Financée par la Banque mondiale à hauteur d’environ 70 milliards de FCFA, la route Mora-Dabanga-Kousséri est une infrastructure stratégique dans les échanges commerciaux entre le Cameroun, le Nigeria et le Tchad.
En mars 2018, après que les entreprises chinoises chargés des travaux de cette route ont décampé suite à l’attaque puis de l’enlèvement de dix membres de l’entreprise Synohydro basés à Waza par des terroristes de Boko Haram, dans la nuit du 16 au 17 mai 2014, un accord de collaboration a été signé entre le ministère des Travaux publics et le ministère de la Défense pour permettre au génie militaire de poursuivre les travaux de réhabilitation de ce tronçon routier.
Ces travaux récemment interrompus une nouvelle fois pour cause de pluies, ont été relancés le 27 octobre 2018 par le génie militaire. Le colonel Jackson Kamgaing, directeur du génie militaire, se veut rassurant quant à l’effectivité du démarrage des travaux. Selon ce dernier, tous les équipements nécessaires sont disponibles. «Nous avons la centrale de concassage qui est opérationnelle au niveau de Waza. Nous y avons effectué un premier tir il y a de cela deux semaines. Nous sommes en train de mobiliser les équipements pour le terrassement».
Le colonel Jackson Kamgaing rassure également que les sites d’emprunts sont identifiés le long des différents axes. «Nous allons commencer par Mora avec une unité de terrassement et nous lancerons une deuxième unité au niveau de Waza qui reviendra du côté de Mora. Et nous serons ainsi de proche en proche de Kousseri», indique le directeur du génie militaire en visite à Mora sur le site des travaux samedi dernier.
Le projet proprement-dit consiste en la reconstruction de la Nationale N°1, section Mora-Dabanga-Kousseri, y compris le contournement de Kousseri (212 km). Ledit tronçon se subdivise en trois sections de travaux : Kousseri-Maltam-Dabanga (72,5km), Dabanga-Ndiguina-Waza (70,5km), Waza-Mora (62km) avec le contournement de la ville de Kousseri (7km). Il s’inscrit dans le projet CEMAC N°P079736 TTFP.
Le projet comprend deux composantes: une composante principale englobant les volets exécution des travaux, contrôle, audit et une composante transversale articulée autour du Dispositif sécuritaire d’Appui aux Travaux, du mécanisme de Prévention et de Gestion des Plaintes (MPGP) et de la communication auprès des populations riveraines.
Les travaux de réhabilitation de la route Mora-Dabanga-Kousseri ont divisés en trois sections, ainsi qu’il suit:
Mora-Waza (62km). Cette section devra subir un renouvellement entier en béton bitumeux, avec une couche de gravier concassé et une base en gravier;
Waza-Dabanga (70 km). Ce tronçon devra être complètement assaini. La pose des buses en béton et le traitement des nids de poule sur la chaussée constitueront l’essentiel des travaux;
Dabanga-Kousseri (80 km). Cette section se verra entièrement recouverte de béton bitumeux, avec une couche de gravier concassé et une base en gravier.
D’autres travaux sont prévus, notamment le contournement de la ville de Kousseri sur 7 km, la réalisation d’équipements sociaux sur tout la zone du projet: forages, salles de classe et tables-bancs; la construction de deux stations de pesage.
Otric N.
Il est environ 16h ce mardi quand les 18 activistes du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun sortent des geôles de la police judiciaire. Ils sont 15 hommes et 03 femmes. Enfin libre.
Après trois jours passés au noir, ces hommes et femmes, militants du MRC peuvent enfin voir leurs familles à nouveau. Il y en a qui ont besoin de soins médicaux, et d'autres simplement de s'alimenter.
Trois jours d'angoisse, de peur mais de triomphe. Malgré la fatigue, l'épuisement, ils sont nombreux qui arboraient un sourire en coin. Expression de joie. La joie d'avoir participer à mettre à rude épreuve les limites de la démocratie camerounaise.
