La substance de cette dernière semblait indiquer que lors du concert live Johnnie Music and Whisky, organisé par la célèbre marque de whisky écossais Johnnie Walker, le 18 et le 20 avril à Douala et à Yaoundé, le chanteur Nigérian Tekno qui était en tête d’affiche a perçu un cachet de 64 millions de FCFA, tandis que les artistes camerounais Jovi, Ko-C et Shura qui l’accompagnaient ont respectivement perçu un cachet de 02 millions de Fcfa, 1,5 millions de Fcfa et 500.000 Fcfa.
Comme on pouvait s’y attendre, la nouvelle a fait réagir de nombreux artistes camerounais, en tête desquels le rappeur Maalhox le Viber. Sur sa page Facebook, l’auteur du titre à succès « Ça sort comme ça sort », a réalisé un direct live pour dénoncer ce traitement et réclamer plus d’attention de la part des entreprises nationales et étrangères installées sur le territoire national.
« C’est nous qui payons les Whiskies tous les jours, c’est nous qui achetons leurs produits tous les jours, c’est nous qui mettons les crédits tous les jours, mais quand il faut payer les gens, ça devient que nous ne sommes pas internationaux ? Quand il faut payer les gens on prend tout l’argent on donne aux étrangers ? C’est inadmissible qu’une multinationale donne 500.000 Fcfa à un artiste camerounais et 64 millions de FCFA à un étranger. L’argent des camerounais doit rester entre les mains des camerounais » a-t-il déclaré.
A la suite de Maalhox, le rappeur Franko a également fait une sortie qui s’inscrivait dans la même logique que celle de son homologue. Si au départ il a minimisé ladite information estimant qu’elle était non fondée, il a par la suite pris le soin d’identifier ce qui selon lui, conforte ces grandes entreprises dans leur attitude méprisante envers les artistes camerounais « Si tous les artistes, refusent les cachets qu’on leur donne parce qu’ils estiment qu’ils méritent mieux… les mecs en face n’auront pas d’autres choix que d’augmenter… mais ici quand tu refuses un cachet parce que tu estimes que tu ne le mérites pas… c’est un autre artiste autant connu que toi qui va l’accepter et parfois beaucoup moins… il faut un mouvement d’ensemble pour changer les choses », a-t-il indiqué.
Lady Ponce a elle aussi soutenue l’initiative du rappeur Maalhox. « Je fais une révérence à ce jeune frère de la musique camerounaise qui élève sa voix pour un combat noble. J’ai un grand respect pour les artistes étrangers, beaucoup ont un talent immense mais quand aujourd’hui je regarde la musique camerounaise en général, j’en vois des jeunes talentueux, je vois des génies qui traversent le mépris que leurs propres frères leur témoignent pour trouver reconnaissance au plus haut niveau de la chaîne musicale. Quand allons-nous appendre à valoriser notre culture ???
Je me rappelle encore quand les P Squares lors d’un concert organisé par MTN au Cameroun ont soutenu ma position de me retirer de ce concert suite au mépris que les organisateurs témoignaient aux musiciens camerounais en rémunérant les artistes étrangers 10 fois la somme accordée aux artistes locaux. Je cite leurs dires « si vous ne respectez pas vos artistes personne d’autre ne le fera, nous sommes grand aujourd’hui parce que notre peuple croit en nous ».
Arrêtons cette farce de grâce, n’élevons pas les poules pour que les voisins se servent les meilleurs morceaux. Ces multinationales s’enrichissent sur le dos de nos compatriotes, de grâce qu’ils œuvrent au moins un tout petit peu pour la promotion de notre culture. Ce n’est pas de la xénophobie mais c’est plutôt un élan de patriotisme. Ce que tu n’acceptes pas chez toi il ne faut pas le favoriser chez le voisin. Toute bonne charité commence par soit même. Que Dieu lave nos cœurs, je pleure tous les jours quand je pense que l’ennemie du camerounais c’est le camerounais », a-t-elle écrit sur son Facebook.
Toujours sur sa page Facebook, Maalhox a affirmé quelques heures plus tard qu’après ses déclarations, de nombreux responsables d’entreprises l’ont appelé et lui ont promis qu’ils feront d’avantage d’efforts pour soutenir l’industrie musicale camerounaise naissante, ainsi que les artistes camerounais.
Pourvu les fruits tiennent les promesses des fleurs.
Danielle Ngono Efondo
Après avoir ratées leur qualification au tournoi intercontinental dans le Groupe D au Brésil, les Championnes d’Afrique en titre tenteront leur ultime chance de qualification pour les Jeux Olympiques Tokyo 2020 au tournoi continental.
Les Lionnes Indomptables de volleyball n’ont pas pu décrocher l’unique ticket de qualification pour les prochains Jeux Olympiques, à l’issue du tournoi intercontinental dans le groupe D. Les Camerounaises ont essuyé trois défaites en autant de matchs, au cours de cette compétition internationale qui s’est déroulée au Brésil du 01er au 03 août dernier. L’unique ticket disponible dans ce groupe a été remporté par le Brésil, pays hôte de ces rencontres.
