Abdelkader Bensalah 77 ans, nommé président par intérim en conformité avec ce que prévoit la constitution algérienne.
Le président du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, a été nommé mardi président par intérim, pour 90 jours, lors d'une réunion du Parlement algérien, une semaine après la démission d'Abdelaziz Bouteflika, selon la télévision nationale. Pendant cette période, une élection présidentielle, à laquelle Abdelkader Bensalah ne pourra pas être candidat, doit être organisée.
Contesté dans la rue
Cette décision est conforme à ce que prévoit la Constitution, mais va à l'encontre de ce que réclament les Algériens qui continuent massivement à manifester pour réclamer le départ de l'ensemble du « système » Bouteflika, dont Abdelkader Bensalah est issu.
« Je vais travailler à concrétiser les intérêts du peuple", a-t-il déclaré devant le Parlement. "C'est une grande responsabilité que m'impose la Constitution ».
Mardi matin, à Alger, des centaines de d'étudiants descendus dans la rue scandaient "Dégage Bensalah!" et "Système dégage", devant la Grande poste. Les partis d'opposition ont boycotté la réunion du Parlement, refusant de valider la nomination d'Abdelkader Bensalah.
Pur produit du régime algérien
Mardi, l'éditorial du quotidien gouvernemental El Moudjahid, traditionnel vecteur de messages du pouvoir, avait suggéré d'écarter Abdelkader Bensalah de la présidence par intérim.
« Cette personnalité (...) n'est pas tolérée par le mouvement citoyen, qui exige son départ immédiat, mais aussi par l'opposition et une partie des représentants des formations politiques de la majorité des deux Chambres du Parlement », avait écrit El Moudjahid.
Président depuis près de 17 ans du Conseil de la Nation, Abdelkader Bensalah, 77 ans, est un pur produit du régime algérien et un fidèle d'Abdelaziz Bouteflika. Député, ambassadeur, haut fonctionnaire ministériel, sénateur, il a multiplié les fonctions et présidé les deux chambres du Parlement, sans jamais devenir ministre.
Le cas du Cameroun
L’exemple de l’Algérie gagnerait à être compris par les thuriféraires d’un « politicien » camerounais. Lequel « politicien », ayant aujourd'hui maille à partir avec la justice, leur a laissé croire que c’est la rue qui gouverne et dicte sa loi. Si de notre prisme le départ du président Abdelaziz Bouteflika était justifié en ce sens qu’il ne jouissait plus de tous ses moyens, au Cameroun il n’en rien, Paul Barthélemy Biya Bi Mvondo tient le gouvernail de main ferme nonobstant les gesticulations des uns et des autres. Et si d’aventure il venait à quitter le pouvoir, sauf cataclysme, la constitution sera appliquée et verra donc le président du Senat prendre les rênes du pouvoir et l’exercer en conformité avec ce qui est prévu.
Source : AFP