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Le porte-parole du Parti de la majorité présidentielle et du Parti démocratique uni, UDP, Elhaj Bochong Lawan Bako, a déclaré qu'il présenterait des questions épineuses lors du grand dialogue national annoncé pour fin septembre afin de résoudre la crise actuelle dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun.

Réagissant au message adressé mardi par le Président Paul Biya à la nation, Elhaj Bochong Lawan Bako, qui a fait campagne pour la vision de paix, de stabilité et de développement du candidat du RDPC, déclare qu'il y a un paquet énorme que l'UDP va apporter au Dialogue National pour la paix afin de le ramener au Cameroun.

"J'ai retenu une chose : le dialogue inclusif. Je me réjouis que l'on me donne le temps de tenir ce dialogue d'ici la fin de ce mois-ci. Puisqu'il [le Président Paul Biya] invite les partis politiques, nous allons être présents", a-t-il dit.

Lawan Bako ajoute que : "La crise dévastatrice qui secoue les deux régions anglophones est en tête de l'ordre du jour. Lorsque nous arriverons à la table du dialogue, nous présenterons certaines des questions les plus épineuses. Par exemple, il est normal qu'il y ait des systèmes de common law et de droit civil au Cameroun, mais il est inadmissible que les deux ministres soient tous francophones.

"Ensuite, descendez à la SONARA, le directeur est francophone et, logiquement, le ministre des Mines aurait dû être un anglophone ou vice versa. Que cela nous plaise ou non, ce sont des faits auxquels nous devons demander réparation. Il y a un paquet énorme que l'UDP emmènera au Dialogue national pour la paix afin de retourner au Cameroun."

Le Président Biya rejette les revendications de marginalisation

Dans son message à la nation, le mardi 10 septembre 2019, le président Paul Biya a déclaré que les anglophones ont toujours eu une place de choix dans tous les gouvernements qu'il a formés depuis son accession au pouvoir.

"Le prétendu sentiment de marginalisation des populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a souvent été invoqué pour justifier cette crise. A cet égard, je tiens à rappeler à nos compatriotes de ces régions, mais aussi à ceux des huit autres régions du Cameroun, que la marginalisation, l'exclusion ou la stigmatisation n'ont jamais guidé l'action des différents gouvernements que j'ai formés depuis que je suis président de notre pays. Bien qu'aucune entreprise humaine ne soit parfaite et que, dans un pays en développement comme le nôtre, aux défis multiples et aux ressources limitées, de nombreux besoins restent à satisfaire, dans toutes les régions.

C'est le cas de la prétendue marginalisation des anglophones, de la persécution de la minorité anglophone par la majorité francophone, du refus du gouvernement d'engager un dialogue préférant une solution militaire à la crise, voire des accusations ridicules de génocide".

 

Otric N. 

Jean Marc Ekoa Mbarga, sous-préfet de Douala IV, a imputé à la crise anglophone l'échec du conseil municipal de Douala à réhabiliter plusieurs routes cassées dans la capitale économique du pays.

Selon nos confrères de Cameroun Info Net qui citent le journal The Post, Jean Marc Ekoa Mbarga a également déclaré que la guerre contre Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord épuise également les ressources financières de l'Etat. Ekoa Mbarga s'exprimait lors d'une visite d’évaluation de la rentrée scolaire dans les écoles de l’arrondissement de Douala IV.

Selon ces sources, la plupart des écoles qu'il a visitées accueillent des personnes déplacées des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. L'un des problèmes majeurs que la gestion des écoles a posé à l'administrateur était le mauvais état des routes dans la région, qui rend très difficile la circulation des élèves, des étudiants et des enseignants à destination et en provenance de l'école, surtout quand il pleut.

En réponse à la plainte, le sous-préfet a déclaré que le problème des routes ne se posait pas seulement à Bonaberi, mais dans d'autres parties de Douala. La Mairie de Douala a prévu des projets de réhabilitation des routes à Bonaberi, "mais le principal problème qui retarde l'exécution des projets est le manque de fonds car la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et la guerre contre Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord ont laissé les caisses de l'Etat vides".

Le sous-préfet n'a pas pu faire de promesse concrète aux différentes autorités scolaires que la Mairie de Douala IV réalisera les projets de réhabilitation des routes. Les autorités de certaines écoles ont plaidé qu'en attendant que les fonds soient disponibles, le conseil municipal de Douala devrait au moins jeter du gravier sur les routes pour remplir les nombreux nids de poule et réduire la boue.

