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Telle est la déclaration faite par le prélat de l’église catholique brésilienne après le tohu causé sur la toile par sa présence ainsi que celle de ses pairs lors de la célébration du mariage de Jean Pierre Amougou Belinga

Interpellé par Edoudoua Non Glacé, comédien Camerounais, l’homme d’église s’est voulu très clair sur cette question mais sur de nombreuses autres, à l’instar du mariage des prêtres: 

 

Habillement d’un évêque

“Un évêque ne se met pas en civil, il est toujours en soutane, avec son anneau et sa croix. C’est notre tenue de tous les jours et c’est lorsque nous ne la portons pas que cela devrait poser problème.”

Mariage polygamique 

“L’église catholique ne condamne pas la polygamie; l’église catholique n’est pas contre la polygamie cependant, l’église catholique ne célèbre pas les mariages polygamiques et c’est cela qui marque une nette différence avec ce qui a été raconté sur les réseaux sociaux et la stricte réalité des faits;

Il n’est écrit nulle part, dans le magistère de l’église ou même dans la théologie que l’église catholique est contre le mariage polygamique. Nous ne célébrons pas le mariage polygamique simplement parce qu’il faut favoriser la paix dans la famille”.

Forte influence du christianisme occidentalisé et pourtant…  

“Vous savez certainement que le christianisme vient des juifs qui, dans leur quasi majorité, étaient polygames. Nous avons hérité d’une Foi judéo chrétienne qui vient de l’Amérique Latine.

Si vous voulez, nous commençons avec le Père de la Foi, qui était Abraham. Il avait deux femmes et il a fait des enfants avec les deux. Jésus est de la descendance de David et ce dernier avait plus de mille femmes en plus des concubines;

Salomon est le fils de David et tout le monde connaît l’histoire de David et de la mère de ce dernier qui, souvenez - vous avait lui aussi des centaines de femmes. Or, l’église les reconnaît comme des Saints. Il faut donc savoir que la polygamie n’est pas un péché…”.

Les valeurs de la polygamie

Lors des réflexions menées en Europe, on constate que de ce côté les gens sont contre la polygamie et pourtant, nous faisons tous le constat que de côté, lorsqu’un homme rencontre une nouvelle femme, même s’il a fait 20 voire 30 ans avec une autre avec de grands enfants, lorsqu’ils en rencontrent une autre, il n’hésite pas à divorcer par égoïsme, par égocentrisme ; il abandonne tout.

Il est capable d’agir ainsi avec de nombreuses femmes et de mon point de vue, il s’agit juste d’une sorte de polygamie successive.

En Afrique, nous sommes dans la polygamie permanente, nous préservons nos valeurs et montrons que nous avons du respect pour la femme. C’est une forme de reconnaissance ;

Plusieurs hommes ont des concubines, ils ont des femmes extrêmement jalouses et ne peuvent pas s’engager avec ces concubines, ni reconnaître ces enfants.

Ils font dix, quinze ans avec une concubine qui est logée à l’extérieur et qui a déjà peut être cinq enfants et quand ils meurent, ces enfants viennent mais ne sont pas reconnus; Or, tous ceux qui sont là constatent qu’il s’agit bel et bien de sa progéniture ;

Le polygame refuse donc cet état et accorde un statut à ses autres compagnes dans sa vie, pour le partage de ses biens et plus important, reconnaître officiellement ses enfants ;

Le polygame est un homme sincère, un homme reconnaissant et c’est un homme qui a le souci de ne pas perdre le temps à une femme qu’il a connu à l’extérieur et qui est aussi utile dans sa vie ;

Si nous comparons le monogame et le polygame, entre les deux, qui vit une vie chrétienne ? Qui parmi les deux est honnête”?  

Remédier à cet état

“Lorsqu’on parle de l'Église Universelle, cela signifie qu”ils se sont assis, ils ont conjugué les réflexions, ils ont tablé clairement sur les sujets et ils ont pris des décisions.

Ce que je peux faire à mon niveau, c’est d’inviter les théologiens des questions morales à  s’asseoir afin d’approfondir de nouvelles réflexions sur des questions comme celle de la polygamie, parce que de mon point de vue, il s’agit là d’une valeur Africaine”.

Le mariage des prêtres

Je découle de l’église catholique romaine, consacré par les brésiliens. Lorsque j’ai fait cette précision, je puis vous dire que je suis pour le mariage des prêtres. De mon point de vue, cela devrait être ainsi au lieu de se priver et tomber dans la fornication. Ils doivent contribuer à la procréation.