En effet, six poules au total étaient en lice dans ce tournoi intercontinental organisé par la Fédération internationale de volleyball (Fivb). Seuls les premiers de chaque groupe ont obtenu directement leur qualification pour la phase finale du tournoi de volleyball féminin de la 16e édition des Jeux Olympiques 2020, prévue du 24 Juillet au 08 Août 2020 à Tokyo au Japon. Tout comme le Brésil, la Serbie, les Etats-Unis, l’Italie, la Chine et la Russie se sont qualifiés dans leur groupe respectif au terme de cette première étape de qualification. Ils rejoignent le Japon, le pays hôte dans la liste des sept premières sélections nationales déjà qualifiées.
Les Championnes d’Afrique par contre, joueront leur dernière chance au tournoi continental qualificatif pour les Jeux Olympiques. Après la première phase de qualification, la deuxième étape se jouera au niveau des différentes confédérations membres de la Fivb, afin de déterminer la sélection qui représentera son continent. Les filles de Jean René Akono négocieront leur qualification face aux autres sélections africaines qui espèrent participer au tournoi olympique. Les joueuses clés, notamment Leaticia Moma, deux fois consécutive Mvp africaine et la meilleure libéro africaine (2017-2019), Raïssa Nasser, absentes au Brésil seront probablement de la partie. Les Lionnes participeront aux Jeux africaines au Maroc avant de défendre leur qualification au tournoi continental de qualification aux Jeux Olympiques.
Tournoi intercontinental des J.O 2020
Résultats complets des Lionnes
Cameroun vs Brésil 0-3 (14-25, 13-25, 16-25)
Cameroun vs République Dominicaine 0-3 (20-25, 19-25, 14-25)
Cameroun vs Azerbaïdjan 0-3 (17-25, 14-25, 20-25)
"L'armée a annoncé que le soldat a été tué sur une moto qu'un autre homme conduisait. Le chauffeur, un travailleur de terrain, a également été abattu", rapporte l’agence.
"Tous les deux sont morts sur le coup. L'armée procède actuellement à une fouille approfondie des personnes et des maisons dans la localité. Toutes les entrées de la ville ont été bloquées", aurait déclaré à Xinhua un officier militaire qui a demandé à rester anonyme.
L'incident s'est produit dans la ville de Penda Mboko, dans la partie francophone du Cameroun, près de la frontière avec Muyuka, une région anglophone du Sud-Ouest.
Depuis 2017, des séparatistes armés s'affrontent avec les forces gouvernementales dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest pour lutter pour l'indépendance des deux régions.
La crise anglophone a commencé en octobre 2016 avec la présentation par les avocats de common law et les enseignants de revendications corporatistes et de condamnations des années de marginalisation des anglophones.
Les avocats ont déclaré qu'ils voulaient contrecarrer les tentatives du gouvernement d'anéantir la pratique du Common Law en faveur du droit civil dans un Cameroun constitutionnellement bilingue, biculturel et bi-juridique.
Les enseignants anglophones ont rejoint la grève le 21 novembre 2016, citant également des cas de marginalisation du système éducatif anglo-saxon.
Les choses ont atteint leur paroxysme le 21 novembre 2016 lorsque la révolution du cercueil de Mancho Bibixy a coïncidé avec la grève des enseignants. Des jours de villes mortes ont suivi, menant à des arrestations, des enlèvements, des exécutions extrajudiciaires et des incendies criminels, entre autres.
Au cours des trois dernières années, les régions anglophones du Cameroun ont été plongées dans un cycle de violence meurtrière qui a coûté la vie à environ 2 000 personnes et déraciné près d'un demi-million de personnes de leur foyer.
Le 13 mai, le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté de la situation humanitaire au Cameroun lors d'une réunion informelle. Cela a donné un élan aux efforts internationaux pour faire face à la crise et une occasion d'envisager des mesures pratiques pour une réponse humanitaire efficace, en particulier pour les personnes les plus à risque.
Les groupes de droite affirment que le Conseil de sécurité devrait officiellement ajouter le Cameroun à son ordre du jour en tant que point autonome afin qu'il puisse aborder régulièrement la crise et mettre en lumière la situation humanitaire catastrophique dans le pays, ainsi que les graves violations des droits humains par toutes les parties.
Otric N.
L'avocat Tchakoute Patie Charles, bâtonnier de l'Ordre des avocats du Cameroun, s'est dit préoccupé par les attaques continues des forces de sécurité contre les avocats dans le pays.
La condamnation est contenue dans un communiqué rendu public ce week-end à la suite d'informations selon lesquelles l'avocat Amungwa Tanyi Nicodemus a été agressé par un gendarme à Yaoundé.
D’après une communication attribuée à Me Akuwiyadze, le 30 juillet dernier sur les réseaux sociaux, ce qui est qualifié d’agression est l’œuvre de "deux individus qui se disaient officiers de gendarmerie". L’on apprend de ladite communication que l’avocat a été heurté par une moto "alors qu’il se trouvait sur le trottoir". Plus tard, la victime aurait subi diverses violences.
