Dimanche 26 mai, quatre personnes ont été tuées et deux gravement blessées dans l'attaque d'une église catholique du village de Toulfé, dans la région du Nord du Burkina.
« La communauté chrétienne de Toulfé a été la cible d'une attaque terroriste, alors qu'elle était réunie pour la prière dominicale. L'attaque a causé la mort de quatre fidèles », a annoncé l'évêque d’Ouahigouya, Justin Kientega, dans un communiqué. Comme au cours des précédents cas, c'est pendant le culte dominical que l’attaque a eu lieu.
Un précédent bilan de source sécuritaire avait fait état d'au moins trois morts. Selon cette source, « des individus lourdement armés ont attaqué l'église du village au moment où les fidèles célébraient la messe du dimanche. L'attaque a eu lieu aux environs de 09h00, faisant au moins trois morts et des blessés légers ». Des renforts ont été déployés sur les lieux. Précise la source. Après leur forfait, les assaillants sont repartis avec deux motos appartenant aux fidèles chrétiens.
Selon un habitant de Toulfé, joint au téléphone par l’AFP, cette attaque à « occasionné une panique dans le village où de nombreux habitants se sont réfugiés chez eux ou dans la brousse ».
Notons que, Toulfé est située à une vingtaine de kilomètres de Titao, chef-lieu de la province du Loroum. Il a déjà été visé par des assaillants. Fin avril, des individus armés avaient incendié un maquis (bar ou restaurant) et emporté trois motocyclettes. Quelques mois auparavant, des hommes armés avaient effectué une descente musclée dans les écoles de la localité, exigeant leur fermeture, a expliqué cet habitant.
En effet, le 13 mai, quatre catholiques ont été tués lors d'une procession religieuse en honneur de la Vierge Marie à Zimtenga, dans le nord du Burkina Faso. La veille, six personnes dont un prêtre, avaient été tuées lors d'une attaque pendant la messe dans une église catholique à Dablo, une commune de la province du Sanmatenga, également dans le nord du pays.
Le 29 avril, six personnes avaient été tuées lors de l'attaque de l'église protestante de Silgadji, toujours dans le nord. Ces attaques sont attribuées à une douzaine de groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'organisation État islamique au grand Sahara (EIGS). Elles ont déjà fait plus de 400 morts depuis 2015, selon un comptage de l'AFP.
Danielle Ngono Efondo
Selon l'AFP qui cite des sources locales et sécuritaires, six personnes, dont un prêtre, ont été tuées dans la matinée du 12 mai lors d’une attaque contre une église catholique à Dablo, commune de la province du Sanmatenga, dans le nord du Burkina Faso.
« Vers 9 h, au cours de la messe, des individus armés ont fait irruption dans l’église catholique. Ils ont commencé à tirer alors que les fidèles essayaient de s’enfuir. Les assaillants ont pu immobiliser certains fidèles. Ils ont tué cinq personnes. Le prêtre qui célébrait la messe a également été tué, portant à six le nombre de morts », a déclaré à l’AFP le maire de Dablo, Ousmane Zongo.
« Ils ont incendié l’église, puis des boutiques et un maquis avant de se rendre au centre de santé, où ils ont fouillé le local et incendié le véhicule de l’infirmier chef de poste », a ajouté M. Zongo. « Ils sont venus très nombreux comparés à nos forces de sécurité », a dit le maire.
C’est la première fois que la commune de Dablo est victime d’une attaque. « Il n’y avait aucun signe d’une quelconque menace sur cette commune », a souligné un habitant. « Dans la ville règne un climat de panique. Les gens sont terrés chez eux, aucune activité n’est fonctionnelle. Les boutiques et magasins sont fermés. C’est pratiquement une ville morte. »
Selon une source sécuritaire, l’attaque a été menée par un groupe d’hommes armés estimé entre vingt et trente. Elle survient deux jours après la libération dans le nord du Burkina Faso de quatre otages par les forces spéciales françaises.
Après les attaques contre les chefs coutumiers et des responsables communautaires, les groupes armés prennent désormais pour cible les temples et églises. Tout en condamnant cette dernière attaque, le ministre d’État burkinabé, Siméon Sawadogo a souligné que l’objectif des groupes terroristes est de mettre en mal la cohésion sociale : « Il ne faut pas que l'on cède à cette nouvelle intimidation, projet funeste de nous opposer entre catholiques, protestants, musulmans, etc. Il faut que l'on reste fort. Le peuple doit rester soudé. J'ai parlé au pasteur, j'ai parlé aux évêques, j'ai parlé aux musulmans. Tout le monde est unanime à condamner les actes ignobles de ces gens. »
Rappelons que, le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes djihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'organisation État islamique au grand Sahara (EIGS). D'abord concentrées dans le Nord, ces attaques ont ensuite visé la capitale et d'autres régions, notamment l'Est. Elles ont fait, depuis 2015, près de 400 morts, selon un comptage de l'AFP.
Si d'autres localités plus au sud, dont Koumbri (30km au sud d’Ouahigouya) et Tangaye (40km) ont déjà été visées, il s'agit de la première attaque contre Ouahigouya, troisième ville du pays et centre névralgique du nord du pays. Selon une source sécuritaire, au moins cinq hommes armés ont ouvert le feu sur le poste de péage à 12 km de la ville sur l’axe Ouahigouya-Ouagadougou autour de 3h du matin. C’est alors grâce à la riposte de la police que ces derniers ont pris la fuite.
« Un groupe de terroristes en motocyclette a attaqué vers 3h du matin le poste de péage situé à une dizaine de km à la sortie de Ouahigouya, chef-lieu de la région du nord, sur l’axe menant à Ouagadougou », a indiqué à l’AFP une source sécuritaire.
« L’un des péagistes a été tué et l’autre blessé. Un policier qui assurait la garde à ce poste de péage a également été blessé », a précisé la même source. Conduites au centre hospitalier universitaire régional d’Ouahigouya, leur vie ne serait plus en danger. « Le procureur du Faso a ouvert une enquête après avoir procédé aux constats d’usage », a souligné un officier de police.
Il y a quelques mois déjà, plusieurs localités de la région du Nord avaient subi des attaques de la part d’hommes armés. Ce qui avait conduit les forces de défense et de sécurité intérieure à mener des opérations et mis aux arrêts un présumé complice de terroristes. Selon RFI, ce dernier est soupçonné d’avoir hébergé plusieurs individus membres de groupes armés dans le village de Goutla, à une vingtaine de kilomètres d’Ouayigouya. Plusieurs autres individus qualifiés de « radicaux » avaient également été arrêtés dans la localité de Thiou durant la même période, faisant craindre des attaques contre Ouahigouya.
Sur la carte du Burkina sur le site du ministère des Affaires étrangères français, Ouahigouya est à la limite entre la zone orange et la zone rouge située au nord et « formellement déconseillée ». Cette région frontalière du Mali est constamment sous la pression des groupes djihadistes. Des centaines d'écoles ont été fermées. Les services de l’État ainsi que des centres de santé sont aussi absents, fonctionnaires et notamment enseignants étant menacés par les djihadistes.
Pour rappel, le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes djihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS). D'abord concentrées dans le nord du pays, ces attaques ont ensuite visé la capitale et d'autres régions, notamment l'Est, et fait depuis 2015 quelque 360 morts, selon un comptage de l'AFP.
Danielle Ngono Efondo