Depuis plusieurs semaines, les images des longues files d’embouteillages sur la pénétrante Est de Douala alimentent tous les débats dans les médias ou alors les réseaux sociaux. Les témoignages d’automobilistes et les voyageurs piégés quotidiennement dans d’interminables embouteillages sont dignes des films de science-fiction. Circuler actuellement à Douala est devenu un véritable défi car les embouteillages persistent de plus belle.
Le lundi 05 août dernier, le préfet du Wouri a signé un arrêté portant interdiction de la circulation des camions tous les jours entre 05h et 21h jusqu’au 31 août 2019. Cette décision avait pour objectif de décanter le trafic sur la pénétrante Est de la capitale économique du Cameroun. Cependant, deux jours plus tard, aucun changement ne semble être perceptible sur le terrain. Le problème des embouteillages au niveau de la pénétrante Est de Douala persiste. Sur les antennes de la Crtv ce mercredi, le gouverneur du Littoral, Samuel Ivaha Diboua, affirmait pourtant avec assurance que la situation s'était nettement améliorée.
Il est toujours impossible de circuler librement dans cette partie de la deuxième ville du pays. La cause : en plus des pluies, les travaux complémentaires de réhabilitation du tronçon de la route entrée Est de la ville de Douala, du PK10+400 AU pk19+300 (Pont sur la Dibamba).
La situation est alarmante voire désespérante. Tous les usagers sont débordés et les plaintes fusent de partout. Du désespoir à l'ironie, tous les moyens sont bons pour dénoncer cet état de choses. « Je suis dans le bus depuis 4 heures du matin mais il est presque 08 heures nous n’arrivons pas encore à sortir de la ville. Trois heures pour parcourir une dizaine de kilomètres, c’est inacceptable », déplore un usager.
« Hier encore entre 08 et 09 h c’était l’enfer ; aujourd’hui pareil. Comprenez que je donne cet intervalle parce que c’est celui pendant lequel je suis sur la route. Bref, je suis arrivé au bureau à 9h30 avec 30 bonnes minutes de retard et ceci hier comme aujourd’hui et ça ne doit pas devenir une habitude sinon… Tout ce que je veux dire c’est que j’en ai ras le bol de tout çà ! C’est vrai quoi ! Quand on voit les blancs par exemple, chez eux ils essaient toujours de trouver des solutions à leurs problèmes histoire d’améliorer leurs conditions de vie. Chez nous ici chacun s’occupe d’abord de ses fesses, le reste il s’en fout. », en rajoute un autre.
Sur les réseaux sociaux, la furie des mots et des images est grande et l'argot camerounais qui ne manque aucune occasion pour s'enrichir est assure la garde. Désormais, les embouteillages de Douala peuvent servir de comparant devant les obstacles auxquels certains font face. C'est ainsi que l'on peut entendre des gens lancer : "Même les embouteillages de Douala ne pourront pas m'en empêcher". Sur Twitter, l'ironie est plus présente qu'autre : "Vous pensiez vraiment que la signature d'un arrêté préfectoral pouvait arrêter les embouteillages à Yassa ? Rires", peut on lire et c'est dans le même sens que vont plusieurs commentaires.
A en croire ce qui se dit dans les médias, il faut maintenant sept heures d’horloge ou plus et non quatre, comme auparavant, pour parcourir les 244 km qui séparent Douala de Yaoundé. Le plus désespérant, réside dans le fait qu’il n'y ait quasiment pas d'officiers de police pour réglementer la circulation et mettre un peu d’ordre dans les embouteillages. Devant pareille situation les chauffeurs indisciplinés s’en donnent à cœur joie et contribuent, de par leur comportement à ralentir considérablement la circulation.
Cette insistance des bouchons dans la ville surgit à un moment où les entrées et sorties dans les métropoles connaissent une hausse notoire due aux vacances scolaires. Il faut dire que tous les secteurs d'activités sont touchés par ce fléau qui tarde à se résoudre.
Danielle Ngono Efondo