Violation des droits humains...
Et pourtant ces camerounais voulaient simplement exprimer leur opinion sur l'actualité politique. Selon l'avocat du MRC, Maitre Emmanuel Sihm, rencontré ce matin à son cabinet à Yaoundé, par cet arrestation, le Cameroun viole lui même ses propres lois.
"je voudrais rappeler au monde entier que le Cameroun est parti membre des conventions internationales au niveau mondial qui prévoient les libertés des manifestations. Et la constitution camerounaise elle même réaffirme cette liberté de manifester, elle est actée dans les instruments juridiques aussi bien internationaux que nationaux. Mais le problème au Cameroun est que malgré la loi, malgré les conventions internationales ratifiées par le Cameroun, on ne peut jamais être à mesure de manifester."
En effet, la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, qui fait partie du préambule de la Constitution stipule clairement en son article 10 "Nul ne peut être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l'ordre public établi par la loi". Et le problème, il est très souvent là. Qu'est-ce que l'ordre public et comment apprécié un trouble à l'ordre public ?
Le fait au Cameroun c'est que le trouble à l'ordre public est nourri de suspicion illégitime. Et l'exemple a été donné samedi dernier. Alors qu'un marche était brimée à Douala, une autre était filmée et encouragée dans le Nord du pays. Qu'est ce qui différenciait ces deux marches ? Le fait que la première, celle de Douala consistait en la protestation de la victoire de Paul Biya, tandis que celle de Garoua était une marche de soutien au Président de la République.
Toutefois, tout ceci n'est pas de nature à intimider ces militants. C'est ce que pense Thierry Biassi, membre de la cellule de communication du parti. " Je voudrais vous rassurer ,et rassurer les militants du Mrc ainsi que tous les Camerounais ,que ces arrestations ne sauront nous intimider. Nous avons lancé un programme de résistance et nous comptons continuer le combat pour la justice et pour la vérité".
Les manifestations contre le hold-up électoral démarré vendredi dernier comptent se poursuivre jusqu'au jour de la prestation de serment du Président Elu. Une campagne non violente, dont les principes se confondent aux idéaux du parti : pacifisme, constitutionnalité, légalité. Plus que déterminés, les activistes du MRC trouvent en ces arrestations répétées comme une source de remotivation. Les actes des forces de maintien de l'ordre semble raviver leur sentiment de vivre des injustices. Toute chose qui leur donne de se dire que leur cause est juste.
Stéphane Nzesseu
Tous les sujets ou presque divisent les deux prélats. L'assassinat de Mgr Benoît Balla, la présidentielle d'octobre dernier, c'est le désaccord permanent entre les deux hommes d'eglise.
Depuis son accession à la présidence de la Conférence Nationale Episcopale du Cameroun, l'archevêque de Douala s'est illustré par une franchise digne de son mentor le Cardinal Christian Tumi. La dernière en date est celle du 23 octobre. Le lendemain de la proclamation des résultats par le Conseil Constitutionnel. A l'occasion d'une conférence de presse, Samuel Kleda a exprimé ses réservés quant au déroulement de l'élection présidentielle. En effet, l'archevêque s'étonne que les populations de l'Extrême Nord, qui vivent dans la pauvreté et la misère, ont pu voter Paul Biya à plus de 89%. De l'autoflagellation en somme. Par ailleurs, Samuel Kleda ne comprend pas comment les populations du Nord Ouest et du Sud Ouest ont fait pour choisir le candidat sortant. Le Nord Ouest et le Sud Ouest SDF qui dont devenus des régions phantommes. Le prélat exhorte que le pouvoir en place prenne en compte les revendications du candidat malheureux Maurice Kamto. Rappelons que la Conférence Nationale Épiscopale, à travers sa commission Justice et Paix, a déployé 231 observateurs pour l'élection présidentielle.
