C’était à l’occasion de la première édition des journées portes ouvertes, baptisée « journées citoyennes » de cette mairie, en partenariat avec le Programme d’Appui au développement communal (PRADEC)-GIZ. Le maire Mana Messengue, a invité les exposants de la dizaine des stands à créer et innover pour faire rayonner la municipalité.
La commune de Figuil, engagée dans la dynamique de son développement socio-économique, peut se targuer d’avoir de nombreuses réalisations à son actif. « Toutes les routes de la ville de Figuil ont été réhabilitées par la Commune. Celle-ci, a également permis la réhabilitation de 30 forages dans la ville et 17 nouveaux forages ont été implantés dans les villages », affirme le maire de la commune de Figuil Mana Messengue.
Cette municipalité bénéficie aussi du soutien permanent du Gouvernement et de ses partenaires au développement. Cette première édition des journées portes ouvertes baptisée, « journées citoyenne », organisée avec l’appui du PRADEC-GIZ, permettent à l’exécutif communal de mieux échanger avec ses citoyens, afin de faciliter leur participation aux affaires locales. « Nous voulions à travers cette opportunité, présenter au public nos différentes réalisations pour qu’il soit fixé sur le bien fondé des recettes communales prélevées des impôts et autres taxes », ajoute Mana Messengue.
La dizaine des stands d’exposition constitués des GIC et associations féminines, a mis en vitrine les riches potentialités agro-pastorales et artisanales de l’Arrondissement de Figuil. Des exposés sur des thématiques variées, ont retenu l’attention du public, surtout celle des autorités présentes à ce grand rendez-vous.
Innocent D H
Selon la loi, les dossiers de candidature pour ce double scrutin sont attendus jusqu’au 25 novembre 2019.
Après la convocation du corps électoral, la loi notamment celle portant Code électoral dans son article 164 alinéa 1 et 181 alinéa 1, dispose d’un délai de 15 jours pour le dépôt des dossiers de candidature aux élections législatives et municipales. Après calcul fait, on est rendu aujourd’hui, à 48 heures du délai prévu par ladite loi. Lundi prochain, le 25 novembre 2019, les portes de la Direction générale des Elections et des démembrements territoriaux ne resteront ouverts que jusqu’à 23 heures 59 minutes. Après cette heure, il ne sera plus possible pour aucun parti politique de déposer les dossiers de ses candidats au double scrutin.
On peut donc aisément imaginer que ce weekend, les différentes formations politiques qui vont concourir, vont mettre les bouchées doubles, pour être dans le temps qui leur est imparti par la loi. Le quotidien gouvernemental Cameroon tribune a de ce fait approché certaines de ces formations, pour savoir ce qu’il en est. A l’Union démocratique du Cameroun (Udc), Koupit Adamou, membre du Bureau politique fait savoir qu’ils seront occupés par la vérification des dossiers des différents candidats. «Des structures ont été créées dans les différents départements où nous sommes engagés pour assurer la coordination. Il y aura des équipes de vérification dans les communes également», déclare-t-il. Il sera donc question «de s’assurer que les pièces des dossiers sont classées dans l’ordre prescrit par la loi, et surtout qu’elles sont conformes au Code électoral».
Du côté de l’Union nationale pour la Démocratie et le Progrès (Undp), on indiquait que le parti était encore à la phase des investitures. Le processus de sélection des candidats n’étant pas encore bouclé. «Nous sommes encore dans les investitures. Elles s’achèvent demain (vendredi Ndlr) », confie Maidadi Saidou, membre du Bureau politique au quotidien gouvernemental.
Liliane N.
L’incarcération de Niwa Long Othon, l’ancien Directeur général (DG) du Parc national du matériel de génie civil (Matgénie), intervient à la suite de soupçons de malversations dans le cadre de l’exécution du contrat-plan entre l’Etat et cette entreprise de BTP réorganisée en 2015.
L’ancien DG a été placé en détention préventive depuis le 30 octobre 2019, puis incarcéré à la prison centrale de Kondengui, en compagnie du directeur administratif et financier (DAF) du Matgénie.
Des sources imprégnées de ce dossier, l’on a pu apprendre qu’au moment où le taux d’exécution du contrat-plan entre l’Etat et le Matgénie culmine officiellement à 102% et que le Trésor public a entièrement libéré les 5,8 milliards de FCFA promis dans le cadre de ce contrat (la contribution du Matgénie lui-même était de 2,5 milliards de FCFA, NDLR), certains prestataires sont encore dans l’attente des paiements pour un montant d’environ un milliard de FCFA.
Entreprises prestataires
Précisons qu’il s’agit principalement de Cami Toyota et de Tractafric. Les deux sociétés ont saisi le top management du Matgénie, des demandes de paiement respectives de 700 et 250 millions de FCFA, au titre des prestations exécutées entre les années 2013 et 2015 dans le cadre du contrat-plan susmentionné. Ce qui a fait éveiller les soupçons de malversations dont sont l’objet Niwa Long Othon, l’ancien DG et le DAF du Matgénie, nourrissant les curiosités dans la mesure où, la procédure de payement des prestations liées au contrat-plan n’autorise pas d’impayés, dès lors que tous les fonds nécessaires ont été débloqués et utilisés.
