C’est depuis le vendredi 16 août 2019, que la cargaison contenant le matériel nécessaire pour la réhabilitation des installations qui posent problème dans la capitale, a foulé le sol camerounais.
C’est un matériel qui vient de la France. Il a été réceptionné vendredi dernier en présence des responsables du Ministère de l’Eau et de l’Energie et ceux de la société Eneo. Il s’agit en fait, de 19 cellules commandées depuis le pays d’Emmanuel Macron. Ledit matériel a été déposé au poste source électrique du BRGM sis au quartier Melen à Yaoundé. Les responsables suscités ont profité pour faire le point sur l’avancée des travaux. De façon précise l’attention a été portée sur les ateliers 1 et 2 du poste de Melen.
Le quotidien gouvernemental qui parle aussi de l’arrivée du matériel devant permettre de rétablir le courant électrique à Yaoundé et dans ses environs rapporte que « concernant l'atelier 1 qui porte sur la salle de 15 kilovolts, remplaçante du bâtiment ravagé, les travaux consistent, d'après Jean Didier Ndo, à aménager le local de manière à ce qu'il puisse accueillir les cellules qui sont, elles, préfabriquées. L'atelier 2 qui se situe au niveau du transformateur intact, consiste à la pose et au raccordement des câbles aux cellules ».
A titre de rappel, c’est le mercredi 07 août 2019, qu’un incendie s’est déclaré en ravageant les installations du poste transformateur de Melen. Ledit poste, il convient de le noter, permettait jusqu'alors, d'alimenter près de 28% des ménages de Yaoundé en énergie électrique, à partir de celle provenant des barrages hydroélectriques du pays tels que Memve'ele, Songloulou et Edéa.
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Au cours d’une conférence de presse récemment donnée, Gaston Eloundou Essomba le Ministre de l’Eau et de l’Energie a indiqué que le gouvernement donnait à la société Eneo, un délai de 7 jours pour remédier au problème. Aussi vu le délai fixé pour un retour à la normale du courant électrique à Yaoundé et dans ses environs, d’aucuns ont salué l’arrivée du matériel devant servir pour la réalisation des travaux.
Liliane N.
Depuis la semaine dernière, les populations de la ville de Yaoundé vivent le calvaire de coupures intempestives. Il ne se passe plus une journée qu’Eneo ne coupe la lumière. Face à ce problème, le Ministre de l’Eau et de l’Energie en la personne de Gaston Eloundou Essomba explique la cause des coupures intempestives d’énergie électrique dans la cité capitale.
Dans une note d’information rendu public le week-end par les médias, le Ministre de l’Eau et de l’Energie évoque « qu’un incendie s’est produit dans la nuit du mardi 07 août 2019 sur le réseau électrique de Yaoundé, précisément au poste source électrique du BRGM situé au quartier Melen, entraînant des perturbations dans la distribution de l’énergie électrique dans la cité capitale. Des équipe d’expert des sociétés en charge du transport (SONATREL) et de la production (ENEO), sont à pieds d’œuvre depuis lors afin d’un retour à la normale de la situation. »
« Le ministre de l’Eau et de l’Energie a prescrit, après une réunion de crise avec toutes les parties prenantes, les mesures suivantes à cet effet : la reprise des clients précédemment alimentés par le poste victime d’un incendie par des postes voisins, notamment ceux de Kondengui et de Ngousso ; l’alimentation prioritaire des zones sensibles telles que les hôpitaux et les infrastructures de distribution de l’eau situé dans le périmètre sinistré ;
La mise en place d’un programme de rationnement du courant électrique entre les quartiers de la capitale, afin d’atténuer le désagrément de certains ; la mise en œuvre d’un plan de communication en situation de crise, pour informer les abonnés impactés par cet incident et l’ensemble des populations ; la réhabilitation du poste BRGM de Melen dans les délais les plus brefs », indique la note.
De fait, Gaston Eloundou Essomba remercie les populations et les opérateurs économiques pour leur compréhension, leur indulgence et leur patriotisme à la survenue de cet incident d’origine technique et réitère sa sollicitude ainsi que celle du Gouvernement à apporter des solutions aux problèmes qui touchent au bien-être des populations. Et enfin, le Ministre tient à rassurer l’opinion publique que des solutions sont en train d’être implémentées en procédures d’urgence et qu’un retour à la normale se fera dans les plus brefs délais.
Danielle Ngono Efondo
Les populations du septentrion renouent une fois de plus avec les méthodes traditionnelles telles que la lampe tempête ou la bougie.
La mise en garde du gouverneur de l’Extrême-Nord Midiyawa Bakary il y a deux ans, a visiblement laissé les responsables de la société Eneo Cameroun indifférents puisque plusieurs localités du septentrion restent plongées dans le noir depuis plusieurs mois. « Kolofata et Amchidé ont déjà amorcé le quatrième mois sous les coupures d’électricité. L’économie au niveau de la région de l’Extrême-Nord du pays est paralysée. Nous vivons un peu cette situation d’insécurité et la situation est aggravée par ce sevrage en énergie électrique », rapporte Hamadou Garba.
