En cette veille de pâques, ils sont nombreux qui tentent une réconciliation avec l’église. Pour plusieurs, ils avaient quitté les bancs des églises du fait des mauvaises attitudes de dirigeants des communautés. Des dérapages des membres du clergé qui sont devenus monnaies courantes dans nos chapelles et paroisses. Au départ, ils étaient nombreux qui estimaient que les dérapages sont très souvent le fait de pasteurs non formés. Un manque de formation qui occasionne des dérives doctrinales nocives pour la société.
Les premiers pointés du doigt dans cette catégorie de clergé sont les prélats illuminés. Du qualificatif de ceux-là qui disent avoir reçu l’appel de Dieu dans le secret de leur intimité sans que personne ne puisse attester de la véracité des propos. Le plus souvent imbus d’eux-mêmes, ils sont remplis d’orgueil spirituel. Pour eux, il n’est pas nécessaire d’aller dans une école de théologie ou de formation pastorale. Ils choisissent de se cloisonner et d’enfermer les fidèles dans une secte qui finit par devenir pernicieuse. D'après ces derniers, inutiles de perdre son temps avec un quelconque apprentissage. Ce d’autant plus que la Bible a indiqué le Saint Esprit viendra enseigner lui-même enseigner chacun selon la loi.
D'un autre côté, nous retrouvons ceux des prélats qui malgré leurs formations pointues continues de verser dans des actes d’obscénités qui frisent l’abomination. L’Eglise catholique est réputée être celle qui met le plus d’accent sur la formation de ses leaders spirituels. Entre le petit séminaire, le grand séminaire puis l’entrée dans les ordres, les curés et prêtres catholiques sont parmi les plus cultivés au sujet des questions de foi. Malheureusement, ils restent les plus touchés par les scandales de moeurs. Ce qui parait complètement paradoxal.
Un constat se dégage, qu’ils soient formés ou pas, les prélats sont tous enclins à se verser dans des travers aux antipodes des principes théologiques et biologiques. Au finish, difficile de dire si le meilleur pasteur sera celui qui présentera un diplôme de théologie pour exercer. La question demeure.
Stephanne Nzesseu
Ce geste de Jésus Christ sera répété dans les différentes communautés chrétiennes ce jeudi. Un acte qui suscite de nombreuses interventions. Parmi la multitude d’interprétations qu’on peut coller à ce rituel, voici celles qui nous semblent les plus pertinentes.
Se laisser laver les pieds par Jésus
C’est l’apôtre pierre qui interpelle notre conscience sur cet état de chose. Alors qu’il veut se dérober à l’acte que veut poser à son égard son Seigneur, Jésus lui répond : « Tu n’auras point de part avec moi ». Se laisser laver les pieds par Jésus est la condition sine qua non pour avoir part avec Jésus Christ. Que devrait-on entendre par avoir part avec lui ? Il s’agit en filigrane de participer à son sacrifice et à tous ses bénéfices. C’est avoir part au mystère pascal, sa mort et sa résurrection. C’est d’ailleurs pour cela, sans doute, que Pierre recule devant un geste si fortement chargé de sens, sans bien en comprendre toute la portée, de la même manière qu’il s’est insurgé chaque fois que Jésus évoquait sa Passion (Matthieu 16, 21-23).
Dans un second sens, le lavement des pieds est l’illustration par excellence du véritable leadership. L’expression du berger serviteur. Du maître qui s’incline devant ses élèves et prend sur lui de laver la poussière et la souillure sur leurs pieds. C’est un degré d’humilité que le Christ recommande à tous ceux qui sont ses serviteurs.
Et il termine le rituel en invitant ses disciples à en faire autant les uns pour les autres. « Pour que vous fassiez vous aussi, comme moi j’ai fait pour vous » (Jean e'13, 14-15). En d’autres termes, le Seigneur invite ses serviteurs à accomplir fidèlement tous les gestes du service ecclésial, d’accueil, de charité, et ce au quotidien. Il n’est pas question de dominer mais de servir. Le Christ montre clairement un renversement de valeur. Pour lui le pouvoir est de manière indissoluble lié au service. Ce que le monde oppose pourtant.
« En participant au mystère du Seigneur, on apprend à l’imiter et, en l’imitant, on apprend à participer à son être divin… Il ne faut pas passer trop vite de l’être au faire. Si tant de militants chrétiens ont fini par quitter l’Église dans les années 1960 au profit du seul engagement sociopolitique, c’est peut-être parce qu’on leur a présenté le lavement des pieds uniquement sous le versant du “faire comme Jésus” sans rappeler qu’il faut d’abord se laisser laver les pieds par lui. » Disais déjà le Père Blanchard, prêtre catholique. Il est donc important de se laisser laver les pieds afin d’être soit même un serviteur à l’image du Christ.
Stephane Nzesseu