Me Tchakoute écrit que le samedi 27 juillet 2019, "l'avocat Amungwa Tanyi Tanyi Nicodemus a été gravement agressé par un gendarme sans aucune provocation" de la victime. "Notre collègue a été admis à l'hôpital en raison de multiples blessures corporelles qu'il a subies", a déclaré le bâtonnier.
Informé un jour après l'incident, l'avocat Tchakoute a déclaré qu'il a immédiatement demandé aux représentants du bâtonnier de l'ordre des avocats des régions Centre, Sud et Est de rendre visite à l'avocat Amungwa Tanyi Nicodemus à l'hôpital afin de s'informer sur son état, l'assister, recueillir des informations sur l'incident, identifier le coupable et rédiger un rapport complet.
"Non seulement l'agression contre un avocat est inadmissible, mais la répétition de telles attaques ne peut laisser le barreau indifférent", a déclaré Tchakoute. Les Représentants du bâtonnier de l'Ordre des Avocats des Régions Centre, Sud et Est ont été mandatés pour porter plainte auprès du Procureur Général de la Cour d'Appel du Centre, au nom du Barreau du Cameroun, au sujet de l'incident.
Le bâtonnier dit qu'il a pris des dispositions pour que les frais médicaux de l'avocat Amungwa Tanyi Nicodemus soient couverts par l'ordre des avocats du Cameroun. "J'ai écrit au Secrétaire d'Etat à la Défense en charge de la Gendarmerie Nationale, une lettre dénonçant les attaques répétées contre les avocats, notamment celle de l'avocat Amungwa Tanyi, ainsi que les obstacles rencontrés par les avocats de certaines unités de gendarmerie dans l'exercice de leurs fonctions professionnelles, et demandant que des mesures soient prises pour y remédier".
Le bâtonnier a dit qu'il prévoyait une réunion avec le haut fonctionnaire susmentionné afin de s'attaquer de front à ces questions. Selon lui, l'agression des avocats et les obstacles professionnels domineront les discussions lors de la réunion du Conseil du Barreau en août 2019.
Otric N.
Les volleyeurs camerounais participeront du 9 au 11 août 2019 au tournoi intercontinental qualificatif pour les Jeux Olympiques Tokyo 2020.
Les vice-champions d’Afrique quitteront le Cameroun ce mardi 06 août 2019 via l’aéroport international de Douala pour l’Italie. Les Lions Indomptables participeront du 09 au 11 août prochain, au tournoi intercontinental qualificatif pour la 16e édition des Jeux Olympiques prévue du 24 juillet au 08 août 2020 à Tokyo au Japon, organisé par la Fédération internationale de volleyball (Fivb).
Outre, l'Italie, pays hôte, le Cameroun affrontera, la Serbie et l'Australie, deux sélections que les Lions avaient affrontées au dernier championnat du monde qui s’est déroulé toujours en Italie. Cette compétition permettra aussi aux vice-champions d'Afrique de préparer la 12e édition des jeux africains du Maroc qui se tiendra du 16 au 30 août prochain. Avant leur départ, les Lions ont effectué leurs dernières séances d’entrainement lundi 5 août 2019 au palais polyvalent des sports de Yaoundé.
Tout comme chez les dames, les vainqueurs de chaque poule seront directement qualifiés pour la phase finale Olympique qui se déroulera au Japon. La deuxième étape du processus de qualification olympique se poursuivra en janvier 2020. Chacune des cinq confédérations continentales (AVC, CAVB, CEV, CSV, NORCECA) organisera son propre tournoi de qualification olympique pour déterminer l’équipe qui représentera son continent aux jeux de Tokyo 2020. Ces différentes compétitions permettront à la Fivb de retenir les 12 équipes masculines qui participeront à la phase finale des tournois de volleyball messieurs, des Jeux Olympique.
Avant leur départ pour l’Italie, Blaise Maya et ses hommes ont participé avec brio au championnat d’Afrique des nations de volleyball (Can). Le Cameroun a décroché la médaille d’argent, une année après avoir décroché la médaille de bronze. « Nous avons cru jusqu’au bout au titre. Malheureusement, nous avons échoué en finale. Nous apprécions le fait que le gouvernement reconnaisse les efforts qui ont été faits. Nous avons atteint notre premier objectif à savoir arrivée en finale. Du point de vue technique, on a beaucoup progressé. Comme pour dire que nous sommes en phase avec l’évolution actuelle du volleyball. Il y a également la motivation des joueurs qui ont préféré aller au front sans percevoir leur prime pourtant disponible. A présent, nous allons entamer la préparation du tournoi de qualifications aux Jeux Olympiques prévu dans quelques jours en Italie. Par la suite, nous enchainerons avec les Jeux africains avant d’achever notre campagne par le tournoi continental de qualification aux Jeux Olympiques. Notre objectif est de participer à ce rendez-vous planétaire. Pour cela, nous allons travailler dur », a affirmé Blaise Mayam, entraîneur principal de la sélection nationale seniors messieurs.