La Mairie de Douala IV dépend essentiellement des subventions de l'Etat et des recettes fiscales pour la réalisation de ses projets de développement. Mais étant donné que la plus grande partie des recettes qui entrent aujourd'hui dans le Trésor public sert à financer les guerres susmentionnées et le paiement des salaires des fonctionnaires, même les subventions publiques pour l'entretien des routes sont difficiles à obtenir.

En ce qui concerne la part des impôts de la Mairie de Douala IV, l'adjoint au maire de Douala II, Jean Robert Wafo, a déclaré au journal The Post que depuis quelques années, toutes les recettes fiscales collectées à Douala sont d'abord envoyées à Yaoundé.

"Lorsque l'argent va à Yaoundé, le ministre des Finances envoie alors la part du conseil municipal de Douala, et le conseil municipal donne à son tour les parts des autres conseils municipaux. Mais étant donné qu'une grande partie des recettes de l'Etat a servi à financer la guerre dans les deux régions anglophones et la guerre contre Boko Haram, les Conseils de Douala connaissent de graves problèmes financiers et ne peuvent faire face à leurs projets", a-t-il dit.

 

Otric N. 

Grâce à sa victoire historique contre la République Démocratique du Congo au match de classement du championnat du monde de volleyball 2019, la sélection camerounaise occupe la 19place au classement général.  

La sélection nationale cadette dames de volleyball U-18 s’est imposée sur le score de 3 sets à 0 (27-25, 25-20, 25-23) face à la République Démocratique du Congo jeudi 13  septembre 2019 au Complexe sportif international du Caire en Egypte, lors du match de classement du Championnat du monde de volleyball de la catégorie qui se déroule au Caire en Egypte. Cette victoire historique, est la première et l’unique réalisée par le  Cameroun, éliminé à la phase de poule de cette compétition mondiale. « On a donné tout ce qu’on avait dans ce match. Le premier set a été très difficile, on est allé jusqu’à 27-25. Les congolaises pensaient pouvoir nous gagner parce que dernièrement, on a joué contre elles en amical et la rencontre, d’un commun accord entre les deux équipes s’est soldée sur un score de parité. Cette fois, on a dit qu’on doit les battre, leur donner 3-0. On s’est dit qu’il fallait faire mieux aujourd’hui. Nous avons travaillé dessus et nous avons fait ce qu’il y avait à faire », affirme  Nancy Mbira, la passeuse Camerounaise sur le site Fecavolley.

Les pouliches de Rose Beleng ont connu un début de compétition difficile avec quatre défaites en match de poule et une défaite en match de classement. C’était respectivement contre la Chine, l’Egypte, le Brésil, Porto Rico et le Mexique. « Il faut dire que le niveau est très élevé. Les équipes sont très disciplinées techniquement et tactiquement. On pêche beaucoup au niveau de la concentration et de la technique individuelle de chaque joueuse.», explique Emile Tongtong, entraîneur adjoint des Lionnes U-18 de volleyball.  

Après le  succès contre les Congolaises, les coéquipières de Manuella Bibinbe  sont tombées ce vendredi 13 septembre 2019 contre la sélection de la Biélorussie au Complexe sportif international du Caire, sur le score de 0 set à 3 (8-25, 18-25, 12-25) dans le cadre de leur dernier duel, pour la 18e et la 19e place. Pour sa première participation au championnat du monde U-18 de volleyball, le Cameroun occupe la 19place juste devant la République Démocratique du Congo, dernier au classement (20e). « Le  bilan est positif, vu le collectif, l’effectif que j’ai et vu le niveau technique des filles. Je pense qu’on s’en sort très bien avec un match gagné et 6 sets qu’on a pu prendre. Il n’est pas merveilleux le bilan, mais, il n’est pas mal par rapport au groupe de filles que je dispose », relève la sélectionneuse camerounaise, Rose Beleng.

 

Marie MGUE

Les flammes qui ravagent les jungles de l'Amazonie et de l'Indonésie nourrissent les inquiétudes pour les forêts tropicales, qui jouent un rôle vital dans la régulation du climat.

 

Après l'Amazonie, de vastes zones de forêts défrichées brûlent sur l'île de Sumatra en Indonésie et celle de Bornéo, enveloppant des régions entières d'Asie du Sud-Est d'un nuage de fumée toxique.

