Dans le cadre de l’affaire qui l’oppose à Sagatrans, filiale burkinabé du groupe Bolloré, la société Sopam annonce qu’elle a reçu mandat pour recouvrer dans 5 pays la somme de 14,6 milliards de FCFA représentant le dédommagement.
Dans le cadre de l’affaire de la centrale électrique de Komsilga, les comptes bancaires et d’autres biens de trois filiales du groupe Bolloré au Burkina Faso que sont Transport & Logistics Burkina Faso, Burkina Logistics & Minings Services (BLMS), Société nationale de Transit du Burkina (SNTB) font l’objet d’une saisie depuis le lundi 14 juin 2021.
Cette décision intervient après une longue et âpre bataille judiciaire ayant opposé l’entreprise burkinabè, Sopam SA, à Sagatrans, filiale du groupe français Bolloré pendant plus d’une décennie et qui a vu la victoire de l’homme d’affaires, Panguéba Mohamed Sogli.
L’opération judiciaire consiste à recouvrer dans cinq (5) pays (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Sénégal) la somme de 14,6 milliards de FCFA représentant le dédommagement lié aux avaries subies par le groupe électrique pendant son entreposage au port d’Abidjan ainsi qu’au retard accusé dans sa livraison à Ouagadougou. Elle n’est que le premier épisode de ce feuilleton judiciaire.
Cette action pourrait bien être le dernier épisode d’une action en Justice intentée par Mohamed Sogli contre Saga en 2011, concernant le marché de transport du moteur de la Centrale électrique de Komsilga par le Groupe Bolloré à travers sa filiale Saga, pour le compte de Sopam.
Après sa débâcle de la gestion du terminal à conteneurs du Port Autonome de Douala, le groupe français spécialiste de la logistique ne perd pas l’espoir de regagner cette part de marché très importante. Le Groupe Bolloré a saisi la Cour Internationale d’Arbitrage.
La brouille entre le Groupe Bolloré et l’Etat du Cameroun commence avec la décision du gouvernement du Cameroun de ne pas renouvelé le contrat de concession accordé au Groupe Bolloré en 2005. Après 15 ans de gestion du terminal à conteneurs, à travers sa filiale DIT (Douala International Terminal), le groupe français n’a pas digéré cette décision plutôt courageuse du gouvernement du Cameroun. Une séparation que le groupe de logistique a du mal à accepter et à digérer.
Le Groupe français reproche à l’autorité portuaire du Cameroun, la violation des procédures de renouvellement de la concession. Le français estime que le Cameroun n’a pas respecté certaines clauses du contrat en question. Des clauses qui visiblement auraient dues permettre au Groupe français d’avoir la primauté dans le choix des partenaires du Cameroun.
Malheureusement, le Cameroun a décidé de faire sans le français Bolloré. Dans un premier temps, le groupe Bolloré a choisi la voie politique pour régler ce contentieux. Une voie qui semble n’avoir pas porté des fruits jusqu’ici. Le groupe a donc continué avec les voies juridiques. Une procédure est actuellement en cours devant les tribunaux camerounais.
Mais sentant qu’il n’aura pas gain de cause devant les tribunaux du Cameroun, Bolloré se replie sur la Cour Internationale d’Arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale de Paris (CCI). Une instance dont le rôle principal est d'assurer la supervision des procédures d'arbitrage conformément au règlement d'arbitrage CCI.
Du côté du Cameroun, après la mise à l’écart de l’entreprise DIT, le choix a d’abord été porté sur le consortium italo-suisse, TIL. Ils devaient reprendre les activités laissées par la DIT. Mais le Cameroun a changé d’avis en décidant de créer une régie camerounaise pour gérer le chargement et le déchargement des conteneurs au sein du Port Autonome de Douala.
Depuis le début de l’année 2020, c’est l’entreprise RTC (ayant vue le jour en décembre 2019) qui administre le terminal à conteneurs du Port de Douala. Les activités se poursuivent sereinement en attendant l’issue des procédures judiciaires actuellement en cours dans les tribunaux au Cameroun et en France. Le Cameroun a jusqu’au mois de Juin prochain pour préparer sa défense.
