"Idriss Deby Itno Un emblème pour le Tchad", tel est le titre de l’ouvrage commis par Bechir Hassan Oumar. Un livre divisé en huit chapitres que l’auteur présente comme “le récit des hauts faits d’armes d’un héros national…”.
En parcourant l’avant propos, le lecteur découvre qu’il s’agit en fait de la célébration de vie d’un grand homme qui a su marquer son temps car, on a l’opportunité de sillonner les couloirs de la vie privée du Président Idriss Deby Itno, les combats qu’il qualifie “héroïques des années 80” mais aussi les “différentes batailles qu’il a menées après sa rupture avec Hissein Habré en 1990” ;
Il relate dans les moindres détails, “la prise de pouvoir du défunt Président de la République du Tchad en 1990, ses affrontements avec les différents mouvements rebelles et ses interventions militaires victorieuses en dehors des frontières de son pays…”.
Dans son ouvrage, Bechir Hassan Oumar affirme que le défunt Chef de l’Etat Tchadien était un “Fin stratège, grand homme d’Etat, défenseur du Panafricanisme patriote dévoué…” mais surtout, “Père de la Nation Tchadienne”.
Du point de vue de l’auteur âgé de 34 ans, le Feu Maréchal a “inscrit en lettres d’or, son nom, ses hauts faits et surtout son pays sur l’échiquier international et à jamais scellé son histoire à celle du Tchad…
Toutes les batailles qu’il a menées pendant sa vie ont toujours eu pour finalité la défense de l'intégrité territoriale de la Patrie, la lutte pour la liberté, la sécurité, la justice et la préservation de la stabilité et de la paix au Tchad, au Sahel, en Afrique”.
Bechir Hassan Oumar ne perd pas de vue “la lutte acharnée de Idriss Deby Itno contre le terrorisme” mais plus encore, “son élévation à la dignité de Maréchal du Tchad” et bien évidement son décès tragique le 20 Avril 2021 alors qu’il était à côté de ses soldats sur le champ de bataille.
“Ses combats des années 80 - le Mouvement du Premier Avril (MPA) en 1989 - le Mouvement Patriotique du Salut ( MPS) en 1990 - Sa prise de pouvoir et ses promesses en partie tenues - Ses affrontements avec différents mouvements rebelles - Ses interventions à l’étranger - Sa lutte contre le terrorisme - le Combat de Bahoma et le titre de Maréchal - Son dernier combat et l’annonce subite de sa mort…
Des orientations qui donnent envie de découvrir ce qui peut apparaître comme un véritable chef d’oeuvre, car, qu’on l’ai aimé ou détesté, le Maréchal Idriss Deby Itno est un homme qui a marqué les esprits et nombreux sont ceux qui, à l’instar de Bechir Hassan Oumar souhaitent que les futures générations se souviennent du grand Président de la République, du grand défenseur de l’identité Africaine qu’aura été Idriss Deby Itno.
Bechir Hassan Oumar est né le 11 Août 1987 à N’Djamena. Fils de Alhadji Haman Oumar et Fatimé Idriss. Il est activiste panafricain, enseignant et commissaire adjoint à la communication et l’organisation des Masses du parti “ Action pour la République, la Démocratie et le Développement ( ARD). Il est par ailleurs titulaire d’une Licence en Gestion des Ressources Humaines.
Minyem Nicole Ricci
Avec les autres Chefs d’Etat africains, le président de la République Paul Biya sera appelé à réfléchir sur la sécurité dans les pays du bassin du Lac Tchad et même dans le sahel.
Le décès du président Idriss Deby Itno n’est pas une perte seulement pour le Tchad. En réalité, c’est l’ensemble de la sous-région où le Maréchal passait pour être la tête de proue de la lutte contre les attaques terroristes de Boko haram et d’autres groupes armés, qui est aujourd’hui en souffrance. Les Chefs d’Etat africains ne cachent plus leur inquiétude après le décès de leur homologue.
