Bosco Ntaganda est l’un des cinq chefs de guerre congolais à avoir comparu devant la cour de La Haye. À l’issue d’un marathon judiciaire qui a commencé en Septembre 2015, le fondateur du groupe rebelle M23 a finalement été reconnu coupable de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, pour des faits commis entre 2002 et 2003 en Ituri, dans l’Est de la République Démocratique du Congo.
L’homme qui est aujourd’hui à répondre de ses actes était alors à la tête des Forces patriotiques pour la libération du Congo (FPLC), la branche armée de l’Union des patriotes congolais (UPC). La chambre de première instance de la CPI, qui a rendu son jugement ce lundi 8 juillet, a reconnu la responsabilité pénale individuelle de l’accusé, suivant l’information donnée par Jeune Afrique, dans sa parution de ce 08 Juillet.
Procès unique
Examiné par les observateurs, ce procès est notamment le premier dans lequel l’on revient sur les crimes sexuels et les viols commis contre des enfants soldats. Face au chef rebelle, 2 129 personnes ont été reconnues comme victimes.
C’est en Juin 2004 que l’enquête avait été ouverte à la cour pénale internationale. Un premier mandat d’arrêt avait été délivré contre Bosco Ntaganda en août 2006. Après sept ans de recherche, celui-ci s’était finalement rendu lui-même à la CPI le 22 mars 2013, alors qu’il était réfugié à l’ambassade des États-Unis de Kigali : « Il ne faut pas confondre un rebelle révolutionnaire avec un criminel, ce que je ne suis pas », avait alors déclaré celui qu’on surnomme « Terminator ».
Né au Rwanda, Bosco Ntaganda avait fait ses armes dans les rangs du Front patriotique rwandais (FPR) de Paul Kagame. Alors soutenu par le Rwanda, il avait ensuite combattu dans plusieurs groupes rebelles de l’est de la RDC.
La chambre a également conclu ce lundi que Bosco Ntaganda et son coaccusé Thomas Lubunga, condamné en 2012 à 14 ans de prison pour crimes de guerre, avaient travaillé ensemble et conçu un plan commun pour attaquer délibérément les populations civiles en Ituri.
L’accusé dispose d’un délai de 30 jours pour faire appel. Sa peine sera déterminée lors d’une audience ultérieure.
Nicole Ricci Minyem
« Mes chers compatriotes. C’est avec joie et enthousiasme que je vous annonce mon retour à Kinshasa, #RDC le dimanche 23 juin 2019 à 10h00. J'ai hâte de vous retrouver pour que nous puissions ensemble renforcer l'unité de vue et d'action pour un Congo prospère. #Bemba », peut-on lire sur son compte twitter.
Le 1er août 2018, Jean-Pierre Bemba avait fait un premier retour triomphal à Kinshasa après plus de onze ans d'absence, dont dix en prison au Pays-Bas. Il venait alors d'être acquitté en juin par la Cour pénale internationale (CPI) qui l'avait condamné en première instance à 18 ans de prison pour des crimes commis par sa milice en Centrafrique en 2002-2003.
L’ancien chef de guerre, 57 ans, veut obtenir 68 millions d'euros d'indemnisation à la CPI.
« Il a pour seul objectif de se refaire une santé financière », confie aux médias, un observateur extérieur de la vie politique congolaise au sujet de son éventuel retour dans le jeu politique à Kinshasa.
Fils d'un riche homme d'affaires, Jean Claude Bemba, qui vit actuellement en Belgique. Il est propriétaire en RDC de nombreux avoirs, notamment des plantations et des biens immobiliers
Il avait déposé sa candidature à l'élection présidentielle qui avait été rejetée en raison d'une condamnation pour subornation de témoins devant la CPI. Celui dont l’arrivée est attendu dans sa terre natale par ses partisans, avait alors soutenu le candidat d'opposition Martin Fayulu, qui conteste la victoire de Félix Tshisekedi et revendique la vérité des urnes.
Proclamé vainqueur de l'élection du 30 décembre dernier, Félix Tshisekedi est lié par un accord de coalition avec son prédécesseur Joseph Kabila, qui a gardé une vaste majorité au Parlement.
