L'audience de l'ancien Directeur général (DG) de la Cameroon Radio Television (CRTV) décédé le 09 avril dernier, s'est tenue le 29 juin 2021. Elle visait à examiner le recours introduit par Gervais Mendo Ze de son vivant. Au terme de ce recours, il a été décidé de l'exonération de ses peines privatives.
L’audience a consisté en l’examen du recours introduit par l’ex-directeur général de la Crtv. Au terme du procès, il est décidé de l’exonération peines privatives de liberté dont Gervais Mendo ze a été l’objet. En effet, le requérant avait été condamné à 20 ans d’emprisonnement dans une affaire relative à la gestion de la redevance audiovisuelle.
Sa première audience a eu lieu le 08 novembre 2015. L'on apprend que Gervais Mendo Ze a comparu avec 15 autres accusés. Dans l’intervalle, son coaccusé, Dieudonné Epo a bénéficié de l’arrêt des poursuites alors que le 19 mars 2019, le ciel s’assombrit pour le défunt. Il est reconnu coupable d’infractions de détournement de biens publics et coaction de près de 33 milliards de FCFA.
Gervais Mendo Ze est condamné à 20 ans d’emprisonnement. Ses coaccusés, Polycarpe Abah Abah, Jean Marie Akono Ze, et Jean Paul Amang à Bitegni écopent de 18 ans d’emprisonnement. En clair, l’Etat du Cameroun réclame la somme de 17 milliards Fcfa, au titre du préjudice subi, non sans compter les dépens, de l’ordre de 909 millions 671 mille 038 Fcfa.
Cependant, l’arrêt du Tribunal criminel spécial a été contesté par l’accusé. C'est ainsi qu'il va se pourvoir en cassation auprès de la Cour suprême. Le recours n’est pas examiné de sitôt. La juridiction ne rendra son verdict qu’après le décès du mis en cause. Bien avant, des rumeurs au sujet de la grâce présidentielle accordée à Gervais Mendo ze aura fait des vagues dans l'opinion publique surtout sur les médias sociaux.
Innocent D H
La nouvelle, qui est tombée il y a quelques heures, sonne comme un ouf de soulagement, après la circulation des images insoutenables de l’ancien directeur général de la Cameroon Radio and Télévision sur la toile.
On y voit l’universitaire, nourrit à la petite cuillère certainement par un proche parent, très amaigri et vieilli. Le poids de l’âge ? Se questionnent certainement, tandis que d’autres estiment qu’il s’agit beaucoup plus des conditions dans lesquelles le Professeur Gervais Mendo Ze était incarcéré.
Un prisonnier silencieux
Qui, au contraire des autres personnalités de l’opération dites Epervier, n’a jamais réclamé aucune clémence. C’est en Novembre 2014 qu’il avait été interpellé, après un bref passage au sein Gouvernement, en tant que ministre délégué auprès du ministre de la Communication.
L’ancien Directeur Général de la Crtv était poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation et, à la fin de multiples procès, il a finalement été reconnu coupable de détournement des fonds publics ; Notamment du décaissement de 116 millions FCFA, puis de 205 millions FCFA et de 20 millions sur la redevance audiovisuelle. La cour l'a également inculpé de payer la somme de 15 milliards de frs CFA.
Pendant que ses avocats se préoccupaient de tout ce qui concernait ses affaires en justice, le haut commis de l’Etat a su s’organiser, afin de faire face à sa nouvelle condition de vie, comme le laisse entendre cette garde prisonnière qui s’est confiée sous anonymat, heureuse de savoir que le Professeur Gervais Mendo Ze va bénéficier de la grâce présidentielle.
« Il était très proche, surtout des jeunes gens qui, sous sa direction, ont accepté de s’inscrire à la chorale. Il était d’un abord facile, pas comme ses autres collègues, toujours prêt à rendre service, à donner un petit conseil lorsqu’il est sollicité. On sentait qu’il souffrait véritablement de sa déchéance mais, aucun cri de lamentation n’a jamais franchi ses lèvres, au contraire ;
D’ailleurs, il lui est arrivé d’aller encourager ceux des prisonniers de l’opération Epervier qui entraient en prison après lui. Cette grâce nous fait plaisir ».
De quoi souffre véritablement le Professeur Gervais Mendo Ze ?
Les médecins n’ont pas voulu donner la moindre information, quant au mal qui ronge cet agrégé de linguistique et de stylistique française, qui a intégré le corps enseignant de la faculté des lettres de Yaoundé en 1974 à moins de 30 ans après un doctorat d’Etat en 1984 à Bordeaux.