Muhammadu Buhari, président en exercice de la commission du bassin du lac Tchad a décidé de convier ses frères africains parmi lesquels Paul Biya et les chefs de gouvernement du Tchad et du Niger, à une réunion de haut niveau. Cette réunion prévue pour le 25 mai 2021, sera exceptionnellement élargie aux organisations sous régionales comme la CDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et la CEEAC (Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale), ainsi qu’aux pays amis, notamment la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
L’ordre du jour de cette réunion va porter sur les conséquences du décès du Marechal Idriss Deby Itno, et sur la sécurité dans les pays du bassin du Lac Tchad et même dans le sahel. C’est dans la capitale fédérale du Nigeria, que le président Muhammadu Buhari va s’entretenir avec ses homologues.
«Il est question d’aller soutenir ce pays qui est un membre éminent de la commission du bassin du lac Tchad et qui œuvre depuis des années pour la sécurisation de la zone sahélo-saharienne et en Afrique centrale. Alors, compte tenu de la situation qui prévaut là-bas, on craint que le Tchad, dans sa situation actuelle, n’est plus les moyens politiques et financiers pour continuer de soutenir cet effort de guerre contre le terrorisme dans la région » a expliqué à la Crtv-Radio, Simon Pierre Omgba Mbida, Sous-Directeur Afrique au Ministère des relations extérieures.
A titre de rappel, le président Idriss Deby Itno est mort le 20 avril 2021 des suites de blessures reçues au front.
Liliane N.
Mahamat Deby fils du défunt Idriss Deby aujourd’hui président du Conseil militaire de transition du Tchad, a signé le vendredi 21 mai 2021, un nouveau décret portant nomination de responsables à la présidence de la République de son pays.
Le nom de Samuel Eto’o Fils ancien Lion indomptable et gloire du football camerounais figure bel et bien dans le décret portant nomination de responsables à la présidence de la République du Tchad. Ce décret a été signé le vendredi 21 mai 2021. On peut dire que sur ce point, Mahamat Deby président du Conseil militaire de transition de ce pays voisin a choisi de rester sur les lignes de son père. Car il convient de rappeler qu’en date du 22 octobre 2020, le défunt Idriss Deby Itno avait signé le décret n° 2155, qui faisait de Samuel Eto’o Fils, ambassadeur itinérant au Tchad.
Le journal Tchad info en se basant sur une définition du dictionnaire Petit Larousse indique qu’un ambassadeur itinérant a un rôle représentatif.
«Il est en soit un messager, quelqu’un qui de par son profil peut aider à faire avancer une cause ou défendre un sujet dont il a la maitrise», ajoute Tchad info.
En guise d’information, il faut noter qu’à la présidence tchadienne, les ambassadeurs itinérants, qui sont au nombre de quatre, se retrouvent dans un service placé sous la conduite du Directeur du Cabinet civil du Président de la République. Lorsque le défunt Idriss Deby Itno portait Samuel Eto’o Fils à cette fonction, il souhaitait ainsi magnifier et encourager les initiatives panafricaines de l’ancien capitaine des Lions indomptables.
A titre de rappel, le 16 octobre 2020, il avait reçu Samuel Eto’o Fils, ainsi que Naïr Abakar (entrepreneur social et conseiller à la jeunesse de l’Union Africaine), dans le cadre d’un projet qu’ils avaient initié. Le projet était intitulé « l’école des champions ». C’était un concours qui offrait 15 bourses à des joueurs de 10 à 15 ans qui devraient intégrer la Kadji Sport Academy du Cameroun.
Liliane N.
Pour Célestin Djamen le président du nouveau parti politique APAR, la constitution peut être mise de côté, lorsqu’il s’agit de l’intégrité du territoire.
Contrairement à Maurice Kamto du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) qui demande à ce que la constitution soit respectée au Tchad, Célestin Djamen de l’Alliance Patriotique et Républicaine du Cameroun approuve la situation politique actuelle du pays du feu Idriss Deby Itno. Pour lui, au nom de l’intégrité du territoire on peut bien mettre de côté la constitution d’un pays.
«A situation exceptionnelle des mesures exceptionnelles. On doit suspendre la constitution dans le contexte d’invasion, d’attaque du pays. Il faut préserver d’abord l’intégrité. La constitution ne sert à rien si le pays est attaqué. La mesure la plus urgente est que les militaires prennent le contrôle pour sauver la nation», a-t-il déclaré lors du débat dominical du 25 avril 2021 de la chaîne Vision 4.