Marie MGUE
C’est une information relayée par Journal du Cameroun. Les généraux de la république fantôme d’Ambazonie sont en désaccord. Dans un communiqué signé par dix d’entre eux, certains leaders demandent aux populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest de vaquer normalement à leurs occupations. Le communiqué en question date du 04 août 2019. C’est une grande surprise alors qu’on sait que généralement les séparatistes contraignent les habitants du Nord-Ouest et du Sud-Ouest à respecter leurs opérations qui visent à paralyser les activités dans ces deux régions anglophones.
Au sujet de l’objet du désaccord, le communiqué dans lequel le haut commandement militaire de la république fédérale d’Ambazonie annonce rejeter les 10 jours de l’opération « Lockdown », révèle que, cette décision a été prise sans son consentement. La décision d’initier le Locdown a été prise par une faction de leaders séparatistes et surtout sans avoir consulté leurs forces sur le terrain. « Les « généraux » affirment avoir discuté longuement avec la population. Celle-ci aurait décidé de déclarer nulle et non avenue cette autre opération Lockdown. D’où cette décision des « généraux ambazoniens » d’annuler cette opération », écrit notre confrère.
Il convient de rappeler que les populations des régions anglophones n’en peuvent plus de ces opérations initiées par les séparatistes et qui mettent en mal leur bien-être. Parmi lesdites opérations, il y a le Ghost town en français Ville morte. Celle-ci empêche les populations de vaquer à leurs occupations. Elles sont tenues de rester chez elles tous les lundis, les mercredis et les jeudis.
En rappel le 30 juillet dernier, les habitants de Buea par exemple ont décidé de boycotter le Ghost town. « Nous respections les villes mortes hier. Nous souffrons vraiment sous le poids de ces villes mortes. Le confinement reviendra juste pour nous tuer. On a besoin d'un peu de répit. Nous avons des factures à régler et nous devons travailler pour subvenir à nos besoins », a déclaré un habitant de Mile 17 Motor Park.
Liliane N.
Une campagne de vaccination a été lancée le 1er Août 2019 à l’esplanade du Lamidat de Garoua par le Secrétaire général des services du Gouverneur Julien Doumba. Durant la campagne, il est question de protéger les populations contre le choléra dont l'épidémie n'a de cesse eu à menacer la région ces dernières années.
La première campagne de vaccination anticholérique orale a été lancée par le Cameroun le 1er août 2019. Une opération menée sur le terrain par Médecins sans Frontières (MSF), s’appuyant sur le stock mondial de vaccins anti cholériques oraux. Cette vaccination vise à prévenir la résurgence des cas de choléra dans le Nord du pays.
Objectif : 537.000 personnes à vacciner
Plus de 537.000 personnes âgées de plus d’un an vont être vaccinées gratuitement contre le choléra. Le secrétaire général des services du gouverneur du Nord Julien Doumba qui a présidé la cérémonie de lancement de la campagne a rappelé aux populations que le respect des règles d’hygiène reste plus efficace pour barrer la voie au choléra et que la vaccination dont il est question n'est que complémentaire.
Cette campagne a pour objectif de toucher le maximum de personnes possible. Des centaines des agents vaccinateurs formés vont donc s’activer pour atteindre chaque individu avec un vaccin oral contre le choléra. Les activités d’information sur la campagne ont déjà commencé. Ces activités incluent les autorités locales, les chefs traditionnels et religieux, la communication et la mobilisation sociale par des travailleurs sociaux et les volontaires.
Le Cameroun connaît la résurgence d'une épidémie de choléra depuis le 14 Juillet 2018. Un comité de coordination intersectoriel régional de cette épidémie est d'ailleurs fonctionnel dans le Nord. Ce comité piloté par le Gouverneur. Plusieurs partenaires du ministère de la santé apportent leur appui. Il s'agit notamment de organisations telles que: UNICEF, OMS, MSF, Plan International etc.
Innocent D H
La Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC) a averti que la suspension des activités de la Société Nationale des Raffineries de Pétrole (SONARA) a fortement affecté le défaut de paiement des dettes au Cameroun.
Les flammes géantes ont en effet entièrement consumé les unités 10 (distillation atmosphérique), 30 (fractionnement et stabilisation des essences), 40 (fractionnement des gaz plants et de lavage de buspo, gaz domestique), et 70 (traitement des eaux de procédés), de la raffinerie, paralysant ses activités. Quant aux unités 20, 50 et 100, les équipements d’analyse, le laboratoire et les bureaux, ils ont été partiellement endommagés.
Une analyse menée après l'incident qui a frappé l'entreprise le 31 mai dernier, lequel a endommagé la chaîne de transformation de l’unique raffinerie du pays, réduisant à zéro les capacités de production nationale d’hydrocarbures raffinés, montre que le volume des impayés dans le système bancaire camerounais va augmenter.
“L'estimation des crédits bruts accordés à la SONARA était de 119,3 milliards de francs CFA à fin avril 2019, soit 3,3% du volume global des crédits. Supposons que la SONARA ne soit pas en mesure de faire face à son engagement financier du fait de la suspension de ses activités, malgré le dépôt d'environ 87 milliards de francs CFA à fin avril 2019, pour les cas urgents principalement, le volume des impayés dans le système bancaire camerounais serait de 19,6% contre 16,2% à fin avril 2019," souligne la Commission.
