Le 11 septembre dernier, suite à l’annonce de Paul Biya, d’organiser à la fin du mois de septembre en cours, un « grand dialogue national » sur la crise qui sévit depuis trois ans dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun, Maja Kocijancic, porte-parole en charge des Affaires étrangères et de la sécurité à l’Union européenne, s’est prononcé et recommande la participation des séparatistes au dialogue.
« L’annonce faite par le président Biya de la convocation d’un dialogue national constitue une évolution positive dans la recherche d’une solution à la crise dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun », a déclaré Maja Kocijancic.
« Tous les acteurs, y inclus groupes armés et diaspora devraient pouvoir saisir cette opportunité et contribuer à un processus inclusif qui permette de répondre pleinement aux attentes de la population », a-t-il ajouté. Et pour conclure, Maja Kocijancic a indiqué que l’Union européenne continue d’apporter tout soutien aux efforts en ce sens, en coordination avec ses partenaires internationaux et de la région.
Pour rappel, lors de son discours à la nation le 10 septembre, le Président de la République, Paul Biya a clairement défini les personnes qui prendront part à ce grand dialogue national qu’il a convoqué d’ici la fin de septembre. Il s’agit de parlementaires, d’hommes politiques, de leaders d’opinion, d’intellectuels, d’opérateurs économiques, d’autorités traditionnelles, d’autorités religieuses et des membres de la diaspora.
L’annonce de ce dialogue national a été également louée par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui « encourage le gouvernement camerounais à veiller à ce que le processus soit inclusif et réponde aux défis auxquels le pays est confronté », selon un communiqué publié mardi soir par son porte-parole, Stéphane Dujarric.
Les régions anglophones qui représentent environ 20% de la population sont tombées sous l’emprise de la violence, suite à un mouvement d’humeur d’avocats anglophones en octobre 2016. Ils ont été rapidement rejoints par les enseignants et d’autres composantes de la société. Après plus de deux ans d’affrontements, l’ONG Human Rights Watch dénombre plus de 2 000 morts, 530 000 déplacés internes et des dizaines de milliers de réfugiés. On espère donc que ce grand dialogue initié par le chef de l’État viendra mettre fin à ce conflit.
Danielle Ngono Efondo