Dans la dynamique nationale de lutte contre le coronavirus, l’ordonnance du 07 juin 2021 alloue 50 milliards de plus au fonds de solidarité dédié à la riposte contre cette pandémie et ses répercussions économiques et sociales. De manière générale, il ressort de ce texte que, le Cameroun passe de la résilience économique au renforcement du système de santé. Un changement de cap qui vise ainsi à permettre au pays de mieux combattre cette maladie qui n’est pas encore totalement éradiquée.
Dès le premier cas de Covid-19 déclaré au Cameroun le 06 mars 2020 et la faible progression de la pandémie, le Cameroun a opté en faveur d’une politique qui protège d’abord l’économie. Depuis la signature de l’ordonnance du 7 juin 2021 par le Chef de l’Etat, on est tenté de lire, un changement de cap en faveur d’une politique qui priorise désormais la prise en compte du système de santé.
C’est ainsi que le plafond des ressources des ressources destinées à approvisionner le Fonds de solidarité national pour la lutte contre le coronavirus et ses répercussions économiques et sociales qui était jusque-là fixé à 180 milliards de FCFA, passe à un plafond de 200 milliards de francs pour l’exercice 2021 avec le texte présidentiel.
En clair, en plus du versement de 150 milliards opéré sur le budget général de l’Etat au départ, le président de la République autorise un nouveau versement de 10 milliards à ce compte d’affectation spéciale (CAS), à partir des ressources supplémentaires engrangées dans le budget général de l’Etat du Cameroun.
L’on apprend, qu’au départ, ce compte devrait être uniquement approvisionné sur ressources propres de l’Etat. Cependant, sur la base de l’ordonnance du Chef de l’Etat, 40 milliards issus des ressources du Fonds de concours seront alloués au CAS soit 25 milliards de la Banque mondiale et 15 milliards de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (Bdeac).
Les priorités
L’ordre des priorités devant sous-tendre la répartition des 200 milliards du Fonds de solidarité national est clairement déterminé. Il s’agit notamment, du renforcement du système sanitaire qui reçoit la grosse partie de l’enveloppe avec 170 milliards de FCFA contre seulement 35 milliards dans le budget initial ; de la résilience économique et financière qui voit désormais enveloppe réduite passant de 100 milliards dans le budget initial à seulement 10 milliards ; de la résilience sociale qui obtient 5 milliards de plus et bénéficie désormais de 15 milliards tandis que l’enveloppe allouée au renforcement de la recherche et de l’innovation reste inchangée, à 5 milliards de nos francs.
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Innocent D H
La pandémie du coronavirus continue de faire parler de lui dans le monde. Elle augmente d’ailleurs sa capacité de nuisance dans de nombreux pays à en croire l’actualité autour de l’évolution de la maladie. Une situation qui semble imposer un retour aux restrictions qui s’étendent notamment aux établissements scolaires qui décident de fermer tout simplement.
« Alors que nous entamons la deuxième année de pandémie de Covid-19, et que les cas continuent de monter en flèche dans le monde entier, aucun effort ne doit être ménagé pour que les écoles restent ouvertes ou pour leur accorder la priorité dans les plans de réouverture », plaide Henrietta Fore, Directrice générale du Fonds des Nations pour l’Enfance (Unicef).
L’organisation internationale n’a pas oublié l’impact qu’a eu le précédent confinement sur la scolarité des enfants. Selon l’Unicef, une nouvelle fermeture d’écoles entraînerait quelque 24 millions d’enfants supplémentaires devraient être déscolarisés. C’est pourquoi, cette institution est contre d’éventuelles décisions qui compromettraient l’avenir de cette tranche sociale pour qui, l’éducation est l’un des droits les plus absolus. Ce qui porterait apprend-on à un nombre d’enfants déscolarisés à un niveau jamais atteint depuis plusieurs années et que le monde n’a réussi à faire baisser qu’au prix de durs efforts. Dans une déclaration parvenue à l’agence de presse africaine (APA News) Mme Fore souligne : « Les fermetures d’écoles, qui ont affecté 90 % des élèves à travers le monde lorsque les mesures de confinement prises en riposte à la pandémie ont atteint leur paroxysme et qui ont laissé plus d’un tiers des écoliers sans accès à l’enseignement à distance, ont eu des conséquences dévastatrices ».