 

Pourquoi les forêts tropicales sont-elles importantes pour la régulation du climat?

 

Si les énergies fossiles sont pointées du doigt pour leur rôle essentiel dans le réchauffement climatique, les scientifiques estiment que la déforestation est aussi un facteur important. Les forêts de la planète absorbent une partie du CO2 de l'atmosphère, mais elles tendent à diminuer à cause de l'exploitation forestière et des besoins de nouvelles terres pour l'élevage, surtout en Amérique latine, ou de l'agriculture. Les incendies qui ravagent des pans entiers de forêts dégagent aussi de grandes quantités de CO2.

En 2015, au cours des pires feux de forêts en Indonésie depuis deux décennies, le pays a émis plus de gaz à effet de serre par jour qu'un grand pays industrialisé comme les Etats-Unis sur la même période, selon l'institut de recherche World Resources Institute (WRI). La réduction de la couverture végétale perturbe aussi la régulation des températures. Une végétation dense et humide favorise le maintien de températures plus basses, alors que les sols nus et secs enregistrent des températures plus élevées.

 

Quelle surface de forêt tropicale a été détruite en Indonésie?

 

Greenpeace estime qu'au cours des 50 dernières années, plus de 74 millions d'hectares de forêts tropicales - soit deux fois la superficie de l'Allemagne - ont été coupés, dégradés ou brûlés en Indonésie. Les forêts ont souvent été d'abord coupées pour le bois, puis converties en plantations d'huile de palme, surtout sur les îles de Sumatra et Bornéo, ou laissées inexploitées. Des feux de forêts surviennent tous les ans en Indonésie mais ils ont pris de l'ampleur cette année à cause d'une saison sèche particulièrement longue et intense.

 De janvier à août, l'agence indonésienne de gestion des catastrophes estime que 328'000 hectares ont brûlé. Il s'agirait donc des pires incendies depuis ceux de 2015, qui avaient brûlé 2,6 millions d'hectares. L'Indonésie a réussi cependant à faire baisser le rythme de la déforestation ces dernières années.

 

Quelles sont les causes des incendies?

 

Les causes sont difficiles à prouver. Les grandes plantations sont accusées de déclencher des feux pour nettoyer des zones de forêt rapidement et à bas coût. Mais les grands groupes démentent utiliser cette méthode et rejettent la responsabilité vers les petits agriculteurs, qui ont recours aux feux pour préparer les terres à la culture et ne maîtrisent pas toujours leur propagation. Les incendies sont particulièrement problématiques dans les zones de tourbières asséchées, très inflammables, où il est difficile d'éteindre les feux qui brûlent en profondeur. L'Indonésie a déployé quelque 9000 pompiers et militaires pour éteindre les feux, mais il faudra sans doute attendre la saison des pluies, qui commence souvent en octobre, pour éteindre tous les foyers.

 

Peut-on comparer les feux en Amazonie et en Indonésie?

 

L'ampleur des incendies en Indonésie est bien plus modeste qu'en Amazonie, la plus grande forêt tropicale au monde. Les incendies en Bolivie ont détruit 2 millions d'hectares de forêt depuis le mois d'août, tandis qu'au Brésil 88'816 feux ont été enregistrés de janvier à août, dont la moitié dans la forêt tropicale.

 

Quel risque d'être l'impact sur le réchauffement climatique?

 

Les feux de forêts de plus en plus fréquents dans le monde génèrent plus de gaz à effet de serre et peuvent accentuer le réchauffement des températures, soulignent les experts. L'accord de Paris sur le climat implique que les pays s'efforcent de trouver des solutions pour maintenir la hausse des températures «bien en dessous» de deux degrés par rapport aux niveaux pré-industriels. Il préconise aussi de limiter la hausse des températures à 1,5 degré, mais selon le Giec, un groupe d'experts de l'Onu, ce niveau pourrait être dépassé dès 2030.

Si les feux de forêts «continuent, le rêve de maintenir la hausse mondiale des températures sous 1,5 degré ne sera qu'un rêve. On n'y arrivera pas», avertit Arief Wijaya, du World Resources Institute.

 

N.R.M

 

Un partenariat avec la Ligue espagnole de football, permet à l’Université Catholique d’Afrique Centrale de développer des programmes de formation dans des domaines sportifs.