A en croire, les explications d’une source, « la contribution de l’Etat est toujours logée dans un compte du Trésor, et ne doit, en principe, jamais être décaissée si ce n’est pour aller dans le compte des entreprises titulaires des marchés passés dans le cadre du contrat-plan ». Dans le cas d’espèce, les entreprises ayant réalisé des prestations n’ont pas été payées, alors que les fonds destinés aux différents paiements ont été sortis du compte y afférent au Trésor public.
Innocent D H
Depuis son clash avec le président du parti qui lui a permis de faire son entrée en politique, le journaliste politique Morgan Palmer a décidé de s’accrocher à une ambition que George Gilbert Baongla avait refoulée. A la fin l’on a envie de se demander que recherche exactement ce cupidon politique.
Amoureux des questions politiques depuis le berceau de son orientation professionnel, Morgan Palmer a très tôt embrassé le blason de la politique. D’abord féru de la couverture de l’actualité politique, de l’analyse des questions et des enjeux politiques, il a choisi il y a quelques mois de franchir un cap. Passant de spectateur et commentateur à acteur de premier rang. Mais au Cameroun, il est impossible de jouer les premiers rôles dans la « chose d’autrui ». il l’aura appris à ses dépens.
Que voulait implémenter Mr Palmer avant que Baongla le mette à l’étroit ?
Le rêve d’un Cameroun réellement prospère. Morgan Palmer incarne cette nouvelle génération d’homme politique nourrit au lait de la vraie démocratie. Et non de ce type de démocratie dont l’objectif est de confisquer les biens de la communauté dans le but de satisfaire ses bas instincts très souvent libidineux. La politique du « tout pour moi et rien pour les autres ». La politique du calcul et du jeu d’intérêt dans lequel le peuple ne se retrouve pas du tout.
Au cours de ses multiples pérégrinations, il a côtoyé de nombreux chefs d’Etat dont les valeurs démocratiques sont reconnues par la communauté internationale. Une école qu’il a chérit et qu’il a essayé d’implémenter à travers le parti de George Gilbert Baongla, la Parti Républicain. Après avoir subi cette exclusion qui ne disait pas son nom, il lui fallait opérer un choix fondamental : soit accomplir, soit trahir son destin. Face à les situations de ses concitoyens et au regard de la masse critique de camerounais qui nourrissaient dores et déjà de grands espoirs autour de son projet de société, il a fait le choix que nous constatons tous aujourd’hui : la création d’un nouvel appareil politique, le MP3 (Mouvement Progressiste 3).
Maintenant qu’il a lui aussi « sa chose » politique, espérons qu’il ne reproduira pas à la longue les mêmes tares que ses aînés. En tout cas, il est évident qu’il ne pourra pas effectivement prendre part aux prochaines échéances électorales. Mais ce n’est que le début d’une aventure que nous observons de près.
Stéphane NZESSEU
Déclaration du journaliste, ancien directeur général adjoint de Canal 2 international, une chaîne de télévision privée émettant depuis Douala au Cameroun.
Le journaliste camerounais Jean Bruno Tagne est en tournée actuellement en Europe pour la promotion de son oeuvre, «accordée avec fraude». Depuis son départ de Canal 2 international, il est devenu très virulent contre le régime de Yaoundé. Sur son compte Facebook ou alors dans sa nouvelle chaîne de télévision en ligne, il ne loupe pas une occasion de tirer à boulets rouges sur Paul Biya et son régime.
Dans une récente interview à nos confrères du journal Sputnik, Jean Bruno Tagne, passe en revue la situation sociopolitique actuellement dans notre pays. Parlant de la récente participation du vieux lion au sommet de Paris sur la paix, il ne trouve pas grand chose pour le bénéfice du Cameroun. « Pour moi, c'était une visite classique avec un objectif précis: parler de la paix en Afrique et dans le monde. On note un tête à tête entre Paul Biya et Emmanuel Macron. C'est à ce niveau qu'on imagine que le président français en a profité comme il se doit pour défendre les intérêts de la France. Cette visite intervient aussi après le retour de Bolloré dans le grand jeu du Terminal à conteneurs du port autonome de Douala», analyse le journaliste.
C'est un fait, en octobre dernier au premier jour de la visite de Jean Yves le Drian, le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères au Cameroun, Paul Biya demande, la suspension de l'attribution du contrat du Terminal à conteneurs au groupe suisse Til. Ceci dans l'attente d'un jugement que demande le groupe français Bolloré. Pour Jean Bruno Tagne pour comprendre une telle décision il ne faut pas être un génie de la diplomatie.
« Le retour de Bolloré dans l'attribution du marché du Terminal à conteneurs du port de Douala est l'expression de l'offensive diplomatique française contre Yaoundé. Il intervient quelques jours après la visite au Cameroun de Jean Yves le Drian. C'est quelle chose de terrible pour l'image et la souveraineté du Cameroun, qu'un simple ministre réussisse en moins de 48 heures à tordre le bras aux autorités locales pour revenir dans la course à l'attribution d'un marché aussi important que celui là. Les parties n'ont pas eu la décence de faire semblant de bien organiser les choses. On faite très bien le lien entre la rencontre de Paul Biya et Le Drian et le retour de Bolloré», analyse ce dernier dans les colonnes de le Sputnik.
