C’est le procureur de la République, ADOU Richard qui en a fait l’annonce au journal de 20h ce lundi sur la RTI. En plus du mandat d’arrêt contre Guillaume SORO, la justice ivoirienne a procédé ce lundi à l’arrestation de 15 personnalités proches de Guillaume SORO parmi lesquels des députés encore couvert par l’immunité parlementaire à l’instar de l’honorable Alain Lobognon.
Guillaume Soro est désormais recherché par la justice ivoirienne. Le président du nouveau mouvement politique « Générations et Peuples Solidaires (GPS) » a flairé le coup alors qu’il était en route pour regagner la capitale économique ivoirienne, Abidjan. Alors que son jet privé survolait déjà le Burkina Faso, il a décidé de changer l’itinéraire de vol pour aller atterrir à Accra au Ghana. L’ancien Premier Ministre de Côte d’ivoire, ancien Président de l’Assemblée Nationale et ancien Chef rebelle pour le compte de Alassane Ouattara, Guillaume Soro est en froid avec son coéquipier d’hier depuis le mois de février 2019 quand il décide de démissionner de ses fonctions de président de l’Assemblée Nationale pour devenir un virulent contestataire de la politique du dirigeant en place. Une guerre froide qui n’a pas encore révélé l’étendue de ses dangers pour la paix et la stabilité de la Côte d’Ivoire.
Au cours de son interview au journal télévisé de la RTI, le procureur de la République a lu officiellement le contenu du mandat d’arrêt adressé à Guillaume Soro et à certains de ses proches. A l’occasion, Richard Adou a aussi annoncé l’arrestation de 15 autres personnes dont le député de Fresco, Alain Lobognon. « Oui, je confirme tout à fait, mais pour des dossiers complètement différents de ceux dont je vous ai parlé. Elles (ces personnes : ndlr) sont au nombre de 15 dont des parlementaires, M. Alain Lobognon et autres sont des parlementaires, mais ils ont fait l’objet d’arrestation depuis ce jour », a-t-il répondu à la journaliste qui voulait en savoir plus sur l’arrestation de ces personnes.
Communiqué du Procureur de la République (Richard ADOU)
Ce lundi 23 décembre 2019, la direction de la surveillance du territoire (DST) a informé le Procureur de la République que M. Soro Kigbafori Guillaume, député à l’Assemblée nationale et ex-président de ladite institution, se trouvant à l’extérieur du pays depuis plusieurs mois, projetait d’attenter à l’autorité de l’Etat et à l’intégrité du territoire national. Les éléments en possession des services de renseignement, dont un enregistrement sonore, établissant clairement que le projet devait être mis en œuvre incessamment, le Procureur de la République a ordonné l’interpellation et l’arrestation des mis en cause.
Par ailleurs, le Procureur de la République informe que le vendredi 20 décembre 2019, il a été saisi d’une plainte formulée par l’agence judiciaire du trésor contre MM. Cissé Mory, Koné Kamagaté Souleymane, N’guessan René et Soro Kigbafori Guillaume pour détournement de deniers publics, recel de détournement de deniers publics et blanchissement de capitaux portant sur la somme d’un milliard cinq cent millions de nos francs. Au regard de ce qui précède, une information judiciaire a été ouverte immédiatement contre M. Soro Kigbafori Guillaume pour présomptions graves de tentative d’atteinte contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national, de recel du détournement de deniers publics et de blanchiment de capitaux. Tous autres pour présomptions graves de tentatives d’atteinte contre l’autorité de l’Etat et l’intégrité du territoire national contre MM. Cissé Mory, Koné Kamagaté Souleymane, N’guessan René et la société civile immobilière Ebur (SCI Ebur) pour présomptions graves de détournements de deniers publics et de blanchiment de capitaux portant sur la somme d’un milliard cinq cent millions de nos francs. Ces faits sont prévus et punis par les articles 28, 32, 162 et 190 du code pénal, les articles 33, 34, 60, 63 et 65 de l’ordonnance numéro 2013/ 660 du 20 septembre 2013 relative à la prévention et à la lutte contre la corruption et les infractions assimilées, les articles 7, 99, 113, 117 et 118 de la loi numéro 2016/ 992 du 14 novembre 2016 relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Un mandat d’arrêt international a été requis contre M. Soro Kigbafori Guillaume et des mandats de dépôts ont été requis contre les autres mis en cause.
