Un divorce brutal entre Londres et l'Union européenne affecterait de manière significative les conditions d'accès au marché britannique des pays en voie de développement comme des pays développés», estime la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cnuced) dans cette étude.
Le marché britannique représente environ 3,5% du commerce mondial et le Royaume-Uni a importé l'an dernier quelque 680 milliards de dollars (604 milliards d'euros) de marchandises en provenance du reste du monde, selon le document. Plus de la moitié de ces exportations proviennent des pays européens, qui risquent ainsi, en cas de «no deal», de perdre près de 35 milliards de dollars, selon le rapport
Le Royaume-Uni est un important partenaire commercial pour de nombreux pays émergents, dont les exportations ont bénéficié jusqu'à présent de conditions très favorables d'accès au marché britannique, grâce notamment aux régimes préférentiels de l'UE, relève la Cnuced.
Le Brexit n'est pas seulement une question régionale
Dans le scénario du «no deal» – donc sans période de transition pour négocier d'éventuels accords bilatéraux –, la Turquie serait deuxième derrière l'UE sur la liste des perdants, avec des exportations vers le Royaume-Uni amputées de 2,4 milliards de dollars. Suivraient la Corée du Sud, la Norvège, l'Islande, le Cambodge et la Suisse, selon le rapport.
« Le Brexit n'est pas seulement une question régionale», a commenté Pamela Coke-Hamilton, responsable de la division Commerce international à la Cnuced, dans un communiqué. « Quand le Royaume-Uni aura quitté ses 27 partenaires de l'Union européenne, cela altérera la capacité des pays n'appartenant pas à l'UE d'exporter vers le marché britannique », a-t-elle ajouté.
Mais si Londres quitte l'UE sans accord pour protéger ses actuels partenaires commerciaux, cela « augmenterait la compétitivité relative de grands pays exportateurs comme la Chine ou les Etats Unis », a analysé Pamela Coke-Hamilton. En effet, selon les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), un pays ne peut accorder un traitement préférentiel à un partenaire commercial et doit appliquer les mêmes taxes à tous, excepté en cas d'accord commercial.
La Chine pourrait ainsi empocher 10,2 milliards de dollars supplémentaires d'exportations vers Londres, et les Etats-Unis 5,3 milliards. Le Japon pourrait espérer voir ses exportations vers le Royaume-Uni gonfler de quelque 4,9 milliards de dollars, et la Thaïlande, l'Afrique du sud, l'Inde, le Brésil, la Russie, le Vietnam sont aussi susceptibles d'engranger des gains, selon la Cnuced.
Nicole Ricci Minyem
Theresa May toujours à la recherche d'un consensus vient de tendre de nouveau la main à l'opposition travailliste. Objectif, obtenir une majorité parlementaire. Dans une telle perspective, la première ministre britannique n'envisage pas encore le " no deal ", une sortie de l'Union européenne le 12 avril. Elle a déclaré samedi 06 avril qu'il existe désormais une éventualité entre la sortie du Royaume-Uni de l'UE avec un accord ou alors pas de Brexit du tout.
Les échecs rencontrés par Theresa May sur la route de l'adoption de l'accord
La première ministre a connu au moins trois échecs dans ses efforts de faire adopter l'accord de Brexit par la Chambre des communes. Pour ce qui est des députés appartenant à son parti conservateur et ceux du parti unioniste démocrate ( Dup) d'Irlande du Nord qui détiennent la majorité parlementaire, ont voté contre le texte. Seul espoir de May, convaincre l'UE de consentir le report de la sortie du Royaume-Uni de l'UE au 30 juin 2019.
Des pistes de négociation avec l'opposition
Des entreprises sont mises en œuvre par la première ministre pour permettre dans le même temps la sortie de l'impasse parlementaire qu'elle vit aujourd'hui. Sa première cible le Labour, parti d'opposition. " Il y a des domaines sur lesquels les deux principaux partis sont d'accord: nous voulons tous deux la fin de la liberté de circulation, quitter l'UE avec un bon accord et protéger nos emplois ", tels sont les propos de Theresa May contenus dans un communiqué diffusé par ses services. Une base donc pour un compromis avec la majorité parlementaire, seul tremplin pour un Brexit en bonne et due forme.
En dépit de tout, rien est encore sûr. Plus le temps passe, plus le risque d'un recommencement total du Brexit pèse sur la première ministre britannique.
