d’accompagnement des startups en relation avec l’industrie de la défense est révolutionnaire et construit un partenariat gagnant-gagnant entre les pays… ».
Et pour répondre aux enjeux sécuritaires auxquels sont confrontés de nombreux pays dans le monde et dont le Cameroun n’est pas épargné, le ministre en charge de la défense au Cameroun a relevé que : « A cause des conflits qui minent la sécurité au Cameroun, les stratèges militaires semblent avoir changé de cap, au regard de la ténacité des menaces ainsi que de leur coloration protéiforme. Dotées de moyens technologiques avancés, les forces de défense camerounaises sont dotées des moyens technologiques très avancées, ce qui nous a permis, jusqu’ici, d’allier avec professionnalisme, les combats et les techniques qui vont avec ».
Pourtant, cet appareillage n’est pas suffisant pour venir à bout de l’agression des bandes terroristes qui disposent quelquefois d’un matériel assez performant. Il est donc important, selon Joseph Beti Assomo, pour les pays africains : « d’acquérir une véritable indépendance stratégique, qui va consolider les acquis, tout en se dotant des moyens de s’approprier d’une véritable industrie militaire, qui corresponde aux réels besoins de nos pays, et du paradigme de la menace. C’est d’ailleurs à ce niveau que se situe le premier palier de la sécurité collective ».
Les thèmes de réflexion
Plusieurs thématiques ont été choisies, pour animer les assises de Yaoundé et, les participants s’y penchent, afin de parvenir à l’atteinte des objectifs d’une sécurité qui répond aux défis de la mondialisation : Piraterie sur le Golfe de Guinée : la protection des frontières, la gestion des réfugiés - Géopolitique sous-régionale : zone CEMAC - Les défis de la cyber sécurité, que les organisateurs ont ouvert sur deux axes de réflexion (Télécommunications
Organisé par la société camerounaise Will&Brother et placé sous le parrainage du Ministère camerounais de la Défense, le premier Salon Sécurité – Police a permis aux jeunes startup- peurs, d’exposer leur génie créateur. Le premier étage du palais des Congrès de Yaoundé, qui sert de cadre à ces assises a été choisi pour exposer, les réalisations des camerounais et, les visiteurs ont par exemple pu admirer les Drones et autres matériels de sécurité et de sûreté.
C’est l’une des résolutions à l’issue du colloque relatif au renforcement de la gouvernance maritime clos jeudi à Yaoundé.
La guerre déclarée contre la piraterie, les vols à main armée et les activités maritimes illicites en Afrique de l’Ouest et du Centre reste tributaire de la coopération régionale. Le colloque de trois jours qui s’est achevé jeudi à Yaoundé était l’occasion de réviser les grands chapitres de la gouvernance de sécurité maritime, et surtout de la mise en œuvre du code de bonne conduite en la matière.
La cérémonie de clôture était présidée par le secrétaire général du ministère de la Défense, Saïd Kamsoulloum, en présence de l’ambassadeur des Etats-Unis au Cameroun, S.E Peter Henry Barlerin. Le rendez-vous de Yaoundé, après celui d’Abidjan en Côte d’Ivoire et de Monterey aux Etats-Unis, a débouché sur « la détermination à promouvoir la coopération maritime régionale. »
En effet, rapporte Cameroon Tribune, 11 pays ont signé le 25 juin 2013 à Yaoundé, le Code de bonne conduite relatif à la prévention et à la répression des actes de piraterie maritime. C’était à l’occasion du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Commission du golfe de Guinée (CGG).
Avec l’appui du Centre pour les relations civilomilitaires du département de la Défense des USA (CRCM), les experts de ces pays se sont retrouvés pour évaluer les progrès dans la répression de la piraterie maritime. A la lecture du communiqué final, il a été surtout question de revoir la mise en œuvre d’une stratégie nationale de sécurité maritime et le renforcement des capacités de coordination inter-institutions.
A la fin des travaux, comme l’a souligné Nick Tomb, responsable du programme Afrique au CRCM, « les participants ont affirmé que leurs pays respectifs restent déterminés à promouvoir la coopération militaire régionale. » En outre, ils devront renforcer un environnement maritime stable et continuer à contribuer à la paix, au bon ordre et à la prospérité croissante de l’Afrique de l’Ouest et du Centre.