L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu officiellement mercredi 22 mai, que l’Algérie et l’Argentine sont débarrassées de paludisme. « L’Algérie et l’Argentine ont éliminé le paludisme grâce à l’engagement sans faille et à la persévérance de la population et des dirigeants des deux pays », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, ajoutant que « leur succès sert de modèle aux autres pays qui luttent contre cette maladie une fois pour toute ».
Le directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, Matshidiso Moeti, a noté pour sa part que : « L’Algérie a maintenant montré au reste de l’Afrique que le paludisme peut être vaincu par le leadership des pays, des actions courageuses, des investissements judicieux et la science. Le reste du continent peut apprendre de cette expérience ».
Si l’OMS accorde cette certification après l’absence d’une transmission autochtone de la maladie pendant au moins trois années consécutives dans un pays, l’Algérie a notifié ses derniers cas de la maladie depuis 2013. L’Argentine quant à elle n’a pas non plus recensé de nouvelle contamination indigène depuis 2010.
L’Algérie devient ainsi le deuxième pays d'Afrique à se débarrasser de la maladie après l'île Maurice en 1973 d’après l’OMS, alors que « la Région africaine de l’OMS qui représente 47 pays sur 54 du continent, supporte une part disproportionnée de la charge mondiale de paludisme. En 2017, la maladie a touché environ 219 millions de personnes et provoqué la mort de plus de 400 000 d’entre elles, selon les estimations de l’OMS. Environ 60% des décès concernent des enfants de moins de cinq ans.
Pour rappel, pour tenter d'améliorer la situation sur le continent, un test à grande échelle d'un vaccin contre la maladie a d'ailleurs été lancé en avril 2019 au Malawi et par la suite au Ghana. Ce vaccin se destine aux enfants de moins de 05 ans, qui sont les plus vulnérables au parasite. En tout, 120 000 pourraient être vaccinés au Malawi, au Ghana et au Kenya d'ici à 2020 selon l'OMS.
Danielle Ngono Efondo
Selon des sources proches du club, la direction du Mouloudia d’Alger se préparerait à célébrer le centenaire du club en 2021, en ponctuant les festivités par une rencontre avec le prestigieux Real Madrid de Zinédine Zidane. Ainsi, le directeur général du MCA, Omar Ghrib, compte prochainement solliciter les dirigeants du club madrilène, par le biais d’une lettre officielle, pour les aviser deux ans à l’avance.
En effet, le Mouloudia Club d’Alger est le seul club en Algérie qui a affronté le Real Madrid. Cela s’était déroulé en 1976 lorsque les responsables madrilènes ont fêté leur 75e anniversaire. Le MCA avait laissé une très bonne image du football algérien en s’inclinant que par deux buts à un (2-1) face au grand Real, avant de terminer troisième du tournoi en battant aux penalties la sélection d'Iran après un match nul (1-1). La direction du MC Alger compte probablement rappeler cet événement pour convaincre son homologue madrilène d'accepter l'invitation.
Et comme dans deux ans c’est-à-dire en 2021, ça sera le centenaire du Mouloudia d’Alger, les dirigeants du MCA comptent inviter le Real Madrid de Zineddine Zidane. Le directeur général sportif du MCA, Omar Ghrib a révélé à de nombreux médias algériens, qu'il préparait la lettre d'invitation à la direction du Real de Madrid deux années à l'avance. Si les Mouloudéens ont décidé de solliciter le club madrilène deux ans avant le rendez-vous, c’est parce que, comme tout grand club, le Real Madrid a surement un programme chargés. D’où l’anticipation.
Ainsi, si la direction du Real Madrid donne son accord de principe, les responsables du Mouloudia souhaitent se produire devant leurs supporters au stade 05 juillet. En attendant d’arracher l’accord des dirigeants madrilènes, le Doyen se prépare d’ores et déjà à marquer le coup.
Source : Africa Foot United
Hier lundi 22 avril, plusieurs hommes d'affaires ont été arrêtés par la gendarmerie dans le cadre d'une enquête anticorruption. Ali Haddad, l'ancien leader du patronat, réputé proche de Saïd Bouteflika et PDG du groupe Cevital, actif dans l’électronique, la sidérurgie, l’électroménager ou le BTP a donc été incarcéré.
Issad Rebrab, PDG du premier groupe privé d'Algérie, Cevital, et considéré comme la première fortune du pays et la sixième d'Afrique, selon le magazine américain Forbes, qui évalue son patrimoine à 3,7 milliards de dollars. Il a été incarcéré dans la nuit de lundi à mardi, à l'issue de sa présentation au parquet dans le cadre d'une enquête anticorruption, a annoncé mardi l'agence officielle APS.
