C’est la remarque faite à l’occasion des trente ans de l’Association tunisienne des femmes démocrates (AFTD)
La célébration le 13 août de la fête de la Femme tunisienne est l’occasion pour plusieurs militantes féministes, de présenter leur vision, celle qu’elles pensent être des priorités en Tunisie pour la lutte en faveur des droits des femmes.
Certes, l’on a relevé au cours des dernières années, de nombreux acquis pour les droits des femmes en Tunisie, notamment la loi relative à l’élimination de la violence à l’égard des femmes, adoptée en 2017, ou encore l’abolition de la circulaire 73 qui interdisait aux tunisiennes de contracter des mariages avec des non musulman. Et pourtant, des combats restent à mener.
A Tunis, certains combats féministes ont la dent dure et ce, malgré des années de lutte. C’est le cas de la bataille contre le harcèlement de rue qui persiste. Meryem Sellami, socio-anthropologue a coordonné une enquête nationale sur le sujet. Près de la moitié des femmes tunisiennes sont sujettes à une violence dans l’espace public : « La procédure est encore difficile et surtout la preuve. Nous avons quand même mis en place un numéro vert qui reçoit toute sorte d’appels et de plaintes. Il y a aussi des campagnes avec, par exemple, des slogans écrits sur les bus « cheraa mouch lik wahdek », c’est-à-dire « la rue n’est pas que pour toi », a-t-elle souligné.
Si la sensibilisation est là donner plus d’ampleur à cette bataille, certains acquis pour les droits des femmes sont eux, en net recul, selon Najma Kousri Labidi qui travaille sur les droits sexuels et reproductifs : « Les chiffres le montrent. Les femmes n’ont plus accès à la contraception car ce n’est plus une des priorités de l’Etat aujourd’hui et ça, c’est malheureux », déplore-t-elle.
Un Etat absent pour implanter des politiques en faveur des femmes mais qui vote pourtant des lois progressistes. Pour Henda Chennaoui, militante, il faut lutter, parfois à distance du pouvoir, via une nouvelle génération de féministes : « Des féministes qui sont dans le contre-pouvoir, dans "on veut tout et tout de suite" et on n'est redevable de rien », préconise-t-elle.
Alors que le 13 août célèbre la femme en Tunisie, le mouvement féministe se renouvelle et doit faire face à plusieurs enjeux, notamment le combat pour l’égalité dans l’héritage. Le projet de loi, déposé au Parlement en janvier, n’a toujours pas été débattu.
Nicole Ricci Minyem
Les Lionnes Indomptables de basketball ont largement battu ce dimanche les Tunisiennes sur un score de 95-53 lors de leur premier match de la phase de groupes de l’Afrobasket Dames 2019 qu’abrite le Sénégal.
Les Lionnes Indomptables de basketball ont réussi ce dimanche 11 août 2019 leur entrée au Championnat d'Afrique féminin de basket-ball (Afrobasket) 2019 qui a démarré samedi 10 août 2019 à Dakar au Sénégal. Les Camerounaises se sont imposées sur un large score de 95-53 contre les Tunisiennes lors de leur première rencontre dans la compétition. Avec cinq joueuses à deux chiffres, les coéquipiers de Laura Dimithe (15 points) et Ange Astride Mfoula (14 points) n'ont pas été tendres face aux Tunisiennes qui voulaient rattraper le faux pas contre le Nigeria. « Je pense que cette équipe a un gros potentiel, elle a un niveau de travail intéressant. Il y a eu beaucoup de travail ce dernier jour et je pense qu’elle peut aller loin », souligne Natosha Cummings Price la nouvelle sélectionneuse de l’équipe camerounaise. Ce succès permet au Cameroun de prendre une bonne option pour la suite de la compétition.