Le Cameroun s’investit dans les formations liées à la gestion du sport avec le soutient de la Ligue espagnole de football (LaLiga). Dans cette logique, LaLiga et l’Université catholique d’Afrique centrale ont signe le 11 septembre dernier, un contrat de partenariat dans le but  d’améliorer la connaissance et l’Education du  sport au Cameroun.  Cet accord permettra aux deux entités de développer un ensemble de programme de formation dans les domaines tels que la gestion du sport, le marketing sportif, les finances, la technologie et l’innovation, le leadership et autres.

Le  programme est axé sur la réussite du secteur sportif au Cameroun. Il permettra aux  apprenants  de comprendre les enjeux mondiaux de la sphère sportive en mettant un accent sur les opportunités commerciales  et d’investissements. « Nous sommes très heureux de partager l’expérience de LaLiga sur le territoire camerounais. Cet accord réaffirme l’engagement de notre organisation à professionnaliser le secteur de sport. Cela nous positionne à la pointe du sport, non seulement en matière de sport, mais également en matière de formation », relève le directeur de LaLiga Business School, José Moya.

A en croire José Moya, l’industrie de sport continue de prospérer dans le monde de sport, offrant ainsi de nombreuses opportunités dans les différents domaines qui gravitent autour. « Nous remercions LaLiga qui a choisi de collaborer avec notre université. Nous attendons avec impatience cette collaboration fructueuse pour aider à construire l’amour du sport dans notre pays », déclare le recteur de l’Université catholique d’Afrique Centrale, Abbey Bertrand Salla. A long terme, le Cameroun disposera des acteurs qualifiés, outillés pour contribuer au développement et à la croissance de l’Industrie de sport au Cameroun. « Nous avons que le Cameroun est un pays de talents de football. Avec cet accord, nous cherchons à développer la base de talents de nos bureaux. Nous visons à construire un nouveau type de talents de sport. Ceux qui peuvent gérer correctement les actifs sportifs afin d’amener l’industrie du sport à un niveau supérieur », souligne le délégué de LaLiga au Cameroun, Trésor Penku.

En dehors ce partenariat, le Cameroun bénéficie également de l’expertise de LaLiga dans la développement et l’organisation de  son championnat professionnel. En effet, LaLiga et la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (LFPC), ont signé un accord de collaboration pour travailler conjointement pour le développement du football local au mois de mars 2018.

 

Marie MGUE    

Le 11 septembre dernier, suite à l’annonce de Paul Biya, d’organiser à la fin du mois de septembre en cours, un « grand dialogue national » sur la crise qui sévit depuis trois ans dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun, Maja Kocijancic, porte-parole en charge des Affaires étrangères et de la sécurité à l’Union européenne, s’est prononcé et  recommande la participation des séparatistes au dialogue.

« L’annonce faite par le président Biya de la convocation d’un dialogue national constitue une évolution positive dans la recherche d’une solution à la crise dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun », a déclaré Maja Kocijancic.

 « Tous les acteurs, y inclus groupes armés et diaspora devraient pouvoir saisir cette opportunité et contribuer à un processus inclusif qui permette de répondre pleinement aux attentes de la population », a-t-il ajouté. Et pour conclure, Maja Kocijancic a indiqué que l’Union européenne continue d’apporter tout soutien aux efforts en ce sens, en coordination avec ses partenaires internationaux et de la région.

Pour rappel, lors de son discours à la nation le 10 septembre, le Président de la République, Paul Biya a clairement défini les personnes qui prendront part à ce grand dialogue national qu’il a convoqué d’ici la fin de septembre. Il s’agit de parlementaires, d’hommes politiques, de leaders d’opinion, d’intellectuels, d’opérateurs économiques, d’autorités traditionnelles, d’autorités religieuses et des membres de la diaspora.

L’annonce de ce dialogue national a été également louée par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui « encourage le gouvernement camerounais à veiller à ce que le processus soit inclusif et réponde aux défis auxquels le pays est confronté », selon un communiqué publié mardi soir par son porte-parole, Stéphane Dujarric.

Les régions anglophones qui représentent environ 20% de la population sont tombées sous l’emprise de la violence, suite à un mouvement d’humeur d’avocats anglophones en octobre 2016. Ils ont été rapidement rejoints par les enseignants et d’autres composantes de la société. Après plus de deux ans d’affrontements, l’ONG Human Rights Watch dénombre plus de 2 000 morts, 530 000 déplacés internes et des dizaines de milliers de réfugiés. On espère donc que ce grand dialogue initié par le chef de l’État viendra mettre fin à ce conflit.

