Au-delà des soupçons de détournement des fonds alloués à la lutte contre le corona virus a été l’un des points évoqués au cours des échanges entre le ministre de la Santé Publique et l’ambassadeur de l’Union Européenne cette semaine.
Philippe Van Damme s’est dit soucieux, au regard du très peu engouement des Camerounais vis-à-vis de la vaccination ; De son point de vue, la campagne de communication engagée par le ministère de tutelle, afin d’inciter les uns et les autres à changer d’avis ne porte pas les fruits escomptés.
Une inquiétude relevée dans le communiqué rendu public par le ministère de la Santé Publique : « L’Ambassadeur de l’Union Européenne regrette que moins de 50 000 personnes soient vaccinées. Philippe Van Damme va faire remarquer le risque principal de l´isolement économique de l’Afrique qui reste à la traîne sur la question alors que les pays d´Amérique, d´Europe, d´Asie avancent suffisamment… ».
Un chiffre en deçà de la réalité, peut – on lire dans le document car « Le nombre de vaccinés au Cameroun est de 62 000 personnes… ».
Un chiffre provisoire, étant donné que le prochain plan de communication et de vaccination mis en œuvre par les départements ministériels concernés va permettre « De vacciner plus de 5 millions de Camerounais. Pour atteindre ce chiffre, l’âge minimum pour recevoir le vaccin a été ramené à 18 ans… ».
Campagne de proximité
« Le plan de communication élaboré dans le cadre de la campagne de vaccination et en cours de mise en œuvre met un accent sur la communication de proximité au sein de nos communautés. Il est question d’aller discuter et de convaincre les populations de l’influence négative du blocage causé par Les idées reçues concernant le vaccin contre le Covid-19 », précise le communiqué du ministère de la santé.
Les deux personnalités ont en outre abordé la problématique du taux de contamination qui, selon le membre du Gouvernement est de plus en plus bas, même si l’on soupçonne que d’aucuns continuent de faire grimper les chiffres, pour des raisons qui leurs sont propres :
« J’avoue que certains s’imaginaient que les chiffres allaient continuer à monter, mais on ne devait pas inventer les morts. De manière générale, la courbe épidémiologique est en train de descendre. Au niveau du Centre spécialisé de prise en charge des patients de Covid-19, on enregistrait par exemple 200 cas de Covid par jour ; Nous en comptons à peine 15 désormais. Sur l’ensemble du triangle nationale, les chiffres actuels sont en deçà de 3 000 cas confirmés ».
Nicole Ricci Minyem
Selon un communiqué publié le 17 février, la Commission européenne chargée de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée adresse « un avertissement au Cameroun, l’invitant à renforcer son action contre la pêche illicite ». Cette décision apprend-on, dénote des lacunes identifiées dans la capacité du pays à respecter les normes établies par le Droit international de la mer.
Le Cameroun aurait brillé par son laxisme à élaborer une politique d’immatriculation solide pour les navires de pêche autorisés à exercer leurs activités sous son pavillon, et surtout à garantir efficacement le contrôle des activités menées par les navires battant son pavillon. Fort de ce constat, la Commission européenne chargée de la lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non règlementée, adresse un ultimatum au pays de Paul Biya qui doit renforcer son action contre cette pêche illicite.
« La pêche illicite, non déclarée et non réglementée constitue l’une des menaces les plus graves qui pèsent sur l’exploitation durable de la mer, représentant un danger majeur pour le milieu marin, la durabilité des stocks halieutiques et la biodiversité marine. Il est regrettable que le Cameroun n’ait pas été en mesure de garantir un contrôle adéquat des activités de pêche exercées sous son pavillon. La Commission est disposée à travailler et à coopérer avec le Cameroun pour mettre en œuvre les réformes nécessaires », explique Le Lituanien Virginijus Sinkevicius, commissaire chargé de l’environnement, des océans et de la pêche à l’Union européenne.
Innocent D H
Tout en condamnant l’assassinat des élèves survenu samedi dernier à Kumba, l’Union européenne et les Etats-Unis réclament des sanctions pour les auteurs.
Tout comme les hommes politiques, les hommes des médias, la société civile, les partenaires du Cameroun à savoir l’Union européenne et les Etats-Unis condamnent, ce qui s’est passé à l’école privée Mother Francisca International Bilingual Academy de Kumba, dans la région du Sud-Ouest le samedi 24 octobre 2020.
