Depuis le démarrage de la phase de campagne pour les législatives et municipales, plusieurs phénomènes intrigants, voire hilarants.
La première curiosité de ce début de campagne est la bourde de Me Ngambi Mbock. L’avocat stagiaire au barreau du Cameroun a commis une erreur grave. En effet, le néophyte a choisi de s’afficher sur ses supports de campagne en robe d’avocat. Sur ses affiches et banderoles, l’homme de droit est présent dans sa belle tenue de plaideur. Difficile de savoir quelles étaient les intentions réelles de ce candidat, mais c’est un geste mal placé. Peut-être celui dont la liste brigue la municipalité de la commune de Ngok Mapubi dans la Sanaga Maritime voulait influencer les électeurs en passant le message qu’il sera leur avocat, leur défenseur. Seulement, c’est un acte interdit par la loi. Et le futur avocat qu’il est devrait le savoir. De toute façon, le Barreau du Cameroun a vite fait de rappeler à l’ordre Me Ngambi Mbock. Il a rectifié cette bourde en refaisant complètement ses supports de campagne. Désormais, il apparaît dans un costume trois pièces. Mais le message est déjà passé.
Autre situation intrigante, c’est celle que dénonce la tête de liste SDF pour la municipalité de Douala 3e. Carlos Ngoualem n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer son adversaire politique, le RDPC, d’être à l’origine du vandalisme exercé sur ses affiches de campagne dans les quartiers de Douala 3e. En effet, le candidat le plus populaire de Douala 3e a constaté que depuis le début de la campagne dès que ses affiches sont apposées quelque part, quelques minutes après, elles n’y sont plus. Parce que déchirées ou arrachées. Pour Carlos Ngoualem, sous réserve des poursuites judiciaires qui pourraient s’en suivre, il voudrait exhorter ses adversaires au fair-play démocratique. Rappelons que pour la dernière mandature, les deux partis politiques se partageaient la commune. Aujourd’hui, le SDF est bien parti pour être le seul parti, sinon le principal à une plus grande proportion à la tête de la municipalité.
Une autre curiosité, c’est le jeune président du FDC, Denis Emilien Atangana qui accuse le RDPC de tentative de corruption. Le candidat à la commune de Monatélé dit avoir reçu une proposition de 50 millions de FCFA pour retirer sa candidature. Ce qu’il a refusé. Par ailleurs, il dénonce d’autres pratiques anti-démocratiques usitées par son adversaire depuis le début de cette campagne électorale. Les prochains jours s’annoncent intenses.
Stéphane NZESSEU
Après avoir parcouru le triangle national parfois dans des conditions assez difficiles, le président national du PCRN a choisi ce Samedi, de lancer sa campagne électorale dans le chef lieu du département de la Sanaga Maritime
C’est une foule immense qui a fait le déplacement du stade St Palmier d’Edéa afin d’écouter une fois encore, le discours de l’homme classé à la troisième place par la cour constitutionnelle à l’issue de la présidentielle du 09 Octobre 2018.
Les raisons de ce choix sont expliquées par le leader du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale : « J’ai choisi la ville d’Edéa parce que mon équipe stratégique me l’a proposé. J’ai confié cette responsabilité à des équipes spécifiques qui réfléchissent aux enjeux, aux défis multiples et ils m’ont convaincu de ce qu’il fallait commencer par cette ville. Le choix a certainement été judicieux c’est le lieu pour moi de les remercier et de dire aux nombreuses populations qu’elles n’ont pas tort, elles ne doivent pas avoir peur. Une nouvelle ère commence. Les choses ne seront plus jamais comme avant, il ne faut donc pas douter…L’offre politique du PCRN aux législatives et municipales ici à Edéa est certainement la meilleure et nous réitérons cet engagement… ».
Cabral Libii a dit sa volonté de se tenir aux côtés de ses camarades dans toutes les circonscriptions électorales
« Je ne suis certes pas candidat ici mais je suis candidat à la députation et, je serais un député de la Nation, je serais le député de chaque Camerounais quelque que soit son ethnie, son obédience politique, ses croyances religieuses, je serais là et toujours disponible pour tous ceux qui auront besoin de moi. Je pense que probablement, je suis le seul président d’un parti politique en compétition qui va se mettre au service de tous ses camarades partout où ils sont candidats… ».