Stéphane NZESSEU
Le journal Mediapart révèle que Essimi Menye l’ancien Ministre a découvert une affaire dans laquelle le groupe français Bolloré est citée.
Tout récemment, le journal Médiapart s’est intéressé à l’affaire de l’ancien membre du gouvernement Essimi Menye, qui est aujourd’hui en exil aux Etats-Unis. Médiapart révèle que l’ancien Ministre des Finances (Minfi) a découvert une affaire de fraude fiscale en 2011. Et le Groupe Bolloré serait impliqué pour un montant de 92 milliards de FCFA sur la période 2005-2010. Il convient de noter Essimi Menye est sorti du gouvernement le 9 décembre 2011. Et Mediapart croit savoir que sa sortie du gouvernement a été causée par l’affaire sus mentionnée.
Il faut noter qu’au Cameroun, les révélations de Mediapart parues dans son édition du 3 février dernier, sont rapportées et relayées par le journal Essingan. Dans sa parution du 12 février 2020, il écrit que “l'histoire racontée par la journaliste Fanny Pigeau ressemble à un polar: intrigues, enquêtes, contre-enquêtes et suspense sont enchevêtrés”. Il ajoute que Mediapart met à nu des ressorts cachés du “limogeage d'Essimi Menye du poste de Ministre de Finances”.
Essingan qui tient ses informations de Mediapart indique que l’affaire suscitée a débuté en 2008 au Ministère des Finances, qui à cette époque, était dirigée par l’ancien membre du gouvernement. “Réputé austère et peu dispendieux, contrairement à plusieurs de ses prédécesseurs, il s'est fixé un objectif: redresser les finances du pays, en éliminant les dépenses superflues et en recouvrant des créances de l'État. C'est dans cette optique qu'il crée en 2008 une «mission de vérification et de validation des cautions douanières”, relate Essingan.
La mission créée était alors composée de treize personnes. Il y avait parmi elles, des fonctionnaires de la Douane et du Ministère des finances. Il y avait également dans l’équipe des experts du cabinet de conseil de M. Tchakui. Ce dernier est déjà décédé. Et c’était lui le chef de l'équipe. Il devait donc faire un état des lieux des cautions douanières “en attente d'apurement”.
Le résultat du travail de l’équipe de M. Tchakui est qu’il y a eu une identification de plus de 110 000 cautions «dormantes». Celles-ci ont été émises entre 1999 et 2010 par différentes entités, parmi lesquelles des banques, pour un montant supérieur au budget annuel du pays. En mai 2018, M. Tchakui aurait adressé un courrier relatif à son travail par François Tchakui à Paul Biya le Président de la République. Il y a par ailleurs eu un constat d’anomalies dans des dossiers. Et ces dossiers concernent des marchandises déclarées en transit. Cela a été notifié au Minfi Essimi Menye dans un rapport en avril 2011.
“...Toutes ces observations figurent dans un procès-verbal dressé par la mission de vérification le 18 août 2011. Ce procès-verbal mentionne expressément que «ces manipulations portent sur 716 dossiers de la société Bolloré Africa Logistics Cameroun [...] et représentent 97,68 % des dossiers incriminés». La filiale du groupe Bolloré compte en effet plusieurs sociétés, comme Sdv et Saga, qui sont commissionnaires en douane, en plus de leur activité principale de transitaire. Après vérification, la mission « remarque » que les documents litigieux ont été «fabriqués», selon le terme employé, à partir d'attestations de décharge de responsabilité « délivrées- pour apurer les cautions bancaires sur des opérations d'acquit-à-caution précises”, peut-on lire dans Essingan.