« Prenez votre mal en patience. Le président Bemba se prononcera clairement sur sa position, dans l'actuel rapport de force politique congolais », a déclaré une proche politique de Jean-Pierre Bemba, Eve Bazaiba aux journalistes de l’AFP.
Après avoir mené une rébellion armée dans sa région de l'Equateur (nord-ouest), il a été le vice-président du président Kabila, qu'il a ensuite défié dans les urnes en 2006 puis par les armes dans les rues de Kinshasa début 2007.
L'annonce de son retour intervient après le retour d'exil de Moïse Katumbi, qui veut incarner une opposition républicaine et exigeante au président Tshisekedi.
Nicole Ricci Minyem
« Je ne suis candidat à rien en 2020. C'est un devoir de ramener la paix en Côte d'Ivoire. Voilà la campagne que je veux engager, a t- il assuré à nos confrères de l’AFP à qui i a accordé un entretien.
L’homme de 47 ans a le droit de s'exprimer publiquement mais il a interdiction d'évoquer son dossier en cours. Il ne porte pas de bracelet électronique et a le droit de recevoir des visiteurs. Il est surveillé et protégé par deux policiers en civil, très discrets dans un hôtel de la Haye.
« La prison a été un professeur pour moi et je veux partager cette expérience pour dire qu'il faut prévenir les conflits. Je veux jouer ce rôle dans mon pays ».
Durant ses cinq ans de prison à la Haye, il assure avoir reçu en cadeau un demi-million de livres et 200 DVD, et avoir fréquemment joué au football avec l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, acquitté après 10 ans de détention. Il aussi amélioré ses talents culinaires, en préparant souvent la sauce graine au riz, un plat très prisé en Côte d'Ivoire : « Je veux rentrer en Côte d'Ivoire pour participer à la paix et à la reconstruction de mon pays. A la réconciliation », affirme-t-il.
Surnommé le général des rues pour sa capacité à mobiliser les partisans de l'ex-président ivoirien, Charles Blé Goudé est un des membres les plus controversés du clan Gbagbo.
Les Jeunes patriotes, mouvement pro-Gbagbo extrêmement violent, critiquait souvent l'actuel président ivoirien Alassane Ouattara, la France et l'ONU.
Ses détracteurs et les ONG internationales le considèrent comme un de ceux qui ont contribué à la montée de la tension en Côte d'Ivoire depuis l'arrivée au pouvoir de Gbagbo et l'émergence de la rébellion des Forces nouvelles qui occupe le nord.
Un climat anti-français et anti-médias est de plus en plus développé par le pouvoir et les Jeunes patriotes. Le correspondant de RFI Jean Hélène est tué par un policier en 2003, un autre journaliste, Guy-André Kieffer, est toujours porté disparu.
En novembre 2004, Blé Goudé lance ses partisans à l'assaut des blancs vivant à Abidjan, provoquant la fuite de milliers d'entre eux, évacués dans la précipitation par la France.
Ensuite, plus de 3.000 personnes sont tuées pendant la crise post-électorale entre décembre 2010 et avril 2011. On lui attribue souvent le slogan « A chacun son blanc », qui appelait à la chasse des étrangers blancs de peau, notamment les Français.
Dans le même entretien, il affirme que : « J'ai été victime de propagande. J'ai demandé qu'on me produise un seul son qui n'ait jamais venu étayer cette propagande ».
Au sujet de ses rapports avec Laurent Gbagbo dont le parti, le FPI est divisé en deux camps: « il faut que le président Gbagbo retourne en Côte d'Ivoire. Son retour pourrait être salvateur pour la paix sociale en Côte d'Ivoire. C'est un rassembleur, je pense qu'il a encore un rôle à jouer en Côte d'Ivoire ».
L'ex chef des Patriotes est pessimiste quant à la présidentielle de 2020 : « On va droit dans le mur. Les facteurs qui ont conduit à la crise postélectorale en 2010 sont deux fois plus réunis. Le bloc qui est arrivé au pouvoir est aujourd’hui divisé en trois. L'aile militaire avec Guillaume Soro et l'aile politique avec Bédié. Ouattara est isolé ».