Le Directeur général de l’Unicef indique par ailleurs : « La situation mine la capacité des enfants à lire, à écrire et à réaliser des calculs de base et les empêche de développer les compétences dont ils ont besoin pour réussir dans l’économie du XXIe siècle. Leur santé, leur développement, leur sécurité et leur bien-être sont menacés. Et ce sont les plus vulnérables d’entre eux qui paieront le plus lourd tribut ».
Innocent D H
La division des analyses et politiques économiques de la Direction générale de l’Economie et de la Programmation des investissements publics du ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), vient de rendre public le « Bulletin des exportations des matières premières » pour le compte du premier semestre 2020.
La lecture de ce document permet d’observer globalement une baisse des exportations liées à la survenue de la pandémie du Coronavirus : « Au Cameroun, les exportations en valeur ont enregistré au cours du premier semestre 2020 une baisse de l’ordre de 21,4% par rapport à la même période en 2019. Cette évolution a davantage été plus prononcée au niveau de l’exportation des produits bruts (-25,9% pour les hydrocarbures et -18,2% pour les autres produits bruts) que des produits transformés (-4,1%). Ainsi, la part des produits transformés sur les exportations totales hors hydrocarbures s’est améliorée sur la période pour s’établir à 39,8% contre 36,1% au premier semestre 2019 ». Les catégories comprenant les produits miniers et énergétiques, ainsi que ceux agricoles, sont les groupes de produits sur lesquels se base l’étude du document.
Pour ce qui est des produits miniers et énergétiques l’on y trouve l’aluminium, le pétrole brut et le gaz. Le pétrole brut, sur le plan mondial a subi un ralentissement de son activité économique avec la survenue de la Covid-19. Une situation qui a entrainé dans la foulée, la chute des cours du pétrole passant de 61 à 20 dollars le baril. Les exportations y ont également pris un gros coup au plan local. Pour le compte du 1er semestre 2020, le Cameroun a exporté 1,854 millions de tonnes de pétrole pour 330,017 milliards de FCFA, contre 1,862 millions de tonnes en 2019 à raison de 493,579 milliards. « En ce qui concerne, les exportations de ce produit, il a enregistré un recul de 0,4% en volume et de 33,1% en valeur. La baisse des cours du pétrole explique en grande partie la forte diminution des recettes d’exportation », note le bulletin. La production ici a enregistré une hausse en volume de 9,8% en glissement annuel au premier semestre 2020, marquée par la montée en régime de nouveaux forages notamment dans le bloc de Bolongo dans le bassin du Rio Del Rey (RDR) dont la mise en exploitation est effective depuis le 3ème trimestre 2019.
Quant au gaz proprement-dit, à l’échelle mondiale, les cours du gaz ont enregistré au premier semestre 2020, une baisse de 32,4% en glissement annuel. La production du Cameroun au courant de cette période a connu une baisse de 1,1% en glissement annuel, pour ce qui est du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) et en hausse de 4,3% en ce qui concerne le Gaz de pétrole liquéfié (GPL). Pour des exportations de GNL en hausse de 3,7%, soit 621 400 tonnes exportées pour 131,595 milliards de Fcfa, contre 599 500t pour 129,411 milliards en 2019.
Innocent D H
C’est la crainte émise par la Plateforme camerounaise du Commerce équitable (P₂CE), constituée des associations de protection des droits des consommateurs dans un communiqué publié le 17 octobre dernier. Une hausse des prix des produits brassicoles qui serait contenue dans l’avant-projet de loi de finances de l’exercice 2021, apprend-on.
Dans le communiqué signé du coordonnateur général de la Plateforme camerounaise du Commerce équitable, on peut lire : « Des informations de sources dignes de foi renseignent que l’avant-projet de loi de finances pour l’exercice 2021 envisagerait l’augmentation du taux de précompte sur achat (PSA) des bières produites localement. Celle-ci sera appliquée par les industries brassicoles aux taux distributeurs qui, à leur tour, vont les répercuter sur les tarifs destinés au consommateur final ».
