Ces vendeurs qui sont très souvent présents dans les carrefours et près des feux de signalisation se font la recette. Ils tirent avantage de leur activité grâce aux embouteillages tout au long de la semaine avec l’arrêt forcé de nombreux véhicules.
Pour reconnaître ces vendeurs pas question de faire l'impossible. Ils investissent des carrefours dans la ville aux sept collines munis de seaux, de plateaux et selon les cas, d’emballages plastiques pas toujours biodégradables. Si certains sont installés sur la chaussée ou non loin des trottoirs pour vendre leurs marchandises, d'autres qui sont ambulants font la chasse à la clientèle profitant des embouteillages pour faire écouler leurs produits auprès des automobilistes qui roulent au ralenti. Ces vendeurs singuliers proposent des mouchoirs, des fruits, de l’eau, des friandises, de la pâtisserie, ou des crudités (Bitter cola, arachides…).
Franck Abéga est l’un d’eux. Tous les jours, au même endroit, à la montée Sni, il vend des beignets soufflés aux conducteurs taxi et à leurs passagers. Il révèle : « il y a des jours où je peux vendre pour 16 000 F cfa, parfois pour 20 000 F cfa. A la différence de mes camarades qui restent assis et attendent qu’on fasse appel à eux, moi je suis offensif. Je ne reste ici que jusqu’à 10 heures. Si je reste au-delà de cette heure, c’est-à-dire, jusqu’à 14 heures, c’est rare, mais cela signifie que je n’ai pas encore vendu le contenu de mes deux seaux », nous confie à cœur joie Franck Abéga.
Maximiser son gain à tout prix
Comme dans toute activité économique, pour faire le maximum de profits, certains vendeurs ambulants en l'occurrence ont cependant, choisi de se diversifier leurs offres et de diversifier leur clientèle. S'agissant précisément des clients, Saliou, vendeur de bonbons et de mouchoirs, lui, reste sur place: «je compte énormément sur les véhicules personnels, sur les nombreux passants de la Poste centrale, ainsi que sur les travailleurs et fonctionnaires dont les lieux de service se trouvent non loin de là ». Selon les confidences de ce vendeur : « en fin de journée, je n’ai comme bénéfice que 1700 Fcfa, soit environ 12 000 Fcfa par semaine ». Parallèlement si Franck Abéga quant à lui reste dans la peau d’un vendeur ambulant, il change très souvent de produits et de lieu : « il m’arrive après 10 heures, d’aller vendre des ananas et même des oranges à Mvog-Ada, j’y reste jusqu’à 16 heures. Mais le 1er et le 20 mai prochains, je vendrai de l’eau ici à la Poste centrale », confie-t-il
Ce que pensent les usagers
Souvent aucun bras de fer n'est possible avec les embouteillages quand ils s'imposent. Même étant stressé pour le retard au lieu de service, les offres de ces vendeurs trouvent toutes leurs raisons d'être. Ils viennent en sapeurs-pompiers pour au secours des usagers. D’après Jean Bernard Olomo, propriétaire d’automobile: « on y peut rien pour ce qui est des embouteillages. Et parlant de ces vendeurs que nous côtoyons par circonstance de la nature, je dirais que ces gars nous facilitent les choses. Non seulement ils facilitent, mais aussi résolvent certains problèmes liés à ce bouchon. On peut par exemple payer les bonbons afin de calmer les esprits avec », souligne-t-il
Certainement, ces vendeurs à la sauvette sont l’une des seules catégories de la population de Yaoundé que les embouteillages arrangent et procurent des gains importants au regard de leur engagement à continuer à investir les lieux avec leurs marchandises.
Innocent D H
Depuis plusieurs semaines, les images des longues files d’embouteillages sur la pénétrante Est de Douala alimentent tous les débats dans les médias ou alors les réseaux sociaux. Les témoignages d’automobilistes et les voyageurs piégés quotidiennement dans d’interminables embouteillages sont dignes des films de science-fiction. Circuler actuellement à Douala est devenu un véritable défi car les embouteillages persistent de plus belle.