Il faut noter que les camerounais se montrent très intéressés par la situation politique au Tchad. Comme Célestin Djamen il y en a qui approuvent le fait que le pouvoir ait été donné à Mahamat Deby qui avec le Conseil militaire a indiqué avoir 18 mois pour organiser la transition. Jean Yves Le Drian le ministre français des Affaires étrangères, a précisé la raison pour laquelle la France cautionne le fait que la constitution tchadienne n’ait pas été respectée.
«Il y a des situations exceptionnelles. Logiquement, ce devrait être le président de l’Assemblée nationale tchadienne, mais il a refusé en raison des situations exceptionnelles de sécurité, nécessité d’assurer la stabilité de ce pays. Il importe maintenant que le conseil de transition qui s’est mis en place indique la manière dont il veut travailler, qu’il soit l’acteur de la sécurisation. Il y a dans cette transition, beaucoup de chefs militaires», a-t-il déclaré.
Liliane N.
Alors que les commentaires vont bon train, tendant à décrédibiliser la déclaration faite par le porte parole de l‘Armée Tchadienne le 20 Avril dernier, déclaration dans laquelle il affirmait que le Président du Tchad est « Décédé des suites de blessures reçues alors qu’il commandait ses hommes dans des combats contre des rebelles dans le nord de son pays », l’on se souvient des propos de l’illustre disparu, chaque fois qu’il lui est arrivé d’aborder cette question :
« Je ne connais pas la peur, protéger mon pays m’apporte sérénité et calme aux moments les plus critiques. Et puis, je ne suis pas quelqu’un qu’on attrape. Je ne suis pas fait pour cela. On dira peut être un jour qu’Idriss Deby Itno est mort sur le champ de bataille. Mais on ne dira jamais qu’il a été capturé ou qu’il a été fait prisonnier. Mon honneur de Général de l’Armée du Tchad me l’interdit ».
Sa présence, auprès de ses troupes sur le champ de bataille est donc tout à fait logique
Car, le Tchad, tout comme le Cameroun et de nombreux autres pays de la Sous – Région font face à de multiples attaques terroristes. Chaque fois que cela a été nécessaire, le Président Idriss Deby Itno a ôté ses tenues européennes ainsi que ses gandouras pour arborer son treillis.
Aux fronts, il a, à de nombreuses reprises mené ses troupes vers d’éclatantes victoires, n’hésitant pas à se mettre à la tête de ces dernières, lorsqu’il le fallait. Ce fut le cas en 2008, pour ne citer que cet exemple, lorsque les rebelles étaient presqu’arrivés aux portes de N’Djamena. Replié dans son palais, Il avait fermement combattu les terroristes, mettant en déroute les agresseurs.
Vœu d’une Afrique solidaire
Même si la thèse du coup d’état est avérée ; un coup d’état ayant conduit à l’ « assassinat » du Maréchal du Tchad, il serait opportun pour ses congénères de se souvenir qu’Idriss Deby Itno, au-delà des déclarations politiques, a toujours milité pour une Synergie d’actions, une jonction des forces afin de permettre aux Etats Africains de venir à bout des terroristes car, de son point de vue, aucun pays ne peut s’en sortir tout seul, face à la volonté d’invasion des djihadistes.
Il était par ailleurs convaincu que l’Afrique a assez de potentiels pour impulser son propre développement et que la Jeunesse a un grand rôle à jouer et n’a aucun complexe à développer face aux autres.
Le départ un Grand Homme
Idriss Deby Itno, comme tout être humain, a certainement eu des défauts ; Cependant, il est incontestable qu’aujourd’hui, il peut être considéré comme « Ce grain de Blé » dont parle la Bible.
Et partant de là, sa mort, au lieu d’être appréhendée comme un échec, devrait plutôt apparaitre comme le grain de l’espoir, planté, afin que germent les fruits d’une Afrique solidaire, consciente de son potentiel. Une Afrique qui doit donner la possibilité, la latitude à ses Fils et Filles de la construire.
Que la Terre de vos ancêtres vous soit légère Excellence.
Nicole Ricci Minyem
Pour le Chef d’Etat camerounais, le départ brusque de son homologue est une perte considérable pour le Tchad, pour l’Afrique Centrale et le Continent africain.
Le Président de la République du Cameroun vient de perdre un ami, presqu’un frère. Idriss Deby était une épaule solide sur laquelle le Président camerounais savait pouvoir toujours compter. Le maître des bords du Lac Tchad en aucune manière ne pouvait se constituer comme une base arrière des rebellions ou de forces qui en voulaient à l’intégrité du territoire camerounais. Un véritable allié stratégique pour Paul BIYA.
