Abdoulaye Harissou a créé le «Fonds Urgence Afrique» avec le Sénégalais Amadou Moustapha Ndiage.
Le camerounais Abdoulaye Harissou et le sénégalais Amadou Moustapha sont préoccupés par le phénomène d’enfants fantômes, qui touche toute l’Afrique. Pour essayer de lutter efficacement contre ce phénomène, ils ont décidé de mettre sur pied le «Fonds Urgence Afrique». S’exprimant sur leur initiative sur les antennes de Radio France Internationale (Rfi), Abdoulaye Harissou a indiqué qu’il s’agit d’inculquer et d’enraciner la culture de l’état civil dans notre continent. Il a déclaré que 95 millions d’enfants en Afrique subsaharienne n’ont pas d’acte de naissance. Et sur 100 bébés qui voient le jour dans notre continent, il n’y a qu’un maximum de 55 qui sont déclarés.
Pour ce qui est des raisons avancées pour ceux qui n’ont pas d’actes de naissance établis, on parle d’inconscience des parents qui vivent en zones rurales. Ceux-ci pensent qu’il n’est pas toujours nécessaire d’enregistrer les enfants. Il y a aussi le fait que les centres d’état civil sont éloignés, le coût et un manque de volonté politique des Etats.
La conséquence pour un enfant qui n’a pas d’acte de naissance est qu’arrivé à la classe du Cours moyen 2 (CM2), il ne peut pas constituer les dossiers pour le concours d’entrée en 6e. Du coup, il perd sa chance de progresser socialement. «L’élève ne passe pas l’examen et les chanceux vont reprendre l’année, tandis que d’autres se retrouvent dans la rue pour gonfler l’exode rural dans les grandes villes et y devenir des délinquants», affirme Me Harissou.
Pour le notaire camerounais, «cette absence d’acte de naissance crée un déséquilibre entre le Nord et le Sud dans les pays africains parce que c’est souvent dans les zones musulmanes du Nord que les enfants n’ont pas d’acte de naissance, ce qui fait qu’ils ne peuvent pas passer des concours ni dans la fonction publique, ni dans l’armée ou la police».
Liliane N.
C’est une révélation faite par Jeanne Nadia Endene Dinde le chef d’agence du Bureau national de l’Etat civil.
Au cours de la 2e Journée africaine d’enregistrement des faits et statistiques de l’état civil, on a appris des autorités compétentes, que de nombreux enfants n’ont pas d’acte de naissance. Les parents jusqu’ici ne se pressent pas pour faire établir ce document important pour les enfants. « Nous constatons que la grande majorité d’enfants dans le Littoral ne disposent pas d’acte de naissance. La demande des services de l’état civil demeure faible. Certains parents gardent les déclarations de naissance en pensant que c’est un acte de naissance », a déclaré lors de ladite Journée, Jeanne Nadia Endene Dinde le chef d’agence du Bureau national de l’Etat civil.
Au cours de cette 2e Journée africaine d’enregistrement des faits et statistiques de l’état civil, il a donc été question de sensibiliser, en présentant l’importance de l’acte de naissance sans lequel, un enfant ne peut être scolarisé et bénéficié d’un certain nombre de droits que lui offre la loi. « L’état civil constitue aujourd’hui une institution étatique destinée à garantir non seulement l’intérêt de l’Etat lui-même, mais également celui des particuliers. Il est par ailleurs un domaine de souveraineté sur les plans sécuritaire, social, économique et politique. Les documents de l’état civil sont un attribut de la nationalité », a déclaré Gabriel Dimana Balla le chef de la division du Développement régional dans les services du gouverneur de la région du Littoral.
Théophile Job Kwapnang le maire de Douala 3e a indiqué que sa commune joue un rôle important dans l’établissement des actes de naissance. Ainsi, près de 15 000 cas ont été recensés. « Près de 12 000 ont déjà leurs certificats de non existence de souche. Dès le début de la semaine prochaine, nous aurons les premiers cas qui sortiront du parquet avec leurs expéditions. D’ici la fin de ce mois, nous allons délivrer les premiers 100 actes de naissance de cette opération à la Mairie de Douala 3e», a déclaré l’autorité municipale.
Liliane N.
Alexandre Marie Yomo, le Directeur général du Bureau national de l'état civil fait savoir que les réflexions au sujet de ce projet sont très avancées.