Pour l’Union européenne, l’acte barbare constitue une violation du Droit international sur les populations civiles. « La Délégation de l'Union Européenne au Cameroun condamne l'attaque contre des élèves au sein du Mother Francisco Memorial College à Kumba (région du Sud-Ouest) et adresse ses condoléances aux proches des victimes. Cette attaque constitue une violation du droit international sur les populations civiles. Les responsables devront répondre de leurs actes », peut-on lire dans sa déclaration.
Les Etats-Unis, le meurtre des élèves de l’école suscitée est un acte odieux et méprisable. Il « montre un dédain envers les vies innocentes qui représentent l’espoir d’un avenir positif. La violence doit cesser dorénavant et les enfants devraient pouvoir exercer leur droit d’aller à l’école sans craindre pour leur sécurité. Les auteurs de cette attaque doivent être tenus pour responsables et traduits en justice », affirment les américains.
Dans leur communiqué parvenu à notre rédaction, les américains ont présenté leur condoléance aux familles des enfants décédés et exprimé leur soutien à celles dont les enfants ont été blessés. Ils ont témoigné leur gratitude à tous ceux qui fournissent des soins médicaux aux blessés.
A titre de rappel, selon le bilan officiel, six élèves ont été tués par des hommes armés. Ils étaient âgés entre 9 et 12 ans. 13 enfants sont blessés et 7 le sont grièvement.
Liliane N.
Avec ce soutien financier, l’Union européenne espère la mise sur pied d‘une réponse rapide et concrète dans la lutte contre la pandémie du Coronavirus.
C’est Peter-Hans Shadek, le chef de la délégation de l'union européenne au Cameroun, qui a rendu public l’information relative au soutien financier chiffré à 6 milliards de FCFA dont le pays va bénéficier, pour lutter contre le Coronavirus. Cet appui financier va être injecté dans le plan de stratégie nationale de lutte contre cette pandémie. Face à Alamine Ousman Mey le Ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat), Peter-Hans Shadek a émis le souhait de voir cet appui financier contribuer à la mise sur pied d’une réponse concrète et rapide pour venir à bout de la Covid-19 dans notre pays.
« Il va permettre de vaincre plus rapidement le Coronavirus au Cameroun. Avec ce soutien direct à la trésorerie de l'Etat, l'union européenne souhaite une réponse rapide et concrète à la crise sanitaire en cours, témoigner de son soutien indéfectible au peuple camerounais résolument engagé dans la lutte contre cette pandémie », a-t-il déclaré.
Peter-Hans Shadek qui était reçu en audience le 7 juillet 2020 par le Minepat, a précisé que les 6 milliards de FCFA accordés au Cameroun sont non remboursables. D’ailleurs depuis la survenue de la pandémie du Coronavirus dans notre pays, l’Ue a apporté une contribution financière qui se chiffre à 18 milliards de FCFA. Parlant au nom du gouvernement Alamine Ousman Mey a indiqué que le nouvel appui financier de l’Ue va se répercuter sur le plan social et permettre davantage l'accompagnement du secteur privé.
Liliane N.
Le Comité de suivi des mesures de riposte contre le Covid-19 au Cameroun s’est tenu ce mercredi à Yaoundé sous la présidence du Premier ministre, Chef du Gouvernement, Joseph Dion Ngute. Lors des assises, le ministre des Transports, Jean Ernest Ngalle Bibehe a fait l’annonce selon laquelle l’Union européenne (UE) a été saisie afin de reconsidérer sa position sur l’exclusion du Cameroun de la liste des pays autorisés à entrer dans l’espace Schengen.
Ce 01er juillet 2020, l’UE a décidé de rouvrir ses frontières extérieures à 15 pays. Cette réouverture ne concerne pas tous les pays du monde. Dans la liste des autorisés, l’on note du moins la présence des pays africains que sont : l’Algérie, le Maroc, le Rwanda et la Tunisie. L’absence du Cameroun parmi ces « élus africains » est surprenante pour le Gouvernement de la République. Celui-ci vient en effet, de saisir l’UE afin que celle-ci revoie sa posture vis-à-vis du pays de Paul Biya. Alors que l’espace aérien camerounais a été rouvert à la compagnie Air France, les autorités du pays s’étonnent de la non-réciprocité.