Et Essingan de poursuivre “Bolloré Africa Logistics Cameroun a dû s'expliquer devant l'équipe de François Tchakui. En juin 2011, son « directeur de transit adjoint » et son « chef service cautions » ont « reconnu », en présence notamment des responsables des syndicats des commissaires en douane, que les « rajouts, altérations, surcharge, et ratures constatées sur les mainlevées [étaient] le fait de la société Bolloré », selon le procès-verbal du 18 août 2011, dont Baie a reçu une copie”.
Liliane N.
La semaine dernière, l’opération d’assainissement du secteur postal a été menée par le ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel). Elle a permis d’attribuer un agrément postal à neuf entreprises qui fonctionnaient en marge de la légalité.
Précisément, parmi ces entreprises, il s’agit de DHL international, Bolloré Transports & Logistics, MTA TXL, Esico, SMS, Express Exchange, Emi Money. A travers l’agrément postal qui leur a été attribué, les neuf entreprises qui opéraient en marge de la réglementation en vigueur, dispose désormais d’un droit d’entrer dans l’activité postale. Ce qui a permis à l’Etat d’engranger la somme de 317,375 millions de FCFA.
Près de 140 entreprises recensées dans le secteur postal exercent essentiellement dans l’informel, fait savoir Minette Libom Li Likeng, le Minpostel. Selon le membre du Gouvernement, les acteurs qui se sont mis en règle, « sont les premiers opérateurs qui vont exercer dans le secteur postal privé avec une autorisation ». De ce fait, se présente la nécessité d’accentuer la pression sur les opérateurs clandestins afin qu’ils se conforment à la réglementation postale. « Le secteur postal est appelé à jouer un rôle très important dans le développement de l’économie numérique au Cameroun. L’Etat a un rôle de régulateur et de facilitateur », précise Minette Libom Li Likeng.
La stratégie de sensibilisation mise sur pied par le Minpostel a permis à ces neuf entreprises de disposer chacune d’un agrément. 11 autres entreprises ont déjà entamé la mise en conformité et ont effectué les versements partiels y afférents. Après la phase préventive, le Minpostel compte passer à la répression 2020.
Innocent D H
Ce jeudi, 26 décembre 2019, le Tribunal administratif de Douala a annulé la procédure conduite par l’autorité portuaire pour cause d’irrégularités. A travers cette décision, la justice fait valider le recours en annulation de l’appel d’offres ayant abouti à la concession du terminal à conteneurs de Douala au Suisse TIL.
La procédure qui avait joué en défaveur de la filiale du groupement franco-danois Bolloré-Maersk dans la concession de Douala international terminal(DIT), espace de gestion des marchandises conteneurisées. En effet cette filiale s’était vue évincée de la liste des adjudicataires au profit du Suisse TIL. La décision du tribunal administratif de Douala rendue ce 26 décembre 2019 annule donc toute cette procédure.
Cette décision de justice confirme ainsi un premier verdict rendu en août 2019 par lequel le tribunal administratif avait prononcé la suspension de la procédure querellée. Le Port autonome de Douala (PAD) pour sa part avait réagi en contre-attaquant cette sentence devant la Cour suprême dans le sillage de permettre la poursuite d’attribution de la concession du terminal à conteneurs de Douala à TIL. Ladite juridiction lui a donné raison dans la foulée, ce qui ne change d’ailleurs rien à la situation de DIT, puis que le PAD a décidé de gérer le terminal en régie.
En rappel, le 16 septembre dernier, après avoir été rappelé à l’ordre par la présidence de la république, le PAD annonçait dans un communiqué, « Terminal à conteneurs du port de Douala-Bonaberi : Terminal investment Limited (TIL) est le nouvel opérateur ». Il indiquait par ailleurs, « les discussions de finalisation des termes du contrat de concession, ensemble des annexes, vont débuter sans délai, dans la perspective de l’entrée en vigueur du nouvel exploitant dudit terminal le 1er janvier 2020 ». Le contrat avec Bolloré dans le cadre de la rénovation, la modernisation, l’exploitation et la maintenance du terminal à conteneurs du PAD devra s’achever en fin de l’année 2019.