Je ne trouve aucune valeur au fait que les gens ne puissent pas se marier car à ce niveau, il y a un souci ; Un véritable souci à partir du moment où un groupe de femmes ou d’hommes refusent de se marier. Cela pourrait s’apparenter à l’homosexualité.

Au Cameroun par exemple, je ne connais pas un seul prêtre, ou un seul évêque qui n’ait pas d’enfants ; Ils agissent d’une certaine manière de façon apparente mais au fond, c’est tout autre chose ; La sexualité a une influence importante dans la réflexion d’un individu, même dans l’appréciation des choses…”. 

 

Nicole Ricci Minyem

 

Published in Société

Son procès ouvert ce Mardi devant le tribunal correctionnel va permettre de mettre en exergue, les agressions sexuelles sur mineurs survenues il y a plus de 30 ans

 

Au premier jour du procès, ses victimes présumées ont pris la parole. Chacune à leur tour. Parfois à huis clos pour préserver les confidences d’un secret difficile à révéler. Parfois en cherchant leurs mots. Jamais dans la colère malgré l’émotion livrée à la barre.

Des témoignages ont été recueillis par nos confrères de « 20 Minutes » qui ont suivi chaque seconde de cette action de justice : « A chaque fois, j’étais déconnecté, glacé. Il essayait de m’embrasser et de mettre la langue mais je serrais les dents », confesse Jean-François, 41 ans, abusé pour la première fois à l’âge de 10 ans. L’homme d’Eglise exigeait qu’il baisse son pantalon pour lui mettre la main sur le sexe, lui demandant en retour de lui caresser le pénis.

« Des fois, en public, il levait sa jambe pour se frotter contre moi mais personne ne voyait rien », poursuit l’ancien scout de la paroisse Saint-Luc. Les agressions ont eu lieu entre 1988 et 1990 lors de camps organisés en Normandie ou en Irlande.

Aujourd’hui, ce père de famille avoue qu’il ne « supporte pas d’être touché ». Pas même une main sur l’épaule. « Je ne peux pas aller chez le coiffeur. Je me coupe les cheveux tout seul ». Il dit également avoir du mal à confier ses enfants à un tiers : « J’ai réussi à quitter les scouts sans parler de ce qui s’est passé à mes parents. Pour moi, c’était une question de survie », appuie-t-il.

Pierre – Emmanuel a lui essayé de parler à sa mère. Elle n’a pas compris : « Je lui ai fait payer pendant 30 ans », raconte le jeune homme, évoquant des relations passées difficiles mais aujourd’hui apaisées. « A chaque fois, qu’elle me déposait, je lui en voulais. Elle a été très protectrice envers moi mais cela a produit l’effet inverse ».

Le petit garçon devient difficile. L’envie de se révolter. De hurler une colère qui ne pouvait s’exprimer autrement : « Ma sexualité a été compliquée après ».  Son parcours scolaire a été apocalyptique. Celui de François Devaux, l’un des fondateurs de la Parole Libérée, également.

« J’ai occulté une grande partie de mon adolescence qui a été très violente et chaotique. J’ai flirté avec des choses dangereuses. J’ai minimisé mon préjudice », réalise-t-il à la barre, avouant pour la première fois avoir tenté de mettre fin à ses jours. Il en a aussi voulu à ses parents, qui ont été pourtant les premiers à écrire au cardinal Decourtray pour dénoncer ce qu’il se passait.

Aujourd’hui, François Devaux se souvient des « fibres de la chemise » de l’ancien curé, de « son râle, de ses palpations, de ses fortes étreintes : « J’avais l’impression d’étouffer. A chaque fois qu’il m’approchait, je sentais le danger ». Pourtant, comme les autres enfants, il adulait Preynat. « Cinq minutes après, je me disais que c’était quelqu'un de bien. J’étais fier d’être son préféré ».

Matthieu a également été l’un des chouchous de l’homme d’Eglise, un certain temps. Le principal intéressé dira d’ailleurs à son sujet qu’il l'« a beaucoup caressé » tout en contestant les masturbations. Orphelin de père, l’ancien scout évoque « une emprise très forte : « Bernard Preynat représentait l’autorité. Il était impossible pour moi de remettre en cause ce qu’il faisait. En tant qu’enfant, on ne comprend pas ce qui nous arrive », explique-t-il à son tour. « Je n’en ai jamais parlé à ma mère car elle avait trouvé refuge dans la religion depuis la mort de mon père. Elle adorait Preynat ». Alors pour la protéger il n’a révélé les sévices subis qu’après son décès en en 2014.