Dans la zone Cemac, le Gabon mettant en avant les mesures de réciprocité vient de demander aux ambassadeurs et consuls du Gabon de ne pas délivrer de visas tourisme aux ressortissants des 27 Etats de l’Union européenne désireux de se rendre dans le pays d’Ali Bongo Ondimba.
Rappelons que face à l’exclusion du Cameroun de la liste des pays autorisés à entrer dans la zone européenne, le député Joshua Osih n’est pas resté indifférent. Il a dans une déclaration en date du 29 juin dernier sollicité l’intervention du Président Paul Biya. L’élu du peuple a invité le Chef de l’Etat, « de prendre ses responsabilités aux fins d’acter ou de faire acter le sacro-saint principe diplomatique de réciprocité vis-à-vis des pays de l’espace Schengen. Le Président de la République doit de ce fait prendre ses responsabilités et imposer notre souveraineté ».
Le député du parti de Ni John Fru Ndi faisait le constat selon lequel, « le Cameroun, si l’on s’en tient à cette liste, n’en fait partie. Ce qui veut clairement signifier qu’aucun compatriote même avec un visa ne peut, jusqu’à nouvel ordre, entrer dans un des pays de l’espace Schengen ».
Pour Joshua Osih, il est inconcevable que le Cameroun soit victime d’un virus dont il n’est pas la cause. « Plus grave, ces pays se permettent de s’ériger en donneur de leçons alors qu’ils auraient pu humblement se mettre en synergie avec nos différents acteurs locaux pour mieux gérer la crise du Covid-19 afin de sauver des vies dans l’espace Schengen et au Cameroun. C’est inacceptable », dénonce-t-il.
Innocent D H
Les pays viennent de décider de la réouverture des frontières de l’Union et de l’espace Schengen à partir de ce mercredi, 01er juillet 2020. Selon un communiqué officiel publié ce mardi, sont concernés par cette décision, les voyageurs d’une liste de 15 pays parmi lesquels le Maroc.
C’est une liste constituée des pays dont la situation épidémiologique liée à la maladie de Covid-19 est jugée suffisamment sûre pour la reprise des voyages. Outre le Maroc, elle compte également les pays suivants : l’Algérie, l’Australie, le Canada, la Géorgie, le Japon, le Monténégro, la Nouvelle-Zélande, le Rwanda, la Serbie, la Corée du Sud, la Thaïlande, la Tunisie, l’Uruguay et la Chine, sous condition. Cette liste devra être actualisée toutes les deux semaines, apprend-on du communiqué.
Dans cette liste, le constat est clair, les Etats-Unis sont exclus, eux qui sont actuellement le pays le plus touché au monde par le coronavirus avec 125.928 décès pour près de 2,6 millions de cas répertoriés. Sont aussi exclus de cette liste, le Brésil, la Russie, l’Inde, la Turquie ou encore l’Israël.
Les critères de l’UE ne sont cependant pas contraignants, les États membres, les pays tiers doivent présenter une tendance stable ou décroissante des nouveaux cas de Covid-19 durant la période d’évaluation par rapport aux deux semaines précédentes. L’évaluation prend en compte la réponse globale à la pandémie en s’appuyant sur les informations disponibles sur les tests, la surveillance, la traçabilité des contacts, le confinement, le traitement et la prévention de la maladie.
Il faut également souligner que l’UE tiendra compte de la réciprocité au cas par cas, à en croire les explications du Conseil de l’Union européenne. L’instance note que les restrictions de voyage ne s’appliquent pas aux citoyens de l’Union et aux membres de leur famille, ainsi qu’aux résidents de long séjour en Europe.
C’est depuis la mi-mars que les voyages non essentiels vers l’UE sont interdits aux Etats membres. Ceux-ci tentaient ainsi depuis quelques jours de s’entendre sur une liste unanime de pays tiers avec lesquels les restrictions de déplacements vont être levées.
Innocent D H
Alors que l'on envisage progressivement la réouverture des frontières à certains pays dès le 01er Juillet prochain, les Etats-Unis pourraient ne pas en faire partie.
Les pays concernés sont ceux qui ont pu maîtriser la pandémie de coronavirus, mais, une nation majeure n’en ferait pas partie, selon le New York Times : les Etats-Unis. La liste, qui n’est pas encore finalisée et pourrait encore évoluer, devrait être publiée d’ici la fin de la semaine.