Par Stéphane NZESSEU
Alassane Ouattara a procédé ce mercredi à l’inauguration du Centre hospitalier (CHR) de Yamoussoukro après plus d’un an de travaux de réhabilitation de travaux de réhabilitation et de mise à niveau assurés par le consortium Med Afrique. Le chef de l’Etat ivoirien saluant le travail réalisé au niveau de ce HCR, a souligné que cet établissement hospitalier sera d’une grande utilité pour les populations de Yamoussoukro et de ses environs.
Selon le Président ivoirien ce CHR et l’hôpital Joseph Moscati qui est implanté dans l’enceinte de la Basilique, vont contribuer efficacement à renforcer les capacités et l’offre des soins de santé dans la capitale politique et administrative ivoirienne.
Le Chef de l’Etat était accompagné à cette cérémonie d’inauguration, du ministre ivoirien de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Aouélé Aka. Celui-ci rappelle que la réhabilitation du CHR de Yamoussoukro entre dans le cadre d’un Programme de réhabilitation ou de reconstruction de huit établissements hospitaliers à travers le pays.
Le ministre ivoirien en charge de la Santé souligne également que le CHR de Yamoussoukro a bénéficié de beaucoup d’innovations. Il s’agit entre autres, des services d’imagerie avec l’acquisition d’un scanner, du laboratoire équipé de matériels de dernière génération, de la pharmacie, du cabinet dentaire et de service d’hospitalisation où le nombre de lits est passé de 70 à 100 lits, avec en plus, cinq chambres VIP.
Le CHR de Yamoussoukro est implanté sur un espace d’une superficie d’un hectare et demi avec 18 bâtiments de type pavillonnaire composant une direction. Il dispose aussi d’une administration et de plusieurs services qui couvrent une population estimée à plus de 391 117 habitants en 2016.
Innocent D H
Selon Jeune Afrique, près de trois mille étrangers et Ivoiriens se sont rassemblés samedi à Gagnoa (centre-sud) où vivent beaucoup d’Ouest-Africains, pour un meeting pour la paix, à un an de l'élection présidentielle qui s'annonce tendue 10 ans après la crise post-électorale qui avait fait 3 000 morts.
« Quitte dans leur affaire! » (Ne pas se mêler), c’est le slogan de cette manifestation dont un des buts était de demander à la forte communauté ouest-africaine en Côte d’Ivoire, de ne pas se laisser instrumentaliser par les politiciens lors de l’élection de 2020.
« Si tu es un ressortissant Cedeao (Communauté économique de États de l’Afrique de l’Ouest), ne te mêles pas de la politique ivoirienne, cela peut éviter beaucoup d’ennuis ! « La Côte d’Ivoire est une plaque tournante de la sous-région et nous allons vers les élections de 2020 et cela fait peur aux ressortissants des pays de la Cedeao. En 2009, 2010, 2011, on a pensé que les Maliens, Burkinabè… étaient pour Pierre ou pour Paul, il y a eu beaucoup d’exactions. C’est ce que nous voulons éviter » a déclaré l’Ivoiro-Burkinabè Emile Kima, figure de la communauté burkinabè.
À sa suite, Alcide Djédjé, l’ex-ministre ivoirien des Affaires étrangères, passé dans la majorité présidentielle du président Alassane Ouattara, a fustigé des discours violents : « On fait comme si on est amnésique et on est en train de retomber petit à petit dans la guerre par les invectives, les querelles intestines », a-t-il regretté, dénonçant « une classe politique qui n’a pas pris conscience huit ans après ».
Gagnoa, une importante ville, à 250 km au nord-ouest d’Abidjan, a été choisie pour abriter cette rencontre en raison de sa situation de porte d’entrée dans l’Ouest ivoirien, qui concentre les plus fortes populations de la Cedeao, engagées dans la culture du cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial.
C’est aussi la ville natale de l’ancien Président Ivoirien Laurent Gbagbo, acquitté en Janvier 2019 par la Cour pénale internationale de crimes contre l’humanité prétendument commis entre 2010 et 2011 et qui attend en Belgique en liberté sous conditions la décision de la CPI sur l’appel de la procureure.
