Après sa débâcle de la gestion du terminal à conteneurs du Port Autonome de Douala, le groupe français spécialiste de la logistique ne perd pas l’espoir de regagner cette part de marché très importante. Le Groupe Bolloré a saisi la Cour Internationale d’Arbitrage.
La brouille entre le Groupe Bolloré et l’Etat du Cameroun commence avec la décision du gouvernement du Cameroun de ne pas renouvelé le contrat de concession accordé au Groupe Bolloré en 2005. Après 15 ans de gestion du terminal à conteneurs, à travers sa filiale DIT (Douala International Terminal), le groupe français n’a pas digéré cette décision plutôt courageuse du gouvernement du Cameroun. Une séparation que le groupe de logistique a du mal à accepter et à digérer.
Le Groupe français reproche à l’autorité portuaire du Cameroun, la violation des procédures de renouvellement de la concession. Le français estime que le Cameroun n’a pas respecté certaines clauses du contrat en question. Des clauses qui visiblement auraient dues permettre au Groupe français d’avoir la primauté dans le choix des partenaires du Cameroun.
Malheureusement, le Cameroun a décidé de faire sans le français Bolloré. Dans un premier temps, le groupe Bolloré a choisi la voie politique pour régler ce contentieux. Une voie qui semble n’avoir pas porté des fruits jusqu’ici. Le groupe a donc continué avec les voies juridiques. Une procédure est actuellement en cours devant les tribunaux camerounais.
Mais sentant qu’il n’aura pas gain de cause devant les tribunaux du Cameroun, Bolloré se replie sur la Cour Internationale d’Arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale de Paris (CCI). Une instance dont le rôle principal est d'assurer la supervision des procédures d'arbitrage conformément au règlement d'arbitrage CCI.
Du côté du Cameroun, après la mise à l’écart de l’entreprise DIT, le choix a d’abord été porté sur le consortium italo-suisse, TIL. Ils devaient reprendre les activités laissées par la DIT. Mais le Cameroun a changé d’avis en décidant de créer une régie camerounaise pour gérer le chargement et le déchargement des conteneurs au sein du Port Autonome de Douala.
Depuis le début de l’année 2020, c’est l’entreprise RTC (ayant vue le jour en décembre 2019) qui administre le terminal à conteneurs du Port de Douala. Les activités se poursuivent sereinement en attendant l’issue des procédures judiciaires actuellement en cours dans les tribunaux au Cameroun et en France. Le Cameroun a jusqu’au mois de Juin prochain pour préparer sa défense.
Stéphane NZESSEU