Chemin faisant le journaliste écrivain donne un lecture des relations internationales à L'Africaine. Selon lui, l'Afrique a une conception trop romantique des relations internationales, car, nous observons les choses avec nos sentiments. « Les autres sont intraitables lorsqu'il s'agit d'obtenir des marchés, la France par exemple ne parle plus de démocratie. Elle peut aller jusqu'à ôter des vies pour atteindre son idéal. Là on est vraiment dans le réalisme cruel de la France», argumente celui-ci.
Pour lui, au lieu de pleurnicher, le Cameroun doit apprendre à défendre ses intérêts et à traiter avec ses partenaires y compris l'ancienne puissance coloniale, d'égal à égal. « Or, cela ne semble pas être le cas dans le processus d'attribution du marché du Terminal à conteneurs de Douala», conclut le journaliste.
Les 21 handballeurs camerounais sélectionnés pour le stage préparatoire à la 24e CAN de handball, Tunisie 2020, s’entrainent depuis le 21 novembre dernier à Yaoundé.
Après leur contre performance au Gabon, les Lions Indomptables de handball veulent avoir fière allure en Tunisie. Le Cameroun prépare déjà, la 24e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (Can) de handball messieurs, qui se déroulera du 6 au 26 janvier 2020. A cet effet, 21 joueurs ont été convoqués pour le stage préparatoire qui a débuté le 21 novembre dernier à Yaoundé, après une prise de contact la veille, à la Fédération camerounaise de handball (Fecahand).
Pour atteindre l’ objectif visé, le staff et de la direction technique ont opté pour la méthode russe, jugée plus efficace pour renforcer la capacité des joueurs. Selon la Fecahand, elle est basée sur un travail intelligent plutôt que sur la difficulté. « Elle consiste aussi à développer une routine matinale d’où le choix de commencer à travailler à 5 heures du matin. A cette heure-là, l’air n’est pas encore pollué par les rejets des moteurs de véhicules et autres. Il faut adhérer au principe de force, d’aptitude et de stabilité. Le but n’est pas d’être fort et massif, mais de savoir comment, les différentes formes de forces amélioraient les performances ultimes des athlètes », explique la fédération.
Les joueurs sélectionnés pour ce challenge, sont les meilleurs du championnat locaux. « Nous avons deux séances de travail par jour. Nous avons quelques permissionnaires dans le groupe. Nous allons travailler, pendant les deux premières semaines, sur l’harmonisation des profils physiques parce que les joueurs viennent de divers clubs, et ont été soumis à différentes philosophies de travail. Il est question d’harmoniser tout ce qu’ils ont avant de lancer le processus qui nous poussera à avoir une équipe. On va tirer en chacun, le meilleur pour l’équipe nationale », affirme Simon Buchard Menguede, sélectionneur des Lions du Handball. Logé dans le groupe C, le Cameroun affrontera le pays hôte, le Cap-Vert et la Côte d’Ivoire.
Liste des joueurs sélectionnés
Gardiens de but, FAP de Yaoundé (Cameroun)
Patrick Ongolong Mauban, FAP de Yaoundé (Cameroun)
Isaac Fonsho Junior, FAP de Yaoundé (Cameroun)
Reynolds Danjie Mbogo, MINUH de Yaoundé (Cameroun)
Pivots
Tohmuloh Nelvis Mbufung, FAP de Yaoundé (Cameroun)
Arnauld Nguimnang Feleufack, DUCC de Dschang (Cameroun)
Albert Moudio Kotouo, FANZ de Yaoundé, Cameroun
Ailiers droits
Pierre Rostand Yene Essomba, MINUH de Yaoundé (Cameroun)
Salifou Mbouombouo, YUC de Yaoundé (Cameroun)
Andelys Soguia, FAP de Yaoundé (Cameroun)
Ailier gauche
Marthin Luther Ondoua Ambassa, FAP de Yaoundé (Cameroun)
Aliou Chandini, Phoenix de Douala (Cameroun)
Idriss Jerry Tekam, DUCC de Dschang (Cameroun)
Demi-Centre
Kevin Fokou Chedjou, YUC de Yaoundé (Cameroun)
Hyler Bikim Bi Njee, FAP de Yaoundé (Cameroun)
Constantin Wabila Fonkwa, FAP de Yaoundé (Cameroun)
Arrières droits
Cebastien Tignemb Njewel, FAP de Yaoundé (Cameroun)
Jimmy Mefand Ondoua, FAP de Yaoundé (Cameroun)
Dumas Manfouo , MINUH de Yaoundé (Cameroun)
Arrières gauches
Sylvain Notsawo, Phoenix de Douala (Cameroun)
Steve Gontrang Mvaebeme Nna, MINUH de Yaoundé (Cameroun)
Michael Chuala Keyampi, Phoenix de Douala (Cameroun)
Depuis la convocation du corps électoral par le Chef de l’Etat, les états majors des partis politiques s’attèlent à constituer les listes pour les législatives et les municipales à venir. Pour ce faire, chaque sous préfecture des différentes circonscriptions administratives sont incontournables. Et c’est le cas de la sous préfecture de Yaoundé 4e.