 

Danielle Ngono Efondo

De nouveaux pays ont décidé de rapatrier certains de leurs ressortissants en Afrique du Sud. A cet effet, avec la coopération de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), des bus ont été mis en place pour permettre à plus de 200 personnes originaires du Zimbabwe et du Mozambique de rentrer volontairement dans leur pays.

Après plus d’une semaine d'anarchie et de violences xénophobes en Afrique du Sud qui ont fait plusieurs morts, le Mozambique et le Zimbabwe comme le Nigeria il y a quatre jours, ont décidé de rapatrier certains de leurs ressortissants en Afrique du Sud. De ce fait, des bus ont été mis en place pour permettre à plus de 200 personnes originaires du Zimbabwe et du Mozambique de rentrer volontairement dans leur pays, avec la coopération de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Pour ceux qui ont perdu leur toit ou fuit leur quartier pour se réfugier dans des halls aménagés par la ville ont préféré rentrer que de reconstruire. « J’ai perdu mes affaires. Ils ont brûlé mes vêtements, j’ai tout perdu. Les gens ici, ils détestent les étrangers. Mais ce n’est pas bien, on devrait être tous ensemble. Je suis censé rentrer au Malawi, car on ne peut pas rester dans ce bâtiment. On souffre ici. » Raconte Enoch au micro de RFI.

Par ailleurs, d’autres ressortissants mozambicains et zimbabwéens ont décidé de rester sur le sol sud-africain malgré les violences dont ils sont victime. Certains disent mieux se sentir en Afrique du Sud que dans leur pays d’origine. C’est le cas de Tapiwa, qui,  arrivé il y a dix ans du Zimbabwe, a fait le choix de rester : « C’est très difficile de vivre au Zimbabwe, il n’y a pas de travail. Je ne peux pas rentrer. Mais de toute façon, je n’ai pas de raison de rentrer, je suis ici légalement ! Je dois rester ici, pour pouvoir nourrir ma famille. » A-t-il déclaré.

Pour le consul du Mozambique, Guilherme Tamele, le fait de rapatrier les ressortissants mozambicains n’entament en rien les relations avec Pretoria : « Il n’y a rien qui saurait ternir les relations entre l’Afrique du Sud et le Mozambique. Nous sommes contents de la façon dont le gouvernement gère la situation, tente d’apaiser les violences et s’assure que tout le monde soit en sécurité. »

Sûrement dans les prochains jours d’autres pays demanderont à rapatrier leurs ressortissants.

 

Danielle Ngono Efondo

 

Armand Leka Essomba, Sociologue, Laboratoire camerounais d’études et de recherches  sur les sociétés contemporaines à l’Université de Yaoundé I nous replonge entre autres dans ce « sombre passé ».

« Ruben Um Nyobè, secrétaire général de l’Union des Populations du Cameroun, avait été abattu le 13 septembre 1958, en début d’après-midi, par les troupes françaises chargés de mettre fin à l’insurrection organisée dans la région de la Sanaga-Maritime depuis 1955 par le mouvement qu’il dirigeait.

 C’était quelques secondes seulement après que la troupe eut tué un de ses   aides, Pierre Yém Mback. En effet, en raison des indiscrétions de « ralliés », son campement avait été localisé au début du mois de septembre par le capitaine Agostini, officier de renseignements, et par l’inspecteur de la sureté, M. Conan.  Au petit matin du samedi 13 septembre 1958, un détachement opérant par petites équipes de quatre à cinq hommes avait entrepris la fouille systématique des environs de Boumynébel, petite agglomération située sur la route Douala-Yaoundé. Un groupe parti du village de Libel li Ngoy comprenait en outre quelques « ralliés » et un certain nombre de prisonniers dont Esther Ngo Manguèlè, que l’on soupçonnait d’avoir travaillé comme agent de liaison du « grand maquis ».

Des renforts militaires étaient arrivés de Makai. D’autres avaient traversé la rivière Pugè, venant de Njok Nkong. La troupe, au complet, se retrouva au pied d’une colline située près du campement de Um. Après avoir bouclé l’ensemble de la zone, elle entreprit une chasse à l’homme, aidée des « pisteurs », des « ralliés » et des prisonniers. Elle ne mit pas longtemps avant de retrouver les traces des chaussures que portait Um. 