L'analyse de la COBAC n'est pas rassurante pour un secteur où les créances en souffrance envers les banques commerciales au Cameroun en 2016 s'élevaient à 489 milliards de francs CFA. Ainsi, avec 106 milliards de francs CFA de créances impayées dans le secteur de la microfinance en 2017, le Cameroun concentrait 79% de l'ensemble des créances douteuses de la CEMAC à l'époque.
Selon la COBAC, la suspension de la raffinerie principale du pays, d'une capacité de raffinage de 2,1 millions de tonnes de pétrole brut par an, a un impact sur l'encours des crédits bancaires au Cameroun. La direction de SONARA a décidé de suspendre ses obligations contractuelles après l'incendie de quatre des 13 unités de production de la société.
Cette ardoise salée de la Sonara apparaît au moment où l’Etat du Cameroun envisage contribuer financièrement à la réhabilitation de ses unités endommagées. La facture atteindrait les 300 milliards de FCFA. Créée le 24 mars 1973, la Sonara dispose d’un capital de 32,540 milliards de FCFA. En 2010, un vaste projet de modernisation et d’extension de ses unités a été lancé dans le but de porter la production de la raffinerie de 2,1 à 3,5 tonnes de pétrole brut par an. L’incendie catastrophique du 31 mai 2019 a malheureusement stoppé net la phase 2 de ce grand projet.
Otric N.
Ils revendiquaient entre autres, la libération d’Omoyele Sowore, qui, lors de l’élection présidentielle de Février dernier, a été investi par le Congrès d’Action Africain (AAC). Il est par ailleurs le directeur de publication du site Sahara Reporters. Il a été interpellé pendant le week end, après avoir invité ses partisans à organiser une marche ce lundi à Abuja, dans un Tweet publié vendredi. Dans un autre, il a affirmé, qu’il y avait « besoin d’une révolution au Nigeria, pour les oppressés qui veulent la liberté et ne plus être sujets à l’oppresseur ».
Ils sont nombreux, ces nigérians qui sont descendus dans les rues de Lagos mais, à peine venaient-ils d’entamer leur marche et d’entonner un hymne « révolutionnaire » que les partisans de Omoyele Sowore ont été pourchassés par la police qui n’a pas manqué d’utiliser de grands moyens, comme le révèle le témoignage de Femi Adeyeye, un militant présent à la manifestation : « Des policiers et des soldats ont tiré sans discrimination. Nous avons au moins deux personnes que j’ai vues touchées à la jambe et nous autres, nous nous sommes enfuis, de peur d’être victimes de ces actes que nous qualifions de barbares. Mais, cela ne va pas nous empêcher de redescendre dans les rues, autant de fois qu’il le faudra… ». Le porte parole de la police de Lagos n’a fait aucune déclaration, sur d’éventuelles arrestations ou des blessés.
L’appel de Omoyele Sowore, grand critique du Président Buhari est pour la police, une menace à l’ordre public car de ce côté, on estime que l’opposant a franchi la ligne rouge : « Nous ne pouvons autoriser quiconque ou un quelconque groupe à fomenter le chaos et attiser les braises de la révolution », avait prévenu dimanche un porte-parole, Peter Afunaya.
Le président Muhammadu Buhari, réélu en février pour un second mandat, fait face à de nombreux défis dans le pays le plus peuplé d’Afrique, dont une insurrection islamiste, une corruption endémique et une économie fragile.
Le candidat du Congrès d’Action Africain, dans son site d’informations a choisi dans sa ligne éditoriale de dénoncer ces maux. Il n’est arrivé qu’en dixième position à la présidentielle mais son message anti-establishment a retenu l’attention. Différentes personnalités, dont le prix Nobel Wole Soyinka, ont condamné son arrestation.
Nicole Ricci Minyem
« Les personnes handicapées dans les régions anglophones du Cameroun sont prises dans la violence et luttent pour fuir vers la sécurité lorsque leurs communautés sont attaquées », a déclaré Human Rights Watch dans un rapport daté du 5 août 2019. L’ONG affirme également que ces personnes ont des difficultés à obtenir l'aide nécessaire.
"Les personnes handicapées font partie des populations les plus marginalisées et les plus à risque de tous les pays touchés par la crise, et le Cameroun ne fait pas exception à la règle", a déclaré Emina Ćerimović, chercheuse principale en droits des personnes handicapées à Human Rights Watch. "L'intervention humanitaire des Nations Unies, terriblement sous-financée, exacerbe les risques, car de nombreuses personnes handicapées n'obtiennent même pas la satisfaction de leurs besoins fondamentaux."
Au cours des trois dernières années, les régions anglophones du Cameroun ont été plongées dans un cycle de violence meurtrière qui a coûté la vie à environ 2 000 personnes et déraciné près d'un demi-million de personnes de leur foyer. Les personnes handicapées ont été attaquées et maltraitées par des belligérants, souvent parce qu'elles ne peuvent pas fuir.