L’ancien scout persiste : « Je me souviens de sa respiration profonde et rauque que j’assimile aujourd'hui à du plaisir. Cela durait entre trois et cinq minutes mais pour moi, c’était une éternité ». Lui aussi a défendu son ancien mentor lorsque ses parents l’ont interrogé. Anthony a carrément oublié pendant des années ce qu’il s’était passé, victime d’une amnésie traumatique.

Amnésie traumatique

L’homme se présente avec fragilité à la barre malgré son imposante carrure. La souffrance transpire dans chacun de ses mots. Depuis le lycée, il multiplie les crises de stress traumatique semblables à des crises d’épilepsie : « Je ne contrôle plus les sursauts de mon corps. Comme si mon cerveau était de la bouillie. Mes muscles se contractent et mon cœur s’arrête de battre. Et là, je tombe, expose-t-il. C’est la descente aux enfers depuis des années ». Les médecins ne sont jamais parvenus à en expliquer la raison.

En face, l’ancien curé écoute attentivement mais finit par contester une partie des accusations. Comme il le fera pour Benoît, racontant la difficulté de « se soustraire à son physique ». Prenant de l’assurance au fil des heures, le prévenu dément avoir serré l’enfant contre lui au point de lui « mettre la tête au niveau du sexe » à travers son pantalon. Il évoque à la place des caresses sur le torse. « Seulement ».

« Je sais qu’il y a un lien avec ce que j’ai subi même si c’est difficile à prouver d’un point de vue médical. Je ressens exactement les mêmes sensations que lorsqu'il me touchait ». Un témoignage glaçant qui laissera Bernard Preynat sans voix, quelques minutes. « Aujourd'hui, j’ai une vie pourrie, merdique à cause d’un homme qui ne le reconnaît pas. C’est difficile à entendre ».

« J’entends mais je ne pense pas être responsable de son mal », finit par lâcher Bernard Preynat, affirmant une dernière fois qu’il ne se rappelle définitivement pas du garçonnet.

 

N.R.M

 
Published in Judiciaire

Dimanche 26 mai, quatre personnes ont été tuées et deux gravement blessées dans l'attaque d'une église catholique du village de Toulfé, dans la région du Nord du Burkina.

 

« La communauté chrétienne de Toulfé a été la cible d'une attaque terroriste, alors qu'elle était réunie pour la prière dominicale. L'attaque a causé la mort de quatre fidèles », a annoncé l'évêque d’Ouahigouya, Justin Kientega, dans un communiqué. Comme au cours des précédents cas, c'est pendant le culte dominical que l’attaque a eu lieu.

 

Un précédent bilan de source sécuritaire avait fait état d'au moins trois morts. Selon cette source, « des individus lourdement armés ont attaqué l'église du village au moment où les fidèles célébraient la messe du dimanche. L'attaque a eu lieu aux environs de 09h00, faisant au moins trois morts et des blessés légers ». Des renforts ont été déployés sur les lieux. Précise la source. Après leur forfait, les assaillants sont repartis avec deux motos appartenant aux fidèles chrétiens.

 

Selon un habitant de Toulfé, joint au téléphone par l’AFP, cette attaque à « occasionné une panique dans le village où de nombreux habitants se sont réfugiés chez eux ou dans la brousse ».

 

Notons que, Toulfé est située à une vingtaine de kilomètres de Titao, chef-lieu de la province du Loroum. Il a déjà été visé par des assaillants. Fin avril, des individus armés avaient incendié un maquis (bar ou restaurant) et emporté trois motocyclettes. Quelques mois auparavant, des hommes armés avaient effectué une descente musclée dans les écoles de la localité, exigeant leur fermeture, a expliqué cet habitant.

 

En effet, le 13 mai, quatre catholiques ont été tués lors d'une procession religieuse en honneur de la Vierge Marie à Zimtenga, dans le nord du Burkina Faso. La veille, six personnes dont un prêtre, avaient été tuées lors d'une attaque pendant la messe dans une église catholique à Dablo, une commune de la province du Sanmatenga, également dans le nord du pays.

 

Le 29 avril, six personnes avaient été tuées lors de l'attaque de l'église protestante de Silgadji, toujours dans le nord. Ces attaques sont attribuées à une douzaine de groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'organisation État islamique au grand Sahara (EIGS). Elles ont déjà fait plus de 400 morts depuis 2015, selon un comptage de l'AFP.