Réconciliation
Début juin 2019, l’ex président ivoirien Henri Konan Bédié (1993-99), ancien allié de Ouattara passé dans l’opposition, avait lancé, après des récentes violences meurtrières intercommunautaires dans le centre du pays : « On fait en sorte que l’Ivoirien soit étranger chez lui. Mais les Ivoiriens n’accepteront jamais cela ». Il évoquait aussi d’autres étrangers qu’on fait venir clandestinement et à qui on fait faire des papiers, possiblement pour fausser la présidentielle de 2020.
Ces déclarations avaient soulevé une vive controverse. Le gouvernement avait condamné des propos d’une extrême gravité, appelant à la haine de l’étranger.
La question de la réconciliation reste sensible en Côte d’Ivoire, après les douze années de crise politico-militaire dans le pays de 1999 à 2011. La Côte d’Ivoire abrite 25 millions d’habitants, dont plus de six millions d’étrangers, surtout des Ouest-Africains, notamment des Burkinabè, selon des statistiques non officielles. Le meeting de Gagnoa s’est achevé dans le calme, les organisateurs promettant de parcourir de nombreuses villes ivoiriennes pour lutter pour la paix.
N.R.M
Cette interdiction intervient sur ordre du président du Conseil national de la communication (CNC). Tout serait parti des plaintes enregistrées après que des propos visant le Président ivoirien Alassane Ouattara soient émis par des intervenants sur les antennes de la chaîne panafricaine.
Peter Essoka, le président du Conseil national de la communication (CNC), a ordonné la suspension d’Afrique Média. Pour cette fin, il a saisi l’Association nationale des câblo-opérateurs dans l’optique du retrait « sans délai de la chaîne Afrique Media » des bouquets de l’Anco.
Il est reproché à Afrique Média, la diffusion de « propos portant atteinte à l’éthique et à la déontologie professionnelles ». Le président ivoirien Alassane Ouattara est visé à plusieurs reprises, au moins 5, dans des extraits issus de programmes de la chaîne de télévision, constate le président du Conseil national de la communication. Peter Essoka estime également que les dérives notées sont « susceptibles de déteindre les bonnes relations d’amitié entre le Cameroun et la Côte d’Ivoire ».
Au regard du contenu de la lettre de suspension émanant de Peter Essoka, l’interdiction d’Afrique Média n’est pas une première. Il rappelle qu’une suspension similaire est intervenue en 2015. Les motifs évoqués étaient, « pour fautes éthiques et déontologiques en matière de communication sociale ». Toutefois, les responsables d’Afrique Média n’avaient pas mis en application la décision de suspension.
L’hypothèse d’une suspension à la demande de Ouattara
C’est le président Alassane Ouattara qui a saisi les autorités camerounaises pour la suspension, si l’on s’en tient au journal Confidentiel Afrique. Ce dernier fait mentionner que le Chef de l’État ivoirien n’a pas beaucoup aimé le débat de libre antenne sur la chaîne de télévision panafricaine Afrique Média portant sur l’arrestation ratée de Guillaume Soro en Espagne. Saisissant le prétexte du Sommet Russie-Afrique, à Sotchi, Alassane Ouattara aurait fait mention du cas au ministre camerounais des Affaires Étrangères. Il a ainsi pointé la posture « partisane » d’Afrique Média en référence au débat de libre antenne consacrée à la Côte d’Ivoire. A la suite de cela, le ministre camerounais des Affaires étrangères aurait rendu compte au Président Biya. C’est comme ça que le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi a été saisi pour trouver une solution au problème posé.
Innocent D H
Dans le communiqué de presse rendu public par la présidence ivoirienne, l’on annonçait au programme de cette visite officielle, la question sécuritaire, qui pour Jeune Afrique est une grosse problématique aussi bien à Abidjan que dans de nombreux pays, au niveau régional.
Emmanuel Macron et son invité ont abordé d’autres questions bilatérales et multilatérales, à l’instar de la dette ou encore, du retard accusé dans l’exécution des travaux du métro d'Abidjan.
Dans la délégation ivoirienne, Alassane Ouattara s’est spécialement fait accompagner de son Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, de Patrick Achi, le secrétaire général de la présidence, de Fidèle Sarassoro, le directeur de cabinet, Charles Gomis, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire en France, ou encore Masséré Touré, la directrice de la communication.