Selon l’agence officielle de presse, il est poursuivi pour fausses déclarations liées à des transferts de capitaux vers l’étranger, surfacturation d’équipements importés et importation de matériel d’occasion.
Notamment présent dans la Corne de l'Afrique, mais aussi au Brésil, en Italie, en Espagne ou en France, où Cevital a racheté le fabricant de fenêtres Oxxo et le groupe électroménager Brandt, Issad Rebrab est également présent dans les paradis fiscaux. Le journal Le Monde, qui a enquêté sur les Panama Papers, révèle ainsi que l'homme d'affaires algérien compte « parmi les plus anciens clients du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca ».
Depuis la démission le 02 avril du président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression d'un important mouvement de contestation populaire, la justice a ouvert des enquêtes contre plusieurs hommes d'affaires liés à l'ancien clan présidentiel. Notons cependant que quatre frères de la puissante famille Kouninef, réputés proche de Saïd Bouteflika propriétaire de l’important groupe KouGC spécialisé notamment dans le génie civil, l’hydraulique et le BTP ; ont également été incarcérés dans la nuit de lundi.
Le site internet du quotidien algérien « Liberté », propriété de Cevital, reste muet sur le placement en détention de Rebrab, mais a qualifié son déferrement de « scénario écrit d'avance dont l’objectif reste jusqu’ici ambigu et inexpliqué ».
Source : Le monde et RFI
Toujours d’après la télévision nationale, Tayeb Belaiz, un fidèle d'Abdelaziz Bouteflika, a prévenu le Conseil constitutionnel qu'il avait présenté sa démission (...) au chef de l'État par intérim Abdelkader Bensalah.
C’est encore une bataille de gagnée pour le peuple algérien, mais la lutte continue. Tayeb Belaiz n’est qu’un rouage du « système » et la rue réclame le départ de tous les responsables du régime. « Tous les proches de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika doivent partir », répètent en boucle les manifestants depuis bientôt neuf semaines.
De ce fait, les contestataires, qui ont obtenu début avril le départ de Bouteflika après 20 ans de règne, réclament désormais notamment le départ des « 3 B »: le président par intérim Abdelkader Bensalah, le Premier ministre Noureddine Bédoui, et M. Belaiz qui a exhaussé leurs vœux.
Aucun détail supplémentaire pour le moment n’a été donné sur ce départ. Tayeb Belaiz, lui-même, ne l’explique pas. Est-ce en réponse aux revendications populaires ? A-t-il au contraire était poussé à la porte ? Difficile de le savoir dans ce contexte. Dans sa lettre de démission, il a juste écrit : « Que Dieu protège l’Algérie et son peuple vaillant ».
Cette démission intervient au 1er jour d'une révision exceptionnelle des listes électorales, qui doit durer une semaine, dans la perspective de la présidentielle du 4 juillet. Des magistrats et des maires ont d'ores et déjà indiqué qu'ils boycotteraient la supervision de cette étape, importante avant l'organisation du scrutin.
Pour les contestataires algériens, le maintien à la tête de l'Etat des structures et personnalités issues du « système » mis en place par Abdelaziz Bouteflika ne permettent pas de garantir un scrutin libre et équitable pour élire son successeur.
Notons que, Tayeb Belaiz, ancien magistrat, ministre de façon quasi ininterrompue durant seize ans, âgé de 70 ans, avait été nommé le 10 février à la tête du Conseil constitutionnel par Abdelaziz Bouteflika pour remplacer Mourad Medelci après sa mort.
Danielle Ngono Efondo
Abdelkader Bensalah 77 ans, nommé président par intérim en conformité avec ce que prévoit la constitution algérienne.
Le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, a été nommé mardi président par intérim, pour 90 jours, lors d'une réunion du Parlement algérien, une semaine après la démission d'Abdelaziz Bouteflika, selon la télévision nationale. Pendant cette période, une élection présidentielle, à laquelle Abdelkader Bensalah ne pourra pas être candidat, doit être organisée.
Contesté dans la rue
Cette décision est conforme à ce que prévoit la Constitution, mais va à l'encontre de ce que réclament les Algériens qui continuent massivement à manifester pour réclamer le départ de l'ensemble du « système » Bouteflika, dont Abdelkader Bensalah est issu.
« Je vais travailler à concrétiser les intérêts du peuple", a-t-il déclaré devant le Parlement. "C'est une grande responsabilité que m'impose la Constitution ».
