Les assurances au Cameroun restent un mythe pour le public. D’après les statistiques, le taux de pénétration des assureurs est de 2%. Les populations généralement ne font pas confiance aux assureurs, parce qu’elles appréhendent leurs offres. Pour briser cette barrière qui constitue un frein pour le développement de ce secteur d’activité, l’Association des sociétés d’assurances du Cameroun (Asac) est allé à la conquête de la population. Du 29 mai au 1er juin 2019, le public camerounais, principalement de Douala, sera édifié sur ce secteur d’activité, au cours de la 2e édition des Journées de l’assurance (Jda), placée sous le thème, «s’assurer avant l’accident ». « Les journées de l’assurance sont une plateforme de rencontres et d’échanges qui vise à faire d’avantage connaître le métier de l’assurance vu la distance qui sépare les assurances du grand public », a déclaré la présidente du comité d’organisation, Esther Tiako au cours de la cérémonie d’ouverture mercredi dernier, présidée par le Secrétaire général du ministre des Finances, Gilbert Didier Edoa.
Il sera question pendant ces quatre jours d’exposition au complexe Camtel Bépanda à Douala de vulgariser la culture de l’assurance dans les esprits, valoriser cette profession, promouvoir les différents produits offerts par les compagnies, établir des synergies entre les compagnies d’assurances et les organismes, acteurs et partenaires. « Compte tenu des enjeux, il est apparu comme une impérieuse nécessité de fédérer les efforts de l’ensemble des acteurs du marché, d’ouvrir le dialogue, de véhiculer un message commun, de convaincre, de rassurer », a souligner Esther Tiako.
L’accent a été mis au cours de cette édition, sur l’assurance avant l’accident. Selon le président de l’Asac Théophile Gérard Moulong, des efforts ont été faits pour satisfaire les assurés sur ce point. Cette association, a indiqué le président, a payé pour l’exercice 2017 la somme de 83,4 milliards F Cfa, pour le règlement du sinistre, contre plus de 41 milliards F Cfa en 2013, soit un taux de croissance de 12% en vie, et 5% en non vie. « Nous ne doutons pas qu’une fois les chiffres de l’année 2019 consolidés, ce montant connaisse encore une forte hausse. Je puis donc assurer que les assureurs payent les sinistres. De multiples efforts sont faits pour satisfaire nos assurés et victimes d’accidents », a relevé le président de l’Asac. Ces Jda seront marquées par des conférences débats, foires expositions, caravanes et descentes dans les établissements. Toutes ces activités selon le comité d’organisation, permettront aux assureurs de se rapprocher du public afin de leur présenter le bien-fondé de ce produit.
Marie MGUE
Mr. Libii, serez-vous des nôtres ?
DANS TROIS JOURS, LE CAMEROUN MARCHERA
Je ne suis pas le porte-parole du MRC. Je suis avant tout un jeune Camerounais libre de ses pensées, qui s’adresse à un autre jeune Camerounais libre des siennes, convaincu qu’en dépit de nos chapelles politiques différentes, nous aspirons tous au même idéal : voir le Cameroun délivré du vol et du viol des libertés élémentaires.
Si j’utilise internet pour m’exprimer, c’est parce qu’il est devenu l’outil d’influence premier en ce siècle, loin devant la radio et la télévision. Le mouvement des Gilets Jaunes en France qui avait connu un pic de mobilisation le 17 novembre 2018 avec plus d’1 millions de manifestants, ne fut-il pas lancé sur réseau social en octobre ? Le président de la plus grande économie de marché du monde avec 20 000 milliards de dollars (USA) communique quasi exclusivement par ce canal. Même Rihanna, une femme aux principes souvent discutables, a initié avec succès, une rencontre sur avec Emmanuel Macron via son compte.
Et Paul Biya, dont les partisans nous accusaient longtemps d’être des « activistes du web » semble lui-même avoir découvert les vertus de Facebook et Twitter.
Vous me pardonnerez donc mon manque de formalisme, mais l’urgence de l’heure - où l’urgence de la pensée - nous appelle à prioriser l’efficacité avant la cosmétique. Le Cameroun saigne, notre peuple se meurt. Et tant que nous ne sommes pas assez nombreux et unis pour cette cause que nous partageons pourtant, nous demeurerons écrasés par cette oligarchie qui abuse de la force policière dont elle dispose pour entretenir la peur et l’intimidation.
Vous étiez en Allemagne, en France, en Italie, aux Etats-Unis ... vous avez pu constater que les animaux là-bas ont des rayons entiers dans les supermarchés. Au Cameroun, les humains sont empilés par dizaines dans des toilettes nommées cellules, privés de lumière et de soins corporels. Nous sommes traités plus bas que terre par un régime qui se qualifie d’ « Etat de droit » sans rire lui-même de sa plaisanterie.
Quand un bébé n’est pas fusillé sur le dos de sa mère, il est cueilli à froid dans son berceau. Quand des jeunes femmes ne sont pas violées et traînées dans la boue à Yaoundé, on leur tire dans les jambes à Douala. L’horreur est devenue banale au pays de Douala Manga Bell. Les criminels sont devenus les justiciers. Ceux qui sont à l’origine de vos larmes inoubliables après le fiasco de la CAN retirée, sont eux qui aujourd’hui, prononcent les verdicts au tribunal.