Innocent D H
Depuis quelques temps, le Terminal à conteneurs du Port autonome de Douala (PAD) est au cœur des batailles opposant le Groupe Bolloré au nouveau concessionnaire, l’opérateur Terminal Investment Limited (TIL). Depuis jeudi dernier, un document en circulation venant de la présidence de la République fait état de ce que le Chef de l’Etat a instruit la suspension du processus de cette nouvelle concession, celle-ci sensé pourtant être effective à compter de janvier 2020.
Dans le document émanant de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de cette institution précise d’emblée, qu’il s’agit d’un ordre du Président de la République Paul Biya. En effet, celui-ci instruit au Directeur général du PAD à, « suspendre les travaux de finalisation des termes du contrat de concession avec la Société Terminal Investment Limited ». Il est question par cette suspension, d’attendre « les conclusions définitives de l’affaire opposant le groupement APMT/Bolloré au PAD, l’affaire étant pendante au tribunal administratif du Littoral à Douala », peut-on lire dans le document.
L’UFP, quelques jours après, réagit non seulement sur la question mais, aussi sur la visite de Jean Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française au Cameroun. Et voici l’intégralité la réaction.
« Qu’il s’agisse de Bolloré, Le Drian et les autres vendeurs d’illusions, tous sont du bonnet blanc blanc bonnet. Tant que l’Africain et le Camerounais en particulier ne choisira pas des représentants porteurs de véritables projets civilisationnels détachés de cet occident colonisateur et exsangue économique, le peuple en paiera encore et encore le prix fort. C’est dans cette perspective de détachement que l’exigence préalable d’enquêter SERIEUSEMENT sur le PROFIL OCCULTISTE de nos leaders politiques s’impose à nous, PEUPLE SOUVERAIN pour le choix objectif de nos futurs dirigeants.
Aussi, tant qu’il est irréfutable que l’allégeance servile et esclavagiste de nos politiciens fraters encore sous le diktat colonial occidental par des manœuvres occultes et démagogie monétaire sagement dissimulé dans le franc CFA depuis près d’un siècle et aujourd’hui en voie d’être rééditée dans cette supercherie nommée ECO de la CEDEAO qu’ils projettent étendre sur toute la zone Franc, à en croire Rfi ce matin, donc selon nous à l’Union pour la Fraternité et la Prospérité (UFP), les mêmes causes produiront les mêmes effets.
Les leaders affilés et affidés des courants rosicrucien et maçonnique sont et seront toujours au service du colon qui n’a de cesse de s’engraisser sur l’Afrique. A bon entendeur… », estime l’UFP par l’entre genre de son Président Olivier Bilé.
Innocent D H
Le 01er octobre, au tribunal de grande instance de Nanterre, une dizaine de membres de l’ethnie bunong ont témoigné contre des entreprises liées au groupe Bolloré accusées d’accaparement de terres.
Selon plusieurs sources, une dizaine de membres de l’ethnie bunong ont témoigné mardi 1er octobre devant le tribunal de grande instance de Nanterre dans le cadre d’un procès intenté au groupe Bolloré, à sa filiale Compagnie du Cambodge et à la Socfin-KCD. Ces femmes et ces hommes, qui s’estiment spoliés de leurs terres, ont assisté en rangs serrés et en silence, à une audience dite de mise en état dans l’affaire qui les oppose, depuis 2015, au groupe de l’industriel breton, dont le siège se trouve dans le ressort du TGI.
Les 80 plaignants du village de Busra, dans la province du Mondulkiri, accusent ces entreprises de s’être rendues coupable d’accaparement en 2007 de quelques 7 000 hectares de forêt composant leur terre ancestrale pour y développer des plantations d’hévéa, bouleversant le mode de vie des Bunongs basé sur la sacralisation de leurs forêts, une agriculture itinérante et la collecte des produits de la forêt. Ainsi, les Bunongs réclament la reconnaissance de responsabilité du groupe Bolloré dans ce qu’ils estiment être une spoliation, la restitution de leurs terres ainsi que des dommages et intérêts.
