Le président tunisien Béji Caïd Essebsi, âgé de 92 ans a été hospitalisé après un « grave malaise » jeudi 27 juin, a annoncé la présidence, alors que la capitale Tunis venait d’être frappé par deux attentats-suicides qui ont causé la mort d’un policier et faisant au moins huit blessés.
Hier jeudi 27 juin, la présidence tunisienne a annoncé que le président Béji Caïd Essebsi, âgé de 92 ans et à la tête de l'État depuis décembre 2014, a été victime d'un grave malaise avant d'être transféré à l'hôpital militaire de la capitale Tunis. Son conseiller Firas Guefrech a annoncé sur son compte Twitter personnel que la situation du président était critique et a appelé ses soutiens à prier pour lui.
Entre temps plusieurs médias étrangers ont évoqué ouvertement son décès. Une information catégoriquement démentie par la porte-parole de la présidence à plusieurs reprises sur divers médias. Il a affirmé que le chef de l'État est « fatigué », mais « conscient ». Et en fin d'après-midi, c'est le Premier ministre lui-même, Youssef Chahed, qui après s'être rendu au chevet du président, a tenu à rassurer les Tunisiens, en précisant que le chef de l'État était « en train de recevoir les soins nécessaires ». Et en appelant enfin à « ne pas diffuser d'informations fausses semant la confusion ». Le fils du président, qui s’est également rendu à son chevet, assure que l’état de santé de son père s’est amélioré.
Ce malaise est le second après celui de la semaine dernière. En effet, le 21 juin précisément, Béji Caïd Essebsi avait déjà passé une nuit à l'hôpital militaire pour un « léger » malaise, selon une source officielle. Suite à cette hospitalisation, le conseiller de Beji Caïd Essebsi s'était voulu rassurant et assurait qu'il pourrait reprendre ses activités.
La carrière de Béji Caïd Essebsi est longue. Juriste de formation, il a occupé de nombreux postes au sein de l'Etat. Ancien président du Parlement durant la présidence de Ben Ali, Béji Caïd Essebsi a également été ministre des Affaires étrangères, de l'Intérieur (sous Bourguiba dans les années 1960) et de la Défense, mais aussi Premier ministre ou encore ambassadeur en France (1970) et en Allemagne de l'Ouest (1986).
Dans le sillage de la révolution qui a renversé Ben Ali en 2011, Béji Caïd Essebsi fonde son propre parti, Nidaa Tounès (Appel de la Tunisie), dans l'espoir de rassembler les Tunisiens, y compris ceux qui se sentent proches des islamistes d'Ennahdha. En décembre 2014, Béji Caïd Essebsi est élu à la présidence de la République. Il est le premier président tunisien à être élu démocratiquement, librement et au suffrage universel direct, comme prévu par la nouvelle constitution de 2014.
Danielle Ngono Efondo