Le président soudanais déchu Omar el-Béchir « a été transféré dans la nuit du mardi à mercredi dans une prison de Khartoum », a indiqué ce mercredi un proche de l'ancien chef de l'État aux agences de presses Reuters et AFP.
L'ex-président soudanais Omar el-Béchir, renversé par l'armée le 11 avril, a été transféré dans la soirée du mardi 16 avril à la prison de Kobar, dans la capitale Khartoum, ont appris les agences de presse Reuters et AFP auprès de membres de sa famille. « Béchir a été transféré la nuit dernière dans la prison de Kober à Khartoum », a indiqué ce membre de la famille, s'exprimant sous anonymat pour des raisons de sécurité.
Omar El-Béchir, 75 ans, était jusque-là détenu par les militaires dans un lieu inconnu, depuis son arrestation à la suite de sa destitution par l'armée au terme de quatre mois d'un mouvement de contestation.
Il n’y a pour le moment aucune annonce officielle mais, selon des témoins cités par l'AFP, de nombreux soldats sont déployés autour de la prison de Kober ce mercredi 17 avril. Le symbole est d’autant plus fort que cette prison a une réputation sinistre : c'est la grande prison du régime où sont incarcérés les prisonniers politiques. Les détenus appellent leurs cellules des « cages », dorment à même le sol et vivent sous l'emprise de gardiens peu regardants sur les droits de l'homme.
On imagine qu'Omar el-Béchir bénéficie de conditions de détention aménagées mais reste que ce transfert, s'il est confirmé, répond à ce que réclament les manifestants depuis plus de quatre mois.
De son côté, Amnesty International a appelé l'armée à remettre le président déchu à la Cour pénale internationale (CPI), qui a émis contre lui il y a près de 10 ans des mandats d'arrêt pour « crimes de guerre » et « crimes contre l'humanité » puis pour « génocide » au Darfour (ouest).
Samedi, le général Abdel Fattah Buhrane, à la tête du Conseil militaire de transition au Soudan, a promis « d'éliminer les racines » du régime d'Omar el-Béchir. Ainsi donc, après avoir affirmé vendredi dernier qu'il refuserait d'extrader l’ex président soudanais, ce nouveau pouvoir a indiqué lundi, par la voix du général Jalaluddine Cheikh, que la décision serait « prise par un gouvernement populaire élu et non par le Conseil militaire ».
Danielle Ngono Efondo