Conscient du danger, et sur l’insistance de son entourage, ce dernier avait quitté son maquis, probablement la veille. Il se dirigeait alors vers un nouvel emplacement dont, prétendait-on, Alexandre Mbénd avait entrepris l’aménagement. Mais celui-ci traînait en longueur. Um et ses compagnons choisirent donc d’attendre près d’un rocher que jouxtait un marigot. Dans le maquis, ce matin-là, Mayi Matip avait procédé à une consultation oraculaire. Selon ses dires, aucun augure ne prévoyait de catastrophe.

La patrouille accéléra le pas. Très vite, elle repéra le groupe. En faisait partie Martha, la compagne de Um dans le maquis. Celle-ci portait un enfant, Daniel Ruben Um Nyobè. Il y avait aussi Um Ngos, le gardien du grand maquis, Pierre Yém Mback, le secrétaire, Yèmbèl Nyébél, l’agent administratif, Ruth Poha, la belle-mère de Um, et Ruben Um Nyobè lui-même. Aussitôt, les fusils se mirent à crépiter. Yém Mback fut atteint le premier. Les militaires, dont un conscrit tchadien, Sara Abdoulaye, tiraient dans tous les sens.

Les « pisteurs » n’avaient pas reconnu Um d’emblée. Dès que la fusillade éclata, Yém Mback tombant presque à ses pieds, Um s’efforça d’enjamber un tronc d’arbre qui l’empêchait de contourner le rocher et de s’enfuir. C’est alors qu’un des guides, Makon ma Bikat, le désigna à la troupe. Abdoulaye tira et l’atteignit de dos. Um s’écroula, laissant tomber non loin de là une serviette renfermant quelques documents et des carnets où il notait ses songes, puis mourut en râlant.

 

La profanation d’un cadavre

 Le cadavre de Um fut transporté à l’hôpital public de la ville, où le médecin Ntimban effectua les examens nécessaires pour dresser un constat de décès. Puis on exposa le mort dans l’une des salles ordinairement prévues pour accueillir les malades. 

Entre-temps, les autorités avaient procédé à la publication et à la diffusion d’un tract annonçant la chute du « Dieu qui s’était trompé ». Tiré à plusieurs milliers d’exemplaires, ce tract fut distribué dans la plupart des grands centres urbains du Sud-Cameroun situés le long du chemin de fer. Il représentait une photographie de Um vaincu par la mort et étendu au sol.

Alors que le cadavre était exposé à l’hôpital, Jacques Bitjoka-un des principaux chefs des milices dites d’auto-défense que l’administration avait organisées et financées pour contrer l’U.P.C. tenta de le profaner. Il l’abreuva d’insultes, frappa le front du mort de son index droit, et mit ce dernier au défi de se mettre debout et de se mesurer à lui dans un duel dont, assurait-il, lui, Bitjoka ne pouvait que sortir vainqueur. Certes, on ne pouvait pas faire disparaître entièrement le corps. Mais l’idée de lui trancher la tête et d’en retirer le cerveau afin de l’examiner fut avancée. Le cérémonial  de l’enterrement fut à l’image des reprouvés. Les familles ne furent pas invitées. On exigea des gens qu’ils s’abstiennent de toutes lamentations, même si la consigne ne fut point totalement respectée. 

Le pasteur Song Nlend (de la mission presbytérienne américaine) assura une brève cérémonie. Les rites appropriés pour le genre de mort auquel Um avait succombé (nyèmb matjel) ne furent cependant pas respectées. L’on ne questionna point le mort. On n’offrit pas de repas. Rien ne fut expliqué. Il ne fut certes pas privé de sépulture. 

Mais, sur recommandation formelle des autorités de l’Etat, on immergea son corps dans un bloc massif de béton enfoui dans le sol. Pour mesurer l’ampleur du drame symbolique que constitua l’enterrement de Um, il importe de rappeler qu’il fut assassiné pour s’être opposé sans compromis au régime colonial et pour avoir résisté à la corruption à laquelle recourait l’administration pour vaincre moralement les africains qui osaient se dresser contre elle. Il échappa aussi à l’exécution publique à laquelle l’Etat colonial avait coutume de condamner les dissidents (cas de Douala Manga Bell et de Martin-Paul Samba en 1914). 

Compte tenu du fait qu’il avait, de son vivant, attenté à la vie à l’ordre, l’Etat voulu organiser son enterrement comme une tentative de réparation de ce même ordre (…). En jouant sur les images de l’ordre et du désordre à travers la manière même de l’enterrer, l’on cherchait à retirer à cette mort ce qui qui la rendait parlante. L’Etat colonial voulu donc faire taire le mort. Et il s’y prit de plusieurs façons.