Le 13 mai, le Conseil de sécurité de l'ONU a discuté de la situation humanitaire au Cameroun lors d'une réunion informelle. Cela a donné un élan aux efforts internationaux pour faire face à la crise et une occasion d'envisager des mesures pratiques pour une réponse humanitaire efficace, en particulier pour les personnes les plus à risque.
Le Conseil de sécurité devrait inscrire officiellement le Cameroun à son ordre du jour en tant que point distinct afin qu'il puisse régulièrement faire face à la crise et mettre en lumière la situation humanitaire catastrophique dans le pays, ainsi que les graves violations des droits de l'homme par toutes les parties.
Entre janvier et mai 2019, Human Rights Watch a interrogé 48 personnes handicapées vivant dans les régions anglophones, des membres de leur famille, des représentants d'agences de l'ONU et d'organisations humanitaires nationales et internationales pour déterminer comment la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a affecté de manière disproportionnée les personnes handicapées.
Les personnes handicapées et les personnes âgées ont été parmi les personnes tuées, violemment agressées ou enlevées par les forces gouvernementales et les séparatistes armés.
Human Rights Watch allègue que des soldats du bataillon d'intervention rapide ont tué un homme de 43 ans ayant une déficience auditive et intellectuelle dans le village de Ntamru, dans la région du Nord-Ouest, le 05 mai, lorsqu'il n'a pas répondu à leurs questions. "Il a reçu une balle dans la tête et dans la poitrine", a déclaré un témoin à Human Rights Watch.
La destruction des maisons et des biens a un effet accru sur les personnes handicapées, regrette Human Rights Watch.
Tout au long de la crise, Human Rights Watch a documenté de nombreux cas de personnes handicapées dont les maisons ont été brûlées par les forces de sécurité, ce qui les a privées d'environnements domestiques accessibles, d'abris et d'appareils et accessoires fonctionnels et les a déplacées de force.
Un homme de 41 ans ayant un handicap physique a déclaré à Human Rights Watch qu'il avait perdu son fauteuil roulant après que des soldats eurent brûlé sa maison à Kumbo, dans la région du Nord-Ouest, le 03 décembre 2018 : "Ma maison a été rasée. J'ai eu de la chance de pouvoir m'échapper grâce à un ami qui m'a porté. Mais j'ai tout perdu, y compris mon fauteuil roulant, et je n'ai plus les moyens de me déplacer seul."
Lors de certaines attaques, les personnes à mobilité réduite ne pouvaient pas fuir avec leur famille. Une femme de 27 ans, paralysée à la jambe gauche à cause de la polio infantile, a déclaré qu'elle était restée seule dans son village, Esu, dans la région nord-ouest, en mars 2018 : "Après trois jours d'affrontements et de tirs incessants, mes parents se sont enfuis et m'ont laissé seul à la maison. J'ai cherché refuge dans une maison voisine, mais les voisins sont partis aussi. Ma famille pensait qu'il était plus sûr pour moi de rester et de me cacher, plutôt que de me porter et de fuir. Mais j'avais vraiment peur."
Les personnes handicapées qui ont réussi à fuir la violence ont lutté pour obtenir une aide humanitaire de base dans les zones où elles sont déplacées. Plus d'un quart des Camerounais qui ont besoin d'aide humanitaire vivent dans les régions anglophones, y compris plus d'un demi-million de personnes qui restent déplacées à l'intérieur du pays. Le plan d'intervention humanitaire des Nations Unies pour le Cameroun de 2019 n'est financé qu'à hauteur de 21 %.
Otric N.
La ministre du Développement urbain et de l’Habitat, Célestine Ketcha Courtès, a inauguré une cinquantaine de maison, insistant sur le fait que les logements sont destinés à la classe moyenne et non aux riches ou hauts fonctionnaires.
Elle a conclu une visite de travail de deux jours à Douala le samedi 3 août 2019, où elle a inspecté quelques projets de route/drainage et des chantiers de construction de certains projets relevant de son département ministériel.
Accompagnée du délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, le Dr Fritz Ntone Ntone Ntone, elle a fait son premier arrêt à Sandaga, où elle a inspecté les travaux en cours à l'assainissement du marché. Avec son équipe, ils se sont également rendus au chantier Arab 3 la pasta Bonaberi, école publique Bonateke, Rond-Point Dakar et COMAR safana, hôtel Bocom Brazzaville.
Célestine Ketcha Courtès s'est déclarée satisfaite et a encouragé les entrepreneurs qui avaient dépassé la date limite à continuer à travailler avant la fin de l'année sous peine de sanctions lourdes.
“Je suis très heureuse. Ces 02 jours ont été merveilleux parce que nous avons pu voir toutes les nouvelles maisons de Mbanga Bekoko, obtenir les clés et entrer dans les maisons, parce que le chef de l'Etat a promis et maintenant nous leur donnons leurs clés et nous allons continuer à leur donner les clés pour ces nouveaux bâtiments et soutenir le développement durable de Douala", a dit le ministre Ketcha.
