Deux objectifs rappelés par Fritz Ntonè Ntonè, délégué du gouvernement auprès de la CUD, vendredi 14 décembre 2018, lors de la session ordinaire du conseil de communauté du 4e trimestre consacrée au vote du budget de l’exercice 2019.
Ainsi, selon Cameroon Tribune, les membres du conseil, grands conseillers, réunis à la salle des Actes Rudolph Tokoto de la CUD, ont adopté un budget de 49,9 milliards FCFA. Une enveloppe en baisse de 5% par rapport à l’année dernière. Par contre, le budget alloué au fonctionnement, comme le précise le patron de la collectivité publique décentralisée, est en «légère augmentation».
Une hausse liée à la première priorité: «Les frais qui concernent le ramassage des ordures sont logés dans la partie fonctionnement de notre budget. Il y a l’instauration de ce qu’on appelle la pré-collecte», explique Fritz Ntonè Ntonè. Les maires vont donc s’impliquer afin que les ordures sortent des quartiers et les jeunes riverains seront mis à contribution. Le délégué du gouvernement reconnaît que la problématique d’enlèvement, de transport et de traitement des ordures ménagères est une actualité dans les grandes villes camerounaises.
Quant à la deuxième priorité, M. Ntonè Ntonè n’a pas manqué de souligner les dangers du désordre urbain: «L’incivisme fiscal, la criminalité, l’insécurité d’une manière générale». Comme moyens de lutte donc:
«Nous allons être de plus en plus vigilants pour que les gens respectent la réglementation urbaine. D’ailleurs, la nouvelle cuvée du personnel de la police municipale en formation entre en activité dès le 1er janvier 2019». Des objectifs qui ne pourront être atteints que par les performances financières et du personnel.
Et quelques recommandations ont été faites dans ce sens par les grands conseillers. On peut citer: la nécessité d’une utilisation harmonieuse de la nomenclature du budget-programme par les services de la CUD et de la recette municipale pour faciliter le suivi budgétaire des opérations engagées; sensibiliser le personnel aux nouvelles méthodes du budget-programme, ainsi que sur les objectifs de l’institution; Initier un audit pour évaluer la productivité du personnel de la CUD pour aboutir à un déploiement plus efficace sur le terrain, etc.
Pour revenir au désordre urbain, si cette initiative de la CUD est à saluer, il faut craindre qu’elle ne soit très vite diluée dans deux éléments essentiels si l’on ne fait pas attention, à savoir la résistance des acteurs principalement visés par l’opération, et l’absence de suivi qui caractérise d’habitude les actions administratives.
D’abord la résistance des acteurs. D’après le communiqué, la cible principale est constituée des conducteurs des motos taxis et des taxis dans la ville, principaux auteurs de l’incivisme lié aux règles de la circulation et là la réglementation des transports. Ces derniers ont en effet développé une habitude contraire à la norme et s’y confortent désormais. Ils considèrent les surcharges, la circulation en sens inverse et le non-respect des feux de signalisation comme leur mode opératoire normal, auquel personne n’a le droit de s’attaquer.
L’opération sera donc considérée par ces derniers comme une violation de leur territoire comportemental, qu’ils entendent défendre avec becs, ongles, klaxons, roues, pare-chocs et foule au besoin. Pas besoin de rappeler que pour ce qu’i est de faire foule, les motos taxi en sont capables, surtout que leur croissance en nombre est exponentielle, et aucune mairie n’est en mesure de dire à ce jour combien on en compte sur son territoire. Ignorer leur capacité de nuisance serait donc fatale pour l’opération.
Otric N.