Située au quartier Nkondengui à Yaoundé, le site qui abrite la sous préfecture est un bâtiment pratiquement délabré. Typique de la plupart des bâtiments administratifs du Cameroun. Nous nous présentons auprès du secrétariat de Monsieur le sous préfet dans l’intention de rencontrer le chef de terre question d’avoir des éclaircis sur les accusations portées à l’égard de cette administration par nombre d’acteurs politiques en compétition dans la circonscription. Sans courtoisie, nous essuyons une fin de non recevoir. La dame qui nous reçoit nous dit dans un ton désinvolte que Mr le sous préfet ne parle pas à la presse. Plus encore « si vous voulez allez bavarder comme vos confrères qui étaient ici » dit-elle. Allusion ainsi faites à l’équipe conduite par le journaliste patron de média et activiste politique Duval Lebel Ebalé. Lui qui est en course pour la mairie de Yaoundé 4.
En effet, Duval Lebel Ebalé, Ernest Yene et bien d’autres sont les principaux dénonciateurs des magouilles qui freinent le service public au niveau de la sous préfecture de Yaoundé 4. Selon Duval Lebel, le sous préfet de Yaoundé 4 est animé par une volonté manifeste de nuire aux challenger sérieux de la maire sortante, Mme Amougou Noma. Le sous préfet refuse de signer pour lui et plusieurs de ses colistiers l’attestation de domicile. Une pièce importante dans la constitution du dossier de candidature. Il est demandé que ce soit les chefs de village et de quartier qui signent un document qui certifie de la résidence effective dans la circonscription. Choses qui ne sont pas aussi facile à faire. Duval Lebel nous a rapporté que le Chef de 3e degré de Biteng est décédé et est à la morgue en ce moment, mais à la sous préfecture on a refusé d’admettre la signature de son adjoint, le chef du bloc 1. Une situation presque similaire à Mimboman où le chef des lieux refuse catégoriquement de porter sa griffe sur un document, affirmant qu’il est un auxiliaire de l’administration et de ce fait, il ne veut en aucun cas contrarier les intérêts du parti au pouvoir en facilitant la candidature d’un « opposant ». Un autre chef traditionnel nous a carrément fait savoir que le petit salaire que Paul Biya leur donne est déjà suffisant pour eux. Il ne veut pas de « problèmes ».
Par ailleurs, il faut reconnaître que Mr NOKURI Samuel Ekpa est sous préfet de Yaoundé 4 depuis peu. Il a été nommé par le Chef de l’Etat le 07 octobre 2019. De ce point de vue il est difficile de l’accuser de vouloir favoriser la maire sortante parce qu’ils auraient quelques accointances que ce soit. Plutôt, il faudrait chercher la raison du comportement suspect de Mr le sous préfet dans les instructions politiques qui viendraient de la hiérarchie. Puisqu’au moment où les candidats de l’opposition triment, le candidat du parti au pouvoir fait signer ses documents par un garçon de course.
Stéphane NZESSEU
Le président de la République du Cameroun, président en exercice de la Conférence des Chef d’Etat de la Cemac, a fait ce constat vendredi à Yaoundé.
La Capitale politique du Cameroun a abrité le 22 novembre 2019, une session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat de la Cemac. Une session qui se tient au moment où la sous région fait face à plusieurs défis, à la fois économiques et sécuritaires.
Dans son discours d’ouverture des travaux, Paul Biya a déclaré que la situation économique de la Cemac tend à s’améliorer substantiellement:
“Le taux de croissance sous régional s’est situé à 1,8 % en 2018. L’inflation se trouve en dessous de 3 % ; les déficits budgétaires et extérieurs sont sensiblement réduits ; la dette publique se situe à près de 50 % du Produit Intérieur Brut pour l’ensemble de la Communauté ; les réserves de change de l’espace CEMAC s’établissent à présent à plus de trois mois d’importations, écartant ainsi le risque d’ajustement monétaire”, a déclaré Paul Biya.
Cette tendance à l’amélioration intervient après que des Etats de la sous région aient mis en oeuvre des résolutions prises en 2016 lors d’un sommet similaire à Yaoundé, alors même que la crise s'annonçait. Aujourd’hui, s’il est indéniablement admis que l’orientation de la situation économique et financière de Cemac va dans la bonne direction, il n’en demeure pas moins que des vulnérabilités subsistent.
Pour le président Camerounais, “le contexte macro-économique mondial est incertain. Les tensions géopolitiques et commerciales menacent l’épanouissement des échanges au niveau mondial. Ce contexte a conduit le Fonds Monétaire International à réduire ses
prévisions de croissance mondiale pour cette année. La volatilité des prix des matières premières continue d’affecter nos économies dont la diversification doit plus que jamais s’amplifier. Les défis sécuritaires continuent d’exercer une forte pression sur nos finances publiques”.
Paul Biya a émis le voeu que les assises de Yaoundé donnent à nouveau l’occasion aux Chefs d’Etats de la sous région d’échanger et d’arrêter des mesures complémentaires pouvant consolider le redressement économique de la Cemac. “Ceci en ayant à l’esprit que notre objectif commun demeure l’accélération de la croissance pour répondre aux attentes légitimes de nos populations et particulièrement des jeunes, en matière d’emplois”, a dit le Chef de l’Etat camerounais.