Monsieur Matomba - si tant est que la réponse est de lui -, m’a reproché de m’être adressé à lui à la 3eme personne dans mon invitation d’il y a 24 heures. Alors, je m’adresse à vous en ligne droite : « Allez-vous vous joindre à la grande marche citoyenne du 1er juin? Ou allez-vous nous rédiger une missive d’encouragement ?
J’aurais aussi pu écrire en privé, mais vos militants ainsi que ceux du MRC et des autres formations auraient été trop pris de court par l’effet de surprise d’un ralliement éventuel. Alors je m’exprime solennellement ici parce que c’est le meilleur moyen d’en informer tout le monde. Je ne vois pas en cette marche la marche d’un parti politique, mais l’indignation collective du peuple qui en a marre de se faire animaliser. Vos larmes furent à jamais le témoin que la CAN, le NOSO, les braquages au gré à gré pour nos autoroutes virtuelles, ne sont pas la douleur exclusive d’un parti donné.
Il est facile dans un régime dictatorial de savoir qu’on est du bon côté de l’histoire : il suffit d’être sans cesse la victime de la répression de ce régime.
Claude Wilfried Ekanga Ekanga
(Si vous aussi êtes farouchement opposé au RDPC et à Paul Biya, alors vous êtes du bon côté de l’histoire)
Suivant un premier itinéraire des faits, dans la nuit du 29 mai, un bateau de plaisance transportant des touristes sud-coréens a percuté un autre navire sur les rives du Danube. Dans cet accident 07 personnes ont perdu la vie, et 27 disparus sont enregistrés, à titre de bilan.
"Il y avait 30 à 40 personnes sur le bateau. Nous faisons tout ce que nous pouvons pour retrouver tout le monde. Nous avons sorti de l'eau certaines personnes dans un état critique. D'autres étaient légèrement blessées", déclare Gabor Csato, ambulancier hongrois.
La version policière sur le bateau ukrainien mis en cause
Selon les sources policières, il s'agirait d'un navire de croisière ukrainien qui serait venu percuter le bateau de plaisance hongrois sur le Danube. "On a pu retrouver l'épave en utilisant un radar sous-marin. A l'heure qu'il est, nous avons élargi la zone de recherche pour retrouver des survivants ou des corps", a relayé le porte-parole de la police de Budapest, Plotai Zas Gabor. Selon les mêmes sources sept personnes ont été retrouvées vivantes et hospitalisées.
Les hongrois qui viennent d'enregistrer cet accident devraient donc la mesure de la situation pour renforcer le dispositif sécuritaire autour de leur espace maritime afin d'espérer des lendemains sans surprises désagréables.
Innocent DH
La ville de Douala sera du 31 mai au 02 juin prochain, le lieu de rencontre des artistes d’Art contemporain de la sous-région Afrique Centrale, et du monde. Ils viendront du Congo Brazzaville, du Tchad, de la République démocratique du Congo, de Sao Tomé et Principe, de la Guinée, et naturellement du Cameroun pour présenter au public leurs chefs-d’œuvre artistiques. Cette exposition est une initiative de Douala Art Fair, une Foire d’Art contemporain et de design dont le but est de donner de la visibilité aux artistes africains. « Douala Art Fair, est une Foire d’Art contemporain qui met en avant les artistes camerounais et de la sous-région Afrique centrale. Cette année, nous aurions plus de quarante artistes. Le but est de créer une nouvelle génération d’acheteur camerounais, leurs donner envie de consommer l’art de chez nous, afin que l’art dit africain, ne soit plus uniquement évalué et perçu à l’étranger, mais que même localement, on puisse le défendre », explique la promotrice de cet évènement, Diane Audrey Ngako.
Cette 2e édition a été placé sous le thème « Flaying over central africa », parce que la plateforme est spécialement ouverte cette année, aux artistes de l’Afrique Centrale, ce qui n’était pas le cas lors de la première édition en 2018. « Le Cameroun et ses 24 millions d’habitants ne compte qu’une seule galerie et quelques centres d’art. Il était donc évident de transformer ce qui semblait être un problème en une opportunité. Les artistes d’Afrique centrale qui exposeront cette année attireront des galeries du monde entier qui viendront voir leur travail et les exposeront à Douala Art Fair ou aux quatre coins du monde », relève Viviane Maghela, la directrice artistique.
Une foire singulière
Contrairement au modèle classique consistant à réunir des galeries qui exposent leurs artistes, Douala Art Fair est une foire d’art contemporain singulière qui a fait le choix d’exposer directement les artistes sélectionnés par un comité de sélection. A cet effet, un concours a été organisé et une quarantaine d’artistes camerounais, tchadiens, congolais, entre autres, ont été retenus en fonction de la pertinence de leurs œuvres. Ces débutants seront accompagnés par des artistes de renom invités, à l’instar du Camerounais Barthélémy Toguo. « Au Cameroun il y a de très belle production. Les plus grands artistes du continent aujourd’hui sont Camerounais. Notamment Pascale Marthine Tayou, Barthélémy Toguo, Jean David Nkot, et autres. Tous ces artistes ont leur place sur la scène nationale comme internationale. Je suis une collectionneuse, et je collectionne majoritairement camerounais », souligne Diane Audrey Ngako.