Pour améliorer le processus d’enregistrement des naissances au Cameroun, les autorités ont opté pour la numérisation de l’ensemble des centres d’état civil. En sa qualité de Directeur général (Dg) du Bureau national de l'état civil (Bunec) et étant l’autorité la mieux placée pour parler de ce sujet, Alexandre Marie Yomo fait savoir qu’il y a des avancées dans la conduite de ce projet. Par exemple, nous renseigne le Dg du Bunec, l’opération pilote de numérisation des données de l'état civil a commencé, grâce à un don fait au Cameroun par la France.
« On a commencé en 2016 par la numérisation des archives du département du Mfoundi, à savoir les sept communes d'arrondissement et la communauté urbaine. Nous devrions le faire pour deux millions d'actes recensés. Le don français a permis d'en faire 500 000. Nous sommes en train de penser qu'avec ce fonds de l'UE (Union européenne, Ndlr), nous devons achever cette activité qui a commencé par le Mfoundi pour progresser dans un département dans le Sud-Ouest, à l'Ouest et certainement le Nord », déclare Alexandre Marie Yomo.
Le Dg du Bunec indique que la structure qu’il dirige a reçu un appui des Allemands. Et avec ledit appui, il y a un schéma directeur d'informatisation qui a été établi. Rendu à ce jour, il est question de le mettre en œuvre.
« Nous avons soumis un besoin de moyens au gouvernement. Cette fois, nous devrions informatiser tous les centres d'état civil dans le pays. Il y a 374 centres principaux d'état civil, ceux logés dans les communautés urbaines et les communes. 45 sont logés dans les missions diplomatiques et les postes consulaires. Et il y a environ 2400 centres secondaires. Quand nous mettrons en œuvre le schéma directeur, il sera question d'informatiser les centres principaux rattachés aux centres secondaires. L'impression des actes d'état civil se fera dans les centres principaux », ajoute-t-il.
Liliane N.
Les chiffres mis à la disposition du public en date du 31 janvier 2018, font état de ce que 120.000 enfants ne disposent pas d'actes de naissance. Une dure réalité pour certains d'entre eux qui, face à cette situation se retrouvent dans l'incapacité de composer le certificat d'étude primaire et le First School Leaving Certificate pour la session 2019. Cet atelier de trois jours organisé à Garoua par le Bunec avait donc pour visée d'améliorer le circuit d'élaboration et d'obtention des documents d'état civil.
"Il était constaté que l'absence de formation fait partie des dysfonctionnements du système d'état civil du Cameroun. C'est pour pour mettre sur pied une fiche d'information sur la naissance que se tient cet atelier", dit Jean Raoul Koudou le représentant du Bunec pour justifier la tenue des travaux de l'atelier.
Pour leur part, les participants à l'atelier venus des domaines de la santé, de la justice, des affaires sociales, aux côtés des autorités traditionnelles et religieuses ont débattu sur l'impérieuse nécessité d'avoir des pièces d'état civil.
Toute chose visant à accompagner les pouvoirs publics dans leurs efforts de réformation du système d'état civil entrepris depuis 2010. Des actions qui vont aussi amener les populations du nord à comprendre l'importance de se faire établir des actes d'état civil.
Innocent D H
L’enquête du Bureau régional de l’état civil de l’Ouest a duré deux années. Les résultats de ladite enquête révèlent que le Bunec de cette région a comptabilisé 56 000 personnes sans acte de naissance. Ces personnes vivent dans six arrondissements de cette région. Pour avoir ce résultat le Bunec Ouest s’est rapproché des formations sanitaires, des Tribunaux et des centres d’Etat civil.
Approché par le quotidien gouvernemental Cameroon tribune, la dénommée Séraphine Kenko Ngankam chef d’agence régionale du Bunec Ouest déclare « nous avons pris en compte le nombre de requêtes introduites dans les Tribunaux de la région, au niveau des organisations de la société civile. Toutes ces données nous ont permis d’avoir un chiffre de pratiquement 56 597 personnes sans acte. Ce chiffre est très élevé compte tenu de la population de la région ».
L’enquête du Bunec révèle que les départements du Noun et de Bamboutos sont les plus touchés par le phénomène avec respectivement 36 388 personnes sans actes de naissance et plus de 14 000 personnes. Entre autres raisons pouvant justifier cet état de chose, on évoque l’ignorance, le désintérêt des parents. A Bamboutos il est dit que les parents accordent plus d’importance aux travaux champêtres. Pour eux, l’enfant est une main d’œuvre sûre qui va apporter une aide sûre dans la réalisation desdits travaux champêtres. Sur cette base, établir un acte de naissance à un enfant n’est nullement nécessaire.