« Cette société est venue investir dans mon village mais ils n’ont pas respecté la loi. Ils n’ont pas obtenu le consensus du village. Je demande qu’on me rende ma terre », a confié Soang Prou, l’une des plaignantes à l’AFP. « Il y a des années, la forêt et les animaux sauvages suffisaient à notre quotidien. Quand la compagnie est arrivée, nous avons perdu notre terre et notre culture », a indiqué un autre au Parisien la veille de l’audience.
Le Parisien décrit également les larmes de Phoul Klang, un des plaignants qui raconte « Paris est grand et les gens d’ici ont une meilleure vie. Pourquoi la Socfin est-elle venue dans mon village détruire notre terre ? ».
Entre colère et incompréhension, les plaignants qui ont fait le déplacement ont rappelé qu’ils venaient réclamer « justice pour (leurs) familles » et qu’ils espéraient « que la justice française soit plus indépendante » que chez eux, où leurs plaintes sont restées sans suite.
Pour l’avocat des plaignants Me Fedor Rilov, tout l’enjeu est de « démontrer que Bolloré était le véritable décideur ». En effet, selon lui, Terres Rouges Consultant, une société liquidée en 2012 et installée dans la tour Bolloré, « gérait depuis Puteaux les plantations du Cambodge ». Le groupe, actionnaire à 39% de la Socfin-KDC, nie quant à lui toute responsabilité. La défense demande aux plaignants cambodgiens de fournir des documents prouvant qu’ils disposent du droit de propriété ou de jouissance des terres qu’ils disent avoir perdues. Notons cependant que, de nombreux Cambodgiens occupent des terres depuis des décennies sans posséder de titres de propriété formels, un phénomène qui touche d’autant plus les minorités ethniques.
Massifs au Cambodge, les accaparements de terres ont touché des centaines de milliers de Cambodgiens depuis 2010 selon la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), qui avait publié en 2011 un rapport sur les violations des droits de l’homme liées aux plantations d’hévéas de la Socfin-KCD
Pour l’heure, le jugement n’a pas encore été prononcé. Le tribunal rendra sa décision le 08 novembre. Affaire à suivre…
Danielle Ngono Efondo
Le directeur général du Port autonome de Douala (PAD), Cyrus Ngo’o a annoncé lundi 16 septembre avoir attribué la concession provisoire du terminal à conteneurs de cette infrastructure portuaire à Terminal international Limited (TIL), une entreprise suisse, filiale de Mediterranean Shippig Company (Msc). Au-delà de la polémique qui a émaillé le processus, avec les revendications du consortium Bolloré-ATPM Terminals, qui a été écarté aux pré-qualifications, le choix des autorités camerounaises semble avoir été guidé par des propositions financières très alléchantes du nouveau concessionnaire. En effet, TIL compte verser 357 milliards de Fcfa de redevances au cours des 15 ans de concession.
L’opérateur suisse (TIL), choisi pour gérer l'infrastructure portuaire, fait des offres alléchantes en termes de redevances portuaires, de rentabilité du terminal et des investissements durant le contrat. Selon le PAD, les principaux résultats de l’analyse comparative de l’offre de TIL avec la concession actuelle de Douala International Terminal (DIT), filiale camerounaise de Bolloré, à l’issue du dialogue compétitif, montrent que l’offre du nouveau concessionnaire est largement avantageuse.
TIL propose des droits d’entrée de 24,3 milliards de FCFA payables une seule fois à la signature du contrat contre 600 millions de FCFA avec DIT (+4050%).Pour ce qui est de la redevance fixe annuelle, TIL propose de payer 9,2 milliards de FCFA au lieu de 3,1 milliards de FCFA pour DIT (+297%). Au final, le total de toutes les redevances de concession proposé par TIL, sur les 15 années de contrat de concession, est de 357 milliards de FCFA, contre 62 milliards de FCFA pour la concession de DIT. Pour l’exploitation technique du terminal à conteneurs, TIL envisage d’acheter 4 portiques de quai neufs et 20 portiques de parc, également neufs.
