Soro Kigbafori Guillaume était forcé en février dernier, de remettre les insignes de président de l’Assemblée nationale (AN) de Côte d’Ivoire. Une démission attendue tant la tension entre lui et le Président ivoirien, était arrivée à un point de rupture. L’enfant de Ferké avait beau dire les semaines qui ont suivit sa démission que cette séparation entrait dans l’ordre des choses, l’on sentait néanmoins qu’il en avait gros sur le cœur.
Guillaume Soro, depuis sa démission, s’est improvisé apôtre pour la paix et la réconciliation et sillonne les régions du pays prêchant à qui veut l’entendre son message de pardon et de paix. Ce week-end, il s’est confié sur les raisons profondes de sa rupture d’avec son mentor d’autrefois.
C’est que Soro aurait été encouragé, rapporte un quotidien ivoirien, par la sollicitude de cadres régionaux venus lui présenter leurs respects à son domicile. Et le député au ‘’chômage de révéler ; « (…) on m’a chassé. Si on a fait une faute, on peut nous appeler pour nous gronder. On finit de nous broyer et on veut qu’on soit content. On va être content comment ? » . Comme pour dire que l’ancien président de l’AN n’a gouté que très modérément les circonstances qui ont prévalu à son départ. En fait Soro n’est pas content, il n’aurait pas apprécié de se voir pousser vers la sortie par des hommes et par une cause à laquelle il avait consacré 15 ans de sa vie ; sacrifiant sa jeunesse.
« On s’est battu pour que vous ayez le pouvoir » relatait-il faisant allusion à sa lutte aux côtés de Ouattara contre le régime de Gbagbo ; Aujourd’hui, « ils disent que c’est grâce à leur intelligence qu’ils sont là ! Mais on était là un peu quand même ».
On comprend donc que, la démission ne serait que la manifestation freudienne d’un ressentiment profond donc, de frustrations refoulées. Surtout, confiait-il après avoir vu nombre de ses compagnons se faire malmener par le pouvoir, Mamadou Traoré, SoroAlphonse ou encore Soul to soul, frère d’armes et chef de protocole de l’ancien président de l’AN. « Les noms que j’ai cités là, est-ce que ce sont des Bétés. Ce sont des fils du nord. Le nord a chassé le nord (…)Et puis vous voulez que je sois content ». Mais tient à préciser le député ; « On ne réclame rien mais il faut un minimum de respect » car ajoute t-il « Même si on n’est plus de même bord. Nous demeurons des frères ».