On peut sentir dans le message de condoléances du président camerounais l’émotion et la douleur de cette perte. « J’apprends avec une grande tristesse, le décès du Maréchal Idriss Deby ITNO, Président de la République du Tchad, survenu à N’djamena.
Je salue la mémoire de cet éminent Chef d’Etat et frère.
La disparition du Maréchal du Tchad, son Excellence Idriss Deby ITNO, est une immense perte pour votre pays, l’Afrique Centrale et notre continent, qu’il aura servi sans relâche, et durant de longues années.
Je tiens en cette tragique circonstance à vous adresser, ainsi qu’à Madame Hinda Deby ITNO, au Gouvernement et à la Nation Tchadienne endeuillés, Mes condoléances les plus sincères. J’y associe le sentiment de solidarité fraternelle du Peuple Camerounais et la compassion émue de mon Epouse.
Veuillez agréer, Monsieur, les assurances de ma haute considération. »
Les deux hommes communiquaient régulièrement. Ils se sont téléphonés en mars 2020 pour discuter des mesures barrières autour de la lutte contre la Covid 19. Ils ont travaillé main dans la main sur plusieurs fronts. Le dernier était celui de la lutte contre la secte islamiste Boko Haram. Idriss Deby a mobilisé toute son armée pour sécuriser les frontières tchadiennes et camerounaises.
Les audiences au Palais de l’Unité de Yaoundé, les rencontres en aparté lors des sommets sur le continent africain et même à l’international. Le Président Idriss Deby était un partenaire privilégié pour le Cameroun. N’ayant pas de sortie sur le Mer, c’est par le Cameroun que le Tchad achemine ses produits commerciaux. L’une des grandes réussites de cette collaboration entre Paul BIYA et Idriss Deby, restera le pipeline Tchad – Cameroun. Un corridor pétrolier qui a permis l’exploitation de la ressource pétrolière du Tchad. L’allié sécuritaire et stratégique de Paul BIYA s’en est allé. Vivement que les successeurs d’Idriss Deby réussissent à construire la même relation avec les dirigeants camerounais.
Stéphane NZESSEU
Le fils de l’ancien président commence comme son père, à quelques exceptions près. Comme Idriss Déby Itno, son fils sera dans un premier temps Président de la République par intérim. Sera-t-il simplement une pâle copie de son paternel ?
Il n’est pas le plus gradé de l’armée tchadienne, encore moins le plus anciens au sein de cette armée, mais il est celui qui a été choisi par le Conseil Militaire qui a pris le pouvoir en main pour assurer l’intérim à la tête du pouvoir en République du Tchad. D’aucuns décrivent déjà ce dispositif comme un coup de force au sein de l’armée tchadienne. Puisque le fils du Président ne fait pas vraiment l’unanimité au sein des forces armées tchadiennes. Même s’il a déjà à son actif quelques faits d’armes.
En mai 2009, il participe à la bataille victorieuse d'Am-Dam contre une coalition rebelle menée par Timan Erdimi, dans l'est du Tchad. Dès 2010, il reçoit au sein de la DGSSIE (la garde présidentielle tchadienne), le commandement de l'escadron blindé et des gardes du corps. En 2012, il est ensuite nommé à la tête du groupement numéro 1 de la DGSSIE (sur trois groupements), chargée de la sécurité du palais présidentiel. En 2013, il est nommé au poste de commandant en second des Forces armées tchadiennes en intervention au Mali (Fatim), dans le nord du Mali, sous les ordres du général Oumar Bikomo, mais en serait le chef officieux. Il participe notamment à la bataille du Tigharghâr. Il va être fait Général de 4e grade par son père lorsque ce dernier s’octroie le titre de Maréchal de la République du Tchad.
