Le jeune Maire qui conduit la liste du RDPC pour les municipales à Yaoundé 6e était ce jeudi dans la localité de Mvog Beti pour mobiliser les militants du parti du flambeau ardent.
Le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC) est sur tous les fronts. C’est le seul parti politique qui a réussi l’exploit d’engager des candidats dans toutes les circonscriptions électorales sur l’ensemble du territoire camerounais, tant aux municipales qu’aux législatives. Et dans la Commune de Yaoundé 6e, le parti de la flamme est quasiment en pole position pour remporter la Mairie de l’arrondissement. Pour cette raison, le parti de Yoki Onana n’a pas forcé dans son déploiement. Le cœur de sa campagne a été l’inauguration du nouveau bâtiment moderne devant abriter les bureaux de la Mairie.
Pour ce meeting de jeudi, c’est le quartier Mvog Betsi qui était le théâtre des festivités. Tout commence avec l’arrivée de la délégation conduite par René Sadi qu'accompagnent Gilbert Tsimi Evouna, Jean Baptiste Beleoken. Dans son mot de bienvenue, le Président de la section Rdpc Mfoundi VI Yoki Onana, par ailleurs président du secteur N°2, croit que la présence de plusieurs invités de marque au quartier Eba/Mvog Betsi, témoigne de l'importance que Paul Biya attache au succès du RDPC dans cette localité. Yoki Onana promet une Victoire éclatante et sans bavure du parti au pouvoir à Yaoundé 6e. Pour lui la présence de René Sadi et sa délégation galvanise et motive les troupes à aller plus sereinement vers le chemin de la victoire. « Je prends l'engagement d'un plébiscite dimanche prochain » a conclu l'actuel Maire de Yaoundé 6.
Les municipales et législatives à Yaoundé 6 ne doivent souffrir d’aucune voix. Le RDPC attend du 100% dans cette circonscription électorale. Le président de la commission communale Laurent Serge Etoundi Ngoa lui aussi en place à EBA/Mvog Betsi, est venu galvaniser les militants RDPC de la liste conduite par Jacques Yoki Onana. Les populations sont présentes pour sceller leur engagement à soutenir le RDPC. Elles apprécient d'ailleurs les projets dont elles ont bénéficié notamment l'éclairage public avec la construction des lampadaires, le désenclavement de la zone par la construction de quelques tronçons de routes, l'encadrement des jeunes et des femmes ainsi que l'accompagnement des populations dans les activités génératrices de revenus.
C’est dans une effervescence notoire que le RDPC a terminé son meeting à Mvog Betsi pour la commune de Yaoundé 6e et les législatives dans le Mfoundi.
Stéphane NZESSEU
Il a saisi par voie de correspondance le Comité exécutif national du Social democratic front.
La lettre parvenue au Comité exécutif national du Social democratic front (Sdf) date du 17 décembre 2019. Dans ladite lettre, Fonguh Joseph Ngu 1er adjoint au maire de la Commune de Bamenda fait savoir à la direction de son parti politique, sa décision. Celle de se retirer de la course du double scrutin du 9 février 2020. Dans sa correspondance, l’élu du parti de la balance explique les raisons justifiant son désistement. Ces raisons sont premièrement, le décès récent de son épouse. Il évoque la situation du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, les deux régions anglophones. Cependant, il faut rappeler que Fonguh Joseph Ngu a été kidnappé par les séparatistes. Il venait juste d’être remis en liberté par ces derniers.
On serait tenté de croire que sa décision aurait également été motivée par les menaces des sécessionnistes. Depuis un certain temps, ils font circuler un mot d’ordre, demandant de vandaliser les biens des élus et des parlementaires du parti politique de Ni John Fru Ndi. Le but étant de les contraindre à se retirer de la course des élections législatives et municipales de 2020. La méthode semble porter des fruits. Car il faut par ailleurs rappeler que le 1er adjoint au maire de Bamenda n’est pas le seul candidat du Sdf qui décide maintenant de ne plus prendre part aux élections de 2020.