A peine les travaux étaient-ils ouverts ce mercredi, à la Permanence de la maison du parti à Sangmélima et, devant la commission départementale de pré-sélection des candidatures des présidents de base, que les jeunes ont donné le ton
Dans un brouhaha indescriptible, ils n’ont eu de cesse de rappeler au maire sortant et à ceux qui sont dans la liste qu’il a composée que leur temps est révolu. Selon ces militants de base, c’est depuis douze ans qu’un petit groupe de personnes s’en met pleins les poches, sans tenir compte de ceux qui leur ont apporté le soutien dont ils avaient besoin, à un moment donné.
Ma coupe est pleine : « Ils vont passer au vote ici. Nous en avons marre de ces gens, qui ne sont des élites que de nom. Nous n’allons plus nous laisser faire et, on va leur montrer ici que c’est le bas peuple qui décide… ».
Aucun consensus n’a été trouvé durant la nuit et, André Noël Essian entend – on dire veut imposer ses conditions aux autres cinq candidats déclarés puisque ceux qui constituent sa liste l’ont adoubé. Il revendique quinze conseillers municipaux, contre dix que lui propose le consensus.
Mais, que nenni. Les autres n’entendent pas se laisser marcher dessus et, face à l’obstination de la population, le maire sortant a abandonné la salle sans pour autant changer d’avis. Il ne veut ni consensus, ni vote.
Aux premières heures de ce Jeudi, c’est la reprise des travaux mais, cette fois, c’est une résidence privée qui va servir de cadre et, l’entrée est filtrée. Il n’est pas question d’accorder la plus petite attention aux empêcheurs de tourner en rond.
Face à ce qu’ils considèrent comme une énième humiliation, les jeunes du parti des flammes ont choisi de faire un sitting, parce que désormais, rien ne leur sera plus jamais imposé : « Nous sommes fatigués de vivre dans cette misère. Cet homme n’a jamais aidé personne. On le considère pourtant comme l’une des personnes ressources. Nous n’en voulons plus. Il peut se contenter de ce qu’il a volé pendant qu’il était maire, ou comme président de section et tous les autres postes dont il s’est accaparé, comme s’il est seul à Sangmélima. Nous n’allons plus lui donner la moindre chance de recommencer… ».
« Toutes les usines que les privés ont voulu implanter dans ce département, aucune ne fonctionne. Les jeunes déposent les projets qui n’aboutissent jamais. Nous sommes obligés de conduire les motos ou alors, de faire le commerce de la friperie. Les autres nous considèrent comme des ratés, des jeunes hommes et femmes qui ne réfléchissent pas. Il nous faut de nouveaux visages à la mairie de Sangmélima et, nous allons les avoir. Le Chef de l’Etat doit être informé de ce que nous, les jeunes ici dans ce département, nous voulons et, plus jamais, il ne nous sera imposé quelqu’un qui se contente de manger et, ne permet même pas que les miettes tombent pour que les autres puissent en bénéficier…Nous irons jusqu’au bout ».
Le combat risque rude au regard de ce qui se passe, depuis la convocation du corps électoral. Les jeunes n’entendent plus jouer le rôle de faire valoir. Ils sont conscients que leur avenir est entre leurs mains et, désormais, rien ne sera plus comme avant…
Nicole Ricci Minyem
Le Tribunal de Grande instance du Mfoundi à Yaoundé, a renvoyé jeudi dernier, le procès de Mamadou Mota au 28 novembre 2019.
Le premier vice-président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) Mamadou Mota, sera encore au Tribunal de Grande instance du Mfoundi à Yaoundé, le 28 novembre prochain. Ce nouveau report a été prononcé au cours de l’audience de jeudi 20 novembre 2019. Le Tribunal devait, à cette séance, se prononcer sur la demande de remise en liberté immédiate (habeas Corpus) de cet homme politique. Mais quelques minutes ont suffi aux juges, pour reporté l’affaire dans une semaine. Le tribunal a demandé au plaignant, d’apporter des pièces complémentaires dans son dossier, entre autres, le certificat d’appel, les décisions rendues dans d'autres juridictions.
A en croire le premier vice-président de ce parti d’opposition camerounais, présidé par Maurice Kamto, ce procès est une « manœuvre » du pouvoir, dans le but de l'écarter des prochaines élections législatives et municipales, prévues en février 2020, dans sa région natale, l’Extrême-Nord. Mamadou Mota a été arrêté le 1er juin 2019 à Yaoundé, dans le cadre de la marche pacifique initiée par son parti avec certains militants. Cet opposant politique a également écopé de deux ans de prison dans une autre affaire en fin septembre 2019 pour « Rébellion en groupe ». Il était poursuivi par le tribunal de première instance d’Ekounou, à Yaoundé pour son implication dans la mutinerie intervenue à la prison centrale de Yaoundé le 22 juillet dernier. De nombreux détenus de la crise anglophone avaient manifesté ce jour là, à l’intérieur du pénitencier de Yaoundé, pour exiger l’amélioration de leurs conditions de détention et leur jugement.
Marie Mgue
Ceci survient après une manifestation des employés le 19 novembre dernier à Tiko, réclamant des mois de salaires impayés.
La crise anglophone fait des ravages, elle touche particulièrement les entreprises installées dans ces deux régions du pays. Mardi, à Tiko, dans le Sud-ouest Cameroun, les employés de la Cdc manifestent. Ils revendiquent des mois de salaires impayés. Dans la foulée, ils invitent le préfet à pallier à leurs doléances.