Des positions qui transigent avec celles tenues quelques jours après par son homologue de Yaoundé. Mgr Jean Mbarga rame à contre courant des positions de Samuel Kleda. L'archevêque de Yaoundé a reconnu la victoire du candidat Paul Biya. Dans une adresse à la presse, il balai du revers de la main les réservés portées sur le scrutin par le Présidente de la Conférence Nationale Épiscopale. Pour Jean Mbarga, l'élection présidentielle s'est déroulée sans anicroches. Les camerounais ont librement exprimés leur choix et celui ci s'est arrêté sur Paul Biya. Par ailleurs, le contentieux devant le Conseil Constitutionnel a permis de démontrer la transparence du processus électoral. D'après le patron de l'archevêché de Yaoundé, tous les débats sont clos, Paul Biya est Président de la République du Cameroun.
Ce n'est pas la première fois que les deux hommes ont des points de vue divergent. L'on se souvient de la tragédie de Monseigneur Jean-Marie Benoît Balla (l'évêque de Bafia retrouvé mort dans les eaux de la sanaga). Le chassé croisé entre le Président de la Conférence Nationale Épiscopale du Cameroun et l'archevêque de Yaoundé. Alors que le premier avait clairement affirmé que l'évêque avait été assassiné, pour le second, Mgr Mballa s'était juste noyé. De tout temps Mgr Mbarga a toujours corroboré la version officielle telle que diffusée par le gouvernement. Par contre, Samuel Kleda pousse toujours le bouchon plus loin, cherchant à découvrir la vérité. Son franc parler fait de lui la voix la plus écoutée par l'opinion publique.
Pourquoi cette opposition constante entre les deux hommes. L'église poursuivrai-t-elle des intérêts differents? Comment comprendre que deux prélats de cette dimension soient sur chaque sujet en rapport avec la direction de la société, soient aussi divergent ? Difficile désormais de se faire une idée précise de la position de l'église catholique sur les sujets majeurs de la société. Le sentiment qui se dégage est que Jean Mbarga est à la solde du gouvernement de Yaoundé. Les membres de ce gouvernement étant ses fidèles directs.
Toujours est-il que pour les camerounais, le Cardinal Christian Tumi a son successeur. Et ils sont certains qu'avec Kleda il n'y aura jamais de langue de bois dans le traitement des sujets qui touchent au quotidien des citoyens.
Stéphane Nzesseu
Mariama Keïta, la première femme journaliste du Niger, est décédée le lundi 29 octobre 2018 à Niamey à l'âge de 72 ans, des suites d'une maladie.
"Nous venons d'apprendre le décès de Mariama Keita, la doyenne de la presse nigérienne", a écrit Ibrahim Moussa, un proche de la défunte, sur sa page Facebook. Plusieurs télévisions locales ont confirmé la mort de Mariama Keïta "des suites d'une longue maladie".
Selon un communiqué diffusé à la télévision du ministère nigérien de la Communication, la journaliste est décédée lundi en Turquie.
Née en 1946 à Niamey, Mariama Keïta a été la directrice de la Voix du Sahel, la radio d'Etat où elle avait débuté comme rédactrice et présentatrice du journal. Elle a occupé de 2003 à 2006 le poste de présidente du Conseil supérieur de la Communication (CSC), organe chargé de la régulation des médias au Niger.
Mariama Keïta était également une figure de la société civile et avait dirigé la Coordination des organisations non gouvernementales et associations féminines nigériennes, un collectif d'une cinquantaine de structures, puis l'Association pour la démocratie, la liberté et le développement, une des toutes premières ONG du pays. Elle avait participé à la vulgarisation de la Constitution, qui avait permis la tenue des premières élections démocratiques du Niger en 1993.