Le nouvel adjudicataire de la concession du terminal à conteneurs du Pad entend aussi rentabiliser l’infrastructure. Ses projections tablent sur un bénéfice net de 17% du chiffre d’affaires. Il est aussi prévu, dans l’offre de TIL, d’ouvrir la participation nationale au capital. Elle était jusqu’ici de 6 et 2,5% respectivement détenues par le Pad et des nationaux dans le capital de Douala International Terminal (DIT). Les possibilités envisagent 25% pour le Pad et 20% pour les investisseurs nationaux, soit un total de 45% du capital social et des dividendes réservés aux nationaux.
Lire aussi : Terminal Investment Ltd, nouvelle multinationale du Port autonome de Douala
Pour rappel, la phase d’analyse des offres soumises au PAD par les sociétés Dubai Ports World (DPW) et TIL, deux des candidats admis à continuer la procédure de recrutement d’un nouvel opérateur pour l’exploitation du terminal à conteneurs du port de Douala-Bonabéri, a débuté le 12 janvier 2018 par appel public international à manifestation d’intérêt, et est arrivée à son terme le 5 septembre 2019.
Danielle Ngono Efondo
Lundi 16 septembre 2019, La compagnie italo-suisse, « Terminal Investment Ltd », a été désignée nouvel adjudicataire provisoire du marché portant sur la rénovation, la modernisation, l’exploitation et la maintenance du Terminal à conteneurs du Port autonome de Douala. Il succède au Français Bolloré.
Lundi 16 septembre 2019, le groupe italo-suisse Terminal Investment Limited (TIL) a été déclaré, nouveau concessionnaire provisoire pour la gestion, la rénovation, la modernisation, l’exploitation et la maintenance, selon un communiqué signé par le directeur général du Port Autonome de Douala, Cyrus Ngo’o.
En effet, en application de l’article 30 du règlement de consultation, « les discussions de finalisation des termes du Contrat de concession vont débuter sans délai, dans la perspective de l’entrée en service du nouvel exploitant dudit terminal le 01er janvier 2020 », souligne ledit communiqué.
L’opérateur Terminal Investment Ltd (TIL), de nationalité suisse, sort donc vainqueur d’une compétition qui l’opposait à quatre autres prétendants. Il s’agit entre autre de : CMA Terminals, basé à Marseille en France ; de la société émiratie Dubaï Port World ; de Hutchison Port Investments Ltd, entreprise immatriculée aux Iles Caïmans ; du Saoudien Red Sea Gateway Terminal. TIL remplace ainsi le consortium Bolloré-APMT dont le contrat s’achève cette fin d’année 2019 et qui a été écarté de la course au renouvellement de la concession du terminal.
Le 03 septembre dernier, APM Terminals & Bolloré a convoqué la presse pour expliquer qu’en 2017, un protocole d’intention de 4 ans avait été signé avec l’actuel directeur général du PAD, Cyrus Ngo’o, pour le renouvellement de leur mandat. Une sortie médiatique, pour l’instant, sans effet sur le processus de désignation d’un nouvel adjudicataire du PAD.
Notons que, TIL est la filiale de Mediterranean Shipping Company (MSC), une multinationale de porte-conteneurs et de navires de croisières italo-suisses. D’origine italienne, la compagnie est basée à Genève et de droit suisse. Sa filiale Terminal Investment Limited désormais nouveau concessionnaire provisoire du PAD compte parmi les investisseurs de gestionnaires de terminaux à conteneurs au monde les plus vastes et les plus diversifiés. Avec 54 terminaux effectuant plus de 29 millions de mouvements par an, TIL est présent dans 07 des 25 ports les plus actifs du monde en volume. La société détient des parts de marché non négligeables à Anvers, Singapour, Long Beach, Ningbo, Newark, Bremerhaven et Rotterdam.
Danielle Ngono Efondo
Devant le tribunal de Nanterre, les plaignants veulent amener le groupe français à appliquer les mesures qui visent l’amélioration des conditions de vie des travailleurs et riverains de plantations d'huile de palme au Cameroun, gérées par cette société dont le groupe est actionnaire, en application du plan d'action conclu en 2013.