D’abord, de la brousse où il fut abattu jusqu’au village de Liyong où les paysans l’identifièrent, on traina le cadavre dans la boue. Cela le défigura, sa peau, sa tête, ses cheveux et son visage ayant été profondément déchirés. Um perdit donc sa figure singulière, la netteté de ses traits, ses formes distinctives, bref, son aspect humain. En défigurant le cadavre, on voulut détruire l’individualité de son corps et le ramener à une masse informe et méconnaissable. Il eut ensuite l’outrage perpétré par Bitjoka. Cet outrage répondait à un souci. Puisque nul n’avait réussi à humilier ce mort de son vivant, il fallait déshonorer sa dépouille, en lui barrant physiquement l’accès au statut de mort glorieux que sa vie, son témoignage et le drame de sa fin lui avaient mérité. C’est dans le même esprit qu’on ne lui accorda qu’une tombe misérable et anonyme. Aucune épitaphe, aucun signalement particulier n’y furent inscrits. Puisqu’il fallait nier tout ce dont sa vie témoignait en en faisant un mort sans visage, rien ne devait subsister qui fit briller sur ce cadavre, un dernier reflet de vie.

Comme pour atteindre le comble, on l’enterra immergé dans un bloc de massif de béton. L’Etat colonial cherchait ainsi à brouiller définitivement les liens de Um avec le sol où il reposait, et où, selon le principe de l’autochtonie propre à la société dont il descendait, se perpétuaient ses rapports avec sa lignée, sa descendance. Il s’agissait, au total, d’effacer Um de la mémoire des hommes en le renvoyant au chaos où il ne serait plus strictement personne. 

Lorsqu’en 1960 l’indépendance pour laquelle il avait milité et pour laquelle il fut tué échut finalement aux forces qui en avaient combattu le principe, l’Etat postcolonial veilla à ce que qu’aucun dispositif de mémorisation ne rappelle ce mort ».

 

Testament post mortem

 Que retenir  à la lecture de ce récit épique, et surtout quelles conséquences pourrions-nous en tirer ?

Simplement, que l’on peut sans doute assassiner un homme et profaner un cadavre, mais que nul ne peut ni censurer, ni emprisonner, encore moins assassiner l’imaginaire et profaner durablement la mémoire. Um Nyobè fut un patriote sincère ainsi qu’un nationaliste intègre. La haute idée qu’il avait du destin de son pays est appelée à inspirer encore pour longtemps ses descendants. Par descendants, je ne parle point du petit groupe de comédiens qui, depuis une vingtaine d’années, se disputent bruyamment et sans remord, sa dépouille politique, au risque de faire croire à la multitude que ce patriote africain serait la propriété privée d’un village. 

Je parle de tous les citoyens camerounais d’abord,  auxquels il enseigna que notre destin dans le monde n’était point de vivre courbé. 

L’auteur de ces lignes demeure fasciné par la vive et précoce intelligence de cet homme. Au panthéon des héros africains, sa préséance ne fait pas de doute à mes yeux. Il nous faudra toutefois se garder d’établir complètement avec cette figure, cette sorte de relation quasiment religieuse, qui nous empêcherait d’approfondir les raisons pour lesquelles, l’utopie qu’il porta si intensément jusqu’en septembre 1958, échoua à s’accomplir, au-delà de la cruauté idiote d’un colonialisme criminel que la France incarna de la manière la plus grotesque et la plus inhumaine… ».

 

 N.R.M

La 12è édition du Forum Africain des Infrastructures (FAI) se  tiendra, du 14 au 15 novembre prochain à Yaoundé, capitale politique du Cameroun. Le FAI regroupe chaque année plus de 400 acteurs publiques et privés en provenance de plus de 20 pays, en vue de débattre et d’échanger autour des problématiques des infrastructures en Afrique francophone.

Initié par le gouvernement camerounais en collaboration avec le Conseil d'Appui à la Réalisation des Contrats de Partenariats et i-conférences (Maroc), le forum africain des infrastructures va débattre des principales questions liées aux modèles de développement, aux Partenariats Public Privé, à l’intégration régionale ainsi qu’à l’émergence d’infrastructures nouvelle génération, indique un communiqué des organisateurs.