Madame Mariama Keïta était à la tête de l’Association pour la démocratie, la liberté et le développement, qui œuvre depuis sa création pour une bonne gouvernance au Niger. Elle est également présidente de la Commission information, communication et formation. Elle a été directrice générale de Radio Niger. Mariama Keïta est la première journaliste du Niger à recevoir un diplôme de Maisons-Laffitte, en France. Elle détient une quinzaine de certificats de formation professionnelle, en plus d’une licence d’anglais de la faculté des Lettres de l’université Abdou Moumouni à Niamey.
De 1992 à 1993, elle a été responsable de l’élaboration et de l’exécution d’un projet visant à sensibiliser les gens sur la constitution et les élections législatives et présidentielles en vue des premières élections démocratiques du Niger. En 1993 et 1994, elle a co-géré un projet de formation pour les membres de l’Association Démocratie, liberté et développement, ainsi que ceux de la société civile, sur le renforcement institutionnel des ONG pour une culture démocratique. Ce ne sont là que quelques-uns de ses projets.
Membre de la classe intellectuelle du Niger, Mariama œuvrait auprès des médias, des entreprises, des organismes non gouvernementaux et des associations. Elle a également été formatrice en gestion au Centre national de perfectionnement, et a été présidente, de 1994 à 1997, de la Coordination des organismes non gouvernementaux et associations féminines nigériennes. Cet organisme, connu sous le nom de Congafen, est le premier regroupement d’ONG et d’associations de femmes qui s’occupe de regrouper et de coordonner les activités de ces organismes de façon démocratique et transparente.
Sa disparition intervient après la mort le 16 octobre, à l'âge de 70 ans, du journaliste nigérien Amadou Ousmane, ancien directeur de l'Agence nigérienne de presse (ANP). Amadou Ousmane était l'auteur de plusieurs ouvrages, dont "Quinze ans ça suffit", un roman sur la corruption en Afrique écrit en 1977 et adapté au cinéma en 1983.
Otric N.
Le Stade de Olembé, près de Yaoundé, reçoit les poutres hybrides qui permettront de supporter le toit, montrant l’avancée des travaux du futur plus grand stade du Cameroun.
Sur les six stades qui accueilleront les matchs de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en 2019 au Cameroun, quatre d’entre eux seront intégralement neufs et construits pour l’occasion.
Le plus imposant de tous est sans nul doute le Stade de Olembé. Construit à proximité de Yaoundé, la capitale du Cameroun, il aura une capacité d’accueil de 60 000 personnes. Le groupe de travaux public italien Piccini avait remporté le contrat de construction du stade, qui avait débuté en 2016. Alors que des rumeurs de retard trop importants viennent régulièrement ponctuées la construction du bâtiment, l’impressionnante installation des poutres hybrides au-dessus de stade sonne comme un flagrant démenti.
Le Stade d’Olembé, qui portera également le nom du président de la République nouvellement réélu, Paul Biya, permet de prendre la mesure de l’avancée des travaux. Chacun peut ainsi constater qu’avec l’installation d’un élément structurel fondamental du stade, l’enceinte sportive sera fin prête au moment du coup de sifflet qui inaugurera le premier match de la CAN l’année prochaine, le 15 juin 2019.
La portée symbolique de cette installation ne doit pas être sous-estimée. En effet, le projet d’organisation de la CAN 2019 au Cameroun a subi de nombreuses attaques et de vents contraires. Ces campagnes de dénigrement, souvent pilotées depuis l’étranger, avaient pour objectif de pousser la CAF (Confédération Africaine de Football) à annuler l'événement sportif international.
Certaines de ses rumeurs avaient été en effet lancées par des personnalités du football tel qu’Ahmed Shobier, ancien joueur international égyptien, qui avait fait courir le bruit sur les réseaux sociaux cet été que la CAF aurait déjà pris sa décision de retirer la CAF au Cameroun et de transférer la compétition au Maroc. Cependant, il est de notoriété publique que Shobier n’a jamais eu accès à la moindre information, et qu’il a été très certainement mandaté par le royaume chérifien afin de faire pression sur les opinions.