Les meilleurs créateurs recevront entre autres, le prix Goddy Leye, en hommage à l’artiste Goddy Leye pour l’ensemble de son œuvre, Le prix Voodart, offert par cette galerie et le Prix Douala Art Fair de reconnaissance en arts visuels, attribué en couronnement de la carrière d’un artiste s’étant distingué pour l’excellence, l’originalité et la qualité remarquable de ses œuvres. Pour cette édition le Prix Douala Art Fair de reconnaissance en arts visuels, est dédié spécialement aux artistes de l’Afrique Centrale et est accompagné d’une bourse.
Marie MGUE
Ils sont nombreux les journalistes, hommes de Media et acteurs de la société civile qui font plusieurs tours devant les bureaux de la police judiciaire sis au quartier Elig-Essono. De manière spontanée ils se sont donné rendez-vous devant les locaux de la police judiciaire question d’apporter un soutien moral au chroniqueur politique.
Paul Chouta est dans les cellules de la police judiciaire du fait d’une plaine déposé contre lui par l’écrivaine française Calixthe Beyala. Une plainte déposée il y a plus d’un mois pour diffamation. En effet, le Cyber journaliste Paul Chouta avait posté une vidéo où l’on voit bien madame Beyala se disputer violemment avec un camerounais dans une école dans la ville de Douala. Et c’est pour avoir diffusé cet image que Paul Chouta a été interpellé ?
Il faut aller chercher la raison de cette situation dans les luttes à distance qui opposent depuis l’élection présidentielle d’octobre 2018, les partisans de Maurice Kamto et ceux du Président de la République actuel, Paul Biya. Depuis cette période, non seulement on a remarqué une plus grande présence de la romancière française sur le sol camerounais ? Elle a écumé de nombreux plateaux de télévisions du terroir avec des fortunes diverses. Se faisant plus virulente au fil des jours contre le président du MRC, elle a fait de nombreuses publications sur son compte Facebook où elle fait des allusions grotesques sur « la pédophilie » dont serait auteur le leader du MRC. Peut être devrait-on chercher la diffamation ailleurs.
Paul Chouta a été arrêté autour de 22 heures mardi dernier au quartier Biyem Assi à Yaoundé. Toute chose qui va à l’encontre des règles élémentaires en matière de procédures pénales. Il va être incarcéré dans les cellules de la police judiciaire. Le mercredi, dans l’après midi, il va avoir une confrontation avec Calixthe Beyala. Rien ne va filtrer de cette confrontation. Mais selon Maître Emmanuel Simh qui assure sa défense, il est possible que Paul Chouta soit déféré ce vendredi pour la prison de Nkondengui.
Paul Chouta devra compter sur son moral d’acier pour traverser tête haute cet autre épreuve qui n’est que la suite du combat pour le respect des droits humains engagé il y a quelques années aujourd’hui.
Affaire à suivre.
Stéphane Nzesseu
Au-delà d’être un chef, sa majesté Serge Foaguam Nogning veut être ce père, qui réunit tous les membres de la famille autour du même objectif. C’est le but que vise le nouveau chef de la Communauté Batcham de Douala et environs (Cobade) et son équipe, qui ont été élu le 5 mai dernier avec près de 80% de voix, pour un mandat de 10 ans. « Je suis le chef de tous les Batcham », a-t-il réitéré. Dans cette logique, ce nouveau bureau exécutif est allé à la rencontre des ressortissants Batcham de Douala, un village situé dans le département de Bamboutos, région de l’Ouest Cameroun, mercredi 29 mai dernier à Douala. Cette rencontre avait pour but de présenter à cette grande famille basée à la capitale économique, évaluée à près de 20 milles membres, les projets qui seront réalisés par ce bureau pour améliorer les conditions de viesde la communauté.
Selon le chef de la Cobade, ces résolutions ont été retenues à l’issue d’une enquête menée au sein de cette population afin de recenser les problèmes auxquels elle est confrontée au quotidien. Ces chantiers repartis en 5 principaux points, portent entre autres, sur la valorisation de la culture Batcham à travers la création des centres d’apprentissage de la langue maternelle, la construction d’un complexe culturel, la mise sur pieds des activités culturelles et sportives, la création d’une police d’assurance pour la prise en charge des personnes âgées.
« Je vais commencer par réorganiser le sommet de la communauté. Il y avait peut-être un laxisme ou une démobilisation parce que le sommet dormait un peu. Si les choses bougent au sommet, les gens seront intéressés. J’en veux pour preuve la dernière élection. Il y a eu huit mille inscrits et quatre mille qui se sont physiquement présentés. Je vais relancer les activités sportives parce que tous les dimanches, quand on se retrouve pour jouer, c’est autant de Batcham qui se retrouvent et ça fait leur fierté », explique ce fiscaliste qui conduira désormais les Batcham de Douala.
Diplômé en Finances et comptabilité, ainsi qu’en fiscalité, Sa Majesté Foaguam Nogning Serge est agréé Cemac en fiscalité. Il succède à Feu Tchinda Moses, mort en 2018.
Marie MGUE
La nouvelle a été confirmée par un tweet de Albert Muchanga, commissaire de l'UA pour le Commerce et l'Industrie « C'est une étape historique ! L'accord de la Zone de libre Echange Continentale (Zlec) est entré en vigueur aujourd'hui. Nous célébrons le triomphe d'un engagement courageux, pragmatique et continental pour l'intégration économique ».
La phase opérationnelle sera lancée le 07 juillet prochain, lors d'un sommet de l'Union Africaine à Niamey au Niger, après finalisation d'instruments clés tels que les mécanismes d'arbitrage, la définition des règles d'origine des marchandises ou encore des mécanismes en vue de l’élimination d'obstacles tels que la corruption ou les mauvaises infrastructures.