Malgré que la région soit en crise les travailleurs disent jouer leur part. Malgré cette bonne foi, ils ne reçoivent rien en retour. Pour rassurer ses troupes le directeur général de la Cdc vient de pondre un communiqué. Franklin Ngoni Njie, le grand boss de la structure agro-alimentaire rassure que toutes les mesures sont prises pour régler les salaires ce mois en cours.
Le patron de la Cdc, se dit touché par la situation des travailleurs. Pour lui, ils sont confrontés à des souffrances inexplicables en raison de l'impact de la crise anglophone. Il ajoute que les bouleversements de ce moment, interviennent à un moment où la direction est sur tous les fronts pour mettre les travailleurs au petit soins. Mais aussi, trouver des mesures concrètes pour commencer progressivement le paiement des salaires du mois de septembre.
Il profite de cette occasion pour remercier les travailleurs de leur courage et de leur persévérance face à cette période difficile que traverse la société. Il apprécie aussi au passage le soutien des forces de l'ordre à la société en ces moments difficiles. Il demande par conséquent aux travailleurs de rester calme. Aussi, de garder espoir. « Si nous compatissons avec les travailleurs, il faut noter que cette situation engendrée par la crise anglophone ne peut trouver une solution durable que par notre volonté progressive et sans compromissions de reprendre les travaux. Nous devons continuer à travailler ensemble pour atteindre les objectifs de la Cdc», explique le directeur général.
Depuis 2016, début de la crise dans le Nord-ouest et le Sud-ouest, la Cdc est en ballottage défavorable. Au quotidien, les employés subissent les menaces de sécessionnistes armés. C'est ainsi, que le 14 octobre 2019, 10 employés de la société sont enlevés. Dans un communiqué le directeur rappelle que c'est l'oeuvre des groupes armés. A l'époque des faits, 6 employés sont battus 4 autres pris en otage.
Ils ont été choisis par d’autres militants ayant passés les neuf mois de détention comme eux.
Dans les listes du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc), on va retrouver ses militants qui ont été détenus pour les marches organisées en début de cette année 2019. Etant sortis de prison au moment où les partis politiques se préparent pour les élections législatives et municipales de 2020, ces ex-détenus se sont aussi lancés dans la mouvance. Ayant décidé de prendre part au double scrutin qui aura lieu le 9 février 2020, ils se sont rassemblés pour choisir ceux d’entre eux qui devront compétir.
A Bafoussam, la rencontre a eu lieu le 21 novembre 2019. «Tous les anciens détenus du Mouvement pour la renaissance du Cameroun [Mrc] m’ont proposé comme titulaire de la liste Mrc aux législatives dans le département de la Mifi. C’est une grande satisfaction pour moi», déclare André Téne dans les colonnes du quotidien Mutations édition du 22 novembre 2019.
Le militant qui fait partie des ex-détenus du Mrc dans la région de l’Ouest, fait savoir qu’être candidat aux élections législatives et municipales de 2020, est en quelque sorte une récompense pour le temps qu’ils ont passé en détention.
« J’ai déjà déposé mon dossier de candidature. Donc, je suis en règle. Nous les ex-détenus Mrc qui avons fait la prison avons décidé de nous rencontrer pour porter notre dévolu sur ceux parmi nous qui pourront se présenter aux législatives et municipales. Nous avons fait la prison, nous avons souffert ; je pense que le bon moment est venu de récolter les fruits de cette souffrance », ajoute-t-il.
Tout comme lui, d’autres militants ont été désignés au cours de la rencontre susmentionnée. Ils vont compétir pour les municipales à Bafoussam 1er, Bafoussam 2e, Bafoussam 3e et dans d’autres villages de la Mifi.
Liliane N.
Pour Mgr Cornelius Fontem Esua, Archevêque de la province ecclésiastique de Bamenda, ce sera la preuve de la bonne foi du gouvernement.
Mgr Cornelius Fontem Esua, archevêque de la province ecclésiastique de Bamenda s’est exprimé en ce moment où, le Cardinal Christian Tumi conduit la caravane de paix dans les régions anglophones. Prenant part à la rencontre tenue à la salle de conférence du Ministère de l’Economie, de l’aménagement du territoire et de la planification (Minepat) à Up Station par Bamenda, le prélat a adressé une demande au gouvernement. Il faut préciser que cette rencontre a été organisée en prélude à la descente sur le terrain, de l’équipe du Cardinal dans la région du Nord-Ouest.
Mgr Cornelius Fontem Esua a déclaré «je vais supplier que nous commençons à utiliser d’autres stratégies, l’une d’elle est de mettre fin à la violence; violence dans toutes les directions. Nous sommes victimes des violences des deux directions». Convaincu que la violence provient tant du côté des groupes armés que du gouvernement, le prélat souhaite qu’il soit le premier à tendre la main aux sécessionnistes. «Il doit être le premier à brandir la branche d’Oliver à ces jeunes belligérants et agir constamment sur cette branche d’Oliver », a-t-il déclaré.