« De l'autre côté l'opposition qui n'est pas homogène. Ce sont ces mêmes problèmes (la fixation sur un fauteuil présidentiel) qui ont conduit à la crise post électorale de 2010 », estime-t-il.
Il propose que tous les "protagonistes au complet initient une campagne de paix auprès des Ivoiriens.
Blé Goudé se dit prêt au dialogue avec le régime qui l'a envoyé en prison. "Je me veux un homme d'Etat (...). Je suis prêt à parler avec tout le monde, et je demande à mes partisans de le comprendre ainsi. Et au delà de mes partisans, je demande aux Ivoiriens de le comprendre", affirme-t-il.
Démagogie ?
« Comment peut-on tenir un discours démagogique, quand on a fait deux ans d’exil, 14 mois d’enfermement dans une cellule à la DST (en Côte d'Ivoire) seul, sans visite pour finalement atterrir à la CPI pendant cinq ans. Quand on sort de ces épreuves, on ne peut pas tenir un discours démagogique », jure-t-il.
Même s'il assure n'être candidat à rien, il avoue préparer le congrès prévu pour août en Côte d'Ivoire en vue de transformer son mouvement, le Cojep en parti politique, capable de participer aux futurs scrutin, hormis la présidentielle de 2020.
Nicole Ricci Minyem
L'ex-président soudanais Omar el-Béchir, renversé par l'armée le 11 avril, a été transféré dans la soirée du mardi 16 avril à la prison de Kobar, dans la capitale Khartoum, ont appris les agences de presse Reuters et AFP auprès de membres de sa famille. « Béchir a été transféré la nuit dernière dans la prison de Kober à Khartoum », a indiqué ce membre de la famille, s'exprimant sous anonymat pour des raisons de sécurité.
Omar El-Béchir, 75 ans, était jusque-là détenu par les militaires dans un lieu inconnu, depuis son arrestation à la suite de sa destitution par l'armée au terme de quatre mois d'un mouvement de contestation.
Il n’y a pour le moment aucune annonce officielle mais, selon des témoins cités par l'AFP, de nombreux soldats sont déployés autour de la prison de Kober ce mercredi 17 avril. Le symbole est d’autant plus fort que cette prison a une réputation sinistre : c'est la grande prison du régime où sont incarcérés les prisonniers politiques. Les détenus appellent leurs cellules des « cages », dorment à même le sol et vivent sous l'emprise de gardiens peu regardants sur les droits de l'homme.
On imagine qu'Omar el-Béchir bénéficie de conditions de détention aménagées mais reste que ce transfert, s'il est confirmé, répond à ce que réclament les manifestants depuis plus de quatre mois.
De son côté, Amnesty International a appelé l'armée à remettre le président déchu à la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis contre lui il y a près de 10 ans des mandats d'arrêt pour « crimes de guerre » et « crimes contre l'humanité » puis pour « génocide » au Darfour (ouest).
Samedi, le général Abdel Fattah Buhrane, à la tête du Conseil militaire de transition au Soudan, a promis « d'éliminer les racines » du régime d'Omar el-Béchir. Ainsi donc, après avoir affirmé vendredi dernier qu'il refuserait d'extrader l’ex président soudanais, ce nouveau pouvoir a indiqué lundi, par la voix du général Jalaluddine Cheikh, que la décision serait « prise par un gouvernement populaire élu et non par le Conseil militaire ».
Danielle Ngono Efondo
Intervenu ce 12 avril, ce rejet arrive quelques temps seulement après que les Etats-Unis aient menacé de sanctions sans précédent Fatou Bensouda et toute autre personne « directement responsable » d'une éventuelle enquête «contre des militaires américains». Il apparaît clairement que la CPI n’est forte qu’avec les faibles dont les pays africains en particulier.
A l’annonce de cette décision des juges de la Cour pénale internationale (CPI) refusant d'autoriser l'ouverture d'une enquête pour des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre présumés en Afghanistan, Donald Trump a aussitôt salué une « grande victoire ».