Mardi matin, à Alger, des centaines de d'étudiants descendus dans la rue scandaient "Dégage Bensalah!" et "Système dégage", devant la Grande poste. Les partis d'opposition ont boycotté la réunion du Parlement, refusant de valider la nomination d'Abdelkader Bensalah.
Pur produit du régime algérien
Mardi, l'éditorial du quotidien gouvernemental El Moudjahid, traditionnel vecteur de messages du pouvoir, avait suggéré d'écarter Abdelkader Bensalah de la présidence par intérim.
« Cette personnalité (...) n'est pas tolérée par le mouvement citoyen, qui exige son départ immédiat, mais aussi par l'opposition et une partie des représentants des formations politiques de la majorité des deux Chambres du Parlement », avait écrit El Moudjahid.
Président depuis près de 17 ans du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, 77 ans, est un pur produit du régime algérien et un fidèle d'Abdelaziz Bouteflika. Député, ambassadeur, haut fonctionnaire ministériel, sénateur, il a multiplié les fonctions et présidé les deux chambres du Parlement, sans jamais devenir ministre.
Le cas du Cameroun
L’exemple de l’Algérie gagnerait à être compris par les thuriféraires d’un « politicien » camerounais. Lequel « politicien », ayant aujourd'hui maille à partir avec la justice, leur a laissé croire que c’est la rue qui gouverne et dicte sa loi. Si de notre prisme le départ du président Abdelaziz Bouteflika était justifié en ce sens qu’il ne jouissait plus de tous ses moyens, au Cameroun il n’en rien, Paul Barthélemy Biya Bi Mvondo tient le gouvernail de main ferme nonobstant les gesticulations des uns et des autres. Et si d’aventure il venait à quitter le pouvoir, sauf cataclysme, la constitution sera appliquée et verra donc le président du Senat prendre les rênes du pouvoir et l’exercer en conformité avec ce qui est prévu.
Source : AFP
Une mobilisation qui pourrait peut-être surprendre plus d'un. Selon les propos émis par les manifestants, il est question de faire entendre la voix du peuple algérien sur son refus catégorique de continuer sous les ordres de l'ancien système et réclament dans ce sillage, le départ des "3B" que sont: Abdelkader Bensalah, Tayeb Belaiz et Noureddine Bedoui. Pour la première fois pourtant depuis 20 ans l'Algérie ne connaît plus à sa tête Abdelaziz Bouteflika.
Il s'agirait là selon des sources bien informées, d'une nouvelle cible de la contestation du "système" et notamment des hommes. Ils seraient issus du "vieux monde" que les populations manifestantes veulent faire dégager. A propos d'Abdelkader Bensalah, Tayeb Belaiz et Noureddine Bedoui, les Algériens ont scandé dans des cortèges, le départ des "3B".
Les trois hommes d'Etat seraient ainsi, des proches du pouvoir en place depuis une vingtaine d'années pour certains manifestants. Ils tiennent selon ceux-ci, un socle important dans le processus de la transition politique et ont tous entre 59 et 70 ans. Une tranche qui ne fait d'ailleurs pas l'unanimité. Ce serait donc un clin d'oeil historique à la guerre d'indépendance comme le note aussi bien le site francophone Tout sur l'Algérie, bien que ces nouveaux "3B" soient des enfants de cœur par rapport à leur prédécesseur, ces anciens qui ont fidèlement servi Abdelaziz Bouteflika sont devenus la nouvelle cible de la colère du peuple algérien qui a soif du changement.
Qui est Abdelkader Bensalah?
Pendant longtemps, il est dans le système, logiquement très proche de Bouteflika. Ces dernières années, il était le représentant l'ex-président lors des visites officielles dans le pays. Il aurait aussi défendu la révision constitutionnelle de 2008 qui a permis la suppression de la limitation des mandats qui, a ouvert la possibilité au Président Bouteflika de se maintenir plus longtemps au pouvoir. Premier nom sur la liste et à 77 ans, c'est un pur produit qui a déjà connu la transition. Il était à la tête de la transition en janvier 1992. Il a également été placé à la tête du Conseil de la Nation qui équivaut au Sénat. Un poste qu'il a occupé depuis 17 ans déjà.
Innocent D.H
L'agence officielle de presse APS a publié mercredi soir une lettre d'Abdelaziz Bouteflika. Dans cette dernière, le président démissionnaire demande pardon aux algériens tout en assurant avoir gouverné avec « sincérité et loyauté », au lendemain de son départ du pouvoir sous la pression de la rue.
« Je quitte la scène politique sans tristesse ni peur pour l'avenir de notre pays et je vous exhorte à demeurer unis, à ne jamais vous diviser », a indiqué notamment Abdelaziz Bouteflika dans cette lettre adressée aux algériens.