Nicole Ricci Minyem
Dans cette missive, elle relève certes la situation de son père qu’elle juge préoccupante mais il n’en demeure pas moins que nombreux sont ceux qui se sont inquiétés depuis la survenance du corona virus des dispositions qui seront prises dans les prisons.
« A l'attention de Monsieur Malachie Manaouda, ministre de la Santé publique du Cameroun
Excellence Monsieur le Ministre,
Je tenais à vous présenter mes vives félicitations, pour toutes les mesures sanitaires que vous avez initiées pour contenir la propagation du coronavirus dans notre pays.
De même que, la campagne de sensibilisation que vous assurez personnellement sur les réseaux sociaux et, les médias suscite une prise de conscience collective, et un élan de solidarité nationale autour des plus vulnérables exposés aux ravages de cette épidémie ...
A cet effet, je vous prierai de prendre des dispositions urgentes, pour endiguer ce fléau dans les prisons du Cameroun. Car, vous le savez, la surpopulation carcérale dans nos prisons ne permet pas de respecter toutes les mesures de restrictions sociales indispensables aujourd'hui pour stopper ce fléau ...
La prison centrale de Yaoundé compte à ce jour 5000 prisonniers pour 700 places, parmi lesquels, des prisonniers âgés de plus 75 ans qui doivent encore purger de très longues peines de prison ...
Ces prisonniers du troisième âge souffrent de diabète, d'asthme et d'autres complications liées à leur grand âge.
Vous l'avez compris, ils seront les premiers qui tomberont sur le champ de bataille de cette guerre que le gouvernement mène contre le coronavirus.
Je vous suggère la mise sur pied d'une unité d'urgence dans lesdites prisons pour une prise en charge adéquate des premiers cas qui se dévoileront dans les prochains ...
Par ailleurs, en collaboration avec le ministère de la justice, des aménagements des conditions de détention pourraient être envisagées pour les prisonniers les plus fragiles.
Je crois que le moment est venu de décongestionner les prisons du Cameroun, il y va de notre intérêt commun ...
L'insalubrité et la promiscuité des prisons camerounaises sont autant de facteurs susceptibles de nous faire payer le plus tribu dans cette guerre sanitaire.
Je suis convaincue, que des détenus de plus de 60 ans qui n'ont pas encore été jugés pourraient être sauvés, si l’Etat leur permet de bénéficier d'une liberté provisoire.
Quelle injustice, s'ils mourraient de coronavirus !
D'ailleurs les frontières sont fermées, il n'existe aucun moyen par lequel ces personnes échapperont à la justice.
Ainsi que des jeunes de moins de 21 ans qui sont condamnés à des peines de prison de moins de 2 ans pourraient obtenir des aménagements de peine.
Ceci dans le but de créer de l'espace dans les prisons pour améliorer les conditions de détention des prisonniers malades.
Dans l'espoir que ma correspondance rencontrera un écho favorable auprès de haute attention, recevez Excellence Monsieur le ministre mes cordiales salutations ».
N.R.M
20 ans de prison ferme. C’est la peine qu’écope l’ancien directeur de la Crtv, Gervais Mendo Ze. Le verdict a été prononcé mardi, 19 mars dernier au Tribunal criminel spécial (TCS) à Yaoundé. L'ancien patron de l'Office national de Radio et télévision doit par ailleurs verser une amende de 15 milliards de F Cfa au trésor public. Gervais Mendo Ze était en détention provisoire depuis 2014 à la prison centrale de Kondengui, à Yaoundé. Il a été reconnu coupable du détournement de 18 milliards de francs CFA dans les budgets de fonctionnement de la télévision nationale en 2004 et 2005.
Ses coaccusés, l'ancien ministre des Finances, Polycarpe Abah Abah, Akono Ze et Jean-Paul Amang Betegni écopent également, chacun de 18 ans de prison et d’une amende de 99 millions F Cfa. Emprisonné au secrétariat d’État à la Défense, où il purge une peine de vingt ans de prison dont il a écopé dans une autre affaire, Polycarpe Abah Abah était accusé d’avoir détourné 205,873 millions de francs CFA des caisses de la Crtv. Ils sont tous accusés entre autres de détournement en coaction de 18 milliard de Francs CFA dans des actes de paiement de « primes et gratifications injustifiées » aux personnels de la CRTV.
Toujours concernant la gestion de la Crtv, le successeur de Mendo Ze, Amadou Vamoulké, est également poursuivi pour détournement de fonds publics. Il a été incarcéré depuis 2016. Son procès a pour la 17e fois été renvoyé le 1er mars dernier. Il est encore attendu au tribunal le 1er avril.
Marie Mgué