Le prochain duel des Camerounaises sera contre le tenant du titre et quart-finalistes de la Coupe du monde FIBA 2018, le Nigeria. Les Nigérianes qui ont également battu les Tunisiennes dans ce groupe B sur le score 75-26 au match inaugural, est un adversaire redoutable pour les Lionnes Indomptables, mais pas invincible. « Le match contre le Nigeria sera un match très difficile. C’est un gros adversaire, champion en titre. On ne va pas aller jouer en défaitiste, on donnera tout ce qu’on a dans ce duel. On sait que c’est une équipe athlétique, très forte en rebond, mais qui a aussi des lagunes en défense », confie la Lionne, Amina Njonkou. Ce match déterminant pour ces deux équipes leaders du groupe B, se jouera mardi prochain à la Dakar Aréna.
On se rappel qu’en 2015 à Yaoundé, les Lionnes indomptables avaient battu d'un point le Nigéria en demi-finale. Des D'Tigress bénéficient à cette édition d’un effectif constitué de plusieurs joueuses formées aux États-Unis et très expérimentées. L'équipe qui remportera ce duel, terminera première du groupe B synonyme d’une qualification directe pour les quarts de finale. Le perdant passera par les huitièmes de finale, tout comme la Tunisie, dernier du groupe.
Vainqueur samedi contre la Côte d’Ivoire, le Pays hôte, le Sénégal, vice champion d'Afrique affrontera l’Egypte mardi soir, pour son deuxième match du groupe A. En cas de défaite, les égyptiennes joueront les huitièmes de finale. L'Afrobasket féminin 2019 prendra fin le 18 août prochain. Les six meilleures équipes de la compétition se qualifieront pour le tournoi de pré-qualification olympique qui aura lieu après ce championnat d'Afrique féminin.
Marie MGUE
Les Lionnes indomptables de basketball ambitionnent de faire mieux que la huitième place occupée il y a deux ans au Mali, à la 26e édition du Championnat d’Afrique de basketball dames qui débute ce samedi au Sénégal.
Le Championnat d'Afrique féminin de basket-ball (Afrobasket) 2019 démarre ce samedi 10 août 2019 à Dakar au Sénégal. Le Nigeria, tenant du titre, ouvre le bal dans un duel contre la Tunisie dans le groupe B à la Dakar Arena. Cette rencontre oppose les prochains adversaires de la sélection camerounaise de basketball dames, qui fait partie des 12 équipes qualifiées pour cette compétition continentale.
Logées dans le groupe B, les basketteuses camerounaises entament la 26e édition de l’Afrobasket Dames dimanche 11 août prochain. Les Camerounaises seront aux prises contre les Tunisiennes. L’équipe camerounaise affrontera ensuite les championnes d’Afrique en titre, les Nigérianes. Les Lionnes Indomptables sont arrivées au Sénégal mercredi dernier, après plus de trois semaines de préparation à Istanbul en Turquie.
Pour cette expédition, la Fédération camerounaise de basketball a fait appel à une technicienne américaine de 47 ans, Natosha Cummings Price, qui a remplacé au poste de sélectionneur national, Guy Moudio. Cette américaine est secondée par le technicien italien, Stephano Bizzozi et Ahmed Mbombo Njoya. Cette équipe à la lourde charge de conduire un groupe constitué en majorité de jeunes joueuses, qui découvrent la compétition. En dehors de la capitaine, Marie-Ange Mfoula qui a participé aux trois précédents Afrobasket dames, les 11 autres membres de l’équipe nationale sont à leur première participation. Le groupe est constitué majoritairement des joueuses qui évoluent à l’extérieur et dans les clubs locaux.
Le Cameroun qui court toujours après son premier titre africain, ambitionne de faire mieux que la huitième place occupée il y a deux ans au Mali. Des 12 équipes présentesarticle du 9/, le Nigeria trois fois champion d’Afrique et le Sénégal pays organisateur, onze fois vainqueur du trophée sont les principaux favoris de ce tournoi. Les 12 candidats à la succession du Nigeria, ont été réparties en quatre groupes de trois équipes chacune. Les quatre premiers se qualifieront directement pour les quarts de finale. Les équipes classées deuxième et troisième vont s’affronter au cours d’une rencontre à élimination directe pour les quatre autres tickets. L’Afrobasket FIBA Women 2019 se déroulera du 10 au 18 Août 2019.
