24 octobre-24 décembre, soixante jours que le Chef de l’Etat gabonais a été amené hors de son pays, parce que sa santé était préoccupante. Malgré la posture rassurante adoptée par le gouvernement et la présidence de la République, cette non présence demeure au centre des interrogations au sein de la population.
Ses concitoyens ne l’ont pas vu en public depuis ce temps, toutes les informations leur parviennent en compte goutte, notamment son hospitalisation à l’hôpital King Faisal de Riyad en Arabie Saoudite, la visite de certaines personnalités, son arrivée au Maroc… Mais, aucun message personnel d’Ali Bongo Ondimba n’a été délivré à l’endroit de son peuple.
Dans chaque pays, le Président de la République adresse un message à ses concitoyens le 31 Décembre. Moment important dans la vie d’une nation pendant lequel un bilan est fait et des perspectives sont présentées. Pourtant, au Gabon, certains tenants du pouvoir soutiennent depuis plusieurs jours que concernant le traditionnel discours à la Nation du 31 décembre, le chef de l’Etat n’aurait pas obligation de s’adresser aux Gabonais. Toute chose qui conforte encore un peu plus l’idée largement relayée sur les réseaux sociaux d’une incapacité d’Ali Bongo Ondimba à assumer sa charge comme le soutient l’opposition.
Au–delà de ces multiples tentatives de pallier l’absence du locataire du palais Rénovation, la confusion continue de régner autour de son retour, les populations gabonaises étant désormais dans l’expectative, alors que le doute s’installe sur les personnalités qui assurent la gestion du pays.
Ce n’est pas la même ambiance d’inquiétude, qui prévaut au sein de certaines formations politiques de l’opposition. Dans l’optique de donner à ses militants des rudiments nécessaires dans le domaine politique, le bureau exécutif de l’Union socialiste progressiste (USP) organise depuis le 22 décembre dernier à Libreville, des séminaires de formation pour ses sympathisants et cadres, dont le thème porte sur « le rôle et statut du militant d’un parti politique.
Jusqu’à la fin de ce mois, en dehors des deux jours de fête, l’objectif de ces formations initiées par Henri Mbira Nze premier secrétaire dudit parti est « de donner aux sympathisants et cadres de l’USP des moyens intellectuels, techniques, moraux et idéologiques permettant d’acquérir une pleine conscience citoyenne, démocratique et solidarité », a précise Michel Ella Mve le coordinateur générale des formations. Ceci afin de les préparer au combat politique pacifique devant conduire ce mouvement à la conquête et la gestion du pouvoir politique dans une orientation égalitaire, socialiste et progressiste.
Au cours de ces séminaires, les participants seront édifiés sur la vision globale de l’USP dans le champ politique local, la promotion personnelle et participation militante dans un parti, la culture et le militantisme politique, l’éthique et la morale au sein d’une formation politique, le rôle et statut du militant etc…
Ces formations gratuites essentiellement théoriques et pratiques qui vont se dérouler sur trois mois, consistent à fournir aux militants et sympathisants cadres de l’USP des rudiments pour raffermir leur culture politiques pour plus tard être capables de tenir un débat dans ce domaine en maîtrisant les concepts. Ces derniers auront l’occasion de les appliquer sur le terrain grâce aux activités pratiques qui leurs seront offertes.
Par l’initiation de ces formations, l’Union socialiste et progressiste se démarque de la pratique observée au sein des autres formations politiques qui accordent très peu d’intérêt à la formation de leur militantisme à la culture politique.
Nicole Ricci Minyem