Innocent D.H
La semaine dernière, les parlementaires avaient déjà tenté de prendre le contrôle du processus de Brexit en examinant huit options, essayant de trouver une solution à l'impasse actuelle. Le Royaume-Uni était en effet censé quitter l'Union européenne le 29 mars mais cette sortie a dû être repoussée, faute de soutien parlementaire à l'accord de retrait négocié par Theresa May avec l'UE.
Mais les députés ont échoué à dégager toute majorité. Ce lundi, ils ont de nouveau voté sur un nombre réduit d'options, sélectionnées par le président de la Chambre des Communes. Lors du premier vote, les plus populaires étaient un référendum sur tout accord de divorce conclu avec Bruxelles, et une union douanière.
La proposition d'un modèle « Norvège », également connu comme « Common Market 2.0 », pourrait aussi se distinguer. Elle signifierait la mise en place d'une union douanière spécifique avec l'UE, en plus du maintien dans le marché unique ; « Nous avons de l'espoir. Ce qui compte, c'est que nous atteignons une majorité stable à la Chambre des Communes, tous partis confondus" alors que le "parti conservateur a été constamment divisé », a déclaré le député conservateur Nick Boles, porteur de cette proposition.
Mais la dirigeante conservatrice a déjà signifié qu'elle s'opposerait au choix des députés s'il se portait vers un marché unique ou vers une union douanière européenne, car Londres perdrait la possibilité de mener une politique commerciale autonome après le Brexit.
Les votes des députés n'ont en effet qu'une valeur indicative. Mais, signe d'un cabinet divisé, le ministre de la Justice David Gauke a estimé qu'il ne serait pas viable pour le gouvernement d'ignorer la volonté des parlementaires, alors que la ministre du Budget Elizabeth Truss a déclaré sur la BBC que « l'option de la Première ministre reste l'option la plus populaire et la plus réfléchie ».
« Le cabinet de Theresa May est le pire exemple d'indiscipline de l'histoire politique britannique », a jugé le responsable de la discipline à la Chambre des Communes, le Chief Whip Julian Smith, dans une rare prise de position lors d'un entretien avec la BBC.
Vers un Brexit plus modéré ?
Theresa May devra tout de même présenter ses plans lors du prochain sommet européen convoqué le 10 avril. Face à des dirigeants européens dont la patience est en train de "s'épuiser", a déclaré le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, sur la chaîne italienne Rai 1.
En fin de semaine dernière, Theresa May avait laissé planer la perspective d'élections législatives anticipées, en soulignant que le processus parlementaire atteignait ses limites.
Mais l'entreprise n'est pas sans risque: la dirigeante avait déjà convoqué des élections en juin 2017, espérant asseoir son autorité avant d'entamer les négociations avec l'UE. Elles s'étaient soldées par un revers, son parti conservateur devant s'allier avec le petit parti nord-irlandais DUP pour pouvoir gouverner.
Selon Julian Smith, « c'est cette perte de majorité en 2017 qui conduira inévitablement à une forme de Brexit plus modéré compte tenu de l'arithmétique parlementaire ».
Le traité de Mme May, censé permettre au Royaume-Uni de quitter le giron de l'UE avec une période de transition jusqu'à fin 2020, a été rejeté vendredi pour la troisième fois par les députés.
Elle a toutefois convaincu davantage de parlementaires que lors des votes précédents, signe, selon un porte-parole de Theresa May, « que nous nous dirigeons dans la bonne direction ». La dirigeante conservatrice pourrait le présenter une quatrième fois cette semaine.
Theresa May a assuré qu'elle continuerait à plaider en faveur d'un Brexit ordonné. Elle a aussi souligné que l'option par défaut était celle d'un Brexit sans accord ("no deal") le 12 avril, redouté par les milieux économiques.
A moins qu'elle ne demande un nouveau report, de plus longue durée, mais celui-ci doit être justifié et obligerait le Royaume-Uni à organiser des élections européennes fin mai.
Nicole Ricci Minyem
Il s’agit en réalité pour les autorités britanniques d’éviter la provocation d’une panique massive en raison du Brexit. La loi sur laquelle se fonde cette interdiction date de 1653. Elle stipule que la publication de « faux rapports » est strictement interdite et punissable par la fracture des côtes de toute personne s’étant livrée à cet exercice.
Cette année, le bureau du cabinet (Cabinet Office), un organe de l’exécutif britannique en charge du soutien au Premier ministre et au Cabinet royal a pris la décision inhabituelle de demander aux médias de s’abstenir de publier leurs histoires traditionnelles le 1er avril. Principale raison, éviter des paniques massives ou des émeutes.