Ceci étant, ce même vendredi, Fatou Bensouda n’a pas exclu de faire recours. Toute chose qui s’apparente ici à un subterfuge pour ne pas perdre la face.
Rappelons que c’est en novembre 2017 que la procureure avait demandé aux juges l'autorisation d'ouvrir une enquête sur des crimes de guerre présumés commis dans le cadre du conflit afghan, notamment par l'armée américaine. Son bureau avait entamé un examen préliminaire sur la situation en Afghanistan en 2006.
Dans un communiqué de cette juridiction qui apparait dès lors comme ne s’en prenant qu’a des « pays faibles » et africains en particulier, il est déclaré : « Les juges ont décidé qu'une enquête sur la situation en Afghanistan à ce stade ne servirait pas les intérêts de la justice ».
Sur la base des informations fournies aux juges par le bureau de la procureure, ces derniers ont admis qu’il existait « une base raisonnable permettant de considérer que des crimes relevant de la compétence de la CPI auraient été commis en Afghanistan ». Cependant, « la situation actuelle en Afghanistan est telle qu'elle rend extrêmement difficile la réussite d'une enquête et de poursuites ». Le « temps écoulé » depuis 2006 et le « manque de coopération » des autorités compétentes avec la procureure ont aussi été évoqués pour expliquer leur décision.
Il apparait pour de nombreux observateurs, que cette décision des juges est en rapport avec les mesures punitives prises ou envisagées par les Etats-Unis.
La CPI, fondée en 2002 pour juger des pires atrocités commises dans le monde, n’a jusqu'ici brillé que par son acharnement contre certains pays africains et leurs dirigeants. Sans exclure d’autres « pays faibles ». Ces derniers mois, elle a peiné à démontrer son efficacité. La libération du Président Laurent Gbagbo après des années de séquestration en est une parfaite illustration.
En tout, Jean Pierre Bemba aura passé plus d’une décennie à la Haye. Accusé de « crime de guerre » et de « crime contre l’humanité » en Centrafrique, il a été acquitté le 08 juin 2018 après l’annulation en appel devant la Cour pénale internationale, de sa condamnation en première instance à 18 ans de prison. C’était en 2016 et représentait la peine d’emprisonnement la plus lourde jamais prononcée par la CPI.
Dans un document transmis à la Cour pénale internationale (CPI) ce lundi 11 mars, Peter Haynes, l’avocat de Jean-Pierre Bemba déclare : « Le but de cette demande est de tenter de réparer une partie des dommages causés à l’homme (Jean-Pierre Bemba) et à sa famille par son arrestation, sa détention et les actes accessoires de la Cour et de certains États parties ».
« Un homme innocent a perdu dix ans de sa vie », a-t-il souligné. « Bien entendu, la Chambre ne peut pas revenir en arrière et lui rendre ces années. Le seul remède qu’elle puisse fournir est une réparation financière », a ajouté son avocat.
La défense de Jean-Pierre Bemba a demandé à la CPI d’ordonner le versement « d’au moins 12 millions d’euros pour la durée de sa détention, 10 millions d’euros au titre de dommages et intérêts aggravés, 4,2 millions d’euros pour ses frais de justice et un montant d’au moins 42,4 millions d’euros pour les dommages causés à ses biens », tels que le gel de ses avoirs.
Cette demande d’indemnisation formulée par les avocats de l’homme politique congolais est une première pour la CPI.
La décision de la libération de Jean Pierre Bemba avait été prise à la majorité des juges de la cour d’appel. Trois des cinq juges de cette cour avaient alors considéré que Bemba n'avait pas les moyens de prendre des mesures pour limiter les exactions de ses troupes et que certaines exactions pour lesquelles il était poursuivi n’étaient pas du ressort du procès qui lui était intenté. Les deux autres considéraient que la culpabilité et la peine à lui infligé étaient justifiées.
Jean Pierre Bemba a voulu participer à la dernière élection présidentielle en RDC mais sa candidature a été invalidée par la CENI au motif d’avoir été condamné par la CPI pour subornation de témoins.