A titre de rappel, la caravane de paix actuellement conduite par le Cardinal Tumi, fait suite aux assises du Grand dialogue national. Son but est de présenter et de faire comprendre aux populations des régions anglophones, les recommandations de ces assises. Le Cardinal au cours d’une réunion tenue avec Adolphe Lele Lafrique le gouverneur du Nord-Ouest, a indiqué que son équipe et lui allaient sur le terrain les mains vides. Hormis les recommandations du dialogue, ils n’avaient pas grand-chose à présenter aux populations.
Toutefois, il a indiqué au cours d’une interview accordée au quotidien gouvernemental Cameroon tribune, qu’il s’agit pour eux de promouvoir la paix et l’amour.
Liliane N.
Avec une pointe de sarcasme, l’homme, plus connu sous la casquette d’analyste économique a rédigé un texte dans lequel il affirme entre autres que : La pression des Etats-Unis sur le Gouvernement du Cameroun devient de plus en plus intense. Un mois après la suspension du Cameroun de l’AGOA, ils reviennent en force, comme une terrible piqûre de rappel…
« Le Sous-secrétaire d’Etat américain chargé des affaires de l’Afrique Tibor Nagy a expliqué que les gens qui entourent Biya et lui font miroiter une victoire militaire se trompent, car selon lui, il n’y aura aucune victoire militaire au NOSO. Il a également demandé que le Gouvernement engage de véritables négociations avec les forces sécessionnistes en prenant notamment une solution qui satisfassent les modérés anglophones. Demandant qu’on transfère le pouvoir aux Anglophones, il a implicitement menacé d’appuyer la Sécession, en rappelant que face à l’entêtement du régime, certains Anglophones qui se sentaient d’authentiques Camerounais préfèrent désormais la séparation.
Ce monsieur qu’on a vu en compagnie des Sécessionnistes n’est pas à sa première sortie contre le régime de Biya. A la suite de la chute d’Omar Béchir du Soudan, il avait dit que le suivant sur la liste était Biya.
Ce n’est pas bon quand une puissance comme les USA est contre toi ! Et quand les Américains insistent sur une affaire, cela signifie que les choses sérieuses peuvent commencer à tout moment. Car ce ne sont pas des bluffeurs! Et peu leur importe la morale des autres : ils obéissent à leur morale à eux et non à celle de leurs victimes. Et cette terrible morale, c’est le rapport de force, habillé de leurs « valeurs démocratiques ».
Ceux qui ont voulu jouer au petit malin avec ça l’ont senti dans leur chair : parmi les plus récents, Kadhafi avec une balle logée dans le crâne, Saddam Hussein pendu, et bien d’autres l’ont subi de la pire manière ! Le Sud Soudan et l’Erythrée sont devenus indépendants quand les USA l’ont décidé !
Et tout ceci, devant la Chine, la Russie et autres puissances sur lesquelles ils accrochaient leurs folles espérances ! Mais aussi devant les meutes de pseudo-patriotes qui poussaient leur Gouvernement à l’erreur, dénonçaient les vrais patriotes qui appelaient à la prudence et à la raison, plastronnaient sur les armes qu’ils vont prendre pour combattre les Américains, mais ont pris la jambe dans leur cou dès la première bombe, au moment même où on immolait les dirigeants qu’ils prétendaient soutenir ou qu’on partitionnait leur pays.
Depuis 1961, le Cameroun a toujours eu une saine attitude de prudence, évitant de se présenter comme un ennemi d’un pays étranger. C’était la bonne attitude, car un pot de terre évite soigneusement les terrains qu’écument les pots de fer.
Mais depuis le problème anglophone, nous avons changé de paradigme pour entrer en confrontation directe avec les puissances qui comptent.
Un problème interne que nous aurions pu résoudre en interne, avec un peu de modestie ! Mais poussés par des idéologues intégristes et des dirigeants obtus, nous avons dilapidé toutes les occasions qui se sont présentées pour faire la paix. Appliquant les techniques éculées d’un autre temps, nous avons cru pouvoir éviter les réformes nécessaires de notre propre Etat en imputant aux autres et notamment aux Américains la déstabilisation politique du Cameroun.
D’aucuns ont tenté une diversion en disant : « les Américains sont derrière les terroristes Ambazoniens ! »
Comme si c’était un argument !
Bien sûr que ce soutien est possible ! Il est même probable ! Mais quand vous avez dit ça, vous avez résolu quel problème ? Vous avez dissuadés les Américains de soutenir les Sécessionnistes? D’ailleurs, si les Américains sont avec eux, cela signifie clairement qu’ils sont plus intelligents que le Gouvernement ! Notre Gouvernement n’a tout simplement aucune intelligence, car comment peut-on, dans un monde darwinien, se mettre à dos une puissance comme les USA ? Cela reflète un manque de jugement !
D’autres espèrent que la France va les soutenir. Mais la France ne vaut même pas l’Etat de la Californie et elle ne fait pas le moindre poids devant les USA. Certes, les USA ont toujours ménagé la France dans ses anciennes possessions coloniales et l’ont toujours laissée agir à sa guise. Mais justement, les Anglophones ne sont pas une ancienne colonie française ! Il n’y a donc aucune espérance que les USA laissent la France imposer ses solutions dans une colonie qui n’était pas la sienne ! Tout ce que peut faire la France, c’est laisser partir les Anglophones qui ne font pas partie de son ancien empire colonial, et rester imposer son ordre sur le Cameroun francophone !