C’est le même engouement vécu à Makak ce Dimanche
Les « Makakois » ont mis un point d’honneur à accueillir le fils du terroir. Les populations sont venues des villages environnants afin de montrer leur attachement à leur « fils prodige » et lui dire que ses candidats et lui peuvent compter à 100/100 sur leur voix. Mais, cet amour n’est pas seulement ressenti par les ressortissants de cette localité : « Je suis Aristide Kenfack, je suis un bamileké et je viens de Dschang. Je suis installé à Makak depuis un peu plus de 10 ans aujourd’hui et, je me sens chez moi. Pendant l'élection présidentielle, c’est ici que j’avais exercé mon devoir citoyen et, je vais faire pareil le 09 Février prochain. Cabral Libii c’est l’avenir de ce pays, Cabral Libii c’est ce jeune homme humble qui nous a montré qu’il y’a une façon différente de faire de la politique dans notre pays. Il nous parle avec le langage du cœur et, c’est la raison pour laquelle moi je l’aime… ».
Les propos de Marius Ndongo Essissima vont dans le même sens et il salue le partenariat PCRN et les autres formations politiques : « Il est évident pour tout le monde aujourd’hui que la classe politique doit être renouvelée, nous avons besoin de voir de nouveaux visages. Certes, le parti au pouvoir a 34 sièges qui lui sont acquis mais je suis convaincu que les partenariats noués avec ces jeunes formations politiques vont faire bouger les lignes, aussi bien au niveau local qu’à l’hémicycle. Cabral Libii et Serge espoir Matomba, mis ensembles peuvent faire des merveilles. Je n’oublie pas l’UDC, non, tout sera différent… ».
Nicole Ricci Minyem
Depuis plusieurs années ces municipalités sont gérées par l’opposition, il est question pour les militants du parti de la flamme ardente dans cette circonscription électorale d’inverser la donne. L’engagement de voter massivement pour leur parti le 09 février prochain a été réaffirmé au cours du meeting de lancement de la campagne, conduit à Badjengo dans l’arrondissement de Pitoa par Alim Boukar, le président de la commission départementale.
Remporter les deux sièges de députés à l’Assemblée nationale, ainsi que les deux communes de la circonscription, tel est l’enjeu des militants RDPC Bénoué Est. Un objectif à atteindre qui est certes possible, mais requiert d’énormes efforts dans la préparation. C’est la raison pour laquelle, les responsables du parti développent sur le terrain des stratégies efficaces comme l’explique Alim Boukar, le président de la commission départementale de campagne : « il est question qu’au soir du 09 février prochain, de débarrasser le département de la Bénoué de tout autre parti que le RDPC. C’est clair, nous voulons l’intégralité des sièges au niveau de Bénoué Est ».
Le meeting de lancement de la campagne en vue des législatives et municipales du 09 février 2020 qui a eu lieu à Badjengo, localité située dans l’arrondissement de Pitoa, a permis aux responsables des commissions communales, présidents de sessions, et à l’ensemble des militants de la circonscription de saluer les réalisations de leur chapelle politique à Pitoa, Bibémi, ainsi qu’à Lagdo. « Nous allons reprendre la commune de Pitoa qui a d’ailleurs toujours été la commune du RDPC. Nous sommes sur le terrain pour travailler à conquérir les cœurs de l’électorat », Bakary Alhadji, président de la commission communale de Pitoa.
Dans la foulée, des centaines de membres de l’opposition au parti RDPC dans cette circonscription électorale, ont intégré les rangs du RDPC.
Innocent D H
Ce samedi 25 janvier 2020 est jour de lancement officiel de la campagne électorale. Dans les états-majors des partis politiques c’est le branle-bas. Affiches, banderoles et meetings seront à l’ordre du jour.
C’est parti pour deux semaines d’intenses activités politiques dans les villes et villages du Cameroun. A la différence de l’élection présidentielle où les stratèges de partis organisaient au sommet les déploiements, dans le cadre des élections locales c’est au niveau de chaque commune d’arrondissement que tout se joue. On s’attend donc à une plus grande effervescence de campagne. Chaque membre d’une liste devra justifier de sa notoriété, de sa popularité auprès des populations et amener le maximum d’électeur à choisir sa liste.
L’une des spécificités de cette nouvelle campagne électorale qui s’ouvre ce jour, c’est qu’il s’agit des premières élections après la présidentielle de 2018. Une élection présidentielle qui aura profondément reconfiguré le paysage politique camerounais. En effet, à l’issue de la dernière présidentielle, de nouvelles forces politiques ont pris le devant de la scène. C’est le cas du MRC, du parti Univers qui portait le candidat Cabral Libii, du Purs de Serge Espoir Matomba et d’autres. A rappeler que du fait de la mutation de Cabral Libii qui est aujourd’hui président du PCRN, ce parti prend une place prépondérante sur le champs politique. Alors que le parti de Maurice Kamto a décidé de boycotter cette élection, faisant plus de place au SDF, le PCRN quant à lui a ratissé large. Avec la complicité de l’administration camerounaise qui a écarté l’UPC du Nyong Ekellé, il apparaît clairement que ce fief du parti du crabe va devenir le bastion du PCRN.