 

Danielle Ngono Efondo

Published in International

Dimanche 12 mai, une église catholique a été la cible d’hommes armés à Dablo, un village situé à 90 km de Kaya dans le centre nord du pays. Six personnes dont le prêtre ont été tuées.

 

Selon l'AFP qui cite des sources locales et sécuritaires, six personnes, dont un prêtre, ont été tuées dans la matinée du 12 mai lors d’une attaque contre une église catholique à Dablo, commune de la province du Sanmatenga, dans le nord du Burkina Faso.

 

« Vers 9 h, au cours de la messe, des individus armés ont fait irruption dans l’église catholique. Ils ont commencé à tirer alors que les fidèles essayaient de s’enfuir. Les assaillants ont pu immobiliser certains fidèles. Ils ont tué cinq personnes. Le prêtre qui célébrait la messe a également été tué, portant à six le nombre de morts », a déclaré à l’AFP le maire de Dablo, Ousmane Zongo.

 

« Ils ont incendié l’église, puis des boutiques et un maquis  avant de se rendre au centre de santé, où ils ont fouillé le local et incendié le véhicule de l’infirmier chef de poste », a ajouté M. Zongo. « Ils sont venus très nombreux comparés à nos forces de sécurité », a dit le maire.

 

C’est la première fois que la commune de Dablo est victime d’une attaque. « Il n’y avait aucun signe d’une quelconque menace sur cette commune », a souligné un habitant. « Dans la ville règne un climat de panique. Les gens sont terrés chez eux, aucune activité n’est fonctionnelle. Les boutiques et magasins sont fermés. C’est pratiquement une ville morte. »

 

Selon une source sécuritaire, l’attaque a été menée par un groupe d’hommes armés estimé entre vingt et trente. Elle survient deux jours après la libération dans le nord du Burkina Faso de quatre otages par les forces spéciales françaises.

 

Après les attaques contre les chefs coutumiers et des responsables communautaires, les groupes armés prennent désormais pour cible les temples et églises. Tout en condamnant cette dernière attaque, le ministre d’État burkinabé, Siméon Sawadogo a souligné que l’objectif des groupes terroristes est de mettre en mal la cohésion sociale : « Il ne faut pas que l'on cède à cette nouvelle intimidation, projet funeste de nous opposer entre catholiques, protestants, musulmans, etc. Il faut que l'on reste fort. Le peuple doit rester soudé. J'ai parlé au pasteur, j'ai parlé aux évêques, j'ai parlé aux musulmans. Tout le monde est unanime à condamner les actes ignobles de ces gens. »

 

Rappelons que, le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes djihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'organisation État islamique au grand Sahara (EIGS). D'abord concentrées dans le Nord, ces attaques ont ensuite visé la capitale et d'autres régions, notamment l'Est. Elles ont fait, depuis 2015, près de 400 morts, selon un comptage de l'AFP.

Published in International

La question fait l’objet de nombreux débats dans les milieux religieux en cette veille de Triduum pascal. Dans un environnement où de nombreux membres du clergé sont reconnus coupables d’actes ignobles, il devient urgent de discerner le bon grain de l’ivraie. Mais comment devient-on le bon grain ?

 

En cette veille de pâques, ils sont nombreux qui tentent une réconciliation avec l’église. Pour plusieurs, ils avaient quitté les bancs des églises du fait des mauvaises attitudes de dirigeants des communautés. Des dérapages des membres du clergé qui sont devenus monnaies courantes dans nos chapelles et paroisses. Au départ, ils étaient nombreux qui estimaient que les dérapages sont très souvent le fait de pasteurs non formés. Un manque de formation qui occasionne des dérives doctrinales nocives pour la société.

Les premiers pointés du doigt dans cette catégorie de clergé sont les prélats illuminés. Du qualificatif de ceux-là qui disent avoir reçu l’appel de Dieu dans le secret de leur intimité sans que personne ne puisse attester de la véracité des propos. Le plus souvent imbus d’eux-mêmes, ils sont remplis d’orgueil spirituel. Pour eux, il n’est pas nécessaire d’aller dans une école de théologie ou de formation pastorale. Ils choisissent de se cloisonner et d’enfermer les fidèles dans une secte qui finit par devenir pernicieuse. D'après ces derniers, inutiles de perdre son temps avec un quelconque apprentissage. Ce d’autant plus que la Bible a indiqué le Saint Esprit viendra enseigner lui-même enseigner chacun selon la loi.