L’Historique
Cinquante-deux membres de l'UA sur 55 ont signé l'accord portant création de la Zlec depuis mars 2018, avec l'exception notable de la première économie du continent, le Nigeria. Mais pour entrer en vigueur, il fallait que 22 membres la ratifient la notifient officiellement à l'organisation continentale. Ce seuil a été atteint le 29 avril, ouvrant ainsi la voie à une entrée en vigueur 30 jours plus tard, comme prévu dans les statuts de la Zone de libre Echange Continentale
Depuis le 29 avril, le Burkina Faso et le Zimbabwe ont déposé leurs instruments de ratification, portant le nombre de pays inclus dans la Zlec à 24, avec des poids-lourds du continent comme l'Afrique du Sud, l'Egypte, le Kenya ou l'Ethiopie. D'autres pays ont entrepris une ratification, dont le Maroc.
Les Ambitions
La zone de libre-échange doit permettre l'élimination progressive des droits de douane entre pays membres, favorisant dès lors, le commerce au sein du continent. Cela va par ailleurs permettre aux pays africains de s'émanciper d'un système économique trop centré sur l'exploitation des matières premières.
L'UA estime en outre que la mise en œuvre de la Zlec va booster le niveau du commerce des pays africains de près de 60% d’ici 2020. Actuellement, seulement 16% du commerce des pays africains s'effectue avec d'autres pays du continent.
Si les 55 pays membres de l'UA signent le document, la Zlec va ouvrir l'accès à un marché de 1,2 milliard de personnes, pour un PIB cumulé de plus de 2.500 milliards de dollars.
Ses défenseurs estiment qu'elle aidera à la diversification des économies africaines et à l'industrialisation du continent, tout en lui offrant une plateforme unique pour négocier de meilleurs accords commerciaux avec l'extérieur.
Tout le monde ne partage pourtant pas cet optimisme. Les critiques du projet observent que la piètre qualité des infrastructures de transport et le manque de complémentarité entre les économies africaines sont un frein au développement du commerce intra-africain.
Nicole Ricci Minyem
Précisons que le Soudan est embourbé dans une contestation populaire depuis plus de 5 mois. Une contestation déclenchée suite à la décision manifeste de tripler le prix du pain, dans une conjoncture économique du pays pas du tout favorable. Ce qui va faire prendre très rapidement une tournure politique contre le régime d'Omar el-Béchir mis en déroute (destitué), par l'armée le 11 avril après trente ans de pouvoir.
La grande mobilisation autour de la grève
Cette semaine connait la mobilisation des médecins, avocats, employés de l'aviation civile et même des transports publics. Des acteurs qui ont marqué leur forte présence à la grève, émise par les tenants du soulèvement populaire, dans le but de faire désister l'armée laquelle refuse toujours de céder le pouvoir aux civils.
Deux jours durant, les cols blancs de cette contestation ont pris les devants de la scène, et ont été d'ailleurs les plus bruyants dans les rues de Khartoum.
A l'Ouest de la capitale, plus précisément au quartier Al-Mogran, les employés issus de différentes entreprises ont pris d'assaut le devant du siège de la Banque centrale, dont les employés avaient été, racontent-ils, "agressés" la veille par l'armée.
Le pays étant toujours entre les mains du Conseil militaire, reste dirigé par des hommes proches du président déchu, dont le bilan économique reste très décrié par les manifestants quasiment invincibles.
Innocent D H
« Il m’a été signalé l’interpellation qui m’a été faite sur Internet par Monsieur Claude Wilfried EKANGA EKANGA, en ces termes et les majuscules sont d’origine.
« L’homme politique de l’année SERGE ESPOIR MATOMBA SE JOINDRA T-IL AUX MARCHES ? ». Je devrais participer à ces marches pour les raisons suivantes. Je cite « Il a été élu homme politique de l’année par ses pairs. Il est donc certainement soucieux de l’avènement d’une politique citoyenne potable dans notre pays. Il est forcément aussi meurtri que nous devant l’arnaque démocratique et la scène de crime géante que le Cameroun est devenu».
Tout ceci est suivi de quelques leçons de science politique j’imagine, ou peut-être de morale, dont voici quelques extraits.
- Avoir bonne réputation dans un régime violent qui gouverne par la peur, ce n’est pas forcément une consécration.
- Ne soyez pas de ceux qui regretteront de n’avoir pas pris les bonnes décisions, quand la pluie aura cessé.
Vaille que Vaille Monsieur Ekanga Ekanga avance les griefs qui devraient faire se lever « l’homme politique de l’année » :
- le geyser de sang du NOSO,
- la perte de la CAN,
- le mort de Muyuka,
- les autoroutes et les stades inachevés.
Pour tout ceci et pour le reste que je n’ai pas cité, un « homme politique de l’année » digne de ce nom obéit à l’appel du MRC et descend avec ses troupes dans la rue, ou pour le moins envoie un mot de soutien au parti qui organise les marches.