Liste des joueuses camerounaises
MFOULA MARIE-ANGE
BALETA MUKOKO
ALEXANDRA GREEN
AYANGMA SANDRINE
NYINKEU PAOLA
ACHIRI FRI
DIMITHE LAURA
EBONII SOLANGE
AMINA NJONKOU
CYNTHIA MBAKOP
EBOGO AMANDINE
MBONG LARISSA
STAFF TECHNIQUE:
NATOSHA CUMMINGS
STEPHANO BIZZOZI
AHMED MBOMBO NJOYA
Le premier facteur qui pourrait justifier cette défaite au fil du rasoir de cette finale était les basses manœuvres des responsables de l’organisation de la compétition. D’après une communication mise à la disposition de la presse par Etienne Arthur Deffo, le responsable de la cellule de communication de la fédération camerounaise de Volley – Ball, le comité d’organisation a empêché aux lions indomptables de s’entraîner comme prévue le matin du jour du match. Le gymnase était fermé aux lions du volley.
« Le samedi, ils se sont contentés d’une marche au bord de l’océan méditerranéen, deuil national oblige. Ce dimanche à 10 heures 30, selon le programme de la compétition, le départ pour l’entraînement prévue de 11 heures à 12 heures. Une fois sur le site, la salle est fermée. Le chauffeur prend son téléphone et appelle le responsable. « Il arrive » dit – il. Le soleil est au zénith. Après quelques minutes d’attente, l’entraîneur principal demande un retour à l’hôtel. Chemin faisant, le téléphone du chauffeur sonne. Il est informé que la salle est ouverte. A l’unanimité, joueurs et encadreurs décident de faire demi-tour. A nouveau sur les lieux, le coach NYATCHO demande de vérifier que le gymnase est effectivement ouvert. Le coach avance vers la porte pendant que les autres membres du groupe attendent dans le bus. Le constat est fait, tout est fermé. Le chauffeur demande une fois encore d’attendre 5 minutes. Le petit manège ne marche plus. La coupe est pleine. Manifestement, la guerre psychologique est à son paroxysme. Loin de se décourager, les joueurs chantent, applaudissent, se donnent du moral. Sous une chaleur d’environ 43 degré à l’ombre, la délégation opte pour une petite séance de décrassage de 15 minutes dans les jardins de l’hôtel EZZHARA, en attendant 20 heures. » Au finish, les lions n’auront eu droit à aucune séance d’entrainement en bonne et due forme.
Cette description illustre à souhait l’intention qui animait les tunisiens qui organisaient la compétition. De toutes les façons, il semblait hors de question que le trophée les échappe sur leur propre sol. Ces manœuvres vont se poursuivre jusque dans cette partie que le Cameroun va perdre de haute lutte 2 sets contre 3.
Stéphane NZESSEU
La sélection algérienne de volleyball, n’a pas pu briser l’hégémonie camerounaise vendredi 26 juillet 2019 au palais des Sports de Tunis. Comme lors de leurs huit dernières confrontations dans une compétition internationale, les Lions Indomptables de volleyball ont dominé les Fennecs d’Algérie. Les Camerounais ont tenu en échec la redoutable équipe d Algérie, sur un score de 3 sets à zéro (25/22-25/22-25/21) à la demi-finale du Championnat d’Afrique des nations (Can) de volleyball masculine qui se déroule en Tunisie. « Félicitations à tous les joueurs. Mention Très Bien à l’encadrement administratif, technique et médical. Restons concentrés pour la finale. Nous ne devons pas la jouer. Nous devons la gagner », dixit le président de la Fédération camerounaise de volleyball (Fecavolley), Serge Abouem.