« Nous demandons au juge français de forcer le groupe Bolloré à exécuter ses engagements pris en 2013 envers les communautés riveraines et les travailleurs des plantations de la Socapalm, entreprise d'exploitation d'huile de palme au Cameroun directement liée au groupe », précise le communiqué.
La suite d’un processus entamé depuis 2010
A cette époque, Sherpa et trois autres ONG avaient saisi un organe de l'OCDE, appelé Point de contact national (PCN), qui avait constaté des manquements aux principes directeurs de l'organisation à destination des multinationales. En 2013, Sherpa et Bolloré avaient engagé une médiation qui avait abouti à un plan d'action pour la Socapalm, abandonné depuis, indiquent les ONG.
De l’avis de Sandra Cossart, directrice de Sherpa : « L'impact ravageur de l'exploitation de l'huile de palme sur la santé, la pollution, la déforestation ou les droits des travailleurs est régulièrement dénoncé, mais aucune action ne semble avoir réussi à ce jour à faire bouger les pratiques des géants de l'agroalimentaire. Nos organisations se tournent donc vers le pouvoir judiciaire ».
Bolloré détient 38,75% de la holding luxembourgeoise Socfin, qui détient elle-même, par le truchement de deux autres sociétés, une participation dans Socapalm, indiquent les ONG, qui espèrent des décisions lors des assemblées générales de la Socfin et de Bolloré, prévues mardi et mercredi : « Que 10 associations se regroupent pour procéder ainsi, en une salve médiatique concertée, pour asséner des contrevérités est anormal et contre-productif », a réagi auprès des médias, l'avocat du groupe, Me Olivier Baratelli, tout en précisant ne pas avoir connaissance du détail de l'assignation.
« Sherpa procède depuis 10 ans par amalgame. Bolloré ne possède que 9,35% du capital de cette plantation camerounaise alors que l’État camerounais est actionnaire lui à 27%. Bolloré a constamment exercé son influence vis-à-vis de Socfin, mais n’exerce aucun contrôle opérationnel sur ses plantations », a par ailleurs relevé l’homme en robe noire.
Contrat non exécuté
Selon nos confrères de l'AFP qui ont mené une enquête, une liste d’objectifs à atteindre avait été arrêtée en 2014, à travers le Point de contact national. Il était entre autres, question de garantir à tous les travailleurs, la sécurité au travail - d’améliorer les conditions de transport et de logement afin qu'ils soient décents – de réduire le recours à la sous-traitance.
Le plan prônait également le règlement à l’amiable des conflits avec les riverains après des violences de la part de personnes en charge de la sécurité des plantations, ainsi que l'apaisement des conflits fonciers avec notamment un système d'indemnisation individuel, juste et équitable.
Il était aussi question de prévenir tous les types de nuisances existants (gestion des déchets, bruit, qualité de l'air et de l'eau et d'accompagner les autorités sanitaires locales dans leurs actions de dépistage des maladies liées aux atteintes environnementales.
La justice est invitée à trancher en tenant compte des faits
Pour Sherpa, Bolloré s'est engagé de façon formelle, elle demande donc à la justice de reconnaître ce plan comme un contrat qui n'a pas été exécuté.
Ce que conteste cette entreprise qui estime qu'elle ne s'est jamais engagée à un suivi sur place, mais qu'elle a simplement indiqué vouloir assumer, comme elle l'a toujours fait, ses responsabilités et user de son influence vis-à-vis de ses partenaires. L’on se souvient que dans une tribune en 2018, Vincent Bolloré avait parlé de ce dossier comme d'une « chasse aux sorcières ». Le groupe, qui a attaqué le documentaire en diffamation, a été débouté à deux reprises et il devait se pourvoir en cassation.
Socfin gère environ 187.000 hectares de plantations, principalement de palmiers à huile et d'hévéas, en Afrique et en Asie.
Nicole Ricci Minyem