Etant donné que les produits brassicoles sont considérés au Cameroun comme des biens de consommation sensibles, leurs prix font l’objet d’un contrôle rigoureux sous les auspices du Ministère du Commerce (Mincommerce). Toutefois, dans le même temps, les administrations en charge de la fiscalité y ont ajouté plusieurs taxes sur la consommation, accentuant la pression sur la chaîne de leur commercialisation.
La dernière augmentation des prix des bières au Cameroun date de 2019. Les sociétés du secteur avaient alors expliqué cette hausse par l’introduction dans la loi des finances, de nouvelles charges. Ainsi, les prix de certains produits avaient été augmentés de 50 FCFA. Ce qui avait suscité la grogne des consommateurs. Dans cette circonstance, le Gouvernement avait décidé de la suspension de cette hausse des prix de bières par les opérateurs brassicoles. Le Mincommerce avait en effet, convoqué une réunion de crise, le 06 mars 2019 à Yaoundé. Luc Magloire Mbarga Atangana avait réuni outre les entreprises brassicoles, les syndicats des distributeurs des produits brassicoles, les associations de défense des droits des consommateurs et la CAPA (Cameroon Alcohol Producers Association).
« Quand on doit modifier le prix d’un certain nombre de produits, ou même de services, le producteur doit au préalable déposer les nouveaux barèmes auprès du ministre en charge des prix. Et celui-ci dispose d’un délai de quinze jours pour apprécier. Aucun nouveau barème ne peut entrer en vigueur s’il n’a été préalablement approuvé par le ministre en charge des prix. Cette formalité n’a pas été respectée. Les associations des droits des consommateurs, elles aussi, sont régies par la loi du 6 mai 2011. C’est la loi-cadre sur la protection des consommateurs qui pose un certain nombre de principes, parmi lesquels le droit à l’information. Cela n'a pas été respecté. Il y a eu précipitation, il y a eu erreur sur la méthode », avait indiqué le Ministre du Commerce.
Innocent D H
Depuis le week-end dernier, les consommateurs font face à une augmentation du prix de la bouteille de bière. Alors que la situation était restée incertaine depuis le début de l’année, les choses se sont accéléré avec la publication par la direction générale des impôts de son nouveau code. Il apparaît, que la bataille des brasseurs locaux pour une suppression pure et simple du droit d’accise sur la valeur n’a pas porté le meilleur des fruits escomptés.
En effet, apprend-on dans un journal spécialisé de la place, de la déposition du projet de loi des finances de 2019, le secteur brassicole réalise, que l’abattement de 20% qui leur avait été donné sur le prix de certaines bières (avec un certain taux d’alcool), a été ramené à seulement 10%. La situation a viré au plaidoyer, avec le Cameroon Alchoolic Producers Association (CAPA), la principale association des producteurs de boissons. Celle-ci a mis en avant les remarques de ses membres, qui s’inquiétaient déjà de la hausse des charges fiscales qu’une telle mesure aurait sur leurs performances financières. Certains responsables proches du secteur ont confié que cela entraînera des dizaines de milliards de FCFA payés à l’Etat.
« Cela a été un vrai cadeau empoisonné pour la fin d’année que nous avons reçu. Déjà nous connaissons une baisse des activités en raison de l’insécurité et de l’incertitude sur 4 de nos marchés et nous n’y avons pas vraiment désinvesti. S’il faut encore que la chaîne de distribution soutienne des impôts supplémentaires ce sera un coup dur », avait confié un des acteurs du secteur. Les arbitrages ont été difficiles pour le gouvernement. Ce dernier ne souhaitait pas débuter l’année sur une hausse marquée des prix.
De l’autre côté, le gouvernement a dû faire face aux attentes des revendeurs et grossistes des produits brassicoles. Réunis à Douala la capitale économique du pays, les membres de ce regroupement avaient menacé de perturber la distribution des boissons, afin de s’organiser par rapport à cette hausse des prix dont le niveau fait encore l’objet de spéculations et de discussions. Ils ont dénoncé le flou qui prévaut dans la gestion des taxes sur les produits brassicoles et dont le mode de recouvrement en 2019 fait peser une menace sur la rentabilité de leurs affaires.
