L’anacarde encore appelée noix de cajou est un produit agricole qui détient d’importantes opportunités en matière de développement économique. Mais par contre, le Cameroun est encore considéré comme débutant avec une production nationale de 108 tonnes récoltées essentiellement dans les régions du Nord et du Sud.
En implémentant la stratégie nationale de développement de la chaîne de valeurs de l’anacarde récemment élaborée avec le concours de la coopération allemande, le gouvernement camerounais pourrait créer un peu plus de 1000 emplois dans le domaine de la transformation de cette culture des zones chaudes.
Dans le détail, apprend-on, 550 emplois pourraient être créés dans la transformation (décorticage) de l’anacarde (noix de cajou), au cours de la période allant de 2019 à 2023, dont 70% des emplois pour les femmes. Le même nombre d’emplois pourrait être créé dans la transformation de la pomme d’anacarde en jus, apprend-on.
Entre la production et la transformation, la stratégie nationale de développement de la chaîne de valeurs de l’anacarde projette la création de 151 650 emplois au total, sur une période de 5 ans. Mais, pour parvenir à ce résultat, il faudra réussir à créer 150 000 hectares de plantations d’anacardiers, dans les bassins de production du pays que sont principalement les trois régions septentrionales du Cameroun et la région de l’Est.
Afin de réaliser ce projet, l’Institut de recherches agricoles pour le développement (Irad) a entamé il y a quelques semaines une vaste opération de distribution gratuite d’une première cargaison de 50 000 plants d’anacardiers (arbres produisant l’anacarde encore appelée noix de cajou) dans les trois régions septentrionales du Cameroun et la région de l’Est.
Ces 50 000 plants font partie d’un lot global de 500 000 plants en cours de production dans les différents centres de l’Irad, structure de recherche qui projette, à la fin de l’année 2021, d’atteindre un volume de production de 10 millions de plants d’anacardiers ; qui seront gratuitement mis à la disposition des agriculteurs camerounais, dans l’optique de créer 100 000 hectares de plantations dans le pays.
Pour opérationnaliser ce projet qui vise à faire du Cameroun le leader mondial de la production de l’anacarde au cours des prochaines années, souligne-t-on à l’Irad, le chef de l’Etat camerounais a prescrit la mise à la disposition de cet institut de recherche, d’une enveloppe spéciale de 1,5 milliard de francs Cfa pour financer la production des plants.
A travers ce projet de promotion de la culture de l’anacarde, en cours d’implémentation au Cameroun, le gouvernement ouvre ainsi la voie au développement d’une seconde culture de rente dans les trois régions septentrionales du pays (Nord, Extrême-Nord, Adamaoua), jusqu’ici otages du coton, et dont le climat convient le mieux à la culture de l’anacarde, adaptée aux zones sèches.
Otric N.