Et pourtant, lors des différentes visites des responsables de la confédération, il n’a jamais été question d’annulation. Mieux encore, l’avancement des travaux à rassurer les membres de l’organisation qui ont pu constater de leurs propres yeux que les installations sportives seront prêtes au moment où débutera la CAN.
L’installation des poutres hybrides sur le Stade d’Olembé en sont une preuve supplémentaire.
C’est le principal message que le ministre du commerce Luc Magloire Mbarga Atangana est allé communiquer aux producteurs de cacao de Lobo et de Bokito
Deux bassins de forte production de cette culture de rente qu’est le cacao, situés dans les départements de la Lekié et du Mbam et Inoubou, où il s’est rendu en fin de semaine dernière, pour inaugurer les magasins de stockage dans lesquels les cacaoculteurs pourront désormais apporter leurs produits. Cela va en outre permettre de disposer des moyens indiqués pour engager avec sérénité, les discussions avec les acheteurs et mieux vendre le produit de leur dur labeur.
Ces cérémonies de rétrocession ont par ailleurs permis au membre du gouvernement ainsi qu’à ses partenaires, au-delà des magasins de stockage, de passer à la phase de sensibilisation. Selon eux, les problèmes de coxage sont causés par le manque de regroupement, le refus de s’organiser, domaine dans lesquels excellent les producteurs de cacao. Les associations ont-elles aussi été interpellées par Luc Magloire Mbarga Atangana. Dans son discours, il a appelé l’autorité administrative à procéder à la saisie du cacao vendu dans les conditions hors normes. Tout doit aujourd’hui être mis sur pied afin de produire un cacao de très bonne qualité, celui qui est prisé sur le plan international, notamment par les maîtres chocolatiers français qui, l’a-t-il rappelé, ont déjà effectué de nombreux déplacements au Cameroun.
Le membre du gouvernement, durant sa tournée, a pu constater que le kilogramme de cacao est vendu dans ces deux départements au prix de 950, contrairement à Douala où le coût s’élève à 980 frs, pour la même quantité. L’écart de 30frs sert comme frais de logistique pour l’expédition du produit au port d’embarquement.
Ce dysfonctionnement n’est pas le seul que le membre du gouvernement ainsi que la suite qui l’accompagnait ont pu constater. Les déférentes prises de parole leur ont permis de comprendre que l’on commercialise encore les fèves de cacao enrobées par la pulpe ; celles qui sont séchées le sont sans aucun respect des règles que détermine ce process. L’on ne parle pas alors de ces transactions qui se font dans les domiciles, sans aucune règle pour équilibrer les termes du marché entre le producteur et le coxeur ou l’acheteur. D’autres exemples ont été cités, qui ont permis de se rendre compte qu’il s’agit là, des démarches visant à maintenir les producteurs dans une permanente misère.
C’est tout ce package qui justifie qu’au quotidien, le gouvernement et ses partenaires explorent des voies et moyens afin de lutter fermement contre ce fléau qui, depuis trop longtemps, est un frein pour le développement de ceux qui ont consacré leur vie dans la production du cacao.
Dans la liste des mesures prises, le PA3C travaille à faciliter le regroupement des cacaoculteurs au sein des coopératives, tout en les accompagnant dans la rechercher de l’amélioration de la qualité. Il y’a quelques semaines, le gouvernement, à travers le ministre du commerce avait promis une gratification par le moyen d’une quote – part de la redevance revenant au fonds de développement des filières cacao et café. Cette dernière s’additionne à toutes celles qui sont habituellement octroyés par les acheteurs ainsi que les exportateurs avec comme finalité, le relèvement du standard de ce produit de rente. Sur le plan national comme en interne, le gouvernement a contribué à a réduction de 50% du montant de la redevance à l’exportation, qui sera désormais à 75 frs, au lieu de 150 frs. Ce qui va lui permettre d’atteindre, tel qu’il le souhaite, une production de 60 000 tonnes de cacao d’ici 2020.