Le nouveau point d’inquiétude est la pression qu’exerce la nouvelle application des droits d’accises sur les prix, sans que ne soient prises en compte leurs charges d’exploitation. Le gouvernement semble avoir choisi de couper la poire en deux. Les droits d’accises sur la valeur seront maintenus, mais c’est son mode de calcul qui a légèrement évolué. Désormais l’article qui y est consacré, prévoit que la base imposable sera calculée sur le prix conseillé aux vendeurs, moins la taxe sur la valeur ajoutée et le droit d’accise spécifique.
Si cette façon de faire allège un peu le poids sur les brasseurs, il reporte le problème sur le réseau de distribution. Or, le défi c’est que le secteur ne peut ignorer les défis de son réseau de distribution. « Le risque de voir ce réseau rechercher l’amélioration de ses marges tout en satisfaisant les attentes de leur cliente sont trop grands », explique un observateur du secteur.
En manque de ressources pour financer son budget, le gouvernement camerounais s’est donné pour ambition d’accroître le volume de ses recettes fiscales. Même si elles ont significativement augmenté, elles pèsent le plus sur des contribuables identifiés et identifiables. Problème la pression se poursuit et décourage les investissements.
Otric N.
Le Premier ministre camerounais Joseph Dion Ngute, a signé un arrêté octroyant au Chef du gouvernement et aux ministres, une augmentation de salaire grâce à des indemnités de supervision prélevées à hauteur de 10% sur tous les budgets des comités et groupes de travail interministériels.
Selon l’arrêté largement diffusé par la presse locale, ces primes vont coûter à l’Etat plus de 10 milliards FCFA chaque année. Pourtant, dans un rapport publié en fin de semaine dernière, la Banque mondiale (BM) a demandé au Cameroun d’améliorer sa gouvernance publique dans la perspective d’une émergence économique projetée à l’horizon 2035.
Cette mesure est considérée par une certaine opinion comme un gallot d’essai vers une augmentation des salaires de tous les agents de l’Etat. En effet, un rapport de la Banque mondiale dénonce la faible rémunération des agents de l’Etat au Cameroun.
Le salaire mensuel le plus élevé d’un agent de l’Etat au Cameroun est de 330 000 FCFA. Une rémunération qui convient au grade A2, qui est la catégorie la plus élevée de la fonction publique dans notre pays. Les fonctionnaires les moins bien payés touchent 44 000 FCFA/mois. Il s’agit là, des chiffres issus de la dernière grille des salaires, adoptée au Cameroun le 1er juillet 2014.
Ces salaires sont parmi les plus bas de l’Afrique subsaharienne. C’est le constat de la Banque Mondiale, dans un rapport publié en novembre 2018. L’institution de Brettons Woods note à titre de comparaison, que le salaire mensuel le plus élevé de la fonction publique en Zambie, est d’environ 2 446 824 FCFA et de 171 198 FCFA pour le moins élevé. Au Rwanda ces chiffres sont respectivement de 1 251 281 FCFA et 168 923 FCFA.
Dans la « Revue des dépenses publiques » intitulée « Aligner les dépenses publiques aux objectifs de la Vision 2035 », rendue publique le mardi 5 février 2019, la Banque mondiale préconise une augmentation de salaire des agents de l’État.
Dans ses recommandations pour un meilleur contrôle des ressources humaines et de la paie, l’institution de Bretton Woods demande de « clarifier et reclasser les dépenses budgétaires ayant nature de rémunération, par exemple les indemnités journalières, et les inclure dans la masse salariale », conformément aux directives de Gestion des finances publiques.
En clair, note la Banque mondiale, le gouvernement camerounais complète les salaires de la fonction publique par un grand nombre d’allocations et de primes telles que des primes spécifiques et spéciales, des allocations techniques, des primes de performance, de pénibilité, de risque, etc. « Cette pratique a également aggravé les inégalités du système de rémunération du fait que toutes les catégories d’agents de la Fonction publique n’y ont pas accès », déplore la Banque Mondiale.