En mars dernier, Donald Trump avait suspendu tous les voyages en provenance d’Europe. Mais alors que la pandémie reflue sur le Vieux continent, malgré l’apparition de plusieurs nouveaux foyers, elle empire aux Etats – Unis, notamment dans les Etats du sud comme l’Arizona, où Donald Trump était en meeting électoral, mardi.
Le quotidien américain cite deux listes de pays dont les ressortissants seraient autorisés à se rendre en Europe, et qui font l’objet de négociations au sein de l’UE. Les Américains sont pour l’instant exclus des deux listes, tout comme le Brésil.
Le Dr Fauci « très inquiet »
Aux Etats-Unis, l’immunologiste en chef de la Maison Blanche, Anthony Fauci, s’est dit « très inquiet » de la hausse du nombre de nouveaux cas quotidiens de Covid-19. Ce chiffre était tombé à 20.000 par jour fin mai, mais il a augmenté de 50 % pour repasser à plus de 30.000 cette semaine. Si un plus grand accès aux tests explique en partie cette tendance, le déconfinement semble, selon lui, jouer un rôle dans la « hausse des transmissions ».
La situation est particulièrement inquiétante en Arizona, au Texas et en Floride, où le nombre de nouveaux cas a été multiplié par trois en moins d’un mois, et le pourcentage de tests positifs et les hospitalisations par deux.
Selon Erik Toner, du centre pour la sécurité sanitaire de l’hôpital John Hopkins, les rassemblements du long week-end de Memorial Day, fin mai, sont à l’origine de nombreux nouveaux clusters. Alors que la fête nationale du 4 juillet approche, avec ses feux d’artifice et ses barbecues familiaux, la situation pourrait empirer.
En Arizona, les lits en soins intensifs sont déjà occupés à 84 %. Au Texas, face à l’afflux des patients covid, l’hôpital pour enfants de Houston accueille désormais des adultes. Sous pression, le gouverneur a interdit, mardi, les rassemblements de plus de 100 personnes.
Confusion sur une baisse à venir des dépistages
En meeting électoral en Arizona face à plusieurs milliers d’étudiants dans une salle fermée, mardi, Donald Trump l’a répété : « Plus on fait de tests, plus on a de cas. » Ce week-end, il avait assuré devant ses supporters qu’il avait demandé à ses responsables sanitaires de ralentir le rythme du dépistage, ce qu’a démenti Anthony Fauci mardi.
La Maison Blanche a, de son côté, indiqué qu’il plaisantait, mais le milliardaire républicain a été clair mardi matin, répondant : « Je ne plaisante pas. » Dans la foulée, plusieurs médias américains ont affirmé que le gouvernement fédéral allait couper les fonds à 13 centres de dépistage à la fin du mois, dont la moitié au Texas. La guerre des chiffres va continuer.
N.R.M
L’Union européenne (UE) ambitionne le développement durable du poivre de Penja au Cameroun et de faciliter son accès aux marchés internationaux. En effet, elle appuie le projet conduit par le Comité de liaison Euro-Afrique-Caraïbes-Pacifique), d’un montant de 720 000 euros, soit près de 471,6 millions de FCFA.
Selon les informations disponibles dans la fiche du projet, « afin de relever les défis sanitaires et phytosanitaires dans un cadre durable et respectueux des savoir-faire traditionnels, l’Indication géographique poivre de Penja (IGPP) a obtenu grâce à l’accompagnement technique de la chambre de commerce, de l’industrie, des mines et de l’artisanat du Cameroun, une subvention du Fonds pour l’application des normes et le développement du commerce (STDF) (…). Le STDF et ses partenaires ont retenu le Coleacp pour la mise en œuvre du projet (jusqu’en 2022) ».
Indiquons que le poivre de Penja est cité comme l’un des meilleurs au monde. Elle est d’ailleurs, la première Indication géographique (IGP) de l’Afrique au Sud du Sahara (IG Poivre Penja). Il est cultivé dans la zone camerounaise de Njombé-Penja, région du Littoral et est présenté comme étant une source majeure d’emplois ruraux.
Le prix du kilogramme de poivre de Penja est passé de 2500 à 14000 FCFA, à la faveur de la finalisation de son processus de labellisation en 2018. Il s’agit donc, d’une belle opportunité pour les producteurs de Penja et ses environs qui connaissent des difficultés du fait des bio-agresseurs qui ont pris possession de la localité de Penja.