Lire aussi : Logements sociaux d'Olembe : 32 appartements rétrocédés à leurs propriétaires
Ces premiers occupants ne sont que le début d’une longue suite, 340 appartements ayant déjà été achevés et réceptionnés, selon le ministre, qui a par ailleurs pris l’engagement de continuer à donner des clés aux propriétaires chaque mois. Et 1175 habitations en tout sont prévues pour Douala dans le cadre de la première phase assurée par les Pme locales du programme national de construction de 10 000 logements sociaux et d’aménagement de 50 000 parcelles constructibles lancé en 2010.
La cité économique est également concernée par la deuxième phase du projet, avec la coopération chinoise, qui devra porter l’ensemble à 1835 logements. « Nous aurons donc presque une ville nouvelle ici… avec un habitat décent et offrant aux résidents l’essentiel des services urbains : connectivité, mobilité, eau, électricité, téléphone et assainissement », a assuré Célestine Ketcha Courtès.
Le délégué du gouvernement à la Mairie de Douala, le Dr Fritz Ntone Ntone Ntone, pour sa part, a exprimé une immense gratitude et a remercié le ministre du Développement urbain et de l’Habitat ainsi que le chef de l'Etat, pour tous ces projets qui vont donner à la ville de Douala une nouvelle image.
Il est à noter qu'avant sa visite le vendredi 02 août, la ministre Célestine Ketcha Courtes s'est rendue au stade Japoma, à Yassa, pour évaluer le niveau de travail effectué jusqu'ici sur le complexe sportif.
Otric N.
Dans l’une de ses dernières publications, le politologue et historien camerounais, qui vit en Angleterre, a semblé mettre en doute, la moralité politique de Me Akere Muna, en affirmant entre autres que le Chef de l’Etat a « débauché » le bâtonnier, allié du professeur Kamto lors de l’élection présidentielle du 07 Octobre 2018.
L’intégralité de sa correspondance
« Les ami(es), certains d’entre vous, qui êtes nombreux à me faire l’amitié et l’honneur, de me suivre depuis tant d’années, se sont émus, et pour cause, de la publication que j’ai faite hier, à propos d’un possible retournement de l’ancien bâtonnier, maître Akere Muna par le dictateur camerounais, Paul Biya.
Il se trouve que dans ce combat, que nous menons tous chacun à son niveau, et selon ses moyens, absolument personne, comme me l’a encore dit un ami ce matin, n’est à l’abri des manipulations émanant de toutes parts.
En effet, à ce stade, exception faite bien sûr d’observations qui nous parviennent, de nombreux lanceurs d’alerte bien introduits dans certains cercle du pouvoir camerounais, absolument rien de tangible, ne vient au-delà du doute raisonnable, absolument étayer avec certitude les récriminations et allégations infondées, portées au débit de maître Akere Muna, auxquelles je me suis bien maladroitement, et pour tout dire imprudemment prêté, en m’en faisant l’interprète, sans le moindre début de commencement de preuves, parce que persuadé de la sincérité de la source de l’information.
Percevant la méprise, j’ai immédiatement fait amende honorable auprès de maître Akere Muna, lequel en grand seigneur et bon père de famille, en a pris acte.
Le MRC, dont je ne suis pas adhérent, a pour sa part opposé un démenti formel, et catégorique à ces allégations, et renouvelé son soutien total et inconditionnel à maître Akere Muna, dont faut-il encore le rappeler, la famille en commençant par le patriarche Salomon Tandeng Muna, a contribué à jeter les bases de notre nation, en la servant avec désintéressement et patriotisme.
Pour ceux, qui ne suivent pas au quotidien, les questions de politique au Cameroun, faut- il encore rappeler que maître Akere Muna, qui dispose de sa propre formation politique, était lui aussi candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2018 au Cameroun ?, et qu’il avait préféré se désister au profit du professeur Maurice Kamto, avec lequel il avait ensuite fait chemin et battu campagne conjointement ?
Selon des sources diplomatiques bien introduites, et contrairement à ce qu’il m’a été donné d’écrire hier, par pure méprise et inadvertance, le travail de sape qu’effectue au niveau diplomatique, maître Akere Muna, dont les contacts sur la scène internationale sont précieux et multiples, constituerait un obstacle grave, à la volonté du satrape camerounais à s’éterniser au pouvoir Ad-Vitam æternam.
À tous ceux qui se sont sentis, heurtés par mon texte précédent, je dis un grand mea culpa. On ne m'y reprendra plus. La lutte continue, car au-delà des manipulations sur base des égos des uns et des autres, la seule bataille qui vaille, est et reste celle du Cameroun. Les hommes sont passagers, et le Cameroun reste éternel… ».
Merci et pardon.
En prélude au forum régional des jeunes du Nord (FOREJEN) prévu du 06 au 08 août 2019, le président du conseil national de la jeunesse du Cameroun pour le Nord, Alpha Abdel Aziz était face à la presse le vendredi 02 août à la salle des réunions du Village artisanal de Garoua lors d’une conférence de presse.