« Plusieurs parents pensent que l’acte de naissance est réservé à un enfant qui doit aller à l’école. Et comme, ils ont l’habitude de faire un choix pour celui qui ira ou non à l’école, vous avez donc beaucoup de femmes en âge de procréer dont les enfants ne peuvent pas disposer d’actes de naissance parce qu’elles-mêmes n’en ont pas », explique le chef d’agence régionale du Bunec.
L’enquête du Bunec de l’Ouest indique par ailleurs qu’à l’Ouest du Cameroun, il existe des centres d’état civil qui ne sont pas opérationnels. La région en compte au total 381.351 fonctionnent normalement et il y a 30 qui ne le sont pas. Il se trouve que ceux-ci enregistrent des décès d’officiers ou de secrétaires d’état civil. « La politique gouvernementale voudrait que les administrés n’aient pas de difficultés à se rendre dans un centre d’état civil. Cela signifie que chaque fois qu’on aura constaté que dans une circonscription administrative, il y a des difficultés de distance pour aller se faire établir un acte de naissance, l’administration trouvera le moyen de créer un centre d’état civil », ajoute Séraphine Kenko Ngankam.
Liliane N.
Il ne s’agit pas d’une création ex-nihilo. C’est le goaléador Fabrice Ondoa en personne qui a dit considérer l’enregistrement des actes d’Etat-civil comme un match de football. C’était à l’occasion du dîner de bienvenue offert par le gouverneur de la région de l’Est à l’hôtel Mansa de Bertoua. Il a déclaré : « Le combat pour l’enregistrement des naissances, je le considère comme un match de football. Et ce n’est qu’en mouillant le maillot, ensemble, que nous remporterons le match décisif pour l’avenir des enfants de notre beau pays. »
C’est dans la soirée du dimanche 24 mars 2019 que Fabrice Ondoa a foulé le sol de la ville de Bertoua à l’Est Cameroun, à l’invitation du Fond des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef) en sa qualité d’ambassadeur de cette activité.
Le long et épuisant voyage de l’Est n’a en aucune façon émoussé la volonté de Fabrice qui dès ce jour, lundi 25 mars 2019, a entamé sa visite de plaidoyer auprès des communautés locales pour les exhorter à faire enregistrer les naissances des enfants auprès des services compétents et reconnus pour l’établissement de ces précieux documents. C’est dans cette veine qu’il s’est rendu dans le village Garga-Sarali dans la Commune de Ngoura, localité qui accueille par ailleurs de nombreux déplacés et réfugiés centrafricains. Il y a rencontré des parents et divers autres acteurs œuvrant dans l’établissement des actes d’Etat-civil.
A cette occasion, il a pu toucher du doigt les réalités de l’enregistrement des naissances dans la région de l’Est, où selon les chiffres officiels, seulement 58% des enfants sont enregistrés à temps dans les centres secondaires d’État civil officiellement reconnus.
Fabrice était accompagné lors de cette descente sur le terrain par les autorités administratives locales, des élus du peuple, des chefs traditionnels ainsi que des responsables religieux de la région de l’Est.
Le Champion de l’enregistrement des naissances devrait regagner Yaoundé ce jour. Nous espérons que son plaidoyer portera des fruits et que désormais dans la région de l’Est, les parents auront le bon réflexe de faire enregistrer les naissances de leurs enfants : c’est un droit qui leur est reconnu, notamment, dans la Convention relative aux droits de l’enfant en ses articles 7 et 8.
A titre de rappel, c’est le 14 juin 2018 que le gardien de but faisait l’annonce de sa nomination en tant qu’ambassadeur de bonne volonté de l’Unicef Cameroun. Le même jour, il était présenté en tant que tel par l’organisme au lycée de Nkolbisson à Yaoundé.
Dans certaines localités au Cameroun, les registres d’état civil laissent à désirer parce que manuellement tenus. Certains documents établis dans les mairies regorgent d’importantes lacunes en termes de qualité. «Des problèmes qui, très souvent, relèvent de leur mauvaise tenue», rapporte Cameroon Tribune. En plus de ces difficultés, indique le journal, ces pièces ne peuvent être localisées, puisque très peu de personnes et d’événements importants de la vie sont archivés.
Ce sont autant de situations que compte résoudre le Programme d’appui à la modernisation de l’état civil (Pamec). Ceci, à travers la mise en œuvre d’un système inclusif et fiable d’état civil et de statistiques démographiques.
Ce programme, fruit de la coopération entre l’Allemagne à travers la GIZ, et le gouvernement du Cameroun via le ministère de la Décentralisation et du Développement local (Minddevel), a été officiellement lancé jeudi par le ministre Georges Elanga Obam. C’était en présence d’Arnim Fisher, directeur des programmes gouvernance à la GIZ, représentait la directrice résidente, de hauts responsables de l’ambassade d’Allemagne au Cameroun, des magistrats municipaux et des officiers d’état civil, entre autres.