Jules Kamdem expliquait en août 2019, « il s’agit de champignons qui déciment les plantations. Ils déciment notamment les racines du poivrier. La situation est telle que rien n’est fait pour combattre ces champignons, le poivre de Penja n’a pas d’avenir. Pour l’instant, les chercheurs nous ont simplement nous ont conseillé de délocaliser nos plantations ».
Innocent D H
Ce Vendredi 31 janvier, dès minuit et mille trois cent dix-sept jours après le vote des Britanniques plébiscitant, en juin 2016, une sortie de l’Union européenne, l’interminable feuilleton prendra fin. Ou connaîtra, du moins, la fin de son premier acte.
Pour nos confrères du journal « Le Monde », cette rupture géopolitique majeure n’aura aucune conséquence dans les mois à venir. S’il quitte bel et bien l’UE, le Royaume-Uni entre dans une période de transition durant laquelle il restera soumis aux règles et obligations communautaires, et ce, jusqu’à la fin de l’année, le temps de négocier les termes de sa future relation avec les Vingt-Sept.
Cette étape s’annonce évidemment complexe, puisqu'elle devra régler autant les contentieux commerciaux que la coopération en matière de sécurité et de renseignement, les standards pour l’aviation civile, l’accès aux eaux internationales pour la pêche, la participation au programme d’échange d’étudiants Erasmus, l’approvisionnement en électricité et en gaz, ou encore la réglementation des médicaments…
Durant encore au moins onze mois – le premier ministre britannique Boris Johnson a exclu une extension de la période, mais Bruxelles a mis en garde contre ce calendrier particulièrement serré – le Royaume-Uni, deuxième contributeur net au budget de l’UE derrière l’Allemagne, continuera donc à payer son dû à l’institution européenne. Et à recevoir aussi des fonds européens. De leur côté, les citoyens britanniques et européens garderont une totale liberté de circulation, en attendant que les détails des droits réciproques soient négociés.
C’est tout ? Oui, et non. Au-delà du symbole, quelques changements vont tout de même être observables à partir du 01er février.
Avec le départ du Royaume-Uni, l’UE va pour la première fois perdre un Etat membre, qui plus est l’un des plus grands et des plus riches (15 % de sa puissance économique). Avec le départ de 66 millions d’habitants, l’UE verra sa population passer à quelque 446 millions. Son territoire diminuera de 5,5 %.
A Bruxelles, le retrait de l’Union Jack devant le Parlement européen symbolisera un changement bien réel : le Royaume-Uni, pays membre depuis 1973, devient un « pays tiers ». Plus aucun des 73 eurodéputés britanniques élus en mai ne siégera dans l’hémicycle – 46 de ces sièges seront réservés pour de futurs Etats membres et 27 seront redistribués.
En tant que citoyens d’un pays étranger, les Britanniques ne pourront plus prétendre à des postes de fonctionnaires à Bruxelles, même si nombre des personnes concernées avaient anticipé et acquis une double nationalité afin de pouvoir rester.
Pour le Royaume-Uni
A partir du 01er février, Londres n’aura officiellement plus le droit de présenter un candidat à un poste de commissaire européen. Il n’y avait déjà plus de représentant britannique dans l’exécutif européen depuis le 1er novembre 2019, le premier ministre Boris Johnson ayant refusé d’en proposer un dans la nouvelle Commission. Le chef du gouvernement britannique ne sera d’ailleurs plus invité aux sommets européens, pas plus que les membres de son cabinet n’assisteront aux réunions ministérielles.
Les Britanniques verront aussi apparaître une nouvelle pièce de cinquante pence dans leur porte-monnaie. Pour marquer l’événement, une obole a en effet été spécialement frappée, appelant à « la paix, la prospérité et l’amitié avec toutes les nations ».
Selon les Nations unies (ONU), environ 1,2 million de citoyens britanniques vivent dans un pays de l’UE, principalement en Espagne, en Irlande, en France, en Allemagne et en Italie. Selon l’Office britannique des statistiques, 2,9 millions de ressortissants des vingt-sept pays de l’UE vivent au Royaume-Uni, soit quelque 4,6 % de la population.
En vertu de l’accord de retrait, les expatriés installés de part et d’autre de la Manche avant la fin de la période de transition conserveront leurs droits de résider et de travailler dans leur pays d’accueil. Les citoyens européens résidant au Royaume-Uni doivent toutefois s’enregistrer pour bénéficier de ces droits. Pour les Britanniques vivant dans l’UE, les procédures diffèrent d’un pays à l’autre.