L’anacarde encore appelée noix de cajou est un produit agricole qui détient d’importantes opportunités en matière de développement économique. Mais par contre, le Cameroun est encore considéré comme débutant avec une production nationale de 108 tonnes récoltées essentiellement dans les régions du Nord et du Sud.
En implémentant la stratégie nationale de développement de la chaîne de valeurs de l’anacarde récemment élaborée avec le concours de la coopération allemande, le gouvernement camerounais pourrait créer un peu plus de 1000 emplois dans le domaine de la transformation de cette culture des zones chaudes.
Dans le détail, apprend-on, 550 emplois pourraient être créés dans la transformation (décorticage) de l’anacarde (noix de cajou), au cours de la période allant de 2019 à 2023, dont 70% des emplois pour les femmes. Le même nombre d’emplois pourrait être créé dans la transformation de la pomme d’anacarde en jus, apprend-on.
Entre la production et la transformation, la stratégie nationale de développement de la chaîne de valeurs de l’anacarde projette la création de 151 650 emplois au total, sur une période de 5 ans. Mais, pour parvenir à ce résultat, il faudra réussir à créer 150 000 hectares de plantations d’anacardiers, dans les bassins de production du pays que sont principalement les trois régions septentrionales du Cameroun et la région de l’Est.
Afin de réaliser ce projet, l’Institut de recherches agricoles pour le développement (Irad) a entamé il y a quelques semaines une vaste opération de distribution gratuite d’une première cargaison de 50 000 plants d’anacardiers (arbres produisant l’anacarde encore appelée noix de cajou) dans les trois régions septentrionales du Cameroun et la région de l’Est.
Ces 50 000 plants font partie d’un lot global de 500 000 plants en cours de production dans les différents centres de l’Irad, structure de recherche qui projette, à la fin de l’année 2021, d’atteindre un volume de production de 10 millions de plants d’anacardiers ; qui seront gratuitement mis à la disposition des agriculteurs camerounais, dans l’optique de créer 100 000 hectares de plantations dans le pays.
Pour opérationnaliser ce projet qui vise à faire du Cameroun le leader mondial de la production de l’anacarde au cours des prochaines années, souligne-t-on à l’Irad, le chef de l’Etat camerounais a prescrit la mise à la disposition de cet institut de recherche, d’une enveloppe spéciale de 1,5 milliard de francs Cfa pour financer la production des plants.
A travers ce projet de promotion de la culture de l’anacarde, en cours d’implémentation au Cameroun, le gouvernement ouvre ainsi la voie au développement d’une seconde culture de rente dans les trois régions septentrionales du pays (Nord, Extrême-Nord, Adamaoua), jusqu’ici otages du coton, et dont le climat convient le mieux à la culture de l’anacarde, adaptée aux zones sèches.
Otric N.
La Fondation Mo Ibrahim vient de publier son classement 2018 sur la gouvernance en Afrique. Cette année encore, le rapport de bonne gouvernance en Afrique établi par la Fondation Mo Ibrahim montre l'évolution des dix dernières années sur le continent.
Les 54 pays sont ainsi classés en fonction de leur développement économique, démographique, environnemental, les avancées politiques, l'éducation, la santé ou les droits humains... selon des critères bien spécifiques. Le Cameroun obtient une moyenne de 46,2 sur 100 points possibles, en diminution de 0,3 point sur la période 2008-2017.
Mais ce ranking Mo Ibrahim compte pour l’année 2017. Dans ce classement, le Cameroun occupe au plan général le 36ème rang sur un ensemble de 54 Etats. Mais, il faut noter que, même si le Cameroun a progressé d’une place -il est passé de la 37e place à la 36eplace- le pays est classé parmi ceux dont la situation reste presque statique en matière de gouvernance depuis 2008.