Celui qu’on appelle Mahamat Kaka doit dans les prochaines heures fédérer autour de lui les principales figures de l’armée. Question d’asseoir une transition pacifique au sommet de l’Etat et au même moment faire face à la rébellion qui vient de faire tomber son père. Mahamat Kaka est donc celui qui va diriger les troupes dans les combats en cours contre la rébellion. Un double front, celui de la guerre en cours et celui de la politique nationale qu’il va falloir manager avec dextérité par le jeune Général de 37 ans. En espérant qu’il parviendra à sauver le régime de son père et par là venger le décès de celui-ci, Mahamat Kaka aura le choix par la suite, soit d’organiser de nouvelles élections présidentielles puisque son père n’a pas pu entrer en fonction à l’issue de sa sixième élection, ou alors faire régner sur le Tchad un pouvoir clairement militaire.
Des perspectives et autres qui nous donnent de voir que les tchadiens sont à cette heure dans une incertitude totale sur l’avenir de leur pays.
Stéphane NZESSEU
Avec le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal Idriss Deby ITNO, c’est plus de trois décennies d’histoire du TCHAD qui se tournent. Trois décennies durant lesquelles Idriss Deby aura représenté la rébellion, la prospérité de son pays, puis le militaire protecteur de ses frontières et de celles de la sous-région Afrique Centrale.
La carrière politique de cet homme hors norme commence pourrait-on dire avec son retour au pays en 1979. Durant quelques années, il va collaborer avec le principal opposant d’alors, Hissen Habré. Hissen Habré était Premier Ministre du Tchad depuis le 29 août 1978. Etant à ce poste, il orchestre un coup d’Etat contre son président, le Général Félix Malloum le 12 février 1979. Coup d’Etat qu’il va perdre. Il fuit dans le Nord et met sur pied une autre rébellion que va rejoindre le jeune Idriss Deby a alors à peine 27 ans.
Les deux hommes, accompagnés par d’autres militaires au sein de ce qui était appelé les Forces armées du Nord (FAN), ils renversent le 07 juin 1982 le président qui venait lui aussi d’accéder au pouvoir par la force, Goukouni Oueddei. Mais très vite Hissen Habré se met à éliminer ceux avec qui il a remporté la guerre de peur d’avoir un concurrent politique dans ses rangs. C’est pourquoi, Idriss Deby va fuir et organiser à son tour une autre rébellion pour renverser à son tour son ami d’hier.
En mars 1990, depuis le Soudan où il est en exil, il créé, avec l’aide du Guide Libyen Mouammar Kadhafi, le mouvement rebelle du Mouvement Patriotique du Salut (MPS). Il a le soutien de la Lybie parce que ce dernier souhaite qu’il libère les soldats libyens faits prisonniers par Hissen Habré. C’est le 1er décembre 1990 que la rébellion d’Idriss Deby mène l’assaut final sur N’djamena. Il prend le pouvoir et inaugure un règne militaire qui va durer 30 ans 04 mois et 16 jours.
Idriss Deby, c’est 30 ans de mutations politiques en république tchadienne. Les constitutions plusieurs fois modifiées, les élections dites pluralistes qu’il remportait toujours avec des scores impressionnants. Dans ses dernières années, il va initier « l’opération cobra », une opération de lutte contre la corruption et d’assainissement de l’administration publique. Idriss Deby va également se présenter aux yeux de certains comme un panafricaniste en s’opposant au Franc CFA et à une certaine France-Afrique. Même si on peut toujours questionner la sincérité de ces prises de position.
Idriss Deby au cours de ses cinq mandats à la tête de son pays, en plus des années de présidence par intérim, va être celui qui dans un premier temps va amorcer une véritable croissance économique pour son pays. En 1996, il organise les premières élections pluralistes au Tchad depuis l’indépendance du pays en 1960. En 2000, il ouvre le chantier de l’oléoduc (Pipeline) Tchad – Cameroun (entre Komé au Tchad et Kribi au Cameroun). Idriss Deby c’est l’homme qui facilite l’arrivée au pouvoir de « BOZIZE » en République Centrafricaine. Tout simplement parce que la Centrafrique représentait pour lui un important gisement de pétrole à exploiter. Idriss Deby va essuyer deux tentatives de coup d’Etat en 2005 et 2008. Et à chaque fois, c’est l’armée française qui devra prendre les armes pour le libérer et lui permettre de continuer l’exercice de son pouvoir.
Idriss Deby, c’est le Chef Militaire qui va prendre les devants pour éloigner de ses frontières et de celles du Cameroun, a secte Islamiste Boko Haram venu du Nigéria. Idriss Deby sera d’un grand soutien militaire pour plusieurs pays de la sous-région engagés dans des combats contre les terroristes. Le Chef de guerre est tombé au front. Aux côtés de son armée, alors qu’il combattait une autre rébellion venue du Nord du pays.