Le lundi 05 août dernier, le préfet du Wouri a signé un arrêté portant interdiction de la circulation des camions tous les jours entre 05h et 21h jusqu’au 31 août 2019. Cette décision avait pour objectif de décanter le trafic sur la pénétrante Est de la capitale économique du Cameroun. Cependant, deux jours plus tard, aucun changement ne semble être perceptible sur le terrain. Le problème des embouteillages au niveau de la pénétrante Est de Douala persiste. Sur les antennes de la Crtv ce mercredi, le gouverneur du Littoral, Samuel Ivaha Diboua, affirmait pourtant avec assurance que la situation s'était nettement améliorée.
Il est toujours impossible de circuler librement dans cette partie de la deuxième ville du pays. La cause : en plus des pluies, les travaux complémentaires de réhabilitation du tronçon de la route entrée Est de la ville de Douala, du PK10+400 AU pk19+300 (Pont sur la Dibamba).
La situation est alarmante voire désespérante. Tous les usagers sont débordés et les plaintes fusent de partout. Du désespoir à l'ironie, tous les moyens sont bons pour dénoncer cet état de choses. « Je suis dans le bus depuis 4 heures du matin mais il est presque 08 heures nous n’arrivons pas encore à sortir de la ville. Trois heures pour parcourir une dizaine de kilomètres, c’est inacceptable », déplore un usager.
« Hier encore entre 08 et 09 h c’était l’enfer ; aujourd’hui pareil. Comprenez que je donne cet intervalle parce que c’est celui pendant lequel je suis sur la route. Bref, je suis arrivé au bureau à 9h30 avec 30 bonnes minutes de retard et ceci hier comme aujourd’hui et ça ne doit pas devenir une habitude sinon… Tout ce que je veux dire c’est que j’en ai ras le bol de tout çà ! C’est vrai quoi ! Quand on voit les blancs par exemple, chez eux ils essaient toujours de trouver des solutions à leurs problèmes histoire d’améliorer leurs conditions de vie. Chez nous ici chacun s’occupe d’abord de ses fesses, le reste il s’en fout. », en rajoute un autre.
Sur les réseaux sociaux, la furie des mots et des images est grande et l'argot camerounais qui ne manque aucune occasion pour s'enrichir est assure la garde. Désormais, les embouteillages de Douala peuvent servir de comparant devant les obstacles auxquels certains font face. C'est ainsi que l'on peut entendre des gens lancer : "Même les embouteillages de Douala ne pourront pas m'en empêcher". Sur Twitter, l'ironie est plus présente qu'autre : "Vous pensiez vraiment que la signature d'un arrêté préfectoral pouvait arrêter les embouteillages à Yassa ? Rires", peut on lire et c'est dans le même sens que vont plusieurs commentaires.
A en croire ce qui se dit dans les médias, il faut maintenant sept heures d’horloge ou plus et non quatre, comme auparavant, pour parcourir les 244 km qui séparent Douala de Yaoundé. Le plus désespérant, réside dans le fait qu’il n'y ait quasiment pas d'officiers de police pour réglementer la circulation et mettre un peu d’ordre dans les embouteillages. Devant pareille situation les chauffeurs indisciplinés s’en donnent à cœur joie et contribuent, de par leur comportement à ralentir considérablement la circulation.
Cette insistance des bouchons dans la ville surgit à un moment où les entrées et sorties dans les métropoles connaissent une hausse notoire due aux vacances scolaires. Il faut dire que tous les secteurs d'activités sont touchés par ce fléau qui tarde à se résoudre.
Danielle Ngono Efondo
C'est un scénario devenu une fois de plus ordinaire. Ces derniers jours, l'on observe une longue file de voitures au niveau du second pont sur le Wouri. Des véhicules qui sont obligés d'évoluer lentement dans leur trajet. Pour contourner ces embouteillages d'un autre goût, certains automobilistes tentent de se frayer un chemin parfois en sortant des rangs. Une situation qui cause plus de bouchons et souvent des dommages collatéraux. C'est ainsi qu'un usager par exemple, a vu son pot de phare détruit par un autre automobiliste suite à un mauvais dépassement.