« Je ne puis achever mon parcours présidentiel sans vous adresser un ultime message et demander pardon à ceux, parmi les enfants de ma patrie, envers lesquels j'aurais, sans le vouloir, manqué à mon devoir en dépit de mon profond attachement à être au service de tous les Algériens et Algériennes », a poursuivi l'ancien président, qui se présente désormais comme simple citoyen.
A la tête de l'Etat pendant 20 ans, plus qu'aucun de ses prédécesseurs, Abdelaziz Bouteflika se dit « fier » de sa contribution à ce que l'Algérie ait amorcé le 21e siècle en étant dans une situation meilleure et des progrès notables, réalisés dans tous les domaines, en faveur du peuple algérien. « J'ai consacré ces vingt dernières années à votre service, et Dieu est témoin de ma sincérité et de ma loyauté », poursuit Abdelaziz Bouteflika, évoquant ses actions certaines satisfaisantes et d'autres moins, le propre de l'action humaine étant qu'elle est toujours à parfaire.
« L'erreur étant humaine, je vous demande pardon pour tout manquement, par une parole ou un geste, à votre égard et comme toute chose a une fin, je vous fais mes adieux même s'il n'est pas facile pour moi de vous exprimer toute la sincérité de mes sentiments », a ajouté le chef de l’État déchu. Confronté à près d'un mois d'une contestation inédite, et défié ces derniers jours par l'armée, Abdelaziz Bouteflika a finalement remis mardi soir sa démission. Dans sa lettre, il a indiqué se retirer désormais chez (lui), sans autre précision.
Dans le même temps, le nouveau gouvernement a fait des gestes d'ouverture envers la presse, l'opposition, les associations et les syndicats. Lors d'une réunion présidée par le Premier ministre Noureddine Bedoui, il a promis « plus de transparence et d’objectivité ».
Danielle Ngono Efondo
Au pouvoir depuis vingt ans, Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, cible d'une contestation populaire inédite depuis plus d'un mois et défié par l'armée, a démissionné mardi soir. « Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a notifié officiellement au président du Conseil constitutionnel sa décision de mettre fin à son mandat en qualité de président de la République », a rapporté l'agence de presse officielle APS.
Cette annonce intervient après un communiqué de l'armée algérienne qui disait ne pas reconnaître celui de la présidence annonçant, la veille, la démission d'Abdelaziz Bouteflika avant le 28 avril. L'armée demandait l'application immédiate de l'article 102 de la Constitution sur la mise en place du processus d'empêchement du président.
Dans sa lettre de démission, le président algérien explique que sa décision « est destinée à contribuer à l'apaisement des cœurs et des esprits de ses compatriotes, pour leur permettre de projeter ensemble l'Algérie vers l'avenir meilleur auquel ils aspirent légitimement ».
La France a réagi peu après l'annonce de la démission d'Abdelaziz Bouteflika par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. « Nous sommes confiants dans la capacité de tous les Algériens à poursuivre cette transition démocratique dans ce même esprit de calme et de responsabilité qui a prévalu ces dernières semaines », a-t-il déclaré.
Selon la Constitution, c'est le président du Conseil de la Nation (chambre haute), Abdelkader Bensalah, 77 ans, pur produit du régime, qui assurera l'intérim durant une période maximale de 90 jours au cours de laquelle une présidentielle doit être organisée.
À Alger, un concert de klaxons a accueilli la nouvelle de la démission de Bouteflika, et des Algérois ont rapidement commencé à se rassembler sur le parvis de la Grande poste, bâtiment emblématique du centre de la capitale et épicentre des manifestations. Des feux d'artifice ont été tirés, alors qu'environ un millier de personnes, hommes et femmes, parfois venus avec leurs enfants, convergeaient vers la Grande Poste, certains brandissant le drapeau national.
La démission de Bouteflika est une première étape pour les Algériens, qui entendent désormais obtenir le départ de tout le « système » en place.
Danielle Ngono Efondo
Dans cet article, il est rappelé ce que prévoit l'article 102 de la constitution algérienne, une fois sa démission acquise :
Vacance du pouvoir
A la démission du chef de l'Etat, le Conseil constitutionnel se réunit de plein droit, c'est-à-dire de sa propre initiative. Il constate alors, à la majorité de ses membres, la vacance définitive de la présidence.
Il communique immédiatement l'acte de vacance définitive au Parlement, dont les deux Chambres, l'Assemblée populaire nationale (APN, chambre basse) et le Conseil de la Nation, se réunissent de plein droit. La Constitution ne précise pas qu'un vote doit avoir lieu.