Les Camerounais ont enchaîné une cinquième victoire, en autant de rencontre dans cette 21e édition du Can. Un parcours élogieux, sans aucun set encaissé. « Nous allons rester sereins set calmes. C’est peut-être un parcours sans faute, mais le plus difficile reste à venir. Notre objectif est de remporter la coupe, et c’est en le faisant, que nous dirons que nous avons effectivement réalisé un parcours sans faute. Nous disons merci aux volleyeuses qui ont remporté la coupe en Egypte et qui nous ont motivé à faire autant », souligne le Team Manager de la sélection camerounaise de volleyball, William Kemfang la Fecavolley.
Cette victoire propulse les volleyeurs camerounais à la finale de cette grande compétition africaine de de la discipline. Les hommes de Blaise Reniof Mayam chercheront leur troisième titre continental face à un adversaire redoutable, qui en plus d’être l’organisateur du tournoi est le tenant du titre. La Tunisie a également dominé le groupe A à la première étape du tournoi avant d’éliminer les égyptiens en demi-finale sur un score de 3 sets à un (18/25-25/20-25/18-25/17). L’ultime duel de la Can opposera le champion et la troisième équipe africaine en titre. En 5 confrontations entre ces deux grandes sélections africaines de volleyball, le Cameroun a réalisé trois victoires contre deux pour la Tunisie. Lors de leur dernier duel à la phase de groupes du Championnat du monde 2018, les Camerounais avaient battu les Tunisiens sur un score de 3 – 0 (25-20,28-26,25-21). Dimanche 28 juillet prochain en Tunis, les poulains de Blaise Reniof Mayam décrocheront leur troisième titre africain en cas de victoire.
Marie MGUE
Il y a quelques semaines, le président tunisien avait fait un malaise le jour même où un double attentat ensanglantait Tunis, il avait dû être hospitalisé au sein de l'hôpital militaire de Tunis. Aujourd’hui, il n’est plus. A annoncé la présidence dans un communiqué.
Âgé de 92 ans, Béji Caïd Essebsi vétéran de la politique, plus vieux chef d'Etat au monde en exercice après la reine Elizabeth II d'Angleterre, a servi aussi bien sous Habib Bourguiba, premier président de la Tunisie que Zine el Abidine Ben Ali, avant d'accéder lui-même à la présidence en 2014, avec la mission paradoxale de consolider la jeune démocratie.
En décembre 2014, il avait remporté l'élection présidentielle avec 55,68% des voix. Tout au long de sa carrière politique, il a su jouer les premiers rôles en Tunisie. Ministre de l'Intérieur, de la Défense et des Affaires étrangères sous le premier président tunisien Habib Bourguiba, il était devenu président du Parlement en 1990-1991 sous Ben Ali avant de prendre ses distances.
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Son décès intervient le jour où la Tunisie célèbre la proclamation de la République en 1957, habituellement marqué par un discours du chef de l’État. Apprend-on des médias occidentaux.
Notons que Béji Caïd Essebsi, était père de quatre enfants né dans une famille tunisoise en 1926, se réclamait de la pensée bourguibienne, du nom du « père de l'indépendance » tunisienne qu'il qualifiait de « visionnaire et fondateur de l’État moderne ». Il avait récemment annoncé ne pas vouloir se représenter à la fin de l'année lors de la prochaine élection présidentielle pour « laisser la place aux jeunes ».
Nos sincères condoléances vont à l’endroit de tous les tunisiens et particulièrement à sa famille !
Danielle Ngono Efondo
Il est fort probable que dans les prochains jours, le Cameroun signe un partenariat avec la Tunisie dans le secteur du développement des Petites et Moyennes Entreprises (Pme). C’est ce qu’on retient de l’audience qu’Achille Bassilekin III le Ministre des Petites et moyennes entreprises, de l'Economie sociale et de l'Artisanat (Minpmeesa) a accordé le 16 juillet 2019 à Jalel Snoussi l'Ambassadeur de Tunisie au Cameroun.
En fait après avoir suivi la mission économique multisectorielle au cours de laquelle la Tunisie a dévoilé ses charmes dans la ville de Douala, les autorités camerounaises se sont montrées très intéressées par le Made in Tunisia pour le développement des Pme. A titre de rappel, cette mission économique s’est déroulée du 30 juin au 4 juillet dernier. La Tunisie y avait présenté son savoir-faire en matière d'artisanat, de santé, d'activités agropastorales et de TIC.
