Déclaration du journaliste, ancien directeur général adjoint de Canal 2 international, une chaîne de télévision privée émettant depuis Douala au Cameroun.
Le journaliste camerounais Jean Bruno Tagne est en tournée actuellement en Europe pour la promotion de son oeuvre, «accordée avec fraude». Depuis son départ de Canal 2 international, il est devenu très virulent contre le régime de Yaoundé. Sur son compte Facebook ou alors dans sa nouvelle chaîne de télévision en ligne, il ne loupe pas une occasion de tirer à boulets rouges sur Paul Biya et son régime.
Dans une récente interview à nos confrères du journal Sputnik, Jean Bruno Tagne, passe en revue la situation sociopolitique actuellement dans notre pays. Parlant de la récente participation du vieux lion au sommet de Paris sur la paix, il ne trouve pas grand chose pour le bénéfice du Cameroun. « Pour moi, c'était une visite classique avec un objectif précis: parler de la paix en Afrique et dans le monde. On note un tête à tête entre Paul Biya et Emmanuel Macron. C'est à ce niveau qu'on imagine que le président français en a profité comme il se doit pour défendre les intérêts de la France. Cette visite intervient aussi après le retour de Bolloré dans le grand jeu du Terminal à conteneurs du port autonome de Douala», analyse le journaliste.
C'est un fait, en octobre dernier au premier jour de la visite de Jean Yves le Drian, le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères au Cameroun, Paul Biya demande, la suspension de l'attribution du contrat du Terminal à conteneurs au groupe suisse Til. Ceci dans l'attente d'un jugement que demande le groupe français Bolloré. Pour Jean Bruno Tagne pour comprendre une telle décision il ne faut pas être un génie de la diplomatie.
« Le retour de Bolloré dans l'attribution du marché du Terminal à conteneurs du port de Douala est l'expression de l'offensive diplomatique française contre Yaoundé. Il intervient quelques jours après la visite au Cameroun de Jean Yves le Drian. C'est quelle chose de terrible pour l'image et la souveraineté du Cameroun, qu'un simple ministre réussisse en moins de 48 heures à tordre le bras aux autorités locales pour revenir dans la course à l'attribution d'un marché aussi important que celui là. Les parties n'ont pas eu la décence de faire semblant de bien organiser les choses. On faite très bien le lien entre la rencontre de Paul Biya et Le Drian et le retour de Bolloré», analyse ce dernier dans les colonnes de le Sputnik.
Chemin faisant le journaliste écrivain donne un lecture des relations internationales à L'Africaine. Selon lui, l'Afrique a une conception trop romantique des relations internationales, car, nous observons les choses avec nos sentiments. « Les autres sont intraitables lorsqu'il s'agit d'obtenir des marchés, la France par exemple ne parle plus de démocratie. Elle peut aller jusqu'à ôter des vies pour atteindre son idéal. Là on est vraiment dans le réalisme cruel de la France», argumente celui-ci.
Pour lui, au lieu de pleurnicher, le Cameroun doit apprendre à défendre ses intérêts et à traiter avec ses partenaires y compris l'ancienne puissance coloniale, d'égal à égal. « Or, cela ne semble pas être le cas dans le processus d'attribution du marché du Terminal à conteneurs de Douala», conclut le journaliste.