Intérim
C'est le président du Conseil de la Nation - poste actuellement occupé par Abdelkader Bensalah, 77 ans, qui assure alors l'intérim durant une période de 90 jours maximum. Si, pour quelque cause que soit, la présidence du Conseil de la Nation est vacante, c'est le président du Conseil constitutionnel - actuellement Tayeb Belaiz, 70 ans - qui assume la charge du chef de l'Etat, pour la même période de 90 jours. Une élection présidentielle doit être organisée au cours de cette période. Le chef de l'Etat par intérim ne peut être candidat à cette élection.
Pouvoirs du président par intérim
Le gouvernement ne peut être ni démis ni remanié avant l'élection d'un nouveau président de la République. Si le Premier ministre est candidat à la présidentielle, il est automatiquement démissionnaire et remplacé par un membre du gouvernement désigné par le chef de l'Etat par intérim.
Le président par intérim ne peut pas consulter la population par référendum, ne peut pas lancer une révision de la Constitution, ni légiférer par ordonnances, ni dissoudre l'APN. Il ne dispose pas du droit de grâce, de remise ou de commutation une peine.
Il doit obtenir l'approbation des deux chambres du Parlement pour déclarer l'état de siège, l'état d'exception, la mobilisation générale ou la guerre et pour signer les traités de paix.
Abdelaziz Bouteflika est né le 02 mars 1937 à Oujda. Réélu en 2014, il est au pouvoir depuis 1999. À 19 ans, il rejoint l’Armée de libération nationale, avant d’être élu, en 1964, membre du Comité central et du bureau politique du Front de libération nationale (FLN). À partir de 1963, il dirige le ministère des Affaires étrangères et restera à sa tête pendant seize ans.
Nicole Ricci Minyem
En effet, c'est par un communiqué de la présidence algérienne que la nouvelle est arrivée lundi 1er mars en fin d'après-midi : le président Abdelaziz Bouteflika démissionnera « avant le 28 avril prochain », date d’expiration de son mandat.
Notons que, ni la date de cette démission ni les "décisions importantes" qui seront prises avant n'ont été précisées. Au pouvoir depuis 20 ans, le président Bouteflika est confronté depuis le 22 février à une contestation massive et inédite des manifestants qui réclament son départ et celui de son entourage et plus largement celui du "système" au pouvoir.
Cette démission, c’est aussi ce que demandaient un certain nombre des proches du président dont Ahmed Ouyahia, l’homme qui était à la tête du gouvernement jusqu’au 11 mars dernier. L’armée, elle, évoquait l’article 102 de la Constitution qui permet au Conseil constitutionnel de se réunir pour déclarer l’état d’empêchement du président en cas de maladie grave.
Par ailleurs, des organisations qui avaient toujours soutenu le chef de l’Etat, comme le patronat ou des organisations liées aux anciens combattants, avaient déclaré qu’elles soutenaient désormais le mouvement populaire.
Pour Brahim Mansour, chercheur à l'Institut des relations internationales et stratégiques, la démission programmée d'Abdelaziz Bouteflika est une sortie honorable au milieu de cette crise. « C'est une sortie honorable pour éviter d'empirer la crise, donc c'est une étape importante parce que cela va permettre une sortie de crise dans un cadre constitutionnel. » A-t-il déclaré.
Six ans après le début du débat sur l’incapacité du président à assurer ses fonctions, plus d’un mois après le début de la contestation populaire qui réclame le départ d’Abdelaziz Bouteflika, 82 ans, et au pouvoir depuis 1999, la présidence s’est limitée à une date butoir.
Mais, pourquoi garder ce flou sur la date exacte de sa démission, à moins d’un mois de la fin irrévocable de son mandat ? Ne pas donner de date serait-il une façon pour Bouteflika de gagner du temps, ne serait-ce que quelques semaines pour s’organiser ? Mais une nouvelle fois, cette annonce du pouvoir risque donc de rater sa cible, celle d’apaiser la rue.
On se rappelle qu’après avoir renoncé à briguer un 5e mandat, une perspective qui a fait descendre des millions d'Algériens dans la rue, Abdelaziz Bouteflika avait reporté la présidentielle prévue le 18 avril et proposé de remettre ses pouvoir à un successeur élu à l'issue d'une Conférence nationale censée réformer le pays et élaborer une nouvelle Constitution. Une option qui impliquait qu'il reste au pouvoir au-delà de l'expiration de son mandat et jusqu'à une date indéterminée. Une proposition qui avait été catégoriquement rejetée par les manifestants dont la mobilisation n'a pas faibli ces dernières semaines.
Danielle Ngono Efondo