Je pourrais m’offusquer de la méthode. Mais si je suis l’#homme_politique_de_l_année, c’est peut-être aussi parce que je sais me maîtriser, rester calme et savoir que la passion ne fait pas toujours bon ménage avec la raison, surtout dans le combat politique. Je ne sais pas si cet homme est porte parole du MRC, et qu’il a été mandaté pour interpeller avec cette méthode, le premier secrétaire d’un parti politique. Si le NET est l’outil exponentiel de communication de certains, il reste une jungle inextricable où le meilleur côtoie malheureusement le pire. Comment être certain que cette interpellation vient de cet interpellateur et même du parti dont on se revendique.
Quant à la forme, cet appel est à la troisième personne, un mode épistolaire très méprisant pour le destinataire que l’on ne prend même pas la peine de regarder en face. « Il a été élu homme politique de l’année par ses pairs. Il est donc certainement soucieux de l’avènement d’une politique citoyenne potable dans notre pays. Il est forcément aussi meurtri que nous devant l’arnaque démocratique et la scène de crime géante que le Cameroun est devenu ».
Et tout le texte est du même tonneau, certainement tourné vers un groupe, un fan club, à défaut de s’adresser à moi.
Je déplore très sincèrement et condamne très fermement cette nouvelle méthode que d’aucuns affectionnent et si Internet est un outil merveilleux, sachons qu’il reste les formes traditionnelles qui font encore loi dans certaines circonstances. Evidemment, je ne tiens aucun compte de cet appel cavalier. Je laisse à mes collaborateurs le soin d’y répondre s’ils le jugent nécessaire et j’exigerai qu’ils y mettent la forme adéquate. Mais je n’irais pas au bout de ma logique et de ma fonction de chef politique, si je ne contribuais pas à assainir certaines choses.
Un parti politique qui se veut rassembleur y met la méthode. Pour une action à laquelle on aimerait associer les autres partis, le leader – et le leader seul – a vocation à joindre ses homologues et ensemble, ils conviennent des modalités et de la stratégie. Par contre, un parti a tout a fait le droit de faire cavalier seul. Alors, on imagine pas qu’il envoie un de ses membres interpeller les responsables des autres partis sur ce que d’aucuns ont élu comme « outil de communication de l’année », sans que l’on puisse en authentifier l’auteur.
Je me permettrai quand même, dussé-je m’y forcer, de rappeler à ce Monsieur en supposant que c’est bien de lui ce texte et que ce n’est pas un fake, que j’ai marché, je marche et je marcherai… J’ai manifesté, je manifeste et je manifesterai avec mes équipes et sur nos orientations, pour notre pays. Quand je penserais à y associer les partis frères ou amis, j’y mettrais la méthode. Je marcherai pour le peuple, contre la salle guerre dans laquelle mon peuple se meurt, contre la mauvaise gouvernance.
Un petit rappel s’impose. Nous avons marché pour les martyrs de 2008 ; le chef de parti et chef d’entreprise que je suis, a mené une grève de la faim contre les accords de partenariat économique qu’il trouvait inappropriés ; nous avons marché et lutté contre le choléra et d’autres calamités. Après les dernières élections, j’ai appelé moi-même tous les partis politiques pour que nous portions d’une seule voix les revendications sur lesquelles nous nous serions entendus par rapport au code électoral. Peut-être ne le sait-on pas à un certain niveau de responsabilité, mais nous menons des transactions pour la refonte de ce code électoral avec toutes les forces vives de la nation et avec l’appui des organismes internationaux, dont les Nations unies.
Conscients du drame qui se joue au NOSO, nous travaillons à notre rythme et avec nos méthodes. Nous avons fait des propositions concrètes à ceux qui détiennent le pouvoir aujourd’hui et nous attendons leurs réactions avant de poursuivre sur ce sujet. Nous avons présenté un mémorandum pour une solution définitive. Que l’on me permette d’arrêter ici cette mise au point.
Je commets le vœu que les partis frères mettent de l’ordre dans leurs rangs. Que les porte-paroles soient identifiés avec les axes sur lesquels ils sont pertinents. Que des interpellations aussi cavalières soient épargnées aux responsables politiques. Que les partis mettent fin à la cacophonie inter nautique ou dénoncent les électrons libres qui sont loin, ô bien loin, de rendre service à quiconque, surtout pas à ceux pour qui ils pensent intervenir. Pour ma part, que mes homologues des partis se rassurent : ils ne risquent pas de se voir interpellés sur la toile. J’y ai toujours veillé personnellement. »
Serge Espoir MATOMBA PSN PURS
Le 237 a été valablement représenté au concours du meilleur écrivain d’Afrique subsaharienne pour le compte de l’année 2018. En effet, le 25 mai dernier, le camerounais, poète Timba Berna a reçu le grand prix littéraire d’Afrique 2018. C’est son premier recueil de poèmes intitulé « Les seins de l’amante » (Edition Stellmaris) qui a été récompensé.
« Cette récompense annonce un peu ce que je me permets d’appeler Le temps des poètes. Né de la même manière que les auteurs de la Négritude, ont finalement définie qu’on peut appeler la conscience africaine, la conscience noire. Ce prix apparaît comme un encouragement », a réagi Timba Bema au micro du Poste national de la CRTV le 28 mai 2019. Son chef-d’œuvre publié en juin 2018 relate des moments douloureux de la période coloniale en l’Afrique.
« Les seins de l’amante est un long chant psalmodié en vers libres, une poésie qui appelle à la libération des corps contraints par le joug de la colonisation et partant de toute oppression (...) Timba Bema nous offre un long poème en prose, où l’évocation des corps — de l’amante, du narrateur — est prétexte à une magnifique allégorie du destin de l’homme africain, du colonialisme à l’affirmation de lui-même… », Souligne l’éditeur Michel Chevalier.
