Au Forum de Paris sur la paix qui a débuté lundi dans la capital française, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a mis en garde contre les « cinq fissures grandissantes » auquel le monde est confronté et a prévenu que le statu quo n’était pas tenable.
« Le monde se fissure. Le statu quo n’est pas tenable. Quel État peut aujourd'hui réparer ces fissures seul, isolé du reste du monde ? Aucun », a déclaré M. Guterres dans son discours d’ouverture. Pour le Secrétaire général de l’ONU, le monde est confronté à cinq risques globaux : Le danger d’une fracture économique, technologique et géostratégique. « Une planète divisée en deux, qui verrait les deux plus grandes puissances économiques asseoir leur pouvoir sur deux mondes séparés en compétition », a-t-il dit en référence implicite aux Etats-Unis et à la Chine.
Une fissure du contrat social. « Nous assistons à une vague de manifestations dans le monde entier », a-t-il noté, relevant deux points communs entre tous ces mouvements de protestation : une défiance de plus en plus grande des citoyens envers les institutions et dirigeants politiques et les effets négatifs d’une mondialisation associée aux progrès technologiques qui accroissent les inégalités au sein des sociétés.
La fissure de la solidarité. « La peur de l’étranger est utilisée à des fins politiques. L’intolérance, la haine deviennent banales. Des personnes qui ont tout perdu se voient désignées comme la cause de tous les maux. Cette instrumentalisation accentue la polarisation de la vie politique et le risque de sociétés fracturées », a-t-il indiqué.
La fissure entre la planète et ses habitants. « La crise climatique est une course contre la montre pour la survie de notre civilisation », a-t-il souligné.
La fracture technologique. Pour le chef de l’ONU, les nouvelles technologies représentent un potentiel fantastique mais elles peuvent également être « un facteur de risques et d’accélération des inégalités.
Par ailleurs, le Secrétaire général de l’ONU estime que le monde a besoin d’un système universel, respectueux du droit international et organisé autour d’institutions multilatérales fortes. « Nous avons besoin de plus de solidarité internationale, de plus de multilatéralisme. Mais d’un multilatéralisme qui s’adapte aux défis d’aujourd'hui et de demain ».
Rappelons qu’il s’agit de la 2ème édition du Forum, qui porte sur les questions de gouvernance mondiale et de multilatéralisme. Elle se déroule du 11 au 13 novembre 2019. Et rassemble des chefs d’État et de gouvernement, des représentants d’organisations internationales et des acteurs de la société civile afin d’examiner les défis mondiaux et d’élaborer des solutions pratiques.
Danielle Ngono Efondo