D'un autre côté, nous retrouvons ceux des prélats qui malgré leurs formations pointues continues de verser dans des actes d’obscénités qui frisent l’abomination. L’Eglise catholique est réputée être celle qui met le plus d’accent sur la formation de ses leaders spirituels. Entre le petit séminaire, le grand séminaire puis l’entrée dans les ordres, les curés et prêtres catholiques sont parmi les plus cultivés au sujet des questions de foi. Malheureusement, ils restent les plus touchés par les scandales de moeurs. Ce qui parait complètement paradoxal.

Un constat se dégage, qu’ils soient formés ou pas, les prélats sont tous enclins à se verser dans des travers aux antipodes des principes théologiques et biologiques. Au finish, difficile de dire si le meilleur pasteur sera celui qui présentera un diplôme de théologie pour exercer. La question demeure.

 

Stephanne Nzesseu

Published in Société

Le politologue précise toutefois que le fait qu’ils aient des points de vue contraires, ne signifie pas que l’église catholique est divisée.

Mgr Samuel Kleda président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC) et Mgr Jean Mbarga archevêque de Yaoundé, ont des sons de cloche divergents en ce qui concerne les résultats de l’élection présidentielle 2018. Les deux prélats font une lecture assez opposée desdits résultats. Le premier à faire une sortie à ce sujet c’était Mgr Kleda. Celui-ci s’est dit surpris du fait que les populations de la région de l'Extrême Nord, en proie à la pauvreté et la misère, ont pu voter Paul Biya à plus de 89%. Aussi le président de la CENC a affirmé ne pas comprendre comment les populations des régions anglophones Nord-Ouest et Sud-Ouest ont fait pour plébisciter le candidat sortant.

Une sortie qui n’a pas du tout été partagée par l’archevêque de Yaoundé. Dans une correspondance adressée à la presse, celui-ci a reconnu les résultats proclamés par le Conseil constitutionnel, le 22 octobre 2018. Pour Jean Mbarga, l'élection présidentielle s'est déroulée sans anicroches. Les camerounais ont en toute liberté exprimé leur choix, qu’ils ont porté sur Paul Biya, le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais. Dans sa correspondance le prélat précise que le contentieux devant le Conseil Constitutionnel a permis de démontrer la transparence du processus électoral.

Du fait donc de ces sorties opposées de ces deux prélats, d’aucuns ont cru que leur divergence conduisait à la division de l’église catholique au Cameroun. Dans sa posture de politologue, le Pr Mathias Eric Owona Nguini fait une analyse de la situation qui prévaut. «L’église catholique, quand elle s’exprime en tant qu’institution, le fait par des canaux qui sont clairs et sont généralement reliés à la Conférence épiscopale nationale du Cameroun. Maintenant, les prélats peuvent émettre des avis qui sont personnels, quelles que soient leurs qualités de leader moral et spirituel. Le fait que les deux prélats aient des positions divergentes ne signifie pas nécessairement que ce soit une expression de la division de l’église catholique. C’est simplement l’expression du pluralisme parce que, ces deux prélats sont d’abord des citoyens», explique le politologue dans le N°4729 de Mutations.

Pour le sociologue Claude Abé, l’opposition d’idées entre Mgr Samuel Kleda et Mgr Jean Mbarga n’a rien de surprenant. Pour lui il ne s’agit pas d’un fait nouveau. «Ce n’est pas un élément nouveau, cette opposition a toujours existé. Si vous regardez l’histoire des rapports entre l’église catholique, notamment l’archevêché de Douala, l’évêché de Nkongsamba et l’archevêché de Yaoundé, vous vous rendrez-compte que lorsque Mgr Ndongmo était vent debout contre le régime d’Ahidjo à Yaoundé, c’était mi-figue mi-raisin. Un jour on est contre le régime, un autre jour on essaie de tempérer. Vous vous rendrez aussi compte que depuis l’arrivée de Mgr Kleda, on est dans la continuité du message qui a toujours été porté par Mgr Tumi. Un message très critique à l’endroit de la gestion des institutions de la cité. Pendant qu’à Yaoundé, on est dans un message qui est plus ou moins tempéré, même si on se veut critique. Car soit dit en passant, Yaoundé c’est quand même la capitale politique», déclare Claude Abé dans les colonnes de notre confrère.

Liliane N.   

Published in Politique






Sunday, 05 June 2022 11:01