Il y a eu avant lui, le dénommé Tanjoh Fridrick Tetuh Mba le Maire de la Commune de Batibo. Dans la lettre qu’il a rendue publique, il a fait mention aussi de la crise anglophone. Il a fait mention des incendies devenus récurrents, des rapts de leurs proches se soldant par des demandes de rançon pour leur libération. Dans ce climat meublé par la violence, le Maire a trouvé bon de se mettre de côté.
Seulement si tous les candidats du Sdf se retirent de la course, quels seront donc les compétiteurs du parti de Ni John Fru Ndi qui n’a pas épousé l’idée du boycott du Mouvement pour la renaissance du Cameroun.
Liliane N.
L’année 2019 est présentée comme une année électorale. Car il est prévu la tenue des élections régionales, municipales et législatives. Dans sa posture d’organe en charge de l’organisation des élections au Cameroun, Elecam s’est lancé dans les préparatifs de ces échéances. Le 18 avril 2019, l’institution a eu des assises avec les hommes de médias dont elle reconnait un rôle important dans la bonne conduite du processus électoral.
Même s’il convient de souligner que le Code électoral en vigueur au Cameroun n’attribue pas de place particulière aux médias. Elecam est conscient du fait qu’ils peuvent être de bons relais pour non seulement la transmission des informations mais aussi et surtout l’éveil des citoyens en matière électorale. Il est donc de bon ton que ceux-ci soient tenus informés du déroulement du processus électoral afin qu’ils aient la maîtrise parfaite du sujet et puisse au mieux cerner les enjeux du scrutin.
Il aura donc été question jeudi dernier lors de ces assises de rappeler aux médias les différentes étapes du cycle électoral. Ces principales étapes étant la phase pré-électorale, le scrutin et la phase post-électorale. Le rappel a également porté sur la révision des institutions et acteurs intervenant en fonction des périodes.
Il faut dire que l’objectif de la rencontre avec les médias et même avec les partis politiques, vise la mise en place d’une plateforme dont les acteurs seront les formations politiques, les administrations concernées, les organisations de la société civile. Sans oublier les médias. Et cela rentre dans le cadre du Peace Building Fund composé du Pnud, de l’Unesco et d’Onu femmes.
L’autre objectif est de renforcer les capacités à l’appui de la conduite des processus électoraux pacifiques et de la cohésion sociale au Cameroun. Il sera donc question pour atteindre ledit objectif d’avoir un dialogue transparent et régulier avec les acteurs clé, d’inclure les groupes de femmes et les jeunes, enfin de former les Forces de défense et de sécurité à la prévention et à la résolution des violences pré et post électorales.
Liliane N.
Le président de la République du Cameroun a annoncé la tenue des premières élections régionales lors du conseil ministériel le 16 janvier dernier au palais de l’Unité. La nouvelle plutôt bien accueillie par la classe politique fait depuis quelques jours l’objet de contestations par l’opposition. En effet, ceux-ci sont contre l’organisation des élections régionales avant les municipales. René Bonono Bakota, membre du Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs) donne son avis dans cet entretien.
90 conseillers régionaux par région, n’est-ce pas trop ? A Quoi peut correspondre ce nombre ?
Il est difficile d’adosser une logique à la définition du chiffre 90 qui renvoie au nombre de conseillers régionaux pour chaque région du Cameroun en référence à la loi actuellement sur la table du Parlement. Il peut s’agir à la fois d’une paresse intellectuelle et d’une continuité de la malice à laquelle le régime de monsieur Biya ne peut plus s’en passer. La paresse dans ce sens que ceux qui ont eu la responsabilité de réfléchir sur ce projet, n’ont pas pu trouver une base logique à partir de laquelle la péréquation du nombre de conseiller devait être définit par région. Etant en contexte de décentralisation, on aurait pu s’inspirer du cas de la distribution dans les communes dont le critère de base est la fixation d’un nombre minimal (25) et la suite en fonction de la population.