La rencontre avec Jalel Snoussi a donc été l’occasion idoine pour le Minpmeesa, qui a indiqué que le Cameroun souhaite s'entourer de l'expertise des opérateurs économiques tunisiens. C’est ce qui a fait l’objet des échanges entre lui et son hôte. Un souhait qui tombe à point nommée car le Diplomate tunisien aussi est venu porter à la connaissance du Ministre, les objectifs et le bilan de la mission économique de Douala. Il souhaite faire rejaillir les retombées sur la coopération bilatérale qui lie son pays au Cameroun.
Au terme de l’audience, le Diplomate a déclaré « on a également parlé de la coopération technologique entre les deux pays, en matière de technopole. Il y a un projet de coopération technologique en perspective ».
Pour Achille Bassilekin III, il est question de voir comment dynamiser les échanges qui ont meublé cette mission, mais surtout, en assurer le suivi. « Il faudra encadrer les Pme camerounaises pour qu'elles puissent tirer profit de l'expérience tunisienne, étant donné que c'est un pays du rivage de la méditerranée, dans le cadre de sa coopération commerciale avec l'Union européenne (UE). Le Cameroun ayant signé les Accords de partenariat économique avec l'UE. Il est aussi question que le Cameroun voit comment tourne le tissu de la sous-traitance qui participe aujourd'hui du dynamisme économique tunisien », a-t-il déclaré.
Liliane N.
La rencontre aura été très disputée pour les deux formations qui ont eu à tout donner sur le terrain, mais sans aucune différence. La Tunisie a quant elle, finalement pu décrocher le dernier billet qualificatif pour les quarts de finale de la Coupe d'Afrique des nations Egypte 2019. Elle réussit ainsi à mettre hors course le Ghana aux tirs au but (1-1, 5 tab à 4 ) ce lundi à Ismaïlia. La Tunisie affrontera la surprenante équipe de Madagascar jeudi prochain, une rencontre qui est d'ailleurs très attendue.
Il faut remonter le match en précisant ses quelques temps forts. Les Tunisiens ont ouvert le score par Taha Khenissi (73e). Mais ils vont contre toute attente marquer dans leur propre camp par Rami Bedoui dans le temps additionnel (90+2). Toujours à égalité à l'issue de la prolongation, les deux équipes ont dû recourir aux tirs au but pour se départager. Le gardien Farouk Ben Mustapha, entré pour la séance à la place de Mouez Hassen, a stoppé le tir de Caleb Ekuban et envoyé triomphalement son équipe en quarts de finale.
Innocent D H
Beji Caid Essebsi, acteur majeur de la transition démocratique du pays, a été emmené jeudi dans un hôpital militaire après une grave crise de santé. Une urgence sanitaire qui a coïncidé avec les attaques de deux kamikazes qui se sont fait exploser à Tunis, tuant un officier et blessant plusieurs autres.
Les attaques, revendiquées par l'État islamique, ont eu lieu des mois avant les élections et au plus fort de la saison touristique au cours de laquelle la Tunisie espère attirer un nombre record de visiteurs. Alarmés par la série de nouvelles inquiétantes, de nombreux Tunisiens ont qualifié jeudi cette journée de journée noire.
Toutefois, l’on a vécu comme un retour au calme ce vendredi. Des magasins ont rouvert dans la rue commerçante Charles De Gaulle et des cafés se sont massés dans la rue principale Habib Bourguiba. Les touristes et les tunisiens erraient sur les marchés normalement.
« Nous n'avons pas peur, nous n'abandonnerons pas. Nous continuerons nos vies et notre démocratie, ce qui les effraie », a déclaré une femme qui s'appelait Sana.
Le ministre du Tourisme, René Trabelsi, a déclaré aux journalistes que l'incident n'aurait pas d'incidence sur le tourisme dans le pays, ajoutant que les sites touristiques étaient sous surveillance stricte.