Ces embouteillages qui refont surface sont visibles aussi bien sur l’ancien pont que sur le nouveau du Wouri. Les usagers inconditionnels de ces axes sont contraints de faire plusieurs heures avant de traverser le pont. Pourtant après la mise en service du second pont sur le Wouri, les habitants de la banlieue de Bonabéri et les usagers de cet axe avaient poussé un ouf de soulagement.
« Les embouteillages ont encore commencé et ne nous permettent pas de circuler librement et d’aller plus vite. Voilà, je serai en retard à mon travail parce je suis cloîtré ici », se plaint Christelle. Certains usagers ne pouvant pas supporter le difficile parcours, n’hésitent pas à poursuivre le trajet à pied. Les engins à deux roues, capables se frayer un chemin, font alors de bonnes affaires.
Des situations qui obligent les propriétaires de véhicules à garer et d’abandonner leurs véhicules sur des parkings. Ils empruntent par la suite d’autres moyens de transport plus pratiques.
Les engins à deux roues plus sollicités
« Pour nous conducteurs de moto taxi, les embouteillages ne nous dérangent pas. Contrairement aux taxis, on circule sans problème », se réjouit un conducteur de moto. L'occasion faisant le larron, son passager renchérit : « les gens constatent que les embouteillages ont repris, mais ils continuent toujours de prendre les taxis. Ils se plaignent que ça ne circule pas. Moi je prends la moto pour être à l’heure où je vais ». Il faut désormais débourser 400 Fcfa de Bonabéri pour le rond point Deido au lieu de 200 Fcfa comme d’habitude.
Innocent D H
« Les travaux en cours concernent le terrassement. Bulldozers, pelleteuses et excavatrices sont en activité à longueur de journée », rapporte Cameroon Tribune. Selon l’un des techniciens rencontré sur place par les reporters du journal, et qui a requis l’anonymat, il s’agit des travaux qui permettent de préparer le terrain et de poser les bases de la route.
L’aménagement de l’Entrée Est de Douala, a été divisé en deux phases. La première phase des travaux, déjà achevés, a concerné le PK0+000 (Carrefour des Fleurs) au PK10+200, soit 10,2 kilomètres. Le coût total des travaux pour cette phase est de 60,901 millions de FCFA TTC. Il est plus aisé désormais de circuler du Carrefour Boko au Carrefour des fleurs.
La deuxième phase des travaux de ce projet concerne l’élargissement de la chaussée du PK10+200 au PK19+200 (pont sur la Dibamba) en une chaussée à six voies, soit un linéaire de 9 kilomètres X3, de chaussée à aménager. Outre l’élargissement, la consistance des travaux comprend la construction de cinq giratoires, d’un passage inférieur au niveau du giratoire de Yassa et d’un passage supérieur au niveau du giratoire de Japoma, pour faciliter l’accès au Complexe sportif de Japoma en cours d’aménagement. L’éclairage public et le mobilier urbain sont pris en compte.
Les riverains installés sur l’emprise de la route ont été déguerpis. Des traces de démolition des maisons et établissements de commerce sont encore fraîches. « Ils ont cassé ici, il y a quelques jours. On a mal, mais c’est pour notre bien aussi », affirme Marc, propriétaire d’une petite quincaillerie.
Selon Cameroon Tribune, l’exécution de ce chantier fait déjà face à quelques difficultés, cela dit. Il s’agit notamment du déplacement des réseaux électriques. En effet, on peut y voir des poteaux électriques encore implantés en pleine zone du chantier. Sans oublier les caprices de la météo avec le retour des pluies qui contribuent à ralentir le rythme du chantier. Cependant, les travaux avancent. La réalisation de cette deuxième phase d’aménagement de la pénétrante Est de Douala contribuera à fluidifier davantage la circulation dans cette partie de la ville.
Les travaux de la phase 2 de l’entrée Est de Douala ont été attribués, pour un coût de 33,144 milliards de FCFA, au groupement Wehai international economic and technical cooperative Co Ltd/China railways 14th bureau group Co Ltd (WEITC/CRCC14).
Otric N.