Timba Bema réside en Lausanne (Suisse) depuis une quinzaine d’années. Très actif sur Facebook pour son combat d’influence contre la situation politique de son pays, il prend également une part active à la vie littéraire francophone, notamment par le biais d’une revue en ligne : « La Revue des Citoyens des Lettres ». Il s’est épris de la poésie dès son plus jeune âge. La lecture de l’œuvre « Le Procès de Franz Kafka », le convainc, sa vocation est d’écrire. « J’avais toujours eu de la peine à mettre des mots sur cette sensation, avant bien sûr de croiser la route de Kafka. Dès cette rencontre, les lignes de force constituant la réalité à l’origine de mon malaise se sont peu à peu éclaircies, comme une cité oubliée que l’on dégagerait jour après jour de siècles et de siècles d’ensevelissement. D’une part, il y avait un drame familial. Celui de l’assassinat en 1960 dans le Moungo, pendant la guerre civile, de mes grands-parents, qui étaient des agriculteurs fortunés et influents. D’autre part, il y avait le système tyrannique issu de la colonisation, un système qui, pour durer, tribalise la société et instaure un véritable état policier, tout en cultivant savamment le vide historique. À la lecture de Le procès, j’ai compris que la trame dans laquelle s’inscrivait mon histoire était une prison dont je devais absolument me libérer », explique-t-il.
Notons que, le « Grand prix littéraire d'Afrique noire » est attribué chaque année par l'association des écrivains de langue française, l'ADELF, reconnue d'utilité publique depuis le 19 juillet 1952, dont le but est de « promouvoir l’œuvre des écrivains qui, à travers le monde, s’expriment en français ». Le prix est ouvert aux « écrivains de langue française originaires de l’Afrique subsaharienne, ou à un ouvrage concernant cette zone géographique, en excluant les traductions ».
Timba Bema est cependant, le 15ème camerounais qui reçoit le Grand Prix littéraire de l’Afrique noire. Après Jean Ikellé-Matiba (1963), François-Borgia Marie Evembé (1967), Francis Bebey (1968), Pierre Mviena (1971), Étienne Yanou (1975), Yodi Karone (1982), Calixthe Beyala (1994), Gaston-Paul Effa (1998), Patrice Nganang (2002), Jag, alias Lydie Itsouomb (2008), Léonora Miano (2011), Eugène Ébodé (2014), Hemley Boum (2015) et Blick Bassy (2016).
Vive le Cameroun !!!
Danielle Ngono Efondo
Le Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de la Santé publique, chargé de la lutte contre les épidémies et les Pandémies, Alim Hayatou vient de signaler une nouvelle épidémie de poliomyélite dans la région de l’Extrême-Nord Cameroun. Dans un communiqué de presse publié mercredi 29 mai 2019, le Secrétaire d'Etat auprès du Ministre de la Santé publique, chargé de la lutte contre les épidémies et les Pandémies porte à la connaissance de l’opinion nationale et internationale, qu’un nouveau cas de poliovirus de type 2 a été détecté et confirmé dans les prélèvements effectués dans l’environnement à Mada, dans la région de l’Extrême-Nord.
D’après ce communiqué, cette situation constitue une urgence de santé publique de portée internationale et un risque élevé de propagation de virus susceptible de compromettre les progrès déjà accomplis dans le processus d’éradication de cette maladie également appelée paralysie spinale infantile. A cet effet, le ministère de la Santé publique, a pris de nouvelles mesures, en vue d’une investigation profonde et de l’organisation de campagnes de vaccination de riposte suivant les normes établies. L’objectif du gouvernement est de stopper dans les 90 jours la transmission du virus de la poliomyélite au sein de la population sur toute l’étendue du territoire national et hors du Cameroun. Le Ministère de la Santé publique, invite également les populations, à adhérer aux activités de vaccination qui vont suivre, soutenues par les partenaires au développement du Cameroun.
Pour prévenir cette maladie infectieuse aiguë et contagieuse spécifiquement humaine causée par le poliovirus sauvage, le ministre appelle au strict respect des règles d’hygiène de base. Notamment, le lavage des mains avant été après le repas, et après les latrines avec de l’eau et du savon. Les parents sont également invités à respecter le calendrier de vaccination des enfants dans les formations sanitaires.
Au mois de février dernier, Manaouda Malachie, en collaboration avec l’Unicef, avait organisé une réunion destinée d’une part à la mobilisation des ressources auprès des donateurs afin de combler le Gap de financement des activités du Plan de Transition, et d’autre part, à l’exploration de nouveaux partenariats au regard du retrait progressif annoncé des principaux donateurs traditionnels. Le budget prévisionnel de ce plan de transition 2017-2021 s’élève à 37 451 489 933 FCFA. Avant cette nouvelle épidémie, le Cameroun avait été déclaré en 2015, exempt de poliomyélite après plusieurs décennies de collaboration fructueuse entre le gouvernement camerounais et ses partenaires, notamment l'Initiative mondiale pour l'éradication de la poliomyélite (IMEP).
Marie MGUE
Des heureuses retrouvailles entre le ministre de la Fonction publique et de la Réforme administrative, Joseph LE et Faustin Clovis Noundjeu, vice-président Afrique centrale de l’Association africaine pour l’administration publique et le management (AAPAM). C’était mardi à Yaoundé au cours d’une audience.