La porte-parole de la présidence quant à elle, a déclaré que la santé du Président tunisien s'était nettement améliorée et qu'il avait appelé le ministre de la Défense pour discuter de la situation dans le pays.
Dans une sortie, le Premier ministre Youssef Chahed a minimisé l'impact des attaques et a déclaré qu'il s'agissait d'un acte désespéré de l'effondrement de groupes terroristes.
La sécurité s'est améliorée depuis que les autorités ont imposé l'état d'urgence en novembre 2015 après la mort de dizaines de personnes, lors d'attaques d'activistes, l'une dans un musée de Tunis et l'autre sur une plage de Sousse. Une troisième attaque a visé 12 gardes présidentiels dans la capitale et tué 12 États islamiques. Ces actions avaient effrayé les vacanciers et les investisseurs, aggravant ainsi la crise économique.
Les choses ont changé. Les autorités affirment que le pays peut recevoir un million de touristes pour la première fois, cherchant à rétablir la confiance dans sa capacité à protéger ses revenus vitaux.
L'épisode santé d'Essebsi a soulevé des questions sur les médias sociaux concernant la gestion du pays au cas où le président sortant deviendrait vacant de manière inattendue. Mais Nourredine Benticha, l'un des principaux conseillers d'Essebsi, a déclaré qu'il n'y aurait pas de vacance constitutionnelle.
Nicole Ricci Minyem
Hier jeudi 27 juin, la présidence tunisienne a annoncé que le président Béji Caïd Essebsi, âgé de 92 ans et à la tête de l'État depuis décembre 2014, a été victime d'un grave malaise avant d'être transféré à l'hôpital militaire de la capitale Tunis. Son conseiller Firas Guefrech a annoncé sur son compte Twitter personnel que la situation du président était critique et a appelé ses soutiens à prier pour lui.
Entre temps plusieurs médias étrangers ont évoqué ouvertement son décès. Une information catégoriquement démentie par la porte-parole de la présidence à plusieurs reprises sur divers médias. Il a affirmé que le chef de l'État est « fatigué », mais « conscient ». Et en fin d'après-midi, c'est le Premier ministre lui-même, Youssef Chahed, qui après s'être rendu au chevet du président, a tenu à rassurer les Tunisiens, en précisant que le chef de l'État était « en train de recevoir les soins nécessaires ». Et en appelant enfin à « ne pas diffuser d'informations fausses semant la confusion ». Le fils du président, qui s’est également rendu à son chevet, assure que l’état de santé de son père s’est amélioré.
Ce malaise est le second après celui de la semaine dernière. En effet, le 21 juin précisément, Béji Caïd Essebsi avait déjà passé une nuit à l'hôpital militaire pour un « léger » malaise, selon une source officielle. Suite à cette hospitalisation, le conseiller de Beji Caïd Essebsi s'était voulu rassurant et assurait qu'il pourrait reprendre ses activités.
La carrière de Béji Caïd Essebsi est longue. Juriste de formation, il a occupé de nombreux postes au sein de l'Etat. Ancien président du Parlement durant la présidence de Ben Ali, Béji Caïd Essebsi a également été ministre des Affaires étrangères, de l'Intérieur (sous Bourguiba dans les années 1960) et de la Défense, mais aussi Premier ministre ou encore ambassadeur en France (1970) et en Allemagne de l'Ouest (1986).
Dans le sillage de la révolution qui a renversé Ben Ali en 2011, Béji Caïd Essebsi fonde son propre parti, Nidaa Tounès (Appel de la Tunisie), dans l'espoir de rassembler les Tunisiens, y compris ceux qui se sentent proches des islamistes d'Ennahdha. En décembre 2014, Béji Caïd Essebsi est élu à la présidence de la République. Il est le premier président tunisien à être élu démocratiquement, librement et au suffrage universel direct, comme prévu par la nouvelle constitution de 2014.
Danielle Ngono Efondo