La loi à l’origine a été imposée par Oliver Cromwell, un militaire et homme politique anglais, resté dans les mémoires pour avoir pris part à l'établissement d'un Commonwealth républicain. Il était convaincu que les moqueries du public à l’égard de ses verrues sapaient les tentatives d’écraser les royalistes après la guerre civile.
Techniquement, cette mesure n’a jamais été abrogée ou remplacée dans les textes de loi. Elle est utilisée par le ministre du Cabinet, Lord Japes, en vertu d’un instrument réglementaire relatif à la loi sur le retrait de l’UE.
Cette mesure fait suite selon The Telegraph à des rapports selon lesquels, dans un scénario de sorti de l’UE sans accord, les Britanniques pourraient se retrouver à court de papier hygiénique, ne plus pouvoir emmener leurs animaux en vacances ou acheter de l’eau potable en bouteille dans les magasins.
Dans un communiqué publié hier soir, le Bureau du Cabinet a averti que les farces du poisson d’avril étaient désormais considérées comme une menace sérieuse pour les tentatives du gouvernement de maintenir le calme dans le contexte de la crise du Brexit.
Le 1er avril devait être le premier jour ouvrable complet en Grande-Bretagne après un Brexit prévu le 29 mars.
Ali Ploorf, porte-parole du Cabinet, a dit : « Tout le pays est en alerte rouge pour le 01er avril. Personne ne sait plus ce qui est réel et ce qui est une farce. »
« Imaginez si un farceur faisait le tour d’un supermarché à Douvres en criant : Il n’y a plus de lait ! Il n’y a plus d’avocat ! Ce serait le chaos. Donc à partir de maintenant, toutes les bêtises de ce genre sont proscrites. »
« Notre message au public est le suivant : si vous entendez à la radio un avertissement à propos d’un Brexit sans un accord, ce n’est pas une blague, c’est la politique du gouvernement. »
Source : telegraph.co.uk
Le Gouvernement a annoncé ce mercredi soir, que la Première ministre britannique va soumettre au vote des députés une motion proposant d’organiser d’ici le 20 mars un vote sur l’accord de divorce.
Les élus britanniques ont fait obstruction à cet accord deux fois au moins. Une fois de plus il est question pour Theresa May de solliciter l’adhésion des parlementaires. Au cas où l’accord serait adopté, elle va demander aux dirigeants européens un court report du Brexit, jusqu’au 30 juin prochain. Tandis qu’en cas d’un nouveau recalage, le report se verra étendu au-delà du 30 juin. Dans ce contexte, le Pays sera invité à organiser des élections européennes en mai, selon les termes de la motion.
L’approche d’un scénario sans Brexit
Le vote prévu pour le 20 mars est un autre tournant décisif dans l’histoire britannique. Même si l’engouement de Theresa May reste profond en ce qui concerne la sortie de la grande bretagne de la zone euro, l’hypothèse d’un scénario sans Brexit n’est pas totalement à exclure. Les députés ont entre leurs mains, les clefs qu’il faut soit pour faire échec au programme initié par May, soit pour lui donner enfin raison. Mais, si l’on s’en tient au refus exprimé par les élus deux fois de suite de ne pas laisser l’accord prospérer, une question se pose si pour la troisième fois l’on ne s’éloignera pas du Brexit et si la Première ministre ne renoncera pas à son combat.
En cas de Brexit
La Royaume-Uni devrait ainsi sortir de l’Union européenne en cas de Brexit. Une situation qui pourrait impacter sur les relations qui étaient jusque là poussées entre les deux puissances notamment au plan économique. Selon des sources crédibles et dignes de foi, la France envisage des solutions pour sa pêche : « 50 à 60 % de la pêche de certains bateaux français se fait dans les eaux britanniques (…) où ils n’auront plus le droit d’aller sans accord entre Londres et Bruxelles ». Du côté de Londres, elle va être obligée de baisser drastiquement ses droits de douane. Le Gouvernement britannique affirme aussi qu’il n’organisera pas des contrôles physiques à sa frontière avec l’Irlande.
A l’analyse des faits la situation s’annonce pas facile pour l’U.E et Le Royaume-Uni en cas de Brexit car les deux puissances étaient déjà bien ancrées dans des coopérations mutuellement bénéfiques. La non adoption du Brexit si elle venait à se prolonger montrerait peut-être une Theresa May sans issue que de rester dans la zone euro.