Hier lundi 22 avril, plusieurs hommes d'affaires ont été arrêtés par la gendarmerie dans le cadre d'une enquête anticorruption. Ali Haddad, l'ancien leader du patronat, réputé proche de Saïd Bouteflika et PDG du groupe Cevital, actif dans l’électronique, la sidérurgie, l’électroménager ou le BTP a donc été incarcéré.
Issad Rebrab, PDG du premier groupe privé d'Algérie, Cevital, et considéré comme la première fortune du pays et la sixième d'Afrique, selon le magazine américain Forbes, qui évalue son patrimoine à 3,7 milliards de dollars. Il a été incarcéré dans la nuit de lundi à mardi, à l'issue de sa présentation au parquet dans le cadre d'une enquête anticorruption, a annoncé mardi l'agence officielle APS.
Selon l’agence officielle de presse, il est poursuivi pour fausses déclarations liées à des transferts de capitaux vers l’étranger, surfacturation d’équipements importés et importation de matériel d’occasion.
Notamment présent dans la Corne de l'Afrique, mais aussi au Brésil, en Italie, en Espagne ou en France, où Cevital a racheté le fabricant de fenêtres Oxxo et le groupe électroménager Brandt, Issad Rebrab est également présent dans les paradis fiscaux. Le journal Le Monde, qui a enquêté sur les Panama Papers, révèle ainsi que l'homme d'affaires algérien compte « parmi les plus anciens clients du cabinet d'avocats panaméen Mossack Fonseca ».
Depuis la démission le 02 avril du président Abdelaziz Bouteflika, sous la pression d'un important mouvement de contestation populaire, la justice a ouvert des enquêtes contre plusieurs hommes d'affaires liés à l'ancien clan présidentiel. Notons cependant que quatre frères de la puissante famille Kouninef, réputés proche de Saïd Bouteflika propriétaire de l’important groupe KouGC spécialisé notamment dans le génie civil, l’hydraulique et le BTP ; ont également été incarcérés dans la nuit de lundi.
Le site internet du quotidien algérien « Liberté », propriété de Cevital, reste muet sur le placement en détention de Rebrab, mais a qualifié son déferrement de « scénario écrit d'avance dont l’objectif reste jusqu’ici ambigu et inexpliqué ».
Source : Le monde et RFI