Au cours de cette cérémonie présidée par le Minddevel, le directeur des programmes gouvernance à la GIZ a rappelé le que Pamec vient en appui aux efforts du gouvernement camerounais dans la gestion de différents actes d’état civil (naissance, décès et divorce). Pour Georges Elanga Obam, il n’y a pas de vraie citoyenneté sans acte de naissance.
« Il s’agit de saisir tout individu de la naissance à son décès, parce que malheureusement, nous mourons tous un jour. Donc, la préoccupation que nous essayons de résoudre via le Pamec est de faire que les structures qui sont en charge de l’état civil soient connues et modernisées et que le Bureau national de l’état civil (Bunec) qui les assiste, reçoive l’appui technologique, matériel et financier qui lui permet de jouer ce rôle. Notamment du point de vue de l’informatisation de ce processus », a expliqué le Minddevel.
Mis sur pied en juillet 2018, le Pamec, évalué à 3,279 milliards de FCFA, va s’étendre jusqu’en juin 2021, à travers trois champs d’action dans les deux régions pilotes que sont le Nord et le Sud-Ouest. Durant cette période, il sera question de renforcer les capacités du Bunec, en vue : de la mise en œuvre de ce système fiable à l’échelle centrale ; du pilotage des réformes dans les régions sélectionnées et la promotion du dialogue avec la société civile ; et la sensibilisation du public sur les droits et obligations relatifs à l’état civil. A cette occasion, du matériel de bureau et roulant a été offert au Bunec.
Otric N.
Les réflexions se poursuivent sur les réformes à adopter pour l’informatisation du système camerounais d’état civil dans un environnement de plus en plus numérisé. Les acteurs de ce domaine ont tenu un atelier en vue d’examiner l’avant-projet de loi portant sur l’organisation du secteur de l’état civil. Un atelier qui a connu la participation du Secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale (Minat) dirigé par Paul Atanga Nji, et des partenaires qui soutiennent le Bunec dans la mise en œuvre de son plan d’action.
Pour mieux comprendre cette réflexion portée par le Bunec, il convient de rappeler que l’un des objectifs de cette structure est de proposer et de mettre en œuvre, après approbation du gouvernement, un schéma directeur de l'informatisation du système national d'état civil. Le Bunec adresse au gouvernement, un rapport annuel et éventuellement des rapports circonstanciels sur le fonctionnement et la fiabilité du système national d'état civil. Ces rapports sont assortis de toute proposition susceptible d'améliorer ledit système.
Alexandre Marie Yomo le Directeur général du Bunec lors de l’atelier susmentionné a rappelé que c’est depuis 2002 qu’une réforme en profondeur du système d’état civil a été engagée par les autorités. C’est dans ce sillage que le Programme de réhabilitation de l’état civil du Cameroun (Pre2c) a été approuvé en 2007 par le Premier ministre. Ainsi pour dans le prolongement des actions menées dans le cadre du Pre2c, le Bunec a préparé avec la participation d’autres administrations techniques, le schéma directeur de l’informatisation du système national de l’état civil. Le document a été approuvé le 12 septembre 2018 par le Comité de pilotage du Pre2c.
A titre les missions du Bunec créé par le Décret du PRC N° 2013/031 du 13 février 2013 sont d'assurer la supervision, le contrôle, la régulation et l'évaluation du système national de l'état civil. A ce titre,le Bunec est chargé de la collecte, de l'archivage et de la centralisation des données et documents relatifs à l'état civil, en vue de la constitution d'un fichier national de l'état civil.
A cet effet, le Bunec reçoit ou sollicite la transmission des registres et autres actes ou documents concernés dont il assure la conservation ; de l'exercice du contrôle administratif et technique sur l'organisation et le fonctionnement des centres d'état civil, ainsi que sur la tenue des registres et l'établissement des actes d'état civil ; de l'élaboration, de la diffusion et du respect des normes, documents types et manuels de procédures applicables aux actes et centres d'état civil ; de la fourniture des registres d'état civil ainsi que du matériel et autres équipements nécessaires au bon fonctionnement des centres d'état civil.
Le Bunec est chargé par ailleurs de la formation des officiers et secrétaires d'état civil, ainsi que des autres intervenants du système ; de la conception et de la mise en œuvre des programmes d'information et de sensibilisation des populations sur la législation et la réglementation régissant l'état civil.
Liliane N.