« Bravo pour votre élection à la tête de ce prestigieux poste qui fait honneur au Cameroun », a lâché le Minfopra à son hôte. Joie partagée. « Je suis venu me présenter au ministre Joseph LE. Et je tiens à préciser que je joue le rôle de membre au sein du Conseil d’administration de cette institution », a tenu à préciser Faustin Clovis Noundjeu. Des propos rapportés par Cameroon Tribune, le quotidien gouvernemental.
D’après le vice-président Afrique centrale de l’AAPAM, le Cameroun de par son bilinguisme, a un rôle très important à jouer au sein de cette institution panafricaine. « Nous avons constaté que les pays francophones sont sous représentés dans cette association contrairement aux pays de culture anglo-saxonne. C’est dans ce sens aussi que nous avons discuté des stratégies à mettre en place avec le ministre afin d’amener notre pays à devenir une tête de proue parmi les pays francophones. Ceci en raison de cet avantage de parler les deux langues que sont le français et l’anglais », a relevé Faustin Clovis Noundjeu.
L’avantage de l’AAPAM est qu’elle offre de nombreux programmes pouvant intéresser l’administration publique camerounaise dans la perspective d’améliorer la qualité du service public. Pour en bénéficier, le ministre Joseph LE a indiqué qu’un groupe de travail sera mis sur pied. Concernant la représentation de l’AAPAM au Cameroun, les deux personnalités ont émis le vœu de la voir à nouveau fonctionnelle.
« Cette représentation du Cameroun n’existe plus du fait que ses dirigeants sont aujourd’hui à la retraite », a relevé le vice-président Afrique centrale de l’AAPAM. Ceci permettra à notre pays de bénéficier de certains de ses projets.
Laxisme, corruption et accueil mitigé des usagers. C'est du moins la perception que l'opinion nationale et internationale se fait du service public au Cameroun. Aux fins d'envisager une amélioration de la qualité du service au sein des administrations publiques et réconcilier l'usager et l'agent public, l'Agence des Normes et de la Qualité a mis en place le 23 juillet 2015 un Comité Technique autour de la triptique Administration-Education et Formation présidé par le ministère de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative.
L'un des résultats majeurs auxquels sont parvenus les membres de ce Comité aura été l'homologation de la Norme Camerounaise NC 1756 relative à la qualité de service au sein des administrations publiques au Cameroun.
De l'avis du Directeur Général de l'Agence des Normes et de la Qualité, Charles Booto à Ngon, cette nouvelle norme présente l'avantage d'intégrer parfaitement les outils permettant l'amélioration durable de la qualité de service, y compris la responsabilisation de chaque acteur public dans la conduite des changements qui pourraient se révéler nécessaires. Il s'agit en effet d'une norme qui favorise la pérennité du travail de l'agent public et offre aux usagers la qualité des services qui leur sont rendus.
Otric N.
Une première pour la nouvelle agence onusienne chargée de l’habitat. Nairobi au Kenya abrite depuis lundi dernier, la première session de l’Assemblée générale du Programme des Nations unies pour les établissements humains (Onu-Habitat). Et pour ce moment inédit, la délégation camerounaise est conduite sur place par Célestine Ketcha-Courtès, ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu).
Cameroon Tribune rapporte que mardi dernier, au deuxième jour des travaux, le Cameroun a été doublement honoré. D’abord, Maimunah Mohd Sharif, directrice exécutive de Onu-Habitat, a annoncé le choix du Cameroun pour l’organisation de la Journée mondiale de l’Habitat le 7 octobre prochain. Autre retombée : le Cameroun a été élu membre du Conseil exécutif du Programme des Nations unies pour les établissements humains. Cette élection permet ainsi au pays, avec l’onction des autres Etats africains, de représenter la sous-région Afrique centrale au sein de cette structure de gouvernance de l’Onu-Habitat.
Cette reconnaissance est saluée par l’ensemble des participants aux travaux, et spécialement ceux de la délégation camerounaise. Pour la ministre Célestine Ketcha-Courtès, il s’agit d’un autre signe de la vitalité de la diplomatie camerounaise. Egalement membre de ladite délégation, Philippe Camille Akoa, directeur général du Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom) a salué ce choix et relevé l’urgence de se préparer pour organiser un événement à la hauteur des espérances.
En effet, environ 24.000 participants sont attendus pour célébrer cette journée mondiale le 7 octobre prochain. Les travaux de la première session de l’Assemblée générale d’Onu-Habitat prennent fin ce vendredi 31 mai.
En rappel, le Programme des Nations Unies pour les établissements humains, ONU-HABITAT, est l’agence des Nations Unies pour les établissements humains. Elle est mandatée par l’Assemblée générale des Nations Unies afin de promouvoir socialement et écologiquement villes durables dans le but de garantir un logement convenable pour tous.
Les principaux documents décrivant le mandat de l’organisation sont la Déclaration de Vancouver sur les établissements humains, Programme pour l’habitat, la Déclaration d’Istanbul sur les établissements humains, la Déclaration sur les villes et autres établissements humains en ce nouveau millénaire, et la résolution 56/206.
La Déclaration du Millénaire des Nations Unies reconnaît la situation désastreuse des populations urbaines les plus démunies du monde. Il articule l’engagement des États membres à améliorer la vie d’au moins 100 millions d’habitants de taudis d’ici à 2020 – cible 11 de l’Objectif 7 – une tâche mandat de l’ONU-HABITAT.
