La Fondation Mo Ibrahim vient de publier son classement 2018 sur la gouvernance en Afrique. Cette année encore, le rapport de bonne gouvernance en Afrique établi par la Fondation Mo Ibrahim montre l'évolution des dix dernières années sur le continent.
Les 54 pays sont ainsi classés en fonction de leur développement économique, démographique, environnemental, les avancées politiques, l'éducation, la santé ou les droits humains... selon des critères bien spécifiques. Le Cameroun obtient une moyenne de 46,2 sur 100 points possibles, en diminution de 0,3 point sur la période 2008-2017.
Mais ce ranking Mo Ibrahim compte pour l’année 2017. Dans ce classement, le Cameroun occupe au plan général le 36ème rang sur un ensemble de 54 Etats. Mais, il faut noter que, même si le Cameroun a progressé d’une place -il est passé de la 37e place à la 36eplace- le pays est classé parmi ceux dont la situation reste presque statique en matière de gouvernance depuis 2008.
Ainsi, par rubrique, le Cameroun est 17e pour ce qui concerne l’indice de développement humain, avec une note de 58,2 sur 100 points possibles -en progression de 7,6 points (2008-2017), juste devant le Swaziland et derrière le Sénégal.
En matière d’économie durable, le pays est classé 24ème avec 47 sur 100 points, soit une progression de +0,2 (2008-2017), devant le Niger. Pour ce qui est de la participation à la gouvernance et les droits de l’homme, le Cameroun est 39ème avec 39 sur 100, soit une progression de 0,2 point (2008-2017).
Pour ce qui concerne la sécurité et l’Etat de droit, le Cameroun est 44ème avec une note de 40,3 sur 100, juste après le Tchad. Soit un repli de 9,6 points sur la période 2008-2017. Au classement général, la Mauritanie est le meilleur pays africain en matière de gouvernance, avec 79,5 points sur 100. La Somalie est dernière du classement avec 13,6 points.
Quels sont les indicateurs pris en compte ?
Les 100 indicateurs sont répartis en quatre grandes thématiques : sécurité et état de droit, participation et droits humains, développement économique durable et enfin développement humain. Concernant la sécurité par exemple, cela regroupe 26 indicateurs tels que l'indépendance de la justice, la corruption, les conflits armés internes ou les troubles sociaux. 26 critères également pour le développement humain de la qualité du système éducatif aux services soicaux en passant par accès au réseau sanitaire.
C'est le développement économique durable qui regroupe le plus d'indicateurs, 29, comme la solidité des banques, la transparence des entreprises publiques, le soutien du système agricole ou encore l'état des diverses infrastructures.
Ainsi, le Maroc est le pays qui progresse le plus pour l'ensemble du développement économique durable, avec +14,1 points. Enfin, pour ce qui est des droits humains, la fondation Mo Ibrahim a établi 19 critères comme la liberté d'expression, l'égalité entre les sexes ou les élections libres et transparentes.
Qui est Mo Ibrahim ?
Milliardaire soudanais qui a fait fortune dans les télécommunications, Mohamed dit "Mo" Ibrahim revend en 2005 sa société Celtel, créée en 1998, avant de monter en 2006 sa fondation, dont le siège est à Londres. Sa fondation se donne pour mission de promouvoir la bonne gouvernance en Afrique avec des critères toujours plus en lien avec le quotidien des Africains. Objectif : mettre en exergue des besoins des populations pas forcément privilégiés par les analyses statistiques plus conventionnelles.
A travers sa fondation, Mo Ibrahim veut changer l'Afrique et ses élites. Une fondation d'influence plutôt que d'humanitaire auquel le milliardaire ne croit pas. Sa Fondation octroie ponctuellement un prix doté de 5 millions de dollars et une rente de 200 000 dollars par an à vie à un chef d'État africain ayant quitté le pouvoir et qui a fait preuve d'une bonne gouvernance. Le dernier gouvernant à avoir reçu le prix Mo Ibrahim est l'ancienne présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, également prix Nobel de la paix en 2011.
Otric N.