Il vise à favoriser l’émergence d’une Afrique dynamique capable de lancer des projets structurants performants et ambitieux avec l’appui d’institutions internationales. Invité d’honneur de l’édition 2019, le Maroc saisira ce rendez-vous pour exposer sa vision et stratégie pour le développement et la gestion efficiente des infrastructures et des services de transport afin d’impulser une nouvelle dynamique dans la région.

A cet effet, une importante délégation marocaine, représentant l’administration publique et le secteur privé, est attendue afin de prendre part aux débats, de partager son expérience et élargir ainsi le champ de la vision marocaine pour la coopération Sud-Sud à l’Afrique Centrale, indiquent les organisateurs.

En marge du forum, des séances d’appel à projets seront animées par les Ministères des infrastructures de la région pour présenter, en avant-première, une vingtaine de projets structurants de leur pays en cours de réalisation et à venir, qui nécessitent l’implication de constructeurs, de cabinets de conseil, d’ingénierie et de financement.

« Fort du succès de ses précédentes éditions à Marrakech, Dakar et Abidjan, le FAI s’invite pour la première fois en Afrique centrale, une manière de confirmer la vocation régionale du Forum et son ouverture sur les différentes particularités régionales du continent », indique l’organisateur « i-conférences », leader dans l’organisation de forums B2B en Afrique du Nord du Centre et de l’Ouest.

L’édition 2019 du FAI, précise « i-conférences », « va s’intéresser à l’émergence d’une Afrique dynamique capable de lancer des projets structurants performants et ambitieux avec l’appui d’institutions internationales. » Dans cette veine, Yaoundé va accueillir plus de 400 acteurs publiques et privés en provenance de plus de 20 pays pour débattre des principales questions liées aux modèles de développement, aux partenariats public-privé, à l’intégration régionale ainsi qu’à l’émergence d’infrastructures nouvelle génération.

Depuis sa création en 2008, le FAI œuvre pour le développement des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires et aéroportuaires performantes. Ceci à travers des plateformes de débats et de networking entre gouvernements, acteurs clés des secteurs public et privé ainsi que l’ensemble de l’écosystème des infrastructures de transport en Afrique francophone.

 

Danielle Ngono Efondo

La nouvelle de la création de l'aéroport de Kribi en 1998 a été un grand moment de développement pour les populations du département de l’Océan. Mais 21 ans plus tard, le projet est au point mort et les résidents se demandent s'il va changer un jour.

 

Un projet conçu pour stimuler le tourisme et faciliter les déplacements entre Douala et Kribi (un site touristique privilégié au Cameroun), a vu des milliards de francs CFA investis dès son lancement, de nombreux villageois perdant des terrains pour créer des espaces pour l'aéroport.

Aujourd'hui, l'aéroport est touffu et l'on peut à peine voir l'enseigne qui indique qu'un voyageur est dans la zone de l'aéroport. Le champ est entièrement occupé par l'herbe, au grand désarroi de ces habitants qui sont principalement des fermiers/chasseurs, et qui auraient souhaité poursuivre leurs activités quotidiennes pour assurer leur subsistance.

En septembre 2011, lorsque le Président Paul Biya s'est rendu à Kribi pour poser la première pierre du port maritime, les attentes étaient grandes que l'aéroport soit enfin achevé pour accueillir le chef de l'Etat. Les habitants ont été consternés lorsque le président est arrivé dans un hélicoptère.

Les espoirs de la population ont de nouveau été renouvelés en 2013 dans le cadre du plan d'urgence 2035, lorsque des études ont été menées sur la zone et qu'un accord a été conclu entre le ministre des Transports de l'époque, Robert Nkili, et une société chinoise, sur la construction et la réhabilitation de l'aéroport. Le contrat a été signé le 23 décembre 2013 mais rien n'en est ressorti.

Trois ans plus tard, la population nourrissait l'espoir de voir le projet mené à terme, lorsque le ministre des Transports de l'époque, Edgar Alain Mebe Ngo'o, a effectué une visite de travail de deux jours dans la région Sud en janvier 2016. Pourtant, le ministre n'a pas visité le projet.

Certains membres de la communauté se disent fatigués d'attendre et préfèrent que les terres prises pour le projet de l'aéroport leur soient rendues à des fins agricoles. Kribi est devenue l'une des villes les plus visitées du Cameroun, avec ses belles plages et autres sites touristiques.

 

Otric N. 

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Sunday, 05 June 2022 11:01