La question sécuritaire
En Côte d’Ivoire, la France finance notamment la construction d’une école régionale de lutte contre le terrorisme. Si les travaux avaient été lancés fin 2018, dans la cité balnéaire de Jacqueville à l’Ouest d’Abidjan par Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, le projet est sujet à de nombreux blocages du côté ivoirien. Ce qui agace Paris, qui est d’ailleurs très impliqué en Côte d’Ivoire dans la lutte contre le terrorisme et appuie les services ivoiriens.
Désendettement et métro d’Abidjan
Sur plan économique, la Côte d’Ivoire négocie un appui budgétaire direct de la France, sous forme de prêt d’un montant de 250 millions d’euros en provenance de l’Agence française de développement (AFD). Les discussions ont également porté sur l’éventualité d’un troisième contrat de désendettement C2D, le principal axe de coopération entre les deux pays. Le chef de l’État ivoirien a toujours souhaité une annulation sèche du reliquat de la dette française estimée à 1 milliard d’euros. De son côté, Paris préfère un troisième C2D qui devrait commencer en 2020. C’est en 2014 que l’actuel C2D, d’un montant global de 738 milliards de FCFA doit prendre fin l’an prochain.
Le Métro d’Abidjan
Il s’agit d’un projet de réseau ferroviaire de transport urbain, actuellement en cours de négociation, qui va desservir l'agglomération d'Abidjan. Selon les concepteurs de la maquette, c’est un métro aérien conçu aujourd’hui autour de deux lignes. Lancé fin 2017, le premier tronçon doit être inauguré et mis en service en 2023.
En rappel, les rencontres entre les deux chefs d’Etats sont devenues régulières, depuis l’élection de Macron en 2017.
Nicole Ricci Minyem
La décision était attendue. Guillaume Soro a rendu sa démission ce vendredi 8 février, de son poste à la tête de l’Assemblée nationale ivoirienne, à l’issue d’une brève session extraordinaire qu'il avait convoquée.
« À cet instant précis, je rends ma démission du poste de président de l’Assemblée nationale », a déclaré Guillaume Soro, du haut de la tribune de l’Assemblée nationale, d’un ton grave et solennel. Dans un discours bref, il est revenu sur les circonstances de cette démission qui était attendue depuis quelques jours, suite à son refus d’adhérer au Rassemblement des houphouêtistes pour la démocratie et la du président Alassane Ouattara. « J’ai eu plusieurs rencontres avec le président de la République » au cours du mois de janvier, a expliqué Guillaume Soro. « Il a été question de mon positionnement idéologique par rapport au RHDP », a-t-il précisé.
« J’étais face à un dilemme. Trahir mes convictions, donc sauver un poste confortable, ou descendre de mon piédestal et rendre ma démission de mes fonctions, afin de pouvoir me regarder dans une glace », a encore expliqué l’ex-chef de la rébellion des Forces nouvelles.
C’est sous les applaudissements, y compris de la part de députés membres de la mouvance présidentielle, que les parlementaires ont accompagné leur ex-président, qui a aussitôt quitté l’Assemblée nationale. De fait, il avait déjà vidé ses bureaux et s’était déjà préparé à quitter ses fonctions. La démission de Guillaume Soro est intervenue dès son retour des États-Unis. Il a séjourné dans ce pays depuis le début du mois, pour préparer son doctorat en finances à Harvard. Bien qu’ayant démissionné, Guillaume Soro reste député de Ferkessédougou.
Candidat en 2020 ?
Ces derniers mois, ses relations entre le président Alassane Ouattara son ancien mentor et lui se sont considérablement dégradées, alors qu’il se rapprochait davantage d’Henri Konan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-allié du Rassemblement des républicains – RDR, parti présidentiel). Ce dernier a lui aussi rompu avec Ouattara et a engagé son parti dans l’opposition. Les deux hommes, ont résolu depuis des semaines, de ne plus cacher leur partenariat, dans le cadre d’une nouvelle plateforme politique devant regrouper les principaux opposants à Ouattara et dont les négociations se déroulent dans un secret absolu. Chacune de leurs rencontres faisant l’objet d’interprétations de la part de leurs pourfendeurs, celui qui est désormais considéré comme l’ex président de l’Assemblée nationale s’est voulu catégorique : « Je vais aller saluer Bédié, matin, midi, soir, si je veux ».