Depuis 3 ans, nous avons dit et redit que le Cameroun n’avait pas les moyens politiques, économiques, financiers et diplomatiques pour venir militairement à bout de la Sécession anglophone. Et nous avons recommandé avec insistance de proclamer la Fédération, seul moyen d’enlever à la Sécession le très puissant argument sur lequel ils s’appuient pour légitimer leur action : « ils sont venus aux Francophones sur la base d’un Etat fédéral. Cette fédération a été supprimée de façon dolosive. Ils ne veulent plus de l’Etat unitaire ! Le Gouvernement ayant refusé de rentrer à la Fédération, ils ont pris les armes ! »
Libellées sous cette forme, il est impossible au Gouvernement de faire valoir sa thèse aux yeux des puissances du monde. En effet, dans un environnement où les pays les plus stables et les plus puissants sont justement des pays fédéraux, à qui peut-il faire accepter sa thèse de l’Etat unitaire qui assurerait mieux l’unité nationale ? Les gens qu’ils tentent de convaincre sont justement les témoignages vivants de la puissance et de l’unité d’un Etat fédéral ! Il va donc convaincre qui avec son Etat unitaire?
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En second lieu, dans le monde actuel, toute suppression d’autonomie d’un peuple apparaît comme une violation des droits des peuples à se gérer eux-mêmes, et surtout, l’indicateur majeur des régimes répressifs et dictatoriaux. On ne voit donc pas très bien comment le Gouvernement du Cameroun peut passer pour un pays de droit de l’Homme et de liberté quand il tente d’empêcher le débat sur le fédéralisme et affirme que la forme de l’Etat n’est pas négociable !
Ce phénomène s’aggrave avec la nature du régime en cours au Cameroun. Pour des raisons légitimes ou non, le pouvoir de Biya a déjà mis 37 ans avec un Chef d’Etat âgé officiellement de 86 ans. Ce n’est pas ce genre de régime que les pays Occidentaux écoutent avec aménité. Spontanément, avec de mauvais à priori, ils sont très mal disposés à écouter les arguments de tels régimes, aussi fondés soient-ils.
C’est dire que le Gouvernement a mal géré cette affaire. La suppression de la Fédération fut une faute, et même si on peut supputer que c’était pour de bonnes raisons, cela ne suffit pas à justifier la faute, car, comme on dit, l’enfer est pavé de bonnes intentions. L’intelligence aurait commandé de revenir à une Fédération rénovée, de manière présenter l’épisode de l’Etat unitaire comme un passage transitoire entre la vieille fédération basée sur des référents coloniaux à une nouvelle fédération basée sur des référents culturels locaux.
Le problème anglophone était résolu de manière définitive, et simultanément, le problème plus général de la diversité camerounaise qui entretient une tension intercommunautaire de plus en plus explosive.
Mais au lieu de suivre cette solution l‘intelligente, le régime s’est arc-bouté dans des postures idéologiques et un patriotisme puéril qui n’ont fait qu’aggraver la situation. Refusant de prendre la vraie mesure du problème anglophone, symptôme de l’échec radical de son Etat unitaire et ses unités nationales décrétées, il a passé son temps à louvoyer, en croyant gagner du temps. D’abord, en niant le problème à coups de discours dans les médias officiels, avec une insolence qui frisait la provocation ! Ensuite, en tentant d’empêcher le débat sur le fédéralisme !
Tant qu’ils croyaient aux armes, il n’était même pas imaginable qu’ils puissent accepter la moindre concession. Mais cette concession, cette reconnaissance du problème anglophone, ils ont fini par la faire, sous la pression des armes ambazoniennes qu’ils espéraient naïvement réduire en une semaine avec une escouade de gendarmes, ainsi que de la communauté internationale.
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Mais le pire est devant ! Le fameux Grand Dialogue National sur lequel on a fondé toutes les espérances a accouché d’une souris. Les Sécessionnistes en ont rejeté les résolutions et poursuivent leurs attaques sanglantes de manière plus acharnée. Plus que jamais, Rentrées Mortes et Villes Mortes restent de rigueur. Et même à l’étranger, ce Dialogue n’a eu aucun écho favorable auprès des puissances qui comptent, et qui réclament de poursuivre le dialogue initié par la Suisse, où participent les Sécessionnistes qui bénéficient d’ailleurs d’une grande sympathie pour leur cause.
En réalité, le Cameroun va à une Confédération à deux Etats, et il n’existe presque plus rien qui puisse empêcher cette terrible évolution. Une Confédération dans laquelle le Président confédéral n‘aura pratiquement aucun pouvoir dans la Zone anglophone, avec une armée qui sera partagée en deux, un budget en deux, le pétrole qui soutient à 40% les recettes extérieures et à 25% le budget de l’Etat par 2.
C’est aussi cela le prix de l’entêtement. Le régime de Biya a fait 37 ans, et comme tous les régimes qui ont trop duré, il a perdu tout sens de la prudence et a fini par croire qu’il pourra échapper à toutes les adversités à coups de ruse, de pourrissement et de petits pas.
Il est possible que le problème anglophone soit la fin. Et qu’à force de s’arc-bouter dans leur logique, ils finissent par perdre le pouvoir, la liberté et même la vie… ».
N.R.M