Les coupures n’épargnent pas certaines régions du septentrion du pays. Ce phénomène, qui était devenu résiduel depuis une année, réduit fortement les activités commerciales, économiques et sociales dans le Grand Nord particulièrement plongée dans le noir dans la journée et la nuit. Selon les responsables en charge de l’électricité au Cameroun, le barrage hydroélectrique de Lagdo enregistre un stock de retenue d’eau de 2828 millions de mètres cubes, contre 3210,79 millions de mètres cubes à la même date en 2017. Ce qui fait observer un déficit de 382,79 millions de mètres cube.
Cette quantité d'eau disponible en décembre 2018 était déjà jugée insuffisante pour l’alimentation de la région en énergie électrique. La puissance du barrage hydroélectrique de Lagdo est d’environ 72 mégawatts, mais il ne produit actuellement que de 30 mégawatts. Au mois de décembre 2018, la demande en énergie électrique dans le réseau interconnecté Nord, qui regroupe les trois régions septentrionales des servies par le barrage de Lagdo, était de 50 mégawatts.
En plus de 30 mégawatts produits par le barrage de Lagdo, Eneo-Cameroon a eu recours à la centrale thermique de Djamboutou qui a une puissance de 20 mégawatts. Mais pour le mois de janvier 2017, les prévisions sont de 65 mégawatts ; une demande que les responsables de l’entreprise disent ne pas pouvoir satisfaire. Malgré la dotation d’un nouveau transformateur de 60 MVA et l’installation par les responsables Eneo à Garoua. Les responsables d’Eneo Cameroun avaient annoncés, en 2018 que les populations des régions du Nord et de l’Extrême-Nord ne connaîtront plus des délestages en 2019.
Eneo avait atterrir un gros transformateur d’une puissance de 60 MVA au poste de transport de l’énergie à Djamboutou. Le raccordement de ce nouveau transformateur devrait apporter une augmentation de 32 MW sur l’existant, une puissance transférable devant permettre de desservir plus facilement que par le passé les régions du Nord et de l’Extrême-Nord. Les 32 MW transférables se repartissent comme suit : 16 MW sur le transformateur desservent d’une part le Mayo Louti et l’Extrême-Nord et 16 MW vont alimenter Garoua et ses environs.
Le nouveau transformateur devrait apporter la solution à la saturation à laquelle faisait face le poste de Djamboutou confronté à la forte croissance de la demande dans les deux régions surtout avec l’installation de l’université de Maroua. Depuis mars 2019, les régions septentrionales du Cameroun fonctionnent désormais en mode délestage.
Félix Swaboka
Le niveau de dégradation des infrastructures du reste vieillissantes, est une sérieuse source d’inquiétudes. La récente visite du délégué régional des transports pour le Nord à l’aéroport international de Garoua ne suffira pas pour autant à dissiper le doute.
L’aéroport international de Garoua, implanté en 1979 et inauguré en 1982, est l’une des portes d’entrée et de sortie aérienne du Cameroun. Il a été concédé par l’Etat du Cameroun à la Société Aéroports du Cameroun S.A en 1993. Il est situé dans une région « carrefour » favorable aux courants d’échange entre les pays de la sous région, où se côtoient artisans, commerçants, pêcheurs, agriculteurs, éleveurs.
La ville de Garoua a la prétention d’induire un tourisme de masse pour les amateurs en dépaysement et de curiosités naturelles. Le délégué régional des Transports pour le Nord, a effectué il ya deux jours une visite à l’aéroport international de Garoua, pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux de réfection. Quand il pleut, il faut être armé de parapluie, de bottes pour parcourir la salle de bagages de l’aérogare de Garoua. Les premières dégradations de l’ouvrage l’aéroport international de Garoua ont été perceptibles à la fin des années 90 et au fil des ans, la situation n’a fait qu’empirer.
Ces dégradations se sont accentuées en l’absence d’une véritable politique de maintenance. Pour des raisons de sécurité, il est apparu nécessaire de réduire la longueur de la piste sur 800 mètres. Cette limite opérationnelle a eu pour conséquence l’arrêt de la desserte de cet aéroport par des avions de type 747. Depuis lors, des opérations de réparation localisée sont effectuées chaque année, en attendant de trouver les moyens financiers pour procéder à une réhabilitation complète.
L’aéroport international de Garoua qui s’étend sur une superficie de 1216 Ha, fait l’objet depuis plusieurs années, d’un phénomène grandissant de violation de son intégrité foncière. Au delà de l’occupation spontanée, plusieurs personnes réussissent à obtenir des titres fonciers sur ce domaine pourtant dévoué aux activités aéroportuaires. « L’aéroport de Garoua traverse depuis quelques années des difficultés, en alimentation d’énergie électrique. A cela s’ajoute la toiture qui présente des fissures, des problèmes d’étanchéité. Nous sommes au four et au moulin pour résoudre ce phénomène », indiquait François Mboulana Bassega face à la presse à Garoua.
Le niveau de dégradation des infrastructures du reste vieillissantes, est une sérieuse source d’inquiétudes. La récente visite du délégué régional des transports pour le Nord à l’aéroport international de Garoua ne suffira pas pour autant à dissiper le doute.
Félix Swaboka