Les communes qui ont par exemple 41 et 61 (qui se trouve être le plafond) conseillers municipaux, doivent justifier d’une population importante. Le Conseil Régional est la représentation de la population autant dans sa composition sociologique que dans sa densité. La malice parce que le régime de Monsieur Biya a tellement de réservistes qui attendent un strapontin. Ce nombre serait donc fonction des personnes à caser afin d’apaiser leur attente. Même quand l’on voudrait ramener la compréhension de cette répartition au nombre d’arrondissement, le Cameroun dispose de 360 alors que le nombre de conseiller régionaux sera de 900. Par ailleurs, la Région qui a le plus d’arrondissements est le Centre avec 71. Il s’agit là d’une obésité de conseiller par région surtout quand l’on s’intéresse à la distribution à l’intérieur de chaque région. On assistera encore à une grève des budgets surtout qu’on annonce pour 7 milliards la dotation pour la mise en place et le fonctionnement de ces conseils régionaux pour cette année 2019.
Cette disposition ne renferme-t-elle pas le piège d’une volonté pour l’exécutif de toujours avoir la mainmise sur le découpage et partant sur la décentralisation ?
Oui évidemment que l’exécutif n’a jamais caché sa volonté permanente de contrôler la ventilation des élus dans les circonscriptions administratives et électorales. Il suffit de se référer à la répartition du nombre de sièges à l’Assemblée Nationale pour s’en convaincre. Il y a forcément une volonté de garder la mainmise sur la répartition des conseillers régionaux représentants les départements par régions. Pour autant que les représentants des départements seront investis par les partis politiques.
Est-ce que cela aurait un sens d’organiser les élections régionales avant les législatives et les municipales ?
Si les élections régionales sont organisée avant celles des municipales notamment comme cela se précisent, la grande majorité de ces conseillers seront illégitimes. En réalité, 700 conseillers régionaux doivent être élus par les conseillers municipaux actuels. Si l’on peut soutenir la légalité de ces conseillers municipaux, il est impossible d’établir leur légitimité. En réalité, la légitimité de ces conseillers est arrivée à échéance depuis 2018 et personne ne peut plus garantir qu’ils représentent vraiment les populations. Le bon sens voudrait que les conseils régionaux soient mis en place après l’élection des conseillers municipaux. Mais comme il a été relevé plus haut, le RDPC voudrait décongestionner et atténuer les batailles fratricides qui s’annoncent dans ses rangs lors des modes de désignation de ses candidats pour les législatives et les municipales. Ils seront nombreux les militants du RDPC qui nourrissaient des ambitions pour les municipales et les législatives qui compétiront pour les régionales. Une situation qui le rendra moins assommé lors des élections législatives et municipales à venir. Ce braquage se situe au continuum de la malice sus indiquée.
La mort des délégués du gouvernement ?
Difficile d’affirmer que les délégués du gouvernement vont disparaître. Pour la simple raison que les lois du 24 juillet 2004 sur la décentralisation précisent bien la présence des communautés urbaines malgré la mise en place des conseils régionaux. Ces institutions ont une mission davantage de malice politique que de volonté de performance. Il est évident qu’elles ont été créées pour fragiliser les communes des centres villes où l’opposition contrôle les exécutifs municipaux. Monsieur Biya et son régime ne sont pas prêts à abandonner les services d’un instrument qui continue à bien jouer son rôle.
Entrée en scène d’une véritable décentralisation ?
La mise en place des conseils régionaux n’apportera rien de nouveaux à la mise en place de décentralisation à l’état actuel de la situation. La région ne peut bien marcher en contexte de décentralisation que si la commune est vitale. Or actuellement, sur les 63 compétences transférées aux communes de nombreux goulots d’étranglement persistent et c’est n’est pas l’arrivée de la région qui viendra résoudre ces pesanteurs. L’on peut citer la question de la ressource humaine au sein des communes dont le PURS appelle au développement d’une fonction publique locale dans son projet de société ; le financement de la décentralisation ; la mainmise des préfets sur la gestion des communes ; le profil des élus en contexte de décentralisation ; l’absence d’implication des populations ; la mal gouvernance ; etc. comme d’habitude, ces conseils régionaux sont voués à l’échec dans le contexte ambiant actuel.
Bossis Ebo'o