Stéphane NZESSEU
Le président tchadien Idriss Deby Itno est mort des suites de blessures reçues au front de guerre.
L’information fait actuellement le tour du monde. Le Maréchal Idriss Deby Itno est mort. Selon le Général Aze le porte-parole de l’armée, le président tchadien a rendu l’âme au front.
"Le président de la république, chef de l'Etat, chef suprême des armées, Idriss Déby Itno, vient de connaître son dernier souffle en défendant l'intégrité territoriale sur le champ de bataille. C'est avec une profonde amertume que nous annonçons au peuple tchadien le décès ce mardi 20 avril 2021 du maréchal du Tchad", a annoncé le général Aze.
Il convient de préciser que le président Idriss Deby Itno avait l’habitude de revêtir son uniforme de militaire pour se rendre au front. Aux côtés de son armée, il a très souvent pris part à des affrontements les opposants à des groupes rebelles tchadiens mais aussi aux éléments de la secte terroriste Boko Haram. Et selon le confrère France 24, le dernier affrontement qui lui a couté la vie, l'a opposé aux rebelles du Front pour l'alternance et la Concorde.
Le président tchadien Idriss Deby Itno décède ainsi âgé de 68 ans. Il était au pouvoir depuis 30 ans. Et il venait d'être réélu à un 6ème mandat. Selon France 24, un conseil militaire s'est tenu au Tchad. Ce conseil a été dirigé par son fils, le général Mahamat Kaka. Il en ressort que c'est ce dernier qui va assurer la transition durant une période de 18 mois. Le gouvernement et l'Assemblée nationale ont été dissous. Un couvre-feu a été instauré.
Témoignant en mondo vision sur les antennes de France 24, le journaliste de RFI Alain Foka a affirmé que le président Idriss Deby Itno avait toujours déclaré qu'il ne mourra pas certainement dans son lit. Il le décrit comme un Chef d'Etat qui avait une âme de militaire.
Le Chef de l’Etat Paul Biya a revisité les relations que le Cameroun entretient avec le Tchad au cours d’une audience accordée au Palais de l’Unité à Ahmad Abakara Adjid Ministre des Infrastructures et des Transports tchadien.
Le 18 février 2021, le Chef de l’Etat Paul Biya a eu un tête-à-tête avec Ahmad Abakara Adjid Ministre des Infrastructures et des Transports tchadien envoyé par son président Idriss Deby Itno. L’audience qui s’est déroulée à huis clos, a porté sur les relations bilatérales entre le Cameroun et le Tchad. Il s’agit des relations qui jusqu’ici se passent sans couacs ni heurts. Cependant même si la cohabitation est plutôt paisibles entre camerounais et tchadiens présents sur notre sol ou sur celui d’Idriss Deby Itno, pour le Chef de l’Etat et son hôte, il était de bon ton de la revisiter «pour prévenir tout débordement qui pourrait survenir. Egalement en bonne place dans les échanges, les questions de lutte contre la pauvreté, celles de développement et toutes autres difficultés qui pourraient surgir entre les deux pays».
Le Président Paul Biya et le Ministre Ahmad Abakara Adjid ont aussi parlé d’économie. La longue frontière que le Cameroun et le Tchad partagent a été trouvée comme un bien dans ce domaine. Pour l’envoyé spécial d’Idriss Deby Itno, elle «permet des mouvements réguliers de personnes de part et d’autres de cette frontière qui les sépare. Ne disposant pas d’une sortie sur la mer, le Tchad bénéficie des facilités accordées par les places portuaires camerounaises pour le transport de ses marchandises. Comment ne pas mentionner le pipeline Tchad-Cameroun qui va de Doba au Tchad à Kribi au Cameroun et qui permet l’évacuation de la production pétrolière du Tchad».
Comme on pouvait bien l’imaginer, le président Biya et le ministre Tchadien ont également parlé de terrorisme. On sait que le Cameroun et le Tchad sont engagés depuis quelques années dans la lutte contre la secte terroriste Boko Haram. Les armées camerounaises et tchadiennes font de ce fait partie, de la Force multinationale mixte.
Liliane N.