Cette conférence de presse avait pour fil conducteur : « L’entrepreneuriat agropastoral des jeunes », thème retenu pour le FOREJEN. Le président du bureau régional du CNJC-Nord Alpha Abdel Aziz a tenu à expliquer aux hommes et femmes des médias exerçant dans le nord, le prétexte qui préside à l’organisation de ce forum. Dans son propos liminaire, il a déclaré que le secteur agropastoral est porteur de richesse, capable de faire propulser la jeunesse de la région du Nord vers des lendemains meilleurs et de s’autonomiser. Il précise par ailleurs que le forum régional qui se prête à l’horizon : « va mettre l’accent sur l’agriculture de seconde génération ».
Trois modules de formation seront ainsi dispensés aux participants. Il s’agit du module 1 sur les opportunités qui existent dans les domaines de l’agriculture et de l’élevage. Le deuxième sera axé sur la production laitière et le troisième sur les procédures d’obtention des terres par les jeunes.
Echange avec les journalistes
Après les propos liminaires du président du Bureau régional CNJC-Nord, les journalistes vont poser des questions. A la question de savoir quelles sont les personnes habilités à prendre part à ce forum régional, Alpha Abdel Aziz a répondu : « Le forum concerne exclusivement les jeunes, étudiants, élèves ou non. Ceux-ci ont l’opportunité de s’enregistrer chaque jour avant la date de la tenue de l’événement au siège du CNJC-Nord ».
La conférence de presse a également permis aux hommes et femmes de média, d’émettre des suggestions dans l’optique d’améliorer et d’enrichir les contenus du prochain FOREJEN, qui sera à sa toute première édition.
Innocent D H
Après plusieurs décennies d’autarcie, la Chine, sous la pression de la mondialisation, s’est finalement ouverte à l’extérieur. Si ces années de nationalisme à outrance ont conduit ce pays d’Asie vers une autosuffisance exemplaire, il ne reste pas moins vrai que ce temps d’isolement lui a permis d’asseoir toutes les bases nécessaires d’expansionnisme.
Le Cameroun, comme la plupart des pays africains, dispose d’une riche base de ressources naturelles avec une concentration des minerais les plus stratégiques dans le monde, tels que le pétrole, l’uranium et le minerai de fer, selon le Wwf. Qui note pour le décrier que « Malheureusement, ces pays souffrent des capacités financières et techniques limitées et du manque des infrastructures nécessaires pour exploiter ces ressources. » Conscient de ce potentiel inexploité, la Chine s’investit de plus en plus dans les pays africains. Ainsi, une organisation rattachée à la faculté des études internationales de l'université américaine John Hopkins, a révélé il y a peu, les chiffres de la présence chinoise sur des terres agricoles en Afrique.
Des chiffres de la présence chinoise sur des terres agricoles en Afrique font débat au Cameroun. En effet, depuis qu’un graphique du China Africa Research Initiative (CARI), une organisation rattachée à la faculté des études internationales de l'université américaine John Hopkins, a publié des données qui montrent que le Cameroun est le premier sans second véritable, des pays où la Chine a le plus investi sur les terres agricoles en Afrique, certaines personnes y voient une contrepartie pour l'ensemble des « aides » que la Chine a accordées au Cameroun. D’autres par contre y voient la résultante d'une corruption aggravée qui gangrène l'administration.
Le CARI quant à lui explique que cette position particulière est le fait de l'acquisition par le groupe chinois GMG Global, basé à Singapour, et le conglomérat Sinochem basé en Chine, de la société camerounaise de production d'hévéas HEVECAM. Cette dernière n'est pas propriétaire, mais détentrice d'une concession foncière de très long terme. Une part non négligeable de 10 000 hectares est aussi concédée à une société rizicole dans le centre du pays. Il note par ailleurs que, les législations qui régissent le secteur sont pour la plupart devenues obsolète au regard de l'évolution de la population et des impératifs de politique agricole.
Il y a une dizaine d'année, la société civile, emmenée par le Centre pour l'Environnement et le Développement (CED), une ONG locale, avait soulevé le débat contre l'attribution des concessions foncières à Herakles Farms, une société basée à New-York mais qui effectue des emprises foncières dans des pays en développement. On ne parle pas aussi souvent des concessions faites à l'entreprise Cameroon Development Corporation, la plus grosse entreprise agricole du pays ou encore à l'entreprise PHP qui produit la banane plantain dans la vallée du Moungo et dont la superficie combinée est plus importante que celle acquise par les sociétés chinoises.
De nombreux acteurs de la société civile camerounaise en appellent à une vraie réforme de la politique foncière dans le pays. En vertu des lois actuelles, l'Etat reste le propriétaire des terres et les personnes privées ou morales, ne peuvent les acquérir que par un long, complexe et onéreux processus de titrisation, ou par voie de concession, celles la plus souvent utilisée par les grands groupes étrangers et nationaux. Mais dans l'esprit de plusieurs personnes, des concessions à près de 99 ans dans un pays où l'espérance de vie est autour de 50 ans, c'est comme priver deux générations de l'accès au foncier.
Des sources, ces cinq dernières années, le président chinois a visité le continent africain quatre fois. Ce n’était jamais arrivé dans l’histoire de la diplomatie chinoise et c’est le signe d’une relation très forte entre la Chine et l’Afrique. Alors, la question est de savoir s’il s’agit d’un mariage de raison ou de circonstance ?
Danielle Ngono Efondo