La communauté de Nyete, dans le département de l’Océan, région Sud, a exprimé ses inquiétudes concernant un nouveau projet de palmiers qui occupera plus de 3000 hectares de leurs terres, en dépit du fait que d'autres entreprises opérant dans leur communauté leur ont fait plus de mal que de bien.
Ils ont exprimé leur frustration dans la salle de conférence du sous-préfet de Nyete, Mbotiji Hotison Babila, le jeudi 12 septembre, lors d'une réunion pour évaluer l'impact social et environnemental du nouveau projet sur la population.
Le projet réalisé par la société CAMVERT Sarl consiste à abattre des arbres qui occupent plus de 60 000 hectares de terrain le long des arrondissements de Nyete et Campo. Ils vont créer une unité de production d'huile de palme et un complexe agro-industriel de transformation.
Un groupe d'organisations de la société civile camerounaise, le 14 août, a écrit une déclaration contre ledit projet, déclarant qu'il aurait de graves conséquences sur la communauté.
Le chef de l'Adjab de Nyete, Sa Majesté Ebande Charles, a déclaré au cours de la réunion qu'il n'était pas à l'aise avec la décision de permettre à CAMVERT de réaliser ses objectifs, étant donné que la présence d'autres compagnies comme Helvecam et Socapalm, n'a guère apporté de changement à la communauté, car elle est toujours appauvrie.
La zone qui sera exploitée par CAMVERT Sarl, abrite actuellement diverses espèces d'animaux sauvages, et on craint qu'avec l'abattage des arbres, ces animaux soient obligés de chercher un nouvel habitat.
Les organisations de la société civile qui s'occupent de l'environnement et de la préservation des espèces sauvages indiquent que des animaux tels que les éléphants, les buffles, les grands singes vivent dans ces 60 000 hectares de terres, qui abritent également une flore riche comme des espèces semi-aquatiques rares.
Ils s'inquiètent également de l'augmentation de la pression foncière et du fait que cette décision sape l'engagement du Cameroun dans le processus de promotion de la durabilité dans certaines filières agricoles axées sur la déforestation.
Malgré un plan et des solutions présentés par un consultant du ministère des Forêts et de la Faune sur la gestion des risques sociaux et environnementaux, la population est toujours mal à l'aise avec ce projet.
Cependant, le sous-préfet Mbotiji Hotison dit que l'Etat ne peut pas se lancer dans un projet qui ne profitera pas à la population. Il a insisté sur le fait que l'Etat pensait au bien-être de la population avant d'accepter le projet qui est dit 100% camerounais.
Otric N.