Ainsi, par rubrique, le Cameroun est 17e pour ce qui concerne l’indice de développement humain, avec une note de 58,2 sur 100 points possibles -en progression de 7,6 points (2008-2017), juste devant le Swaziland et derrière le Sénégal.
En matière d’économie durable, le pays est classé 24ème avec 47 sur 100 points, soit une progression de +0,2 (2008-2017), devant le Niger. Pour ce qui est de la participation à la gouvernance et les droits de l’homme, le Cameroun est 39ème avec 39 sur 100, soit une progression de 0,2 point (2008-2017).
Pour ce qui concerne la sécurité et l’Etat de droit, le Cameroun est 44ème avec une note de 40,3 sur 100, juste après le Tchad. Soit un repli de 9,6 points sur la période 2008-2017. Au classement général, la Mauritanie est le meilleur pays africain en matière de gouvernance, avec 79,5 points sur 100. La Somalie est dernière du classement avec 13,6 points.
Quels sont les indicateurs pris en compte ?
Les 100 indicateurs sont répartis en quatre grandes thématiques : sécurité et état de droit, participation et droits humains, développement économique durable et enfin développement humain. Concernant la sécurité par exemple, cela regroupe 26 indicateurs tels que l'indépendance de la justice, la corruption, les conflits armés internes ou les troubles sociaux. 26 critères également pour le développement humain de la qualité du système éducatif aux services soicaux en passant par accès au réseau sanitaire.
C'est le développement économique durable qui regroupe le plus d'indicateurs, 29, comme la solidité des banques, la transparence des entreprises publiques, le soutien du système agricole ou encore l'état des diverses infrastructures.
Ainsi, le Maroc est le pays qui progresse le plus pour l'ensemble du développement économique durable, avec +14,1 points. Enfin, pour ce qui est des droits humains, la fondation Mo Ibrahim a établi 19 critères comme la liberté d'expression, l'égalité entre les sexes ou les élections libres et transparentes.
Qui est Mo Ibrahim ?
Milliardaire soudanais qui a fait fortune dans les télécommunications, Mohamed dit "Mo" Ibrahim revend en 2005 sa société Celtel, créée en 1998, avant de monter en 2006 sa fondation, dont le siège est à Londres. Sa fondation se donne pour mission de promouvoir la bonne gouvernance en Afrique avec des critères toujours plus en lien avec le quotidien des Africains. Objectif : mettre en exergue des besoins des populations pas forcément privilégiés par les analyses statistiques plus conventionnelles.
A travers sa fondation, Mo Ibrahim veut changer l'Afrique et ses élites. Une fondation d'influence plutôt que d'humanitaire auquel le milliardaire ne croit pas. Sa Fondation octroie ponctuellement un prix doté de 5 millions de dollars et une rente de 200 000 dollars par an à vie à un chef d'État africain ayant quitté le pouvoir et qui a fait preuve d'une bonne gouvernance. Le dernier gouvernant à avoir reçu le prix Mo Ibrahim est l'ancienne présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, également prix Nobel de la paix en 2011.
Otric N.
Le Président de la République française, Emmanuel Macron a félicité le président réélu de la république du Cameroun, Paul Biya!
Dans un fax adressé au Chef de l'État, Emmanuel Macron réaffirme les liens qui lient leurs deux pays, et que cette relation ancienne est basée sur la confiance et l'amitié.
Il affirme que la France restera engagée aux côtés du Cameroun dans la lutte contre l'organisation terroriste, Boko Haram et qu'elle continuera à soutenir le développement économique et social dans ces zones affectées par ce fléau.
Il évoque aussi le soutien de la France, pour arriver à calmer la situation dans les zones anglophones afin de progresser vers un règlement politique et pérenne de la crisse qui y sévit.
Voici le fax ci-dessous, datant du 25 octobre 2018 d'Emmanuel Macron s'adressant à Paul Biya.