Aussi grand que 100 millions puisse paraître, cependant, il n’est que de 10 pour cent de la population actuelle des bidonvilles dans le monde entier, qui, si elle n’est pas maîtrisée, va multiplier par trois pour atteindre 3 milliards d’ici l’an 2050. Le défi est d’autant plus ardue par le fait que, selon les propres recherches de l’ONU-HABITAT, la population des bidonvilles dans le monde a déjà augmenté de 75 millions de dollars en à peine trois ans depuis la Déclaration du Millénaire.
Otric N.
« Je ne suis candidat à rien en 2020. C'est un devoir de ramener la paix en Côte d'Ivoire. Voilà la campagne que je veux engager, a t- il assuré à nos confrères de l’AFP à qui i a accordé un entretien.
L’homme de 47 ans a le droit de s'exprimer publiquement mais il a interdiction d'évoquer son dossier en cours. Il ne porte pas de bracelet électronique et a le droit de recevoir des visiteurs. Il est surveillé et protégé par deux policiers en civil, très discrets dans un hôtel de la Haye.
« La prison a été un professeur pour moi et je veux partager cette expérience pour dire qu'il faut prévenir les conflits. Je veux jouer ce rôle dans mon pays ».
Durant ses cinq ans de prison à la Haye, il assure avoir reçu en cadeau un demi-million de livres et 200 DVD, et avoir fréquemment joué au football avec l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, acquitté après 10 ans de détention. Il aussi amélioré ses talents culinaires, en préparant souvent la sauce graine au riz, un plat très prisé en Côte d'Ivoire : « Je veux rentrer en Côte d'Ivoire pour participer à la paix et à la reconstruction de mon pays. A la réconciliation », affirme-t-il.
Surnommé le général des rues pour sa capacité à mobiliser les partisans de l'ex-président ivoirien, Charles Blé Goudé est un des membres les plus controversés du clan Gbagbo.
Les Jeunes patriotes, mouvement pro-Gbagbo extrêmement violent, critiquait souvent l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara, la France et l'ONU.
Ses détracteurs et les ONG internationales le considèrent comme un de ceux qui ont contribué à la montée de la tension en Côte d'Ivoire depuis l'arrivée au pouvoir de Gbagbo et l'émergence de la rébellion des Forces nouvelles qui occupe le nord.
Un climat anti-français et anti-médias est de plus en plus développé par le pouvoir et les Jeunes patriotes. Le correspondant de RFI Jean Hélène est tué par un policier en 2003, un autre journaliste, Guy-André Kieffer, est toujours porté disparu.
En novembre 2004, Blé Goudé lance ses partisans à l'assaut des blancs vivant à Abidjan, provoquant la fuite de milliers d'entre eux, évacués dans la précipitation par la France.
Ensuite, plus de 3.000 personnes sont tuées pendant la crise post-électorale entre décembre 2010 et avril 2011. On lui attribue souvent le slogan « A chacun son blanc », qui appelait à la chasse des étrangers blancs de peau, notamment les Français.
Dans le même entretien, il affirme que : « J'ai été victime de propagande. J'ai demandé qu'on me produise un seul son qui n'ait jamais venu étayer cette propagande ».
Au sujet de ses rapports avec Laurent Gbagbo dont le parti, le FPI est divisé en deux camps: « il faut que le président Gbagbo retourne en Côte d'Ivoire. Son retour pourrait être salvateur pour la paix sociale en Côte d'Ivoire. C'est un rassembleur, je pense qu'il a encore un rôle à jouer en Côte d'Ivoire ».
L'ex chef des Patriotes est pessimiste quant à la présidentielle de 2020 : « On va droit dans le mur. Les facteurs qui ont conduit à la crise postélectorale en 2010 sont deux fois plus réunis. Le bloc qui est arrivé au pouvoir est aujourd’hui divisé en trois. L'aile militaire avec Guillaume Soro et l'aile politique avec Bédié. Ouattara est isolé ».
« De l'autre côté l'opposition qui n'est pas homogène. Ce sont ces mêmes problèmes (la fixation sur un fauteuil présidentiel) qui ont conduit à la crise post électorale de 2010 », estime-t-il.
Il propose que tous les "protagonistes au complet initient une campagne de paix auprès des Ivoiriens.
Blé Goudé se dit prêt au dialogue avec le régime qui l'a envoyé en prison. "Je me veux un homme d'Etat (...). Je suis prêt à parler avec tout le monde, et je demande à mes partisans de le comprendre ainsi. Et au delà de mes partisans, je demande aux Ivoiriens de le comprendre", affirme-t-il.
Démagogie ?
« Comment peut-on tenir un discours démagogique, quand on a fait deux ans d’exil, 14 mois d’enfermement dans une cellule à la DST (en Côte d'Ivoire) seul, sans visite pour finalement atterrir à la CPI pendant cinq ans. Quand on sort de ces épreuves, on ne peut pas tenir un discours démagogique », jure-t-il.
Même s'il assure n'être candidat à rien, il avoue préparer le congrès prévu pour août en Côte d'Ivoire en vue de transformer son mouvement, le Cojep en parti politique, capable de participer aux futurs scrutin, hormis la présidentielle de 2020.
Nicole Ricci Minyem