Pour les touristes
Rien, vraiment. Le droit de l’UE va continuer de s’appliquer au Royaume-Uni durant la période de transition. Cela signifie que les touristes pourront toujours se rendre outre-manche avec une simple carte d’identité ou un passeport, attraper leur Eurostar ou leur ferry sans contrôle de sécurité supplémentaire, conduire des voitures sur le territoire britannique, ou encore acheter des produits anglais sans payer une taxe à l’importation.
De même, les utilisateurs de téléphone mobile ne verront pas leur facture flamber – les frais d’itinérance perçus par les opérateurs pour des consommations à l’étranger resteront les mêmes.
Pour les entreprises
Egalement rien dans l’immédiat. Même s’il reste de nombreux dossiers à régler d’ici au 31 décembre 2020, les entreprises ne devraient pas voir de différence au réveil samedi 1er février.
A plus long terme, au-delà du 31 décembre 2020, il en ira peut-être tout autrement, en fonction de la réussite, ou de l’échec, des tractations sur la relation future entre le Royaume-Uni et l’UE. Des négociations qui s’annoncent d’ores et déjà houleuses.
N.R.M
D'après « 20 Minutes Monde », le négociateur en chef de l’UE Michel Barnier a mis en garde ce lundi contre le risque d’une rupture brutale des échanges entre le Royaume - Uni et l’Union européenne s’ils ne parviennent pas à s’entendre cette année sur leur future relation après le Brexit.
« La première phase est maintenant finie et nous devons tout reconstruire », a déclaré Michel Barnier à quatre jours du divorce, lors d’une conférence de presse à Dublin, où il s’est entretenu avec le Premier ministre irlandais Leo Varadkar.
Risque de précipice
« A la fin de l’année (…), si nous n’avons pas d’accord, ce ne sera pas la routine habituelle et le statu quo », a-t-il poursuivi. « Nous devons affronter le risque d’être au bord du précipice, en particulier concernant le commerce ».
A défaut d’accord commercial, les relations économiques entre Bruxelles et Londres seraient régies par les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), bien moins avantageuses car elles fixent des droits de douane pour les marchandises.
Michel Barnier a également souligné que les deux parties disposent de « très peu de temps » pour aboutir durant la période de transition, courant jusqu’à fin 2020, comme le souhaite le Premier ministre britannique Boris Johnson. Outre leur relation commerciale, les deux parties devront s’entendre, sur la sécurité, l’énergie, la pêche ou encore les transports.
Michel Barnier a précisé qu’il présenterait lundi prochain un projet de mandat de négociation aux Etats membres, après l’accord de divorce qui règle les modalités de la séparation.
Alignement des règles européennes
Le mandat européen devrait être approuvé au niveau ministériel d’ici au 25 février, selon des responsables européens, permettant aux pourparlers de démarrer autour du 01er mars. Dans un discours prévu début février, Boris Johnson doit présenter ses ambitions d’arriver à un accord de libre-échange du même type que celui signé par l’UE avec le Canada récemment, sans alignement avec les règles européennes.
Mais Michel Barnier a rappelé que « le niveau d’accès » au marché unique européen dont bénéficieront les biens britanniques sera « proportionnel » au degré d’alignement du Royaume-Uni sur les règles européennes, « en particulier les règles en matière d’aides d’Etat ».
Calendrier difficile et avenir incertain
Le Premier ministre Leo Varadkar a pour sa part estimé que l’Union européenne abordait les négociations « dans une position très forte » : « nous sommes 27 pays, nous avons une population de 450 millions de personnes et le marché unique est la première économie mondiale », a-t-il dit.
Le dirigeant, qui joue son maintien à la tête du gouvernement irlandais lors de législatives anticipées le 8 février, a également jugé le calendrier « très difficile », tout en estimant « possible (…) de bâtir un partenariat très étroit ».
Accords partiels
Boris Johnson a inscrit dans la loi d’application de l’accord de divorce négocié avec l’UE, promulguée jeudi au Royaume-Uni, l’interdiction pour son gouvernement de demander une extension de la période de transition après 2020.
Dans une interview à la BBC, Leo Varadkar a mis en garde contre toute tentative de Londres de conclure des accords partiels. Il s’est toutefois engagé à travailler « jour et nuit » pour tenter de parvenir à un compromis global avant la fin de l’année : « nous ne traînerons pas des pieds ».
N.R.M