A peine les travaux étaient-ils ouverts ce mercredi, à la Permanence de la maison du parti à Sangmélima et, devant la commission départementale de pré-sélection des candidatures des présidents de base, que les jeunes ont donné le ton
Dans un brouhaha indescriptible, ils n’ont eu de cesse de rappeler au maire sortant et à ceux qui sont dans la liste qu’il a composée que leur temps est révolu. Selon ces militants de base, c’est depuis douze ans qu’un petit groupe de personnes s’en met pleins les poches, sans tenir compte de ceux qui leur ont apporté le soutien dont ils avaient besoin, à un moment donné.
Ma coupe est pleine : « Ils vont passer au vote ici. Nous en avons marre de ces gens, qui ne sont des élites que de nom. Nous n’allons plus nous laisser faire et, on va leur montrer ici que c’est le bas peuple qui décide… ».
Aucun consensus n’a été trouvé durant la nuit et, André Noël Essian entend – on dire veut imposer ses conditions aux autres cinq candidats déclarés puisque ceux qui constituent sa liste l’ont adoubé. Il revendique quinze conseillers municipaux, contre dix que lui propose le consensus.
Mais, que nenni. Les autres n’entendent pas se laisser marcher dessus et, face à l’obstination de la population, le maire sortant a abandonné la salle sans pour autant changer d’avis. Il ne veut ni consensus, ni vote.
Aux premières heures de ce Jeudi, c’est la reprise des travaux mais, cette fois, c’est une résidence privée qui va servir de cadre et, l’entrée est filtrée. Il n’est pas question d’accorder la plus petite attention aux empêcheurs de tourner en rond.
Face à ce qu’ils considèrent comme une énième humiliation, les jeunes du parti des flammes ont choisi de faire un sitting, parce que désormais, rien ne leur sera plus jamais imposé : « Nous sommes fatigués de vivre dans cette misère. Cet homme n’a jamais aidé personne. On le considère pourtant comme l’une des personnes ressources. Nous n’en voulons plus. Il peut se contenter de ce qu’il a volé pendant qu’il était maire, ou comme président de section et tous les autres postes dont il s’est accaparé, comme s’il est seul à Sangmélima. Nous n’allons plus lui donner la moindre chance de recommencer… ».
« Toutes les usines que les privés ont voulu implanter dans ce département, aucune ne fonctionne. Les jeunes déposent les projets qui n’aboutissent jamais. Nous sommes obligés de conduire les motos ou alors, de faire le commerce de la friperie. Les autres nous considèrent comme des ratés, des jeunes hommes et femmes qui ne réfléchissent pas. Il nous faut de nouveaux visages à la mairie de Sangmélima et, nous allons les avoir. Le Chef de l’Etat doit être informé de ce que nous, les jeunes ici dans ce département, nous voulons et, plus jamais, il ne nous sera imposé quelqu’un qui se contente de manger et, ne permet même pas que les miettes tombent pour que les autres puissent en bénéficier…Nous irons jusqu’au bout ».
Le combat risque rude au regard de ce qui se passe, depuis la convocation du corps électoral. Les jeunes n’entendent plus jouer le rôle de faire valoir. Ils sont conscients que leur avenir est entre leurs mains et, désormais, rien ne sera plus comme avant…
Nicole Ricci Minyem