Dès ce premier jour de lancement de campagne, le RDPC est déjà en course. L’ancien Premier Ministre Philémon Yang dirige ce samedi à Bamenda le meeting de démarrage de la campagne dans la région du Nord-Ouest. Ce qui peut apparaître en soi comme une prouesse. Quand on sait les mesures de blocage de cette élection entrevue par les milices séparatistes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Tenir ces élections au milieu de cette situation de crise sécuritaire majeur est un défi que le gouvernement du Président Paul BIYA veut réussir coûte que coûte. Y parviendra – t – il ?
Dans tous les cas, les autres partis ne vont pas se laisser faire. Dans la circonscription électorale du Wouri Cinq (Wouri V) région du Littoral, le candidat Carlos Ngoualem a le vent en poupe. Il vise un plébiscite des populations au chevet duquel il est au quotidien. Mais le RDPC dans cette circonscription aussi n’a pas encore dit son dernier mot. Les batailles s’annoncent rudes, pour celles où le RDPC n’est pas déjà vainqueur sur tapis vert.
Stéphane NZESSEU
En vue de l’organisation matérielle réussie du double scrutin du 09 février prochain, dans la région du Nord Elections Cameroon (ELECAM) s’attelle au dispatching du matériel électoral. Le délégué régional Hamadou Sadjo assure la supervision de cet exercice pour qu’il se passe dans le respect des règles de l’art.
Vendredi 24 janvier 2020, à moins d’un jour du début de la campagne électorale et à moins de trois semaines de la tenue du double scrutin, les préparatifs battent son plein dans les agences ELECAM du Nord (communale, départementale, régionale). Cas pratique à l’agence départementale de la Bénoué où nous nous sommes rendu, le personnel ne connaît plus de repos, l’on fait acheminer le matériel électoral vers les antennes communales, destiné aux 2.326 bureaux de vote que compte le Nord. Pour le délégué régional, Hamadou Sadjo qui assure de bout en bout la supervision de l’opération, la mobilisation reste accrue sur le terrain. « Nos pick-up sont en train d’aller sur le terrain, nous avons déjà reçu le gros matériel de bureau, les isoloirs, les urnes. Nous avons reçu en dernier pour les législatives, les bulletins de vote, les PV de dépouillement, de pointage, tout ce qui est matériel à l’intérieur du bureau de vote. Nous faisons les dernières vérifications pour les législatives », fait-il savoir.
Dispositions particulières
Dans les locaux de l’agence régionale, les mandataires des partis politiques en lice se succèdent. « Nous recevons les bulletins de campagne, nous apposons nos visas. Nous avons déjà reçu le RDPC Bénoué-Ouest, l’UNDP, et le FSNC ». Pour que le les législatives et municipales se déroulent sans anicroche, le délégué régional rassure quant aux dispositions particulières qui ont été prises. « Nous avons une formation des présidents de commissions départementale et communale de supervision le lundi 27 janvier. Nos présidents des commissions sont tous des magistrats pour que diminuons les contestations », nous confie une fois de plus Hamadou Sadjo.
Vu le rythme du travail qui a cours dans les agences ELECAM dans le Nord, tout laisse donc croire que le double scrutin dans le Nord se déroulera en toute sérénité pour la satisfaction de tous et de chacun.
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Innocent D H
Les ateliers de sérigraphie ne désemplissent plus dans la ville de Garoua, le nombre des clients est passé du simple au double. Les employés présents sur les lieux sont partagés entre flocage, impression, et confection des maquettes, chacun saisit à son compte cette veille de campagne électorale ponctuée de nombreuses commandes pour se frotter les mains.
La campagne en vue des législatives et municipales du 09 février prochain s’approche à pas de géant. Dans la région du Nord, certains secteurs d’activité très sollicités en cette veille des échéances, ont le vent en poupe. C’est le cas du secteur de la sérigraphie qui accroche l’attention depuis quelque temps. Les ateliers ne se vide presque plus, les clients font des navettes, et les employés sont plus que motivés à travailler.
Cas pratique, un atelier de sérigraphie situé au quartier Foulbéré au lieu-dit Carrefour Brasserie à Garoua. « Les acteurs politiques se présentent dans notre atelier pour faire imprimer les T-shirts de leur parti politique car le 25 janvier 2020 sera lancée la campagne électorale. Nous nous attelons à faire floquer les T-shirts, les casquettes, les écharpes et les grandes affiches en fonction des commandes, 300, 400 voire 500 », nous confie Boubakari Mana Bello, propriétaire de cet atelier.
Pour les sérigraphes, l’instant est rare car les élections ne se tiennent pas tous les ans. Ils se félicitent ainsi des recettes qui sont passées du simple au double. « Avant, il n’y avait pas d’activités, les caisses étaient mortes. Cependant, avec l’accroissement des commandes nous nous frottons bien les mains », ajoute Boubakari Mana Bello.
Une aubaine pour les employés
Cette période de fortes commandes a même séduit adultes, jeunes et moins jeunes du quartier qui se sont trouvés une place dans cet atelier. Ils conçoivent des maquettes, font du flocage, de la teinture, de l’impression et de l’emballage des gadgets appartement à des partis politiques. « Je me débrouille ici en cette veille des élections. Dieu merci, je peux gagner par jour 5.000 ou 10.000 FCFA », se réjouit Hawaou Moussa. Comme lui, Idrissou Boubakary, étudiant à l’école des mines de Kaélé se dit satisfait. « Je me bats dans la conception des plaques. Je peux gagner 3 à 5 mille francs par jour », déclare le jeune homme.
Autre évènement dans le viseur des sérigraphes à Garoua, c’est la fête nationale de la jeunesse qui s’approche à grandes pas. Ils espèrent également à la faveur de ce grand rendez-vous, voir leurs chiffres d’affaires augmentés.
Innocent D H
« Après avoir soigneusement étudié le rapport, j’en conclus qu’il est irrévocablement biaisé. Je suis décidé à obtenir en urgence, un examen judiciaire de ses conclusions », a-t-il déclaré devant les journalistes.
Tout en reconnaissant que les accusations portées contre lui étaient graves, le Président Sud – Africain a estimé que les conclusions du rapport n’étaient pas conformes à la loi et que certaines déclarations excédaient l’étendue des pouvoirs de la médiatrice : « Il convient donc qu’un tribunal se détermine de manière définitive et impartiale sur ce sujet », a estimé Cyril Ramaphosa.
En rappel, c’est par un communiqué que la médiatrice, Busisiwe Mkhwebane, une juriste indépendante chargée de contrôler notamment les actions de l’exécutif, s’est dite « confiante dans le fait que ses conclusions soient conformes aux faits et à la loi, le résultat d’un processus impartial et indépendant ».
Pour elle, l’enquête qu’elle a menée prouve que le Président Cyril Ramaphosa, qui a promis à maintes reprises d’éradiquer la corruption dans son pays, a trompé le Parlement de façon délibérée, quand il a répondu à une question de l’opposition sur une donation à sa campagne de 500.000 rands (environ 32.000 euros) faite par un groupe industriel.
Le successeur de Jacob Zuma avait alors affirmé que l’argent versé en 2017 était un paiement à son fils Andile, pour un travail de consultant pour l’entreprise de services Bosasa, impliquée dans de nombreux contrats publics suspects.
Selon Jeune Afrique, il a depuis reconnu qu’il s’agissait d’une donation à sa campagne pour la présidence de son parti, le Congrès national africain (ANC), une bataille intense qui lui a permis de vaincre le candidat choisi par l’ancien par son prédécesseur.
Cyril Ramaphosa avait plaidé la bonne foi, assurant qu’il ne disposait pas des bonnes informations lorsqu’il avait répondu à la question au parlement. Il a promis de rembourser les fonds de campagne.
L’opposition réagit
Mais dans son rapport, publié vendredi, Mkhwebane souligne que « même si le président Ramaphosa a justifié son erreur en affirmant avoir reçu des informations incomplètes ou erronées, il a bien trompé le Parlement ».
Selon elle, le président aurait dû se donner le temps nécessaire pour pouvoir s’informer et donner une réponse exacte, avant de répondre à la question posée par Mmusi Maimane, chef du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA) : « Je juge donc que la conduite du président Ramaphosa (…) même si elle était de bonne foi, n’est pas à la hauteur de ses fonctions ».
Mkhwebane ajoute que la façon dont les fonds ont été déplacés d’un compte à l’autre avant de finir sur celui de la campagne de M. Ramaphosa exacerbe les soupçons de blanchiment d’argent.
Au pouvoir depuis février 2018 et réélu en mai, Ramaphosa a fait de la lutte contre la corruption son principal cheval de bataille dans un pays marqué par les scandales de la présidence de son prédécesseur, Jacob Zuma.
La médiatrice a été critiquée pour son implication présumée dans la guerre interne à l’ANC, le parti de Nelson Mandela, profondément divisé entre partisans de l’ex-président Zuma et soutiens de son successeur Ramaphosa.
Les Combattants pour la liberté économique ont demandé à Ramaphosa de suspendre l’exercice de ses fonctions, pendant l’examen de l’affaire par la justice. De son côté, l’Alliance démocratique a demandé que le chef